Exclusif : LE CHOC DES TITANS- Entretien avec Sam Worthington (Persée)
Article Cinéma du Mercredi 19 Mai 2010

Né en 1976 à Perth, dans l’ouest de l’Australie, Sam Worthington a quitté l’école à 17 ans pour travailler sur des chantiers. Devenu acteur par le plus grand des hasards, comme il nous l’a confié au cours de notre entretien, il décroche des rôles récurrents dans les séries télévisées LOVE MY WAY et THE SURGEON, qui lui permettent de devenir très populaire. Il tourne une dizaine de films dans son pays, dont SOMERSAULT (2004), qui lui vaut de recevoir le prix du meilleur acteur décerné par l’institut du film australien. Il campe un guide aux prises avec un gigantesque crocodile dans ROGUE (2007), mais c’est l’année suivante que son destin bascule : Il décide de s’installer aux USA et décroche alors le rôle de Jake Sully dans AVATAR. Emballé par le talent de cet inconnu, James Cameron le recommande à McG, qui l’engage pour incarner le cyborg de TERMINATOR RENAISSANCE, et peu après, Louis Leterrier le choisit pour devenir le Persée de son remake du CHOC DES TITANS. Grâce à son charisme et à son talent, qui a éclaté dans AVATAR, le très sympathique Sam Worthington est promis à une carrière exceptionnelle. C’est revêtu de son costume, protégé par une armure (de caoutchouc !) et chaussé de sandales qu’il nous a rejoint pour un long entretien, faisant preuve d’une franchise rafraîchissante et d’un humour bon enfant typiquement australien

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Aviez-vous vu le CHOC DES TITANS original avant de participer à ce film ?

Non. Je savais qu’il existait, bien sûr, mais je ne l’avais jamais vraiment vu pendant mon enfance. J’en avais peut-être aperçu des extraits à la télévision, pendant les fêtes de fin d’année, mais, je ne l’ai découvert qu’au moment où ce projet à commencé.

Et qu’en avez-vous pensé ?

Ah…Question délicate…Je ne voudrais pas offenser Ray Harryhausen ni ses nombreux fans ! J’ai pensé que les effets d’animation image par image étaient remarquables pour leur époque, mais qu’il n’y avait aucune raison que nous n’utilisions pas les techniques d’aujourd’hui, et les ressources de la 3D pour créer des séquences hyperréalistes avec les créatures. D’autre part, j’ai pensé qu’il y avait des aménagements à faire dans l’histoire, car dans la version originale, Persée est ravi d’être un demi-dieu. Il tend le bras, reçoit son épée, et tout va bien ! J’ai tout de suite dit à Louis que je souhaitais que Persée ait une attitude totalement inverse dans notre film. Qu’il préfère être un homme plutôt qu’un dieu, car je crois que c’est un meilleur message à délivrer à mon neveu de 9 ans qui va aller voir le film. De plus, dans la plupart des récits mythologiques, la morale de l’histoire est que personne n’échappe à sa destinée. Cette idée fataliste m’horripile ! Je la trouve insupportable ! J’ai dit à Louis « Que les experts en mythologie aillent au diable ! Persée va créer son propre destin ! ». Ça, c’est un message que j’ai envie de faire passer à mon neveu !

Selon vous, qu’est-ce qui caractérise un héros ?

C’est une personne qui vient d’être mise K.O., mais qui se relève immédiatement. Quelqu’un qui peut se faire réduire en bouillie par une brute, mais qui n’abandonnera jamais. Comme Persée. Ce personnage est l’un des héros les plus courageux de la mythologie grecque. Il subit des choses terribles, traverse des épreuves qui anéantiraient la plupart des gens, mais il s’obstine et tient bon, même quand on lui dit qu’il va mourir et qu’il n’arrivera jamais à atteindre son but. Même si toutes les chances sont contre lui, il n’en tient pas compte et va au bout de sa mission.

Les producteurs du film nous ont raconté qu’ils ne connaissaient pas encore votre travail quand ils vous ont rencontré pour la première fois. Vous leur avez expliqué que vous avez été maçon pendant votre jeunesse, et que vous aviez l’habitude de travailler dur…

C’est exact. J’étais convaincu que j’allais construire des maisons toute ma vie. Je ne pouvais même pas imaginer que j’allais devenir acteur un jour, et évoluer dans le milieu du showbusiness. Je me suis retrouvé dans un cours d’art dramatique par hasard, grâce à une fille que j’avais rencontré, et après mon audition, ils m’ont pris. Après être sorti de cette école, quand j’ai eu 21 ans, j’ai eu la chance de travailler constamment, sans passer par la case chômage. J’ai fait tout ce que l’on pouvait faire en Australie : j’ai tourné dans des publicités, des séries, des téléfilms, des films. Je ne pouvais pas en faire plus là-bas. Je ne pouvais même plus gagner d’autres récompenses locales ! Je me heurtais à un « plafond de verre ». J’étais tellement connu en Australie que les gens hésitaient à faire appel à moi. Ils se disaient « Oh maintenant, Il est certainement devenu trop cher. On n’aurait plus les moyens de faire appel à lui. Pourquoi diable reste t’il ici ? Qu’est-ce qu’il attend pour partir aux USA ?! » (rires) J’ai donc fait mes bagages et suis parti à Los Angeles, où Jim Cameron a demandé à me voir. Je lui ai raconté mes dix années d’expérience en Australie, et je crois que c’était important, car vu son niveau d’exigence, Jim m’aurait gentiment fichu à la porte si j’en étais dépourvu. Ce n’est pas pour trouver du travail que j’ai fait cette démarche, car j’en avais autant que je voulais en Australie. Ce qui m’a poussé à faire cela, c’est le désir de faire évoluer ma carrière. Pour employer une expression cliché, surtout pour un ancien maçon, « on construit une maison brique par brique ». Eh bien, j’ai voulu construire ma carrière ainsi, film après film.

Quelle a été votre première impression quant les producteurs vous ont présenté le projet du CHOC DES TITANS ?

J’ai été impressionné par les illustrations qui étaient affichées dans leur bureau. Je les ai trouvées très spectaculaires, notamment celle sur laquelle on voyait un scorpion aussi gros qu’un camion. Je me souviens aussi d’un superbe dessin de Medusa dans une caverne de glace…J’ai tout de suite pensé que c’était un projet très alléchant dans lequel j’aurais plaisir à m’investir pendant quatre mois. Le métier d’acteur vous donne le luxe de choisir dans quels univers, quelles époques et dans quels pays vous allez passer l’année. En l’espace de trois ans, entre AVATAR, TERMINATOR RENAISSANCE et LE CHOC DES TITANS, j’ai pu voyager du lointain futur au futur proche, puis me retrouver dans l’antiquité grecque,  tout en abordant des thèmes qui me parlent et qui m’intéressent autant qu’ils peuvent passionner mon neveu. Et même s’il faut faire beaucoup d’efforts pour convaincre des réalisateurs que l’on mérite un rôle, je préfère les persuader de faire appel à moi pour ce que je suis plutôt que de me comporter comme une marionnette docile qui répète « Donnez-moi ce rôle s’il vous plaît ! ».

Jason Flemyng nous a dit que vous l’aviez défié à la course, lorsque vous deviez dévaler une pente à pic, en haute altitude, et qu’il s’était rendu compte par la suite que si vous courriez plus vite que lui, c’était parce que vos semelles de sandales étaient doublées de caoutchouc épais, comme des Nike Air ! Ses sandales à lui étaient simplement faites de cuir. Bref, il vous a accusé d’être un horrible tricheur !

Jason était couvert de mousse de latex, de la tête aux pieds ! (rires) De plus, il ne m’a posé aucune question sur mes chaussures ! C’est vrai que mes sandales étaient conçues comme des Nike Air. C’était très amusant de voir les autres acteurs se demander « Mais comment Persée fait-il pour courir si vite et bondir plus loin que nous ? ». Ils ont mis un bon bout de temps avant de comprendre le truc ! (rires) Au bout d’un moment, je suis venu les voir pour leur dire « bande d’andouilles, vous n’aviez qu’à me poser la question ! » (rires) Quand on tourne un film, tout ce qui compte, c’est ce que l’on voit à l’image. Pour ma part, je n’aurais pas hésité à porter des baskets sur lesquelles on aurait peint des doigts de pieds, si cela avait pu fonctionner ! (rires) Après les premiers essais de course avec mes sandales, je m’étais rendu compte que je n’avais pas assez de traction avec des semelles de cuir. Je suis allé voir la responsable des chaussures et je lui ai dit « Tant pis pour la véracité historique : fixez-moi des semelles de caoutchouc la-dessous,  pour que je puisse courir ! » (rires) Au début quant on me demandait comment j’arrivais à me déplacer si vite, je répondais que c’était parce que j’étais un demi-dieu ! (rires) Mais cela n’a pas empêché Gemma de me battre à la course, sans porter de semelles de caoutchouc.

Etait-ce difficile de tourner ces scènes ?

Oh oui ! Ce que l’on trouve à Ténériffe, c’est un paysage lunaire, gris et rocailleux. Par moments, dans les parties plus colorées, on peut se croire sur Mars. Le terrain est assez impitoyable. De plus, quand on se retrouve sur ces montagnes, au-dessus des nuages, l’altitude peut vous rendre malade, à cause de la raréfaction de l’oxygène dans l’air. Mais c’était le paysage idéal pour tourner ces scènes. Et quand nous nous sommes mis à courir, tous les garçons de l’équipe ont pris la chose comme une vraie compétition. C’étaient un peu les nations unies sur le plateau : il y avait des irlandais, des anglais, des danois, un australien, et un réalisateur français pour nous diriger !

Vous disiez tout à l’heure que ce qui faisait un bon héros, c’était sa résilience, sa capacité à toujours se relever après avoir subi des épreuves terribles. Mais y a t’il aussi de la place pour des conflits relationnels dans l’histoire du film, même s’il décrit une aventure épique ?

Oui, absolument. Même si Persée peut avoir la tête dure, et agir comme un dur à cuire – ce que je ne suis pas vraiment dans la vie – il doit aussi dévoiler des aspects plus fragiles de sa personnalité : c’est ce qui fait de lui un héros intéressant. Même s’il n’hésite pas à tenter l’impossible, et à avancer quoi qu’il arrive, en tant qu’acteur, ma tâche consiste à enrichir mon personnage en montrant aussi ses doutes et ses craintes, sinon il semblerait trop unidimensionnel. Si nous nous contentions de courir avec nos tuniques et nos sandales, en brandissant nos épées et en criant « On va y arriver !! » sans jamais nous disputer, sans avoir des intérêts légèrement divergents,  et sans jamais montrer les « failles de nos cuirasses » si j’ose dire, je crois que le public s’ennuierait vite. Et ce serait normal, car les spectateurs ont besoin de ressentir de l’empathie pour les personnages. Il faut qu’ils aient envie de partir en voyage avec nous, et qu’ils frissonnent quand le danger se présente.

Est-ce que Louis tient compte de vos suggestions ?

Oui, tout à fait. D’ailleurs, je ne travaille qu’avec des gens qui ont l’esprit ouvert et avec lesquels je peux réellement collaborer et être créatif. Qu’il s’agisse de Louis, qui a réalisé L’INCROYABLE HULK, d’un réalisateur débutant et inconnu, ou de quelqu’un comme Jim Cameron, ce qui compte le plus pour moi, c’est la collaboration. Comme je l’ai dit plus tôt, je ne suis ni un top modèle, ni une marionnette. En tant qu’acteur, je suis là pour aider un réalisateur à concrétiser sa vision. Il doit peindre un tableau, et je suis là pour lui fournir toutes les couleurs avec lesquelles il veut représenter mon personnage. Mais s’il ne se rend pas compte que le cinéma est d’abord une question de collaboration, on obtient presque inévitablement une palette de couleurs pauvres qui fait du tort au film. Créer un film réussi ne peut se faire que comme cela, à mon sens. Il faut avoir un bon capitaine à la barre, et Louis est un bon capitaine. Il sait dans quelle direction le film doit aller, et il est toujours à la barre. Quand j’arrive sur le plateau le matin, je sais qu’il maintient le cap, et cela me donne confiance.

Quelles sont les scènes que vous avez préféré tourner, jusqu’à présent ?

J’ai passé beaucoup de temps avec les acteurs qui incarnent les compagnons de voyage de Persée. Pendant les quatre premières semaines de tournage, nous n’avons pratiquement pas parlé, parce que nous étions trop occupés à nous battre, à crier et à pourfendre des créatures de toutes sortes ! (rires) C’est très sympathique de se retrouver dans un groupe d’hommes d’une trentaine d’années, et de se battre avec des épées contre des monstres, exactement comme des enfants de 7 ans jouant ensemble ! Nous nous sommes tous pris au jeu et beaucoup amusés à tourner ces scènes. Ensuite, quand nous avons commencé à interpréter des scènes avec des dialogues, il a nous a fallu un petit temps d’adaptation, car nous avions pris l’habitude de crier et de nous battre toute la journée ! Ce genre de scène a l’air intense quant on la voit au cinéma, mais c’est parce que les angles de prise de vues et le montage créent un tension qui n’existe pas dans la réalité. Sur le plateau, nous agitions nos épées en caoutchouc et faisions semblant de nous battre contre un scorpion géant, mais quand Louis criait « Coupez ! », il nous arrivait de nous regarder les autres en nous disant « Mais qu’est-ce que nous sommes en train de faire ? C’est fou !» (rires)

Est-ce que c’est dur de se battre contre des monstres invisibles ?

Vous savez, ayant passé 14 mois à ne faire que cela en tournant AVATAR, j’ai acquis une bonne habitude de ce genre d’exercice ! (rires)

Quel est le truc qui permet de bien le faire ?

Avoir une bonne imagination. Etre acteur, cela signifie trouver des petits bouts de vérité dans les circonstances imaginaires décrites par le film. Tout ce qui est montré sur le grand écran est l’absolue vérité, dans un contexte totalement imaginaire.

Est-ce que l’on vous a montré des animatiques des séquences avec les créatures avant que vous ne les tourniez, afin de vous aider à visualiser ce qui allait se passer ?

Oui, un peu, mais ce que l’on peut tirer des animatiques en tant qu’acteur est assez limité. Je ne suis pas un grand fan de cette approche, parce que les animateurs ont tendance à vous représenter en train d’agir de manière simpliste, sans utiliser l’espace en trois dimensions du décor. En tant qu’être humain, vous pouvez exprimer plus de choses en respirant qu’une figurine d’animatique qui gesticule pendant 20 minutes. Mais je regarde les animatiques pour comprendre le contexte de la scène, et la manière dont Louis a prévu de la tourner. Ensuite, je dois réfléchir à la manière dont je peux améliorer cette scène de par mon jeu d’acteur. Je ne dois pas me contenter de courir pour échapper à une créature, ou passer mon temps à la pourfendre.  Il faut que je me demande « Où il y a t’il des opportunités de faire jaillir un peu d’humour, de créer du suspense, de montrer les émotions du personnage ? » Si je me contente de crier et d’agir, je ne participe pas de manière efficace à la narration de l’histoire.

Dans les années 80, Harrison Ford a choisi particulièrement bien ses rôles pour éviter d’être connu uniquement en tant que Han Solo de STAR WARS. En devenant le détective de BLADE RUNNER, puis Indiana Jones, il s’est imposé comme l’incarnation du héros moderne. Est-ce que vous avez eu le même raisonnement en choisissant de jouer dans TERMINATOR RENAISSANCE, puis dans LE CHOC DES TITANS, pour éviter de n’être que Jake Sully, le héros d’AVATAR ?

Au bout du compte, je vais quand même être catalogué : on va me classer dans les acteurs de 33 ans qui jouent des durs à cuir dans des films d’action, mais qui montrent qu’ils ont un cœur tendre ! Et tant mieux si c’est ce que l’on retient, parce que c’est ce que je suis ! Bien sûr, dans ces trois films, ce sont les univers particuliers de ces histoires qui dictent les comportements de ces trois personnages, et qui font que l’on peut leur trouver des points communs. Dans TERMINATOR RENAISSANCE, mon personnage est perdu, et essaie de se trouver une place dans un monde qui lui paraît totalement étranger. Cela reflétait d’ailleurs ce que je ressentais à l’époque, en me retrouvant plongé au cœur de l’univers Terminator. Il fallait que je trouve mes marques. En ce qui concerne AVATAR, je joue un jeune marine, mais je le joue comme s’il était un enfant de 5 ans, émerveillé par tout ce qu’il découvre pendant son voyage sur la planète Pandora. Il me semblait que c’était la meilleure façon d’aborder le personnage, car de toutes manières, ce que Jim Cameron a créé pour le film est tellement original que cela va émerveiller les spectateurs. Dans LE CHOC DES TITANS, je joue Persée comme s’il était un adolescent turbulent et rebelle, qui en a marre de se conformer aux ordres de ses parents. Il y a une réplique de Persée dans le script qui décrit bien son état d’esprit. Il dit :  « J’en ai assez que l’on me dise ce que je peux ou ne peux pas faire ! » C’est un sentiment que je connais bien, car je me suis retrouvé dans cette situation en Australie, quand mes proches, mes collègues du showbiz et tous les médias me disaient ce que je devais faire de ma carrière ! Au bout d’un moment, j’en ai eu ras le bol. Je me suis dit « Au diable tous ces bons conseils ! » et j’ai décidé de suivre ce que mon instinct et mes réflexions me dictaient de faire. Je me suis donc servi de cette expérience vécue dans ce rôle, et j’ai joué Persée comme un adolescent qui se rebelle contre les dieux.

C’est assez incroyable que vous vous soyez retrouvé dans trois superproductions coup sur coup, juste après avoir débarqué de votre Australie natale…

J’espère bien apparaître dans beaucoup d’autres superproductions ! (rires) Bien sûr, avoir eu la possibilité de jouer dans ces trois films qui sortent l’un après l’autre, en l’espace de 12 mois, est extrêmement excitant. Je ne vais pas jouer l’acteur raisonnable et humble, qui dit d’une voix douce « J’ai eu beaucoup de chance », parce que j’ai travaillé comme un fou pour décrocher ces rôles, et que je suis ravi et fier de les avoir obtenus ! (rires) C’est exactement ce que je rêvais de faire quand j’étais gosse ! J’adore les « blockbusters ». J’aime autant les voir qu’en tourner. J’aime jouer dans des films qui ressemblent à ceux que je regarde. De même, j’apprécie les films d’auteurs et les petites productions qui racontent des histoires intéressantes et touchantes. Mais pour l’instant, bien que je réalise pleinement la chance que j’ai, je n’ai pas à rechercher des rôles dans des superproductions : tout le monde m’en propose. (Sam Worthington frappe sur la table de bois, pour se porter chance) Tout ce que j’espère, c’est que cela va durer !

La suite de ce entretien sera publiée la semaine prochaine


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