Dans les coulisses de Percy Jackson le voleur de foudre : Entretien exclusif avec Logan Lerman (Percy Jackson)
Article Cinéma du Mercredi 21 Juillet 2010

Retrouvez à présent Percy Jackson le voleur de foudre en Blu-ray et DVD !

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Né aux USA en 1992, à Beverly Hills, Logan Lerman est acteur depuis l’âge de 4 ans ! C’est encore bambin qu’il débute à la télévision dans des spots publicitaires. Il se fait remarquer dès son premier rôle au cinéma, dans The Patriot , de Roland Emmerich, en interprétant le fils cadet de Mel Gibson. Il retrouve ensuite Gibson dans la comédie Ce que veulent les femmes,  puis tient l’un des deux rôles principaux de la série Jack et Bobby, qui décrit l’enfance d’un futur président des USA. On le retrouve ensuite dans Ecarts de conduite de Penny Marshall, L’effet papillon de Eric Bress et J. Mackye Gruber, Chouette de Will Shriner, et Bill de Bernie Goldman et Melissa Wallack. En 2007, Logan Lerman réalise encore une composition marquante dans 3h10 pour Yuma, réalisé par James Mangold : il incarne le fils tourmenté d’un fermier criblé de dettes (Christian Bale) dans ce remarquable remake d’un classique du western. Peu après, il tourne Le nombre 23, de Joel Schumacher, aux côtés de son idole Jim Carrey. En 2009, on a vu Logan Lerman en champion de jeu vidéo dans Ultimate game, de Mark Neveldine et Brian Taylor. Avec Percy Jackson le voleur de foudre, le jeune acteur entame une nouvelle étape de sa carrière, en tenant le rôle principal d’une grande saga fantastique qui pourrait compter jusqu’à cinq épisodes, cinq romans étant parus jusqu’à présent !

Vous souvenez-vous du jour où vous avez eu envie de devenir acteur ? Vous deviez être très jeune…

J’ai débuté dans cette carrière quand j’étais tout petit, simplement parce que je vis à Los Angeles, et que c’est très facile de tenter sa chance dans ce domaine. Tout le monde peut s’inscrire à une audition pour une publicité locale ou un informercial. Il en passe tellement toute l’année que l’on finit bien par décrocher un rôle si l’on s’accroche un peu. Je me souviens qu’à 2 ans et demi, j’ai dit à mes parents que je deviendrai acteur. Un peu plus tard, je leur ai demandé si je pourrais essayer de tourner dans une publicité. J’ai tellement insisté qu’ils ont fini par accepter, et par chance, ça a marché dès ma première audition, à 4 ans ! Mais croyez-moi, je ne serais pas en train de parler avec vous aujourd’hui si je n’avais pas eu aussi une vraie passion pour le cinéma. En grandissant, ma fascination pour les films n’a fait que grandir, et mon objectif est désormais de me perfectionner en tant que comédien, puis de devenir réalisateur.

Comment s’est déroulée l’audition pour Percy Jackson ?

J’ai été surpris que les choses se passent aussi facilement pour moi. Quand j’ai entendu parler du projet, je ne connaissais pas encore les livres de la saga Percy Jackson. J’ai juste lu le titre sur la feuille de casting et vu qu’en dessous, il était indiqué « réalisé par Chris Columbus ». Ça a été un déclic pour moi, car j’ai grandi en regardant Maman, j’ai raté l’avion, et les films de la série Harry Potter. J’étais emballé par l’idée de pouvoir travailler avec Chris et de contribuer à la concrétisation d’une de ses nouvelles visions cinématographiques. Je me suis présenté à l’audition, je l’ai rencontré, et après ce contact, Chris m’a rapidement dit « Tu fais le film ! » (rires) Il a senti qu’il y avait une connexion entre nous, ce que j’ai ressenti aussi, et le tournage a été l’une des meilleures expériences de collaboration que j’aie vécu. Nous nous sommes beaucoup amusés.

Qui sont vos modèles dans le cinéma ?

Les acteurs qui ont eu le plus d’impact sur moi sont des gens comme Al Pacino, Johnny Depp, et Dustin Hoffman, ainsi que les grands comédiens avec lesquels j’ai eu le privilège de tourner, mais il faut que je vous dise que le père d’un de mes meilleurs amis, qui est aussi un de mes voisins, a produit beaucoup de grands films à Hollywood. Il a eu la gentillesse de me conseiller et de devenir l’un de mes mentors. Il m’a toujours incité à n’accepter que des projets intéressants et de bon goût, quitte à refuser des films commerciaux très bien payés. Pendant que j’étais en train d’apprendre très sérieusement les bases du métier d’acteur, j’ai cherché à savoir quel allait être le prochain projet de Jim Carrey, dans l’espoir de pouvoir jouer avec lui et de voir quelles méthodes il employait pour créer ses interprétations. J’ai appris alors que se préparait un film intitulé Le nombre 23, pour lequel on cherchait un jeune acteur capable d’incarner son fils. Je me suis présenté aux auditions, et avec un culot monstre, j’ai dit au réalisateur « Je me moque de ce que vous direz de ma manière de jouer, mais il faut que je tourne dans ce film ! Même si vous ne m’engagez pas, je viendrai quand même sur le plateau ! » (rires) J’ai eu la chance d’être choisi, et j’ai saisi l’opportunité d’ouvrir grand les yeux pour observer tout ce qui se passait sur le plateau. C’était une formidable occasion d’apprendre, et je l’ai prise vraiment au sérieux. Ensuite, Jim Carrey a appris que j’étais un de ses fans, et il a pris le temps de parler avec moi, et d’évoquer ses expériences précédentes. J’ai pu voir comment il se prépare à interpréter une scène, et comment il cherche à inclure toute le monde dans son travail. Le voir travailler ainsi a beaucoup compté et cela a influencé ma manière d’approcher mes nouveaux projets. C’était la meilleure préparation que je puisse avoir pour m’apprêter à tourner dans des films comme 3h10 pour Yuma ou Ultimate Game.

Vous n’avez pas eu envie de suivre des cours d’art dramatique dans le cadre d’une formation classique ?

Non, car j’ai du mal à imaginer comment on peut étudier théoriquement ce qu’est la profession d’acteur. J’ai préféré apprendre par moi-même, dans la réalité, quitte à faire des erreurs. En dépit du talent des professeurs, je considère que cet art est quelque chose que l’on doit développer tout seul, en soi-même. Il n’y a pas vraiment de formule magique ni de méthode qui puisse s’appliquer à tout le monde, puisque chaque personnalité est différente. Ce qui compte, c’est de découvrir ce qui marche pour vous, et comment vous pouvez faire passer une partie de votre âme dans le personnage. Je ne veux pas avoir l’air de prétendre que je suis un maître dans cette discipline, ni que je considère que j’excelle dans cet exercice, car je suis bien entendu toujours en train d’apprendre ! Je ne suis qu’un apprenti, et je le resterai encore longtemps.

Vous arrive-t’il de vous « perdre » dans le personnage, au point que vous avez du mal à vous en débarrasser après le tournage ?

Oui, et cela a été le cas de Percy Jackson. Je suis resté en « mode Percy » pendant tout le tournage, en conservant les attitudes et le comportement que j’avais imaginé pour lui. C’était un moyen pour moi de bien me différencier du personnage, et de ne pas être catalogué plus tard en tant que Percy Jackson, si cette saga devient très populaire. De cette manière, je pourrais toujours apparaître très différent dans d’autres rôles. Chris et moi avons imaginé beaucoup de choses pour créer le personnage de Percy : sa chevelure très volumineuse, sa voix, son accent de Brooklyn, sa gestuelle…

Aimeriez-vous mener une carrière comparable à celle de Christian Bale, qui compose ses personnages avec beaucoup de soin, mais refuse de jouer le jeu de la célébrité et des papparazzi ?

Oui. J’ai beaucoup d’admiration pour Christian. Il a eu une grande influence sur moi, car j’ai eu l’occasion de travailler avec lui en tournant 3h10 pour Yuma. J’aimerais exercer mon métier sérieusement, tranquillement, et être respecté pour cela. Je crois qu’aucun acteur ne devrait avoir plus d’importance que le film dans lequel il joue !

Mais vous allez devenir vous-même une star, dès que Percy Jackson sera distribué dans le monde entier. Vous serez obligé de participer  au jeu médiatique…

Vous avez sans doute raison. Je suis probablement très naïf sur ce point ! Mais j’aime à croire que chacun peut réussir à créer son propre environnement professionnel. Je suis quelquefois amusé par les déclarations de certains acteurs qui aiment dire que ce qu’il font est terriblement difficile, et se plaignent d’être poursuivis par les paparazzi. J’ai envie de leur dire « Ne vous lamentez pas de faire le métier que vous aimez et d’avoir constamment du travail ! Menez votre vie de manière plus discrète, et les photographes cesseront de vous suivre ! » C’est facile de travailler sérieusement, et de mener une vie normale, sans excentricités tapageuses. Quand je sors d’un tournage, je redeviens une personne privée à la vie banale, et j’aime ça.

Qu’est-ce qui vous a paru attirant dans le personnage de Percy Jackson ?

J’ai d’abord été attiré par l’opportunité de travailler avec Chris Columbus. Ensuite, quand j’ai lu le script, j’ai vu que nous avions la possibilité de créer une interprétation particulière de ce personnage, afin que ce ne soit pas simplement moi, Logan, qui soit Percy. C’est très amusant de se dire « Et si j’avais un accent de Brooklyn ? Et si je marchais différemment ? Et si je faisais ce genre de gestes ? » C’est en ajoutant ces petites touches les unes aux autres que nous avons défini le personnage.

Avez-vous suivi une formation particulière pour incarner ce garçon atteint de dyslexie ?

J’ai étudié un peu les symptômes de la dyslexie, mais ces problèmes ressemblent à beaucoup d’autres que n’importe qui peut avoir. Ce n’est pas immédiatement apparent. D’ailleurs, beaucoup de gens souffrent de dyslexie sans que leur entourage ne puissent le deviner. En terme de préparation, je me suis surtout entraîné à faire de la plongée en apnée et avec un tuba, à boxer, à apprendre le Kick Boxing, et j’ai fait de la gym pour me tenir en forme…

Et comment avez-vous appris à voler ?

Au bout de nombreuses répétitions ! (rires) Tourner des scènes pendant lesquelles on vole est à la fois éprouvant et très exaltant. Chris, l’équipe des cascades et moi avons cherché à créer une sorte de langage gestuel pour faire passer l’idée que je vole grâce à des chaussures ailées. Il fallait que l’on comprenne que je suis propulsé par mes pieds, ce qui n’est pas évident à mimer, d’autant plus que j’étais suspendu par des câbles au niveau de la taille, en réalité. Il a donc fallu que je m’adapte aux différents moyens techniques qui étaient utilisés pour me déplacer devant le fond vert, et que je mémorise toute une série de figures complexes qu’il fallait que j’exécute les unes à la suite des autres. Ça a représenté beaucoup de travail, mais c’était extrêmement amusant à faire, surtout une fois que j’ai réussi à assimiler les gestes qui permettent de faire une pirouette ou de se rétablir en position verticale. On m’a aussi installé dans ce que l’on appelait le « support Superman », parce qu’il était conçu comme celui qui permettait à Christopher Reeves de voler. La partie inférieure du support était un moulage rigide de mon corps, des genoux jusqu’au thorax, dans lequel je pouvais m’allonger. On m’attachait ensuite dedans grâce à des lanières, et on passait des vêtements autour de moi et du support. Ainsi, je pouvais être suspendu horizontalement et rester dans une position allongée qui paraissait naturelle. L’extrémité du support était fixée à une grue placée d côté de mes pieds, tandis qu’une caméra également tenue par une grue me filmait pendant que je traversais le studio équipé d’un fond vert. Je volais dans tout le plateau tout en tenant le générateur d’éclairs ! C’était assez cool ! (rires)

Vous êtes certainement l’acteur du film qui a eu le plus d’interactions avec les équipes des effets visuels et des effets de plateau. Etait-ce quelquefois difficile de visualiser ce que ces scènes allaient donner, une fois finalisées, alors que vous n’aviez qu’un fond vert ou un décor vide de toute créature devant vous ?

Ce n’était pas difficile du tout, c’est même le B A BA du métier d’acteur ! Il suffisait d’imaginer ce qui va se passer, en se basant sur les indications de Chris. Pour être franc, je m’attendais même à ce que l’on utilise beaucoup plus de balles de tennis ou de silhouettes en carton découpé pour nous montrer où les créatures allaient se trouver par la suite. Nous avons joué ces scènes en imaginant les mouvements de ces monstres, et les animateurs ont fait un travail incroyable par la suite. Chaque créature a une personnalité. J’irais même jusqu’à dire que chaque tête de l’hydre et que  chaque serpent sur la tête d’Uma Thurman joue différemment ! (rires)

Quelles sont les scènes que vous avez pris le plus de plaisir à jouer ?

Oh, c’est difficile à dire…Il y en a tellement ! Quand on tourne un film comme celui-là, il arrive chaque jour de quoi raconter des dizaines d’anecdotes…Aujourd’hui, l’une de celles qui me revient en tête est le combat entre Alexandra et moi. Elle est sensée me donner une bonne leçon et me laisser m’étaler de tout mon long dans la poussière. Quand nous avons tourné cette scène, c’était la première fois qu’Alexandra et moi nous refaisions ces gestes sans avoir en face de nous un partenaire qui soit un cascadeur professionnel, qui sait comment réagir au quart de tour quand on se trompe de geste. Ce qui a tendance à vous donner le trac. Quand nous nous sommes retrouvés devant les caméras, je suis allé voir Alexandra et je lui ai dit « Ne t’inquiètes, pas, on m’a mis des protections à l’intérieur de mes vêtements pour amortir les coups. Vas-y à fond ! Tu peux me taper dessus autant que tu le voudras. » (rires) Evidemment, c’était un mensonge. Du coup, quant vous verrez la scène, vous vous rendrez compte qu’elle ne fait pas semblant de me taper dessus, elle le fait vraiment ! Elle m’a donné des coups de pieds dans le ventre et à la fin de la scène, une partie du sang que j’avais sur le visage était le mien ! (rires) Je l’ai incitée aussi à donner des coups d’épée plus près de mon corps, et l’épée factice a tapé sur un ou deux de mes doigts. Mais je n’ai eu aucune blessure grave, et la scène a été bien meilleure comme ça !  Je ne voulais surtout pas que l’on pense « Oh, c’est juste une scène d’action bidon, parce que c’est un film pour tous les publics ».

Pensez-vous qu’en dehors de son sujet mythologique, ce film traite aussi de vrais problèmes qui concernent les adolescents ?

Oui, absolument. C’est même la raison pour laquelle l’auteur de Percy Jackson, Rick Riordan, a écrit ce livre : il l’a imaginé pour son fils qui est dyslexique. Le thème sous-jacent du film, c’est que tout le monde doit affronter des problèmes, et trouver le moyen de s’accomplir dans la vie. C’est un thème universel, qui concerne aussi bien les ados que les adultes.

Aimez-vous la fantasy, en tant que genre ?

Oh oui ! Et j’aime tous les autres genres de films aussi. Mais pour vous répondre précisément sur le chapitre de la fantasy, j’étais un fan de Harry Potter quand j’étais plus jeune, ainsi que de la trilogie du Seigneur des Anneaux. J’adore les grandes fresques fantastiques et épiques. Elles sont fascinantes et tellement divertissantes. C’est un vrai plaisir de voir les performances des grands acteurs qui y participent.

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