Exclusivité ESI : Avant-première TRON L’HÉRITAGE - Entretien avec Beau Garrett
Article Cinéma du Jeudi 04 Novembre 2010
ESi a pu rencontrer toute l’équipe de TRON L’HÉRITAGE à Los Angeles, et visionner plusieurs scènes du film qui nous donnent toutes les raisons de croire que cette suite ambitieuse et spectaculaire tiendra ses promesses lorsque nous la découvrirons en février 2011. Nous vous proposons dès aujourd’hui la première partie d’une longue série d’entretiens consacrés à la création du film. Notre interlocutrice : Beau Garrett, ex-Top Model devenue actrice, qui incarne l’une des mystérieuses « sirènes » du nouvel univers virtuel de TRON L’HÉRITAGE…
Entretien avec Beau Garrett
Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau
Connaissiez-vous l’univers de TRON avant que l’on vous propose de jouer dans TRON L’HÉRITAGE ?
Il faut que je vous avoue une chose terrible : il se trouve que je suis née en 1982, l’année de la sortie du film, et que je ne l’ai pas vu en vidéo pendant mon enfance. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, car mes parents m’avaient acheté beaucoup d’autres films Disney en vidéo. Mais comme tout le monde, j’avais eu l’occasion d’en apercevoir des extraits ou des photos. Je savais que le film existait.
Avez-vous visionné TRON lorsqu’on vous a proposé de jouer dans TRON L’HÉRITAGE ?
Non. Cela va peut-être vous surprendre, mais j’ai préféré ne pas voir le film original, pour ne pas être influencé par lui, étant donné que l’action de ce nouvel épisode se déroule dans un univers très différent, et que mon personnage, Gem, n’est pas sensé connaître les évènements qui se sont déroulés auparavant.
Vous vous êtes donc concentrée sur le nouveau script…
Exactement. Mais j’ai découvert ce nouvel univers en deux étapes. Après avoir été contactée par la production, j’ai eu le plaisir que Joseph Kosinski, le réalisateur, prenne sur son temps pour me rencontrer et me présenter son travail préparatoire. Ne connaissant rien de l’histoire, j’ai donc pu absorber uniquement ce que Joe m’a raconté et montré lors de ce premier rendez-vous. Et je dois dire que j’ai été époustouflée. Comme vous avez pu le voir si vous avez fait un tour sur son site web, il a un talent artistique exceptionnel pour composer des images, et il fait appel à des designers extrêmement doués pour imaginer tout ce qui constitue le monde virtuel du réseau. J’ai trouvé les illustrations des costumes, des décors, de nouveaux véhicules et des scènes absolument superbes. Je me souviens en particulier des dessins du repaire de Fynn, et de toute l’énergie qui se dégageait de cette présentation artistique. La bande démo du projet était superbe elle aussi. J’ai été tellement impressionnée que j’ai immédiatement accepté de participer au film, car je savais que ce serait un projet très ambitieux.
Que pouvez-vous nous dire sur le personnage que vous incarnez ?
Gem fait partie d’une caste du monde du réseau qui s’appelle les sirènes. C’est un être mystérieux, qui fait partie du système établi par le personnage de Clu 2.0. Clu 2.0 est le programme créé jadis par Kevin Flynn, que joue Jeff Bridges, pour diriger le réseau, mais il a peu à peu pris de l’indépendance vis à vis de son créateur et s’est rebellé contre lui, en le piégeant dans le monde virtuel. C’est ainsi que Flynn a disparu du monde réel 17 ans plus tôt, sans laisser de traces, au grand désespoir de son fils Sam. Gem fait partie des gens qui obéissent à Clu 2.0, tout en gardant une certaine distance. On la découvre pour la première fois quand Sam Flynn, parti à la recherche de son père, se retrouve aussi malgré lui aspiré dans le monde du réseau. Il est capturé, transporté dans un vaisseau de reconnaissance, et on l’amène dans un lieu où l’équipe de quatre sirènes dont je fais partie émerge des murs, le débarrasse de ses vêtements, et créé sur lui sa tenue de combattant, car peu après, il va être jeté dans l’arène pour participer à un jeu vidéo grandeur nature dans lequel il risque sa vie… Mais en le voyant, Gem sent tout de suite que Sam n’est pas un habitant « comme les autres » du réseau. Les programmes « sentent » la proximité d’un créateur de logiciels quant ils en côtoient un. Ils les considèrent comme des dieux, puisqu’ils sont capables de les créer et de les faire vivre.
Votre personnage porte un costume extrêmement ajusté, qui n’a pas dû être simple à fabriquer, ni à porter pendant le tournage…
Oui. Même si j’avais vu les esquisses de la tenue de Gem, je ne savais pas trop à quoi m’attendre quand je suis arrivée sur le tournage au Canada, à Vancouver. Les essais de costume ont été tellement minutieux que j’avais l’impression que l’on allait me demander à nouveau d’aller sur le podium d’un défilé de haute couture ! (Beau Garrett a été top model avant de devenir actrice, NDLR.) La tenue de Gem est tellement ajustée que le simple fait de la revêtir devenait toute une aventure !
De combien d’habilleuses disposiez-vous pour vous aider ?
Elles étaient quatre, et malgré cela, c’était tout de même long et difficile. Le costume est fait de plusieurs couches, et il contient aussi un réseau de fils électriques et des batteries qui permettent aux bandes lumineuses de s’éclairer. C’est d’ailleurs la première fois que l’on utilise ces matériaux lumineux au cinéma. Je crois qu’avant de tourner la scène de l’arrivée de Sam, qui est incarné par Garrett Hedlund, nous avons bien passé quatre heures à préparer mon maquillage, ma coiffure, puis à m’habiller. Et comme nous étions quatre sirènes dans cette scène, même si cette préparation se faisait en parallèle, avec quatre équipes d’habilleuses pour les quatre actrices, cela a pris un temps fou. Joseph piétinait en attendant sur le plateau… Mais une fois que je portais mon costume, et que l’éclairage s’allumait – ce qui était vraiment magique - je devenais quelqu’un d’autre. Je me sentais dans un autre monde, portée par une autre énergie. Cette tenue m’obligeait aussi à me tenir d’une certaine façon, à bouger et à marcher différemment, sur ces très hauts talons. J’avais l’impression d’être réellement dotée de nouveaux pouvoirs. Ce n’était pas une tenue ni des chaussures confortables mais cela n’avait aucune importance. C’était un sentiment incroyable…
Combien de temps a duré le tournage de cette fameuse scène de l’arrivée de Sam ?
Toute une journée, car les quatre sirènes qui émergent des murs devaient bouger de façon synchrone. On nous indiquait un tempo sonore pour que nous marchions au pas sur la même cadence. La difficulté, c’était de réussir à gravir les marches du petit escalier du décor sans glisser ni tomber. Il fallait bien coordonner nos gestes et avoir un air assuré. Cela a pris forcément du temps, mais nous avons fini par arriver au résultat souhaité, et la scène est assez étonnante.
Quel souvenir garderez-vous de ce tournage ?
Se retrouver sur le plateau du film, dans ces costumes incroyables, et jouer pendant que Joseph nous faisait écouter la musique du film composée par Daft Punk était en soi une expérience inoubliable !
