Le tour du monde des attractions Indiana Jones
Article Attractions du Mardi 03 Juin 2008
Par Pascal Pinteau
Avant son retour triomphal sur le grand écran dans Le Royaume du Crâne de Cristal, Indiana Jones a posé ses bagages à Disneyland Paris, à Disneyland Anaheim (Californie) à Walt Disney World (Floride) et à Tokyo DisneySea (Japon) pour y vivre des aventures « live » qui méritent le détour. La première étape de ce jeu de piste conçu par les “Imaginieurs” Disney et par George Lucas nous conduit à 38 kilomètres de Paris, au coeur de la jungle d’Adventureland…
Le temple perdu de Marne-la Vallée
Le temple du péril de Disneyland Paris évoque directement l’atmosphère de Indiana Jones et le temple maudit, second film de la trilogie, et la célèbre scène de poursuite dans les wagonnets de la mine. La file d’attente de l’attraction, joliment décorée, traverse le campement de notre explorateur favori, et s’achève au pied d’un escalier monumental, encadré par deux cobras de pierre. Cette perspective permet de découvrir le Temple du péril, ceinturé d’échafaudages sur lesquels les chariots des apprentis archéologues défilent à toute allure. Une fois ceinturés dans les wagonnets, les amateurs d’émotions fortes peuvent se délecter de virages en épingle à cheveux, de descentes vertigineuses et d’un looping qui permet d’admirer le monde à l’envers. Le décor du Temple du péril ne déçoit pas, mais on regrette de ne pas y croiser la moindre effigie de notre héros. Pour rencontrer Indy, il faut traverser l’Atlantique et se rendre en Floride.
L’aventurier des Disney Studios
Déjà célèbre pour son Magic Kingdom, sorte de “grand frère” de Disneyland Paris, et pour Epcot, qui évoque le futur, le site de Walt Disney World s’est doté en 1989 d’un troisième parc à thème dédié au cinéma Hollywoodien : The Disney studios. Son attraction emblématique, The great Movie ride permet de côtoyer les sosies robotisés de nombreuses stars. Accroché à un réverbère, Gene Kelly “chante sous la pluie”, Sigourney Weaver se cache dans un recoin d’astronef pour échapper au monstre d’Alien et Harrison Ford s’aventure dans un temple égyptien superbement reconstitué pour y retrouver l’arche d’alliance, entouré par une masse rampante de serpents !
On retrouve un second Indiana Jones, de chair et d’os cette fois, un peu plus loin dans le même parc, dans Indiana Jones Epic stunt Spectacular, une formidable démonstration “live” de cascades et d’effets spéciaux présentée six fois par jour. Un décor de temple de quarante mètres de large, tout droit sorti des Aventuriers de l’arche perdue est disposé en plein air devant une salle couverte de 2000 places. Un cascadeur interprétant le rôle d’Indy lance une corde depuis le plafond de la salle et arrive dans le temple en rappel. ll va tenter de s’emparer de la statuette d’or placée au centre de l’édifice en évitant les pieux, les trappes et les flèches qui surgissent de tous côtés avant qu’une énorme boule de pierre (deux fois plus grosse que celle du film!) ne manque de l’écraser. Le décor monté sur d’énormes véhicules se divise ensuite en trois parties, révélant une petite ville d’Egypte envahie par les nazis, théâtre d’une bagarre homérique entre Indiana Jones, Marion Ravenwood et leurs ennemis jurés. Après une poursuite sur les toits, le clou du spectacle est le combat autour du prototype de l’aile volante. Découvert par une sentinelle, Indy doit se battre pendant que des coulées de carburant enflammé se rapprochent de l’avion dans lequel sa compagne est enfermée ! Se débarrassant de son adversaire, il sauve sa belle et quitte les lieux alors que les explosions qui ravagent le décor chauffent les visages des spectateurs assis à vingt mètres de là ! Mais les exploits d’Indy ne s’arrêtent pas là. Sa plus étonnante aventure nous attend lors de la troisième étape de notre voyage, la Californie.
Indiana Jones et le temple de l’oeil interdit
Les visiteurs du Disneyland d’Anaheim (à côté de Los Angeles) ont découvert en avril 1995 une attraction célébrant les 40 ans du parc avec un tel panache qu’elle parvient à décoiffer les critiques les plus blasés : Indiana Jones et Le temple de l’oeil interdit . L’extraordinaire décor de la file d’attente, un spectacle à lui seul, nous apprend qu’Indy a découvert le temple souterrain de Mara, déesse qui possède le pouvoir d’accorder trois voeux, a condition de ne jamais regarder les yeux de l’idole qui la représente. Le bric à brac du chantier archéologique permet de découvrir des caisses de bois remplies de trouvailles, un poste de radio qui diffuse des programmes des années trente (et dont les bulletins d’informations annoncent que le professeur Jones aurait fait une étonnante découverte dans la jungle !), un générateur électrique qui fonctionne par à-coups, et le camion qui a servi au tournage de la mémorable scène de poursuite dans Les aventuriers de l’arche Perdue ! Passé le seuil du temple, on se faufile, vaguement inquiet, entre les momies et les squelettes empalés qui agrémentent les couloirs, tout en écoutant les couinements des rats et des chauve-souris en goguette! Des échafaudages de bambous permettent de soutenir les endroits les plus fragiles du bâtiment. Un panneau « Ne pas toucher » est accroché à l’une de ces tiges, et invariablement, un visiteur transgresse l’interdiction et la pousse. Un épouvantable bruit de pierres qui s’effondrent retentit alors, tandis que la partie du plafond située au-dessus de la tige s’affaisse ! Le visiteur en est quitte pour une belle frayeur, sous le regard amusé des autres spectateurs. Plus loin, on aboutit sous un dôme recouvert de fresques, et l’on reste ébahi par le soin apporté à la réalisation de ces décors, dignes d’une superproduction hollywoodienne. Les fans les plus patients peuvent s’aider d’un petit ticket distribué à l’entrée de l’attraction pour traduire les héroglyphes dissiminés tout au long du chemin. Il s’agit des avertissements de la déesse, qui ordonne aux visiteurs de faire demi-tour sous peine de courir à une mort certaine ! C’est au coeur de l’édifice, au milieu des bas-reliefs et des murs à moitié recouverts de végétation, que l’on prend place dans les “Half-tracks” (jeeps dotées de chenilles) qui permettent d’explorer l’antre de Mara. La première scène, et c’est là une nouveauté, varie pour chaque véhicule. Selon le trajet, on découvre soit “la salle de la fortune”, décorée de joyaux et de pièces d’or, les parchemins de “La salle de la connaissance”, conservés sous la voûte d’un ciel étoilé ou “La salle de la jeunesse éternelle” et sa fontaine de jouvence. L’immersion dans la fiction est parfaite, totalement enthousiasmante. Ballotté dans le véhicule tout-terrain, on pousse des cris de joie en découvrant le temple à moitié inondé de lave incandescente, et on se réjouit d’échapper in-extrémis aux pièges de la déesse grâce aux mises en garde d’un Indy robotisé plus vrai que nature, véritable clone d’Harrison Ford. La technologie de l’attraction est impressionnante. L’animation des véhicules accentue les actions de chaque scène, tandis que le système stéréo intégré génère les crissements des pneus, les vrombissements du moteur et la musique de ce fantastique voyage. Les sons, les déplacements surprenants du véhicule, l’ampleur des décors, et l’apparition des pièges bombardent le public d’une avalanche d’informations pendant les trois minutes et vingt secondes que dure l’attraction.
Indy au Japon
Grâce au succès remporté par Tokyo Disneyland, un second parc Disney a été inauguré au Japon en 2001 : le fastueux Tokyo DisneySea, dédié aux océans. Lorsque l’on s’aventure dans l’aire de Lost River Delta, le delta d’une rivière oubliée, on se retrouve au cœur d’une forêt tropicale dominée par un énorme temple Aztèque : le temple du crâne de cristal. Eh oui, vous avez bien lu : dès 2001, George Lucas avait déjà donné le titre du prochain épisode de la saga Indy à cette attraction ! A l’approche de ce superbe décor, on remarque que notre aventurier préféré a laissé son hydravion en contrebas de la rivière, et a convoqué une équipe d’archéologues pour examiner les moindres recoins du temple, qui a cette fois-ci l’aspect d’une pyramide aztèque. Les décorations de la file d’attente sont entièrement différentes de celles créées pour la Californie, et cette trajectoire est une fois encore un véritable plaisir : une mini-attraction avant la grande ! Piqué par la curiosité, on emprunte un petit sentier qui zigzague au milieu de la végétation pour mener à l’entrée du bâtiment. Les équipements de recherche des collègues d’Indy ont été installés dans les couloirs. On apprend alors qu’une malédiction pèse sur les lieux, celle du crâne de cristal. Chic ! Il ne reste plus qu’à prendre place dans les jeeps qui permettent de poursuivre l’exploration de la pyramide. Les visiteurs découvrent ensuite une immense salle parcourue par une tornade lumineuse, au milieu de laquelle trône le fameux crâne de cristal ! Parmi les pièges qui surgissent au long de la route figure une nouveauté : un énorme cercle de fumée incandescente qui jaillit de la bouche d’une statue, un effet très spectaculaire. Même si l’on connaît déjà la première version de cette attraction, la visite du temple du crâne de cristal est aussi jouissive que la découverte d’un nouvel épisode de la saga d’Indiana Jones ! Espérons que Disneyland Paris accueillera bientôt une semblable pyramide pour permettre aux nombreux fans français du professeur Jones de découvrir cette attraction qui est un véritable chef d’œuvre du genre.
Entretien avec Larry Funk, superviseur de l’attraction “L’aventure d’Indiana Jones, Le temple de l’oeil interdit”
Quelles sont les innovations techniques d’Indiana Jones et le temple de l’oeil interdit ?
Les 15 “Halftracks” de 12 places qui transportent les visiteurs. Ce sont des véhicules qui utilisent une technologie qui a été inventée pour cette attraction. Ils pèsent 6 tonnes, et se succèdent au rythme d’un départ toutes les 20 secondes pour nous permettre d’accueillir environ 2000 personnes par heure. Nous les avons nommés “Véhicules d’amplification de mouvements” parce qu’ils sont dotés de cinq axes de mouvements actionnés par des vérins hydrauliques et des servo-vannes électriques, qui permettent d’accentuer les déplacements, de simuler les dérapages ou les freinages brutaux.
Comment les Halftracks sont-ils contrôlés ?
L’ordinateur de chaque véhicule lit les informations relatives aux décors “inscrites” sur les rails qui le guident grâce à un lecteur optique et à un détecteur volumétrique. Le véhicule est capable d’identifier des anomalies de fonctionnement et de tout stopper même lors d’une “pointe de vitesse” à 6 mètres par seconde, soit 20Km/h. D’autres senseurs posés sur les rails eux-mêmes envoient des informations qui régulent la distance de sécurité entre chaque véhicule, et préservent le champ de vision des passagers du prochain véhicule, qui ne doivent pas voir celui qui les précède.
Cette attraction est la première à présenter des “surprises” variant avec le passage de chaque véhicule. Comment ces effets sont-ils gérés ?
Une liaison modem radio envoie des informations au véhicule à l’approche d’un décor et lui indique “utilise la version A” tandis qu’elle dira “utilise la version B” au véhicule suivant. Segment par segment, les véhicules obéissent aux quatre programmations de mouvements qui ont été réalisées et créent des combinaisons aléatoires qui renouvellent la perception de l’attraction. Dans une version, un véhicule pourra stopper dans un tunnel en simulant l’explosion d’un pneu, puis repartir. Dans une autre, il accélérera brutalement et poursuivra son chemin.
Que se passe-t’il en cas de panne d’un des halftrack ?
Nous nous en rendons compte grâce aux caméras vidéo infrarouges de la régie de surveillance et nous l’évacuons pour ne pas bloquer le circuit. Heureusement, la plupart des pannes sont prévisibles. Le système informatique intégré au véhicule fait un rapport chaque fois que celui-ci revient à la base de départ, indiquant si il y a une hausse de température anormale ou une fuite du liquide hydraulique. De cette manière, on détecte la naissance d’une panne avant que celle-ci ne se produise et on répare le véhicule tout de suite.
L’attraction remporte un énorme succès en Californie et au Japon. A quoi est-il dû, selon vous ?
Nous présentons trop de choses pour que l’on puisse tout assimiler en une seule fois. Tous ceux qui ont vu l’attraction ont envie d’y retourner !
Rendez-vous sur le site Arthur Futuroscope pour découvrir la nouvelle attraction du parc du Futuroscope : Arthur, l'aventure 4D. Retrouvez également des informations sur l'univers d'Arthur et les Minimoys.