Entretien exclusif avec Blake Lively, alias Carol Ferris dans GREEN LANTERN
Article Cinéma du Mercredi 24 Aout 2011

Rencontre avec la fiancée du superhéros cosmique de DC Comics !

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Née en 1987, Blake Lively s’est fait connaître à la télévision en jouant le rôle principal de la série GOSSIP GIRL, diffusée depuis 2007, dans laquelle une mystérieuse bloggeuse décrit la vie de la jeunesse dorée des élèves de deux écoles privées new-yorkaises. Son père, agent artistique, l’a fait débuter au cinéma dans son film SANDMAN en 1998. Elle est apparue ensuite dans la comédie QUATRE FILLES ET UN JEAN (2005), le film d’horreur EVIL TWINS (2006) et la comédie romantique ELVIS ET ANNABELLE (2006). Plus récemment, on l’a vue dans LES VIES PRIVEES DE PIPPA LEE (2009), NEW YORK, I LOVE YOU (2010) et l’excellent thriller de Ben Affleck THE TOWN (2010).

Avez-vous été marquée par certains films fantastiques pendant votre enfance ?

Je vais certainement vous faire prendre un coup de vieux en vous disant cela, mais le premier film fantastique qui m’a subjuguée était le premier HARRY POTTER ! (rires) J’avais 14 ans et comme j’avais lu tous les livres de J.K. Rowling auparavant, et j’avais hâte de voir comment ils allaient être adaptés au cinéma ! Il y a quelques semaines, dans les studios Warner, j’ai pu voir par hasard quelques images du prochain film de la série et j’en étais toute excitée ! Adolescente, j’avais été époustouflée aussi par le premier SPIDER-MAN. Quand je suis sortie de la salle, je ne me souvenais même plus de qui j’étais, j’avais juste envie de sauter sur les murs et d’y rester accrochée, comme l’homme-araignée ! (rires) Je m’imaginais que j’avais vraiment ces pouvoirs extraordinaires.

Comment vous êtes-vous préparée à tenir le rôle de Carol Ferris et comment avez-vous travaillé votre personnage avec Martin Campbell ?

Pour la première fois dans ma carrière, je ne devais pas seulement travailler sur le passé de mon personnage, ses émotions et ses motivations, mais aussi me préparer physiquement de manière intensive. Je ne m’entraîne pas ainsi dans la vie, car je ne suis pas portée sur la gymnastique, mais c’était un défi amusant à relever. Pour tout savoir de Carol Ferris, j’ai interrogé Geoff Johns, qui est le scénariste des BDs de GREEN LANTERN depuis trois ans. Il est aussi devenu le directeur de la création au sein de DC Comics. Je lui ai demandé quelles étaient les histoires de Green Lantern qu’il fallait que je lise, et il m’a donné une liste des récits les plus importants, ainsi qu’une compilation d’aventures du personnage parues pendant les 60 dernières années. En ce qui concerne la préparation physique des quelques cascades que j’avais à tourner, j’ai travaillé avec Ryan Streiner afin de me muscler. C’était indispensable pour pouvoir être suspendue par des câbles aux équipements de machinerie que nous avons utilisés. Il y avait notamment une sorte de bras articulé de 12 mètres de long, fabriqué pour le film MATRIX, qui me soulevait brusquement à 9 mètres du sol. Je peux vous assurer que cela procure des sensations fortes ! Pour revenir à votre question sur Martin Campbell, Martin est un réalisateur qui aime que les histoires soient ancrées dans la réalité, qu’elles soient concrètes et crédibles, même s’il s’agit d’un récit fantastique comme GREEN LANTERN ou d’une aventure de James Bond comme CASINO ROYALE. Martin veut que le public ressente ce que ressent le héros. Je me souviens que j’avais mal pour Daniel Graig quand j’ai vu la scène de CASINO ROYALE pendant laquelle il est torturé par le Chiffre ! Martin l’avait rendue si viscérale, si réelle, qu’on ne pouvait pas s’empêcher de sursauter en la voyant. Son objectif a été le même avec GREEN LANTERN : raconter l’histoire d’un superhéros doté d’une lanterne et d’un bague magique et la rendre attractive et crédible pour les spectateurs. Il nous disait notamment qu’il voulait que les combats soient « aussi rapides, incisifs et brutaux qu’un combat au couteau dans une cabine téléphonique » ! Il ne voulait surtout pas de grands mouvements de caméras stylisés et emphatiques. Je crois que cette vision très précise du style qu’il voulait donner au film a été bénéfique pour le projet et s’est répercutée dans le travail de toute l’équipe.

Votre personnage n’est pas une « demoiselle en détresse » comme Lois Lane l’est souvent dans les aventures de Superman…

Oh non ! Je crois même que Carol Ferris a sauvé si souvent Hal Jordan/ Green Lantern qu’elle doit détenir un record parmi les héroïnes de BD ! En tant que pilote et que dirigeante de l’entreprise d’aviation fondée par son père, Carol est une femme forte, indépendante, ambitieuse. Elle sent bien que Hal a vécu des choses traumatisantes dans son enfance qui le poussent à fuir tout engagement avec les femmes. Mais comme elle connaît ses capacités et ses qualités humaines, elle essaie tout de même de l’aider. C’est une situation intéressante à traiter dans un film comme celui-ci, car c’est la première fois, je crois, qu’une femme soutient à ce point un superhéros.

Parmi les histoires que vous avez lues pour préparer votre rôle, y en a t’il une qui vous a marquée plus particulièrement, notamment en ce qui concerne les rapports entre Carol Ferris et Hal Jordan , ou la métamorphose ultérieure de Carol en méchante Star Sapphire qui combat Green Lantern ?

Je dois vous avouer que ce qui m’a le plus frappé, c’est le costume très révélateur de Star Sapphire ! En signant mon contrat pour ce film, je savais que mon personnage allait prendre ultérieurement une autre identité, mais j’avais évité de jeter un coup d’œil sur le costume de Star Sapphire, par crainte de ce que j’allais découvrir. Et quand je l’ai vu, je me suis écriée « Oh non ! Je ne pourrais pas porter ça !! » (rires) Mais comme j’ai signé, c’est trop tard ! Pour revenir aux bandes dessinées, dans la plupart d’entre elles, les rapports entre Carol et Hal ne sont pas très approfondis. Ce n’est pas une saga émotionnelle extrêmement complexe, au cours de laquelle les personnages sont changés à jamais : ces histoires sont surtout remplies d’action et de rebondissements. Mais il y avait quand même là une construction dramatique dont nous avons pu reprendre la trame dans le film. Nous avons passé beaucoup de temps à répéter les scènes entre Carol et Hal avec Martin et Chris. Je quittais le tournage de GOSSIP GIRL en fin de semaine, je prenais un avion et je passais le samedi et le dimanche à la Nouvelle Orleans pour travailler avec eux. C’étaient des sessions de 12 à 14 heures par jour, pendant lesquelles nous parlions des personnages, de leur relation, de l’histoire du film… Et une fois que le tournage a commencé, tout ce travail de répétition très détaillé a porté ses fruits. Nous avons continué à travailler sur les personnages, à réécrire les dialogues avec les scénaristes, afin d’apporter le plus de crédibilité possible à cette histoire fantastique. Il était indispensable que le public puisse « s’accrocher » à des éléments concrets avant de basculer dans les parties les plus fantastiques du film. Avant de tourner une scène, nous passions à peu près une heure à la répéter dans le mobile home de Martin. C’était presque comme si nous nous préparions à jouer dans une pièce de théâtre alors que nous tournions cet énorme film de superhéros. Mais Martin a toujours veillé à ne pas se laisser dépasser par l’action ou par les effets visuels. Il a toujours replacé les personnages et leurs émotions au cœur du film, et le studio a parfaitement compris sa démarche et l’a respectée. C’était important que Martin soit soutenu, car le tournage d’un film comme GREEN LANTERN coûte énormément d’argent, et il fallait que Warner accepte que l’équipe attende pendant que nous répétions les scènes avec le réalisateur dans son mobile home ! Nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir travailler dans de telles conditions.

Y a t’il quelques références à la future transformation de Carol dans le film ?

Oui, quelques-unes, assez discrètes, que vous remarquerez si vous êtes attentif !

Est-ce que Martin Campbell ou les producteurs vous ont parlé d’une possible apparition de Star Sapphire dans les prochains volets de GREEN LANTERN ?

Ils ne m’en ont pas parlé directement, car nous nous sommes focalisés sur cette première aventure, mais c’était implicite, car Star Sapphire est une méchante très importante dans les comics de GREEN LANTERN. C’est toujours intéressant de montrer des tensions qui naissent entre des amoureux, mais cela le devient encore plus lorsqu’il s’agit de conflits entre des superhéros dotés de pouvoirs extraordinaires ! Une dispute au sein d’un couple de superhéros devenus des ennemis, vous imaginez le spectacle que cela pourrait donner ?! Je crois que ce serait assez extraordinaire et très amusant à voir !

Vous vous sentez prête à assumer le costume très sexy de Star Sapphire ?

Eh bien ce qui m’a rassuré un peu, c’est de voir que le costume de Ryan allait être réalisé en images de synthèse. Cela me laisse espérer que je pourrais également porter une tenue virtuelle, et que je ne me retrouverai pas à moitié nue, suspendue à des câbles à dix mètres du sol, tout en faisant semblant de me battre ! (rires) Je fais confiance à notre formidable chef costumière, Ngila Dickson, pour concevoir une tenue époustouflante pour Star Sapphire. Son talent d’artiste m’a bluffée. Je ne sais pas si vous le savez, mais Ngila a conçu tous les costumes des Green Lanterns extraterrestres que l’on découvre sur la planète Oa. Elle a collaboré avec l’équipe des effets visuels pour concevoir des centaines de variations du costume de base, pour l’adapter au physique délirant de chacune de ces créatures qui allaient être créées en images de synthèse. Je crois que dans certaines images, on voit plus de 4000 Green Lanterns, et elle s’est impliquée dans les tenues de tous ces personnages ! Je sais donc que je serai entre de bonnes mains le jour où l’on me dira que je vais interpréter Star Sapphire.

Qu’avez-vous trouvé le plus plaisant en jouant le rôle de Carol Ferris ?

J’ai beaucoup aimé jouer une femme pilote, et me préparer à ces scènes en allant suivre des cours basiques de pilotage dans un simulateur de vol. J’ai grandi en Californie, et il se trouve que ce sont des paysages de ma région qui étaient utilisés par la machine. J’avais l’impression de voler vraiment au-dessus de chez moi, et de voir tous les détails du panorama. Travailler avec Martin a été une expérience formidable, aussi passionnante que si nous préparions un film d’auteur indépendant. J’ai été très impressionnée aussi par la manière dont Warner traite cette adaptation de bande dessinée. Tout est fait avec le plus grand soin, en respectant l’intégrité des personnages, et en laissant les cinéastes travailler dans les meilleures conditions. Le studio ne traite pas ce film avec détachement, comme un produit commercial. Ils ont vraiment agi de la manière la plus sincère, en ayant à cœur de produire le meilleur film possible. C’était très agréable de pouvoir jouer dans un tel environnement, dans le plus grand respect des apports créatifs de tous les artistes et techniciens de l’équipe. Et bien sûr, je dois rendre hommage à Ryan, qui est vraiment le cœur et l’âme du film. Il a travaillé plus dur que je ce que je croyais humainement possible de faire. Il se levait quotidiennement à 4 heures du matin pour s’entraîner physiquement pendant 120 minutes, avant d’entamer une très longue journée de tournage, qui s’achevait souvent très tard. Je ne sais pas comment il a réussi à tenir le coup. Toute cette fatigue ne l’a pas empêché de s’investir totalement dans le développement de son personnage, et dans les répétitions, les recherches sur les émotions qui se dégageaient des scènes…Tous les acteurs se référaient à lui au cours du tournage, car il incarnait Hal Jordan de manière totalement crédible. C’était vital, car tout le film repose sur lui.

Carol tombe t’elle amoureuse de Green Lantern sans deviner qu’il s’agit en fait de Hal Jordan, comme c’était le cas dans les bandes dessinées ?

Ha, c’est une question qui passionne les fans…(rires) Mais vous devrez attendre de voir le film pour connaître la réponse !

Comment décririez-vous les rapports entre Hal et Carol ? Ce n’est pas une histoire d’amour classique…

Non, effectivement, mais cela ressemble aussi beaucoup à des sentiments que nous pouvons tous éprouver dans nos vies privées. On aime passionnément quelqu’un, et à certains moments, on le déteste ! (rires) On ne peut ni vivre avec lui, ni sans lui ! Carol et Hal ont été l’un pour l’autre leur première histoire d’amour, puis leurs chemins se sont séparés. Il subsiste une tension entre eux, parce que Hal a blessé Carol en fuyant ses responsabilités. Carol est donc méfiante, pour de bonnes raisons, et a décidé de se protéger en ne pensant plus à lui. Mais au fond, elle sait bien qu’elle éprouve toujours des sentiments pour Hal : d’ailleurs, elle ne peut s’empêcher de l’aider alors que tout devrait la pousser à le laisser se débrouiller seul. Non seulement ce sont des anciens amants, mais ils se retrouvent au sein de l’entreprise dirigée par le père de Carol, et ce sont aussi des pilotes rivaux ! Ce sont à la fois des concurrents et des partenaires aux qualités parfaitement complémentaires. Pour toutes ces raisons, c’était particulièrement amusant de jouer ce personnage, surtout avec un acteur de la qualité de Ryan. Il est très intelligent, très drôle, et travaille dur, ce qui a rendu encore plus facile le tournage des scènes où nous nous querellons.

Quel est le méchant principal que vous affrontez tous les deux ?

Vous savez, dans le monde des comics, certains personnages ont tendance à osciller entre le bien et le mal. Nous avons tenté de nous inspirer de cela. Parallax est le plus grand danger qui menace la terre, et n’importe quelle personne qui est « infectée » par Parallax peut devenir mauvaise. Donc l’évolution des situations laisse la porte ouverte à beaucoup de rebondissements. Bien sûr, le docteur Hector Hammond, que joue Peter Sarsgaard, est une bonne personne au départ, mais il est victime d’événements qui le transforment en une créature machiavélique, qui met au point un plan terrible. Sinestro, qui est incarné par Mark Strong, est l’un des meilleurs Green Lanterns, mais il succombe à la tentation du mal…

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