Retour sur la création de ce chef d’œuvre des studios Disney !


Les images illustrant cet entretien ne sont pas tirées du Blu-ray.

Propos recueillis par Jérémie Noyer et traduits par Scrooge

Pouvez-vous me parler de votre expérience sur Le Roi Lion, pour lequel vous avez animé le jeune Simba ?

Le Roi Lion a été une occasion exceptionnelle, parce que j'ai du faire autre chose qu'une princesse, ce qui a été un changement agréable. Initialement, j'avais demandé, à plusieurs reprises et de façon insistante, à faire Scar, le méchant, parce que je voulais vraiment faire quelque chose de différent. Mais le producteur Don Hahn est venu me voir et m'a dit "Je sais que vous êtes intéressé pour le rôle de Scar, mais tout le film tourne autour de Simba." La production et les réalisateurs ont estimé que si Simba ne jouait pas bien, alors le film ne fonctionnerait pas, et que le rôle de Simba correspondait parfaitement à mes points forts. Je suis déçu de ne pas avoir pu faire le méchant. Mais sachant qu'ils avaient besoin de moi pour travailler sur Simba, ce fut un défi que j'ai relevé avec plaisir.



Quelle a été votre approche pour Simba ?

Du côté de l'histoire, je savais ce qui allait arriver. Nous savions tous quelle était l'histoire et ce que Simba deviendrait. Mais finalement, je voulais juste faire de lui – ce que je m'efforce à faire pour tous les personnages que j'anime – un jeune personnage crédible, confiant et peut-être un peu arrogant sur le début. Vous rappelez-vous la chanson "I Just Can’t Wait To Be King" ? Il n'avait pas encore compris. Il n'avait pas la maturité. Ce que le film évoque, c'est qu'il doit grandir et faire son apprentissage des responsabilités. C'est pourquoi je voulais le rendre crédible. Pour que les spectateurs puissent s'identifier, par rapport à eux-mêmes ou à leurs propres enfants. Peut-être se souviendraient-ils d'avoir été ainsi dans leur enfance, ou se rendraient-ils compte que c'était le comportement actuel de leurs enfants ? Je voulais le rendre crédible afin que vous puissiez comprendre comment il se sentait, les erreurs qu'il faisait, son sentiment de mal-être, comment il a finalement mûri et est devenu Roi, et plus exactement, le chef de file que son père essayait de lui apprendre à être. Pour y parvenir, il a dû apprendre quelques leçons difficiles.

Comment avez-vous réalisé la transition du lionceau Simba à l'adulte Simba ?

J'ai d'abord animé la première scène avec Simba adulte, lors de la chanson "Hakuna Matata", où vous voyez le changement temporel et le passage à l'âge adulte pour la première fois. Je pense que, comme le lionceau qu'il était, il est toujours un peu un looser. Dans son animation, il sera peut-être un peu plus gauche avec son évolution physique. Il est un peu plus maladroit, ses pieds sont un peu plus grands, il peut patauger un peu plus que lorsqu'il sera adulte. Ses mouvements ne sont pas tout à fait coordonnés. Et même à la fin de Hakuna Matata, il est à fond dans le jeu, dans la chanson qu'il chante avec Pumbaa et Timon. On retrouve encore, en lui, le jeune lionceau. Mais physiquement, il est devenu un lion mature.

Avez-vous parlé de cette transition avec Ruben Aquino, le superviseur de Simba adulte ?

Je connais Ruben depuis l'époque où il a rejoint au studio, lors de la réalisation de "Taram et le chaudron Magique". Nous nous connaissons donc depuis de nombreuses années. Mais je ne peux pas dire que nous ayons passé beaucoup de temps à discuter de la façon dont il allait animer Simba. Il était en Californie à l'époque, et j'étais en Floride. Mais nous avions le même point d'entrée pour nos recherches. Nous avons tous deux eu l'occasion d'esquisser et dessiner des lions vivants. Nous avons rencontré des experts en animaux, qui nous ont donné des conférences et nous ont parlé des lions. Ainsi nos recherches ont été identiques. Nous avions tous les deux obtenu les mêmes informations sur la façon dont les lions se déplacent, à quoi ils ressemblent dans la nature, ce qu'ils font et comment ils agissent.

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