CAPTAIN AMERICA, THE FIRST AVENGER : Une superbe adaptation du super-soldat de Marvel, après quelques tentatives oubliées…
Article Cinéma du Dimanche 17 Juillet 2011

L’icône patriotique de Marvel lutte contre les nazis dans un film au scénario astucieux et aux designs rétro-futuristes superbes. ESI s’est rendu sur le tournage pour parler de ce film étonnant avec toute l’équipe.

Par Pascal Pinteau

Les origines d’un super-soldat

C’est le 17 août que nous allons découvrir l’un des films de superhéros les plus attendus de cette année : CAPTAIN AMERICA : THE FIRST AVENGER, réalisé par Joe Johnston. Personnage fondateur des éditions Marvel des années 40, avec la torche humaine et le prince Namor, alias Submariner – qui seront réinventés dans les années 60 par Stan Lee - Captain America a été créé par l’immense dessinateur Jack Kirby (co-créateur des 4 Fantastiques avec Stan Lee) et le dessinateur/scénariste Joe Simon. Dès sa première apparition en mars 1941, dans Captain America Comics n°1, ce justicier est entré dans l’histoire de la BD, car on le voyait décocher un bon coup de poing à Hitler sur la couverture du magazine, avant même que les Etats-Unis n’entrent en guerre ! Cet exploit fictif valut d’ailleurs à Joe Simon de se faire insulter et cracher dessus, car bon nombre de ses compatriotes n’avaient aucune envie de s’engager dans un conflit se déroulant dans la lointaine Europe, et qui, prétendaient-ils, « ne les concernait pas ! »…

Un second justicier drapé dans la bannière étoilée

Si Captain America, comme Superman, apparu en 1938, se pare des couleurs du drapeau américain, le héros de Simon & Kirby va encore plus loin dans le patriotisme exacerbé puisque l’on retrouve aussi le graphisme de la bannière étoilée, bandes rouges et blanches comprises, sur son costume ! A la différence de Superman, extraterrestre venu de la lointaine planète Krypton, et recueilli enfant par de braves fermiers, Captain America n’est pas un immigrant doté de superpouvoirs, qui vit pleinement le rêve américain lorsque débutent ses aventures. Bien au contraire, Steve Rogers est un jeune new yorkais pauvre et orphelin, que son physique chétif expose aux moqueries des brutes de son quartier de Brooklyn. Courageux, il se bat avec eux en sachant que la partie est perdue d’avance, étant bien trop faible pour avoir le dessus. Même s’il est conscient de sa faiblesse, Rogers a terriblement envie de s’engager dans l’armée pour défendre son pays. Il se présente au service de recrutement et essaie de faire bonne impression, mais il est recalé parce que jugé inapte physiquement…C’est à ce moment que la chance sourit enfin au jeune homme. Le docteur Erskine, un savant allemand qui a fuit l’Allemagne nazie, mène depuis quelque temps des expériences pour parvenir à créer un super-soldat. Il a mis au point un processus capable de transformer un gringalet en surhomme, par le biais de l’injection d’un sérum spécial, couplée à l’exposition de rayons qu’il a baptisé les « vita-rays ». Quand le docteur Erskine apprend que Steve Rogers s’est présenté à trois reprises, en vain, au service du recrutement, il est tellement impressionné par sa détermination et son patriotisme qu’il le choisit pour servir de cobaye humain, car Steve est physiquement le sujet parfait pour bénéficier du traitement qu’il a inventé. Malheureusement, juste après que le docteur se soit occupé de Steve, il est assassiné par un saboteur nazi qui avait réussi à s’infiltrer dans le laboratoire. Steve se précipite au dehors pour le poursuivre dans les rues, tandis que son corps se transforme. En l’espace de quelques minutes, Steve est métamorphosé en un athlète doté d’une force surhumaine. Son destin bascule alors et il devient Captain America, jurant de consacrer sa vie à lutter contre tous les ennemis des USA, et tous les criminels.

Un super-héros malmené…

S’il occupe une place à part dans l’histoire de Marvel et dans celle de la BD, Captain America, sans doute à cause de son costume et de son nom, peine à conquérir d’autres médias. En 1944, il est incarné par Dick Purcell dans un sérial de cinéma en quinze épisodes produit par Republic pictures, qui adapte la BD avec la plus grande désinvolture : Steve Rogers est rebaptisé Grant Gardner, il n’est plus un soldat, mais un procureur, il ne combat plus les nazis mais un criminel baptisé le Scarabée, et il perd son bouclier étoilé, remplacé par un simple revolver ! On imagine l’étonnement de l’éditeur après avoir visionné quelques scènes ! Sommé de procéder à des modifications, Republic Picture prétendra que les extraits de BD qui lui avaient été remis n’étaient pas assez spécifiques, et que le tournage était trop avancé pour corriger quoi que ce soit…



Après la guerre, la popularité de Captain America s’estompe progressivement : les ventes de comics baissent et le magazine qui lui est dédié finit par disparaître pendant les années 50. Il faudra attendre 1964, et la résurrection du personnage entreprise par Stan Lee & Jack Kirby, pour que Captain America retrouve un second souffle : l’équipe de superhéros des Vengeurs (que l’on découvrira en 2012 dans le long métrage THE AVENGERS, écrit et réalisé par Joss Whedon ) le découvre, intact, en hibernation. Elle le tire de son long sommeil, et lui propose d’entrer dans ses rangs. En 1966, Captain America apparaît dans la série (trop peu) animée THE MARVEL SUPER HEROES. Cinq personnages se succèdent dans des épisodes qui leur sont consacrés à tour de rôle : Hulk, Thor, Iron Man, le prince Namor/Submariner, et Captain America. La pauvreté de l’animation de ce programme, dans lequel on se contente bien souvent de décalquer des cases de BD (!) et de suggérer des mouvements plutôt que de les montrer, contribue cependant à la notoriété du personnage auprès des jeunes téléspectateurs.



En 1979, il revient dans deux téléfilms particulièrement indigents, CAPTAIN AMERICA et CAPTAIN AMERICA II : DEATH TOO SOON. Coiffé d’un casque énorme, notre héros est juché sur une moto et combat des criminels de faible envergure.



Le super-soldat n’est pas mieux traité lorsqu’il fait ses débuts au cinéma en 1990, dans un film fauché et grotesque, tourné en Yougoslavie par Albert Pyun, que l’on a connu mieux inspiré, notamment lorsqu’il avait signé le fort sympathique film d’Heroic-Fantasy L’EPEE SAUVAGE en 1982.



Deux ans plus tard, Captain America apparaît enfin dignement dans la série animée X-MEN , où il partage l’affiche avec un camarade de combat immortel, Wolverine, dans un épisode au script efficace, OLD SOLDIERS. On le retrouve ensuite aux côtés de Spider-Man dans un épisode de la très populaire série d’animation consacrée à l’homme-araignée en 1994, et plus récemment dans les deux longs métrages animés ULTIMATE AVENGERS, de très bonne facture, sortis directement en vidéo en 2006. Une nouvelle série animée, intitulée THE AVENGERS : EARTH MIGHTIEST HEROES , et produite l’année dernière, prépare le terrain pour le film de cinéma à venir, puisque Captain America y figure aux côtés de Thor, Hulk, Iron Man, Ant-Man et La guèpe.



Une première superproduction…à 70 ans !

Au vu de ses apparitions précédentes, on constate que Captain America n’a jamais été adapté convenablement en prises de vues réelles. Mais aujourd’hui, alors qu’il vient de fêter son 70ème anniversaire, ce personnage va enfin apparaître dans une superproduction ambitieuse, grâce à la volonté des Studios Marvel de transposer dignement leur patrimoine à l’écran. Pour séduire le public actuel international avec cette icône patriotique qui date de 1941, et avec une intrigue qui se déroule pendant la seconde guerre mondiale, Marvel dispose de plusieurs atouts. Le réalisateur Joe Johnston, d’abord. Johnston, qui avait déjà abordé les thèmes de l’espionnage et de la Science-Fiction rétro-futuriste dans THE ROCKETEER (1991) film hélas amoindri par les coupes de budget opérées par les studios Disney pendant sa production, a amplement prouvé avec JUMANJI, JURASSIC PARK 3 et WOLFMAN sa capacité à mettre en scène des films fantastiques solides et efficaces, de belle facture. Second atout capital : le casting. C’est en effet l’excellent Chris Evans, qui avait si bien interprété Johnny Storm, alias la torche humaine, dans les deux volets des aventures des QUATRE FANTASTIQUES, qui incarne Steve Rogers / Captain America. Et si l’on en croit l’adage « Meilleur est le méchant, meilleur sera le film », on peut s’attendre à apprécier chaque seconde de la prestation de Hugo Weaving, l’inoubliable Agent Smith de la saga MATRIX, dans le double rôle de Johann Schmidt et de Crâne rouge, le super méchant nazi qui dirige l’organisation terroriste Hydra ! Troisième atout déterminant : un budget de 140 millions de dollars, qui a permis à Joe Johnston et au chef décorateur Rick Henricks d’imaginer et de construire tous les éléments indispensables de cette aventure : armes-prototypes délirantes, bombardier géant en forme d’aile volante, tank colossal, sans oublier la voiture blindée futuriste de Crâne rouge !



La suite de cet article sera publiée prochainement par ESI ! Mais vous pouvez retrouver nos précédents articles consacrés à Captain America et aux films de super-héros sur cette page.

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