Tutorial : Pose et maquillage d’une prothèse de zombie
Article Tutoriaux du Vendredi 24 Aout 2018

ESI vous avait proposé dans ses tutos la sculpture d’une prothèse de zombie… eh bien comme promis, voici aujourd’hui en détail la pose d’une prothèse identique, dite « prothèse lunette » (faisant le tour des yeux et se limitant à la partie haute du visage) en mousse polyuréthane.

Par Laurent Zupan et Mathieu Roszack

La technique d’application est très proche de celle d’une prothèse en mousse de latex, mais la mousse PU, plus capricieuse au niveau du tirage pour de fins raccords, nous obligera à utiliser un peu de matière pour dissimuler la transition entre la peau du modèle et la prothèse. Ce qui tombe bien, car notre « Very Rotten Zombie » (cf. discussion sur le forum) exige un minimum de texture pour simuler comme il se doit la décomposition.
Ce qui fait de la mousse PU un matériau intéressant pour ce type de maquillage et une bonne alternative à la complexe mousse de latex car moins souple et résistante, elle conviendra bien à cette prothèse fine et peu sollicitée par les mouvements faciaux.

Etape 1 :
Photo 1 : si votre modèle a du mal à placer ses lentilles de contact, il sera plus prudent de les mettre dès maintenant, avant la pose de la prothèse, afin d’éviter de détériorer tout le maquillage. De plus, si le malheureux cobaye utilise pour la première fois ces lentilles, cela lui permettra de s’y habituer. Notre vaillant Mathieu n’en étant pas à sa première pose, il les ôtera avant la pose et se les replacera une fois le maquillage terminé, sans endommager celui-ci.

Etape 2 : Commencez par vérifier que la prothèse s’adapte bien à votre modèle. En effet, la prothèse que nous allons poser a été réalisée d’après le visage de quelqu’un d’autre (une femme au visage beaucoup plus fin). L’important est que les rebords de la prothèse ne gênent pas l’ouverture des yeux et ne tombent pas dans les cheveux ou les favoris (photo 2).

Etape 3 : Photo 3 : pré-encollez la prothèse pour obtenir un collage efficace : pour cela, appliquez une fine couche de colle sur la face interne de la mousse, laissez sécher et poudrez (pour éviter les accidents).

Etape 4 : Tout maquillage doit commencer par un nettoyage efficace de la peau. Utilisez pour cela un démaquillant sans alcool, ni savon, ni corps gras, de type « Biological Cleaner » (photo 4). Si votre modèle a la peau sensible ou transpire beaucoup, un produit comme la « Protection Latex » ou le « Top Guard » réduira les risques d’irritation et/ou de décollement de la prothèse.

Etape 5 : Utilisez un mélange de colle à prothèse et de silice colloïdale (attention, produit volatile et nocif : portez un masque anti-particules) pour plaquer les sourcils (photo 5 et 6).

Etape 6 : Fixez la prothèse en encollant la peau et en réactivant au fur et à mesure la colle poudrée de la prothèse avant de laissez sécher et de mettre en contact (photo 7). Massez soigneusement en exerçant de petites pressions pour assurer le collage (photo 8).
Photo 9 : la prothèse est maintenant posée ; passons aux raccords.

Etape 7 : Le mélange colle à prothèse/silice colloïdale vous servira à mastiquer les raccords, parfois épais, de la prothèse en mousse PU. Utilisez pour cela une spatule (photo 10) et ne perdez pas trop de temps à cette étape, car nous allons rajouter de la matière qui dissimulera davantage ces raccords.

Etape 8 : Photo 11 : un peu de coton mélangé à du latex simulera des effets de desquamation ou de peau endommagée par la décomposition. Vous pouvez également utiliser du papier hygiénique (photo 12). Attention cependant à correctement effeuiller celui-ci pour plus de finesse et éviter l’effet « cartonneux » du papier imbibé.

Etape 9 : Préparez ce qu’on appelle du PAX (un produit inventé par Dick Smith pour le film « Les Prédateurs » de Tony Scott). Il s’agit d’un mélange de peinture acrylique et de colle à prothèse que l’on appliquera aussi bien sur la prothèse que sur les zones de peau visibles (cou et mains). Attention à la pilosité ! Privilégiez pour le PAX de la colle « Pro’s Aide No Tack », qui séchera sans rester collante (photos 13 et 14). Cette peinture est la base de notre zombie, c’est une couleur chair très claire avec une touche de vert et de gris, en accord avec l’effet de décomposition recherché. Un peu de fards à alcool de couleur violacée (à l’aérographe) pour dessiner quelques veines, marbrures et ombrages (photo 15) puis quelques crachotis (Terre de Sienne et vert olive) pour ajouter du grain à l’ensemble et enfin, toujours à l’aide de fards à alcool, quelques touches au pinceau d’un mélange gris-bordeau-violet et de marron. A cette étape, Mathieu a remis ses lentilles de contact et enfilé ses prothèses dentaires (qu’il a réalisé lui-même). Pas question de garder de belles quenottes avec une tête pareille (photo 18) !
Un peu de gel pour ébouriffer la tignasse (photo 19), une bonne dose de sang, mélangé à du chocolat pour un effet coagulé - photo 20 - et voilà !!
Mathieu est maintenant prêt à contaminer toute la planète.

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