Exclusivité ESI : Avant-première TRON L’HÉRITAGE - Seconde partie - Entretien avec James Frain
Article Cinéma du Jeudi 25 Novembre 2010

[Retrouvez également notre entretien avec Beau Garrett]


ESi a rencontré toute l’équipe de TRON L’HÉRITAGE à Los Angeles, et a visionné plusieurs scènes de cette suite ambitieuse et spectaculaire du TRON de 1982 qui présentait les premières séquences en images de synthèse du cinéma. Nous découvrirons ce nouveau chapitre de la saga le 2 février 2011, mais dès à présent, et en exclusivité France pour le web,  nous vous proposons une série d’entretiens consacrés à la création du film. Notre interlocuteur du jour : James Frain, l’un des comédiens de la série TRUE BLOOD, que l’on verra bientôt dans un rôle de méchant dans la série de superhéros THE CAPE, et qui incarne Jarvis, l’acolyte de Clu 2.0, le maître de l’univers virtuel de TRON L’HÉRITAGE

Entretien avec James Frain


Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Parlez-nous de votre personnage, Jarvis…

Jarvis est le bras droit de Clu 2.0, le programme qui est l’alter-ego virtuel de Kevin Flynn. On pourrait dire que je suis l’assistant du type le plus redoutable de cet univers. Je suis aussi le chef de sa police secrète. Mais malheureusement, je suis aussi tellement inefficace que je passe le plus clair de mon temps à éviter d’être tué, à cause d’erreurs flagrantes que j’ai commises ! (rires) De ce fait, c’était vraiment un rôle très amusant à jouer, un rôle qui m’a immédiatement attiré et qui m’a donné envie de participer à ce projet. Sans même parler du fait que le film était la suite d’un de mes films-cultes, TRON !

Comment Joseph Kosinski vous a t’il décrit sa vision du film, et sa vision de votre personnage ?

Il m’a décrit le film essentiellement en me montrant les dessins préparatoires et la superbe bande-demo qu’il avait réalisée. J’ai beaucoup aimé sa manière de moderniser le monde de TRON en employant un design sobre et élégant. Et l’histoire est très intéressante. En ce qui concerne mon personnage, tout était déjà contenu dans le script. Mais dès que j’avais une question, Joseph me répondait toujours très clairement. Il savait exactement quel était le potentiel de Jarvis en tant que personnage, et avait beaucoup d’idées sur la meilleure manière de le faire intervenir. De ce fait, interpréter ce rôle a été toujours agréable, malgré les quelques contraintes techniques du tournage.

A propos de contraintes, votre costume était-il facile à porter ?

Comme tous mes collègues acteurs, je portais un costume très ajusté, superbement bien fait, mais un peu fragile. Il fallait garder cela en tête pendant que nous jouions, et aussi pendant les pauses entre deux plans. Comme les costumes sont très tendus sur le corps, et décorés avec des volumes en mousse de latex, nous ne pouvions pas nous asseoir sans risquer de les abîmer. Il fallait protéger aussi les branchements électriques des bandes lumineuses. Du coup, la production avait prévu des supports sur lesquels nous pouvions nous reposer en position semi-inclinée. C’était un spectacle un peu étrange de nous voir attendre comme cela, comme si nous étions des mannequins entreposés contre un mur, que l’on s’apprêtait à transporter ailleurs ! (rires)

Vous avez eu l’occasion de tourner de nombreuses scènes avec Jeff Bridges, qui joue le double rôle de Kevin Flynn et de Clu 2.0, votre chef… Pourriez-vous nous parler du processus de tournage de ces séquences ?

Volontiers. Toutes les scènes entre Clu 2.0 et Jarvis ont été filmées de la même manière. Je tournais d’abord avec Jeff, qui avait des points dessinés sur le visage, puis juste après avec un autre acteur qui était sa doublure corps et qui portait un de ces costumes auto-éclairés dont nous venons de parler. C’était extraordinairement bizarre, car après avoir tourné plusieurs fois les deux versions d’une scène, avec Jeff, puis avec sa doublure, il était très difficile d’imaginer ce qu’allait donner le résultat final. Le processus avait tendance à m’empêcher d’avoir une vision d’ensemble. Mais je savourais le plaisir de jouer avec Jeff Bridges, qui est un acteur phénoménal, car j’étais conscient d’avoir la chance de vivre un grand privilège.

En tant que fan du TRON de 1982, comment décririez-vous aux aficionados du film original ce qui devrait leur plaire dans TRON L’HÉRITAGE ?

Je leur dirai d’abord que la suite de TRON est entre de très bonnes mains, mais cela, je crois qu’ils l’ont immédiatement compris en voyant sur le web la formidable bande-test du projet, réalisée par Joseph Kosinski. Joseph s’est investi à 130% dans tous les aspects du projet, et en dépit des innombrables difficultés techniques à résoudre, il s’est toujours focalisé sur l’histoire et sur les relations humaines du récit. En lisant le script, dans la création duquel Joseph s’est énormément investi, en bénéficiant de l’aide de Steven Lisberger, l’auteur et le réalisateur du TRON de 1982, on sentait déjà que l’histoire était très bien conçue, efficace, et possédait un fort potentiel dramatique. Personnellement, en lisant le script la première fois, je souriais tout le temps ! C’était évident que l’équipe qui avait écrit le scénario avait non seulement parfaitement compris tout ce qui faisait le charme du film original, mais avait aussi trouvé les bons moyens de le réactualiser et de justifier l’existence d’un nouveau chapitre de cette saga.

Comment Joseph Kosinski vous dirigeait-il pendant le tournage ?

Joseph était extrêmement vigilant pendant que nous jouions. Il cherchait toujours à amplifier les petits détails humains qui sonnaient juste, les petites caractéristiques des uns et des autres, exactement comme un metteur en scène de théâtre peut le faire en travaillent un rôle avec un acteur. C’est grâce à cela que je me suis senti particulièrement à l’aise pour composer le personnage de Jarvis, qui a de nombreuses faiblesses humaines, même si au fond, il s’agit juste d’un programme qui vit dans un réseau informatique.

Quels sont les souvenirs les plus marquants que vous garderez du tournage de TRON L’HÉRITAGE ?

En tant qu’acteur, ce seront certainement les scènes joués avec Jeff Bridges, et les moments que nous avons passés à discuter en marge du tournage. C’est un homme formidable. En tant que fan de TRON, j’ai été ravi de rencontrer Steven Lisberger, qui est très sympathique et qui a des idées fascinantes. Et en tant que fan de Daft Punk, je dois avouer que j’ai complètement perdu mes moyens quand les deux musiciens du film sont venus jouer une scène avec Michael Sheen dans le décor de la boîte de nuit. J’étais catatonique ! Tout ce que je pouvais dire, c’est « Mon dieu, ils sont là, devant moi, sur le plateau. » (rires) J’ai mis un certain temps à me remettre de ce choc. Et quel plaisir d’entendre les thèmes musicaux qu’ils avaient composés pendant le tournage ! C’était tellement évident que c’était eux et eux seuls qui devaient composer la musique du film…Je me souviens que pendant la conférence du Comicon, une personne de l’assistance s’est levée et a demandé « Pourquoi avez-vous choisi Daft Punk ? ». J’avais envie de lui dire « Et pourquoi posez-vous une question dont la réponse est si évidente ?! » (rires) C’est un choix absolument parfait, parce que Daft Punk représente ce qui se fait de mieux en musique électronique !

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