Le 8e continent, un nouveau territoire qui donne son nom à la nouvelle attraction du Futuroscope
Article Attractions du Lundi 11 Avril 2011

Par Clark Kent

Notre planète est composée de 7 continents : l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Europe, l’Afrique, l’Asie, l’Océanie et l’Antarctique. Mais notre monde moderne a produit un nouveau territoire artificiel… le " 8e continent ". Il a été découvert en 1997 par le capitaine Charles Moore alors que son embarcation s’est retrouvée piégée dans une soupe de plastique au beau milieu du Pacifique. On lui donne donc aussi le nom de Grande Plaque de déchets du Pacifique…Il s’agit d’un amoncellement de déchets en tous genres charriés vers le Nord-Est du Pacifique, entre Hawaï et la Californie, par les courants marins. Cette plaque de déchets n’est malheureusement pas unique à l’échelle planétaire. En surface comme en profondeur, des plaques comme celle-ci se forment là où les courants marins convergent, mais encore aucune zone n’a jamais atteint la superficie gigantesque du " 8e continent ".

Cette masse de détritus qui flotte à perte de vue n’est que peu émergée et elle n’est donc pas facilement repérable par les satellites. Elle est composée de déchets produits par l’activité humaine. Ils proviennent des navires et des continents riverains et sont transportés par le vent, les courants et les fleuves vers la mer. En somme, 80 % de la pollution marine vient de la Terre. Les principales victimes de cette pollution sont les animaux marins. Les mammifères, tortues et oiseaux confondent des fragments de plastique avec du plancton, les absorbent et c’est ainsi que les déchets obstruent leur système digestif.

L’urgence : sauver les océans !

Fidèle à son positionnement qui mêle pédagogie douce et divertissement, le Futuroscope imagine un vecteur pour diffuser ce message écologique fort. Le Parc s’appuie sur la découverte de Charles Moore pour créer Le 8e Continent, un grand théâtre interactif, avec le parrainage de la Fondation Maud Fontenoy. Le problème de la pollution marine y est abordé à travers un jeu collectif et interactif grandeur nature qui associe une technologie originale et une aventure écologique pleine de rebondissements. Le Futuroscope crée à nouveau une attraction qui incarne une promesse forte : divertir ses visiteurs en leur offrant des moments de partage et de plaisir autour du jeu et de la découverte.

Fondée sur l’existence de ce 8e continent, cette nouvelle aventure a pour objectif de sensibiliser les visiteurs du Futuroscope à la pollution marine en leur proposant de s’amuser dans un jeu à dimension écologique.

L’attraction, Le 8e Continent, se compose de trois espaces : un parcours de sensibilisation à la protection des océans, un sas d’embarquement et un grand jeu collectif et interactif pour toute la famille. Ce jeu met en scène deux amis, Marc, un scientifique écologiste convaincu, et Sarah, une aventurière audacieuse, qui rêvent d’un monde plus " vert ". Grâce à son talent, Marc a mis au point une invention spectaculaire : le trash-buster, une arme chargée d’un fluide révolutionnaire qui permet de changer les déchets en air pur. Pour tester cette invention, les deux héros se retrouvent en mission au milieu d’un océan polaire pour détruire le 8e continent et changer les débris marins en air pur. Dans leur expédition, ils invitent les visiteurs à être acteurs d’une aventure incroyable.

Un parcours de sensibilisation à la protection des océans

En amont de l’attraction, un espace couvert propose un parcours de sensibilisation à la protection des océans. Exposant les exploits et les valeurs de la navigatrice Maud Fontenoy, marraine de l’attraction, ce parcours illustré invite les visiteurs à prendre conscience des menaces qui pèsent sur les mers du globe et de la fragilité des écosystèmes marins. Sous la forme d’un carnet de voyage, illustré de dessins, de photos et d’articles de journaux, le premier espace traversé par les visiteurs retrace les dates-clés des grandes aventures de Maud Fontenoy à travers le monde. Une vidéo montre ensuite la navigatrice racontant sa propre expérience sur le terrain, des dégâts causés par la pollution marine et de leurs dangers réels sur nos océans. De sa propre confrontation à la nature menacée est née sa vocation de transmettre son amour de la mer et de l’écologie aux jeunes générations. Plus loin, une fresque expose, à l’aide de chiffres-clés et de données scientifiques, la problématique de la difficile et longue dégradation des déchets provenant des activités terrestres. Enfin, l’allée extérieure qui guide les visiteurs vers l’entrée de l’attraction décline l’univers de la récupération dans un " jardin du recyclage ". Au détour des plantations mises en place dans un sol constitué de paillis, réalisé à partir des déchets végétaux du parc, différents objets trouvent une seconde vie. Par exemple, du verre poli entre dans la composition du béton désactivé sur lequel les visiteurs marchent, un véritable échafaudage ayant servi dans l’industrie du bâtiment sert de garde-corps, une citerne devient une jardinière… 10 panneaux reprenant chacun un des dix gestes conseillés par la charte de la Fondation Maud Fontenoy jalonnent également ce parcours bucolique. Ils invitent les visiteurs à s’engager pour la sauvegarde des océans en adoptant de bonnes pratiques. Ceux qui le souhaitent peuvent signer la charte sur un document prévu à cet effet et la poster dans une des boîtes aux lettres disponibles. La scénographie de cet espace extérieur a été confiée à l’agence parisienne BC-BG, déjà remarquée au Futuroscope en 2006 pour le talent qu’elle a investi dans la scénographie de Danse avec les Robots, l’attraction-spectacle signée Kamel Ouali.

Avant de mettre le cap sur le 8e continent, les aventuriers en herbe pénètrent dans le laboratoire de Marc et Sarah. C’est là que sont entreposées les machines expérimentales des scientifiques et tous leurs équipements d’exploration. Un animal-déchet surprend les visiteurs dès leur arrivée, sorte de calamar géant composé de tubes, de câbles et autres fils en matière plastique, qui flotte au-dessus d’eux. C’est ici que Marc, scientifique écolo, vient de découvrir le fluide qui transforme les déchets en air pur. Il a créé une arme pour contenir ce fluide, le trash-buster, un pistolet laser qui va lui permettre de s’attaquer au 8e continent… Sarah, son assistante, va l’accompagner ainsi que les visiteurs, une fois les dernières consignes de leur mission révélées. La mission des joueurs est claire : éliminer les déchets marins formant le 8e continent, les changer en air pur et remporter le jeu en accumulant le maximum de points. A la fin de chaque partie, les photos du meilleur et du moins bon " dépollueur " sont affichées à l’écran.

Pour thématiser cette salle d’embarquement, le Futuroscope a fait appel à l’expertise technique et au talent artistique de la société néerlandaise JoraVision, laquelle a réalisé les décors de l’attraction événement Arthur, l’Aventure 4D.

Cap sur le 8e Continent

Dès l’accès au théâtre interactif, le ton est donné. Les visiteurs ont déjà l’impression de marcher sur l’eau grâce à un jeu de lumières bleues. Puis, c’est face à un écran panoramique qu’ils prennent place par groupe de 40 joueurs sur des scooters dynamiques individuels, évoquant des scooters brise-glace. Créés exclusivement pour le Futuroscope, ces scooters numérotés, tous équipés d’un trashbuster et d’un compteur de points, vont bouger d’avant en arrière au rythme des péripéties de l’aventure. Un véritable rodéo pour cette mission qui se déroule en trois séquences ! L’aventure conduit d’abord les joueurs au milieu d’un océan polaire, sur le pont d’un bateau aux côtés de Marc et Sarah. Sur les images visibles à l’écran, les icebergs flottent parmi un amoncellement de déchets. Il est temps pour les 40 joueurs de dégainer leur trash-buster et d’effectuer leurs premiers tirs. Marc est moyennement satisfait des performances du tir de son assistante Sarah. Pourtant, il semble bien être le plus maladroit des deux... Sous la mer, une étrange créature étend maintenant ses tentacules…La deuxième séquence du jeu plonge les joueurs sous la surface de l’eau, dans une lumière bleutée. Marc, happé par le tentacule d’une méduse gigantesque, tombe à la mer. Sarah se précipite à la rescousse de son complice, entraînant avec elle les joueurs du 8e Continent. Dans les profondeurs, se déploie la gigantesque méduse dont les filins se composent de créatures-déchets. Le milieu est chaotique. Les ordures auraient-elles pris vie ? La lutte contre les débris marins s’avère encore plus ardue… Les tirs doivent être précis et surtout très efficaces pour libérer l’océan de cette population polluante.

La dernière séquence aspire les joueurs dans le calme angoissant et l’obscurité des abysses. Suspense… Des créatures-déchets bioluminescentes évoluent et les joueurs comprennent qu’ils ont atteint le point névralgique de la méduse-déchet. A eux d’agir vite pour faire exploser le monstre en tirant sur les débris qui composent son corps… Y parviendront-ils ? Seul le final de l’aventure le révèlera…

Une technologie interactive au service du jeu

La technologie du 8e Continent permet aux joueurs d’interagir par le tir sur des cibles projetées en vidéo haute définition sur un écran panoramique de 13 mètres de large et 3,5 mètres de haut, soit en 32/9. Les images sont générées par ordinateur. Les vues réelles de Marc et Sarah ont été filmées sur fond vert et incrustées dans un décor en images de synthèse. Pour les séquences dans l’océan, il n’y a que des images de synthèse pour lesquelles a été utilisée la motion capture. Le tir sur les cibles déclenche l’octroi de points individuels. Le trash-buster ressemble à un pistolet de science-fiction. Il est câblé au siège dynamique et permet au visiteur d’interagir avec l’écran. Le logiciel d’interactivité (système Salto), de la société Alterface, reconnaît chaque pistolet individuel et affiche les points de chaque joueur sur l’écran de contrôle. Ce système calcule à plusieurs reprises le meilleur et le moins bon des joueurs.



Entretien avec Matthieu Galus, chef de projet du 8e Continent

Comment est venue l'idée de créer le 8e Continent ?

Nous cherchions à donner un contenu " futuroscopien " à une attraction qui existait déjà. Nous voulions du fun et du sens. S’amuser à découvrir ou découvrir en s’amusant, c’est une formule qu’on affectionne ici. Au fil de nos recherches pour trouver le thème que nous souhaitions aborder, nous sommes tombés sur la théorie de Charles Moore, c'est-àdire ce conglomérat de micro-déchets qui flotterait dans le Pacifique. Nous, on a poussé le curseur encore plus loin en se disant que ces déchets formaient un vrai continent et qu’en plus ils avaient muté en monstres. On a vu un certain nombre d’expositions qui transformaient les débris marins en petits monstres. On va créer une histoire dans laquelle les déchets vont muter pour devenir des monstres nocifs et on va dépolluer les océans. On a traité le thème de la pollution marine sous une forme humoristique et ludique… notre façon de porter un message écologique sans prétention, seulement avec la volonté d’éveiller les consciences à ce que nous pouvons faire aujourd’hui pour l’avenir de nos océans et donc pour le futur de l’homme.

Quelles ont été les grandes étapes de la création du 8e Continent ? Depuis combien de temps travaillez-vous sur le chantier ?

Le chantier se compose de quatre grandes familles : le bâtiment, la décoration, le ride et le contenu. D’une manière générale, les étapes qui se succèdent sont les études, la rédaction du cahier des charges pour la phase de consultation et la réalisation sur site avant la mise en service. La première étape forte est la validation des études, c’est là où l’on voit ce que cela pourrait donner et qu’on décide de se lancer dans la réalisation du projet. Ensuite, il y a toutes les phases où l’on voit progresser le chantier du bâtiment, le développement du film etc. Tout ça est très excitant !

Est-ce une attraction pour toute la famille ou plutôt pour les adultes ?

C’est une attraction familiale, accessible à partir de 1,05 mètre. De par le contenu, de par le jeu, c’est un lieu de partage et d’échange. Il y a plusieurs niveaux de lecture : c’est d’abord un jeu de tirs où on dézingue des cibles et où on marque un score ; le deuxième niveau, c’est la sensibilisation à la dépollution des océans de façon onirique dans le film et de manière concrète dans la file d’attente avec l’intervention de Maud Fontenoy. L’autre niveau de lecture, ce sont les clins d’oeil dans la file d’attente et les cibles secrètes…

Quel est votre meilleur souvenir dans la conduite du projet ?

Le débarquement de nuit des scooters sur le parc. On les a attendus toute la journée. Ils sont arrivés si tardivement qu’on les a déchargés toute la nuit. C’était un virage important, le moment où l’on est passé d’un chantier à une salle de spectacle.

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