Avant-première - Hunger Games : Les jeux sont faits
Article Cinéma du Vendredi 10 Fevrier 2012

En mars, nous allons découvrir les débuts - forcément prometteurs – d'une nouvelle franchise destinée aux adolescents et aux jeunes adultes. Promis à un succès similaire à ceux d'Harry Potter et Twilight, Hunger Games ne propose pourtant pas la magie et le romantisme exacerbé de ces deux sagas. L'intrigue de cette nouvelle adaptation d'un cycle littéraire à succès lorgne plutôt du côté de Battle Royale et de The Running Man, avec un soupçon de dystopie à la 1984 ! On a connu des références moins glorieuses. Lançons-nous donc à la poursuite de Katniss Everdeen, l’héroïne d'une saga qui n'a pas fini de nous faire courir.

Par Pierre-Eric Salard



Née en 1962 dans le Connecticut, aux Etats-Unis, l'auteur de Hunger Games, Suzanne Collins, a commencé au début des années 1990 une carrière dans l'industrie de la télévision. Elle écrit notamment des scénarios pour des dessin-animés et séries pour la chaîne Nickelodeon, dont The Mystery Files of Shelby Woo et Little Bear. Une rencontre avec un auteur de livres pour enfants, James Proimos (Les aventures de Johnny Mouton), l'incite finalement à se lancer dans la littérature jeunesse. Elle s'inspire ainsi d'Alice au pays des merveilles pour écrire une saga transposant - dans les grandes lignes – l'intrigue rurale du célèbre roman de Lewis Caroll dans un univers fantastique situé dans les sous-sols de New York. Les Chroniques Underland s'étaleront sur cinq tomes, publiés aux États-Unis entre 2003 et 2007. En 2006, Suzanne Collins signe un contrat avec la maison d'édition Scholastic pour l'écriture d'une saga de trois romans (dont le premier est alors déjà terminé) : The Hunger Games. « Tout a débuté par un simple zapping devant ma télévision », explique-t-elle. « Certains programmes ont commencé à se mêler d'une manière très troublante. Je suis passé d'une émission de télé-réalité, consacrée à une compétition entre des candidats, à des images de la guerre en Irak. Ces deux visions très contrastées se sont mélangées dans mon esprit jusqu'à former les fondations de l'intrigue ». Au cours des mois suivants, elle y ajoute des éléments tirés de légendes et d'expériences personnelles. Le mythe grec de Thésée (notamment rapporté par Euripide et Sophocle) va ainsi influencer le récit de la saga. Rappelons que selon la mythologie, Thésée est l’unificateur politique de l'Attique, région où se trouve Athènes. Lorsque le roi de Crète, Minos, exige que la ville lui fournisse de jeunes gens afin de les offrir en pâture au Minotaure, le héros grec se rend dans le célèbre labyrinthe de Dédale afin d'y tuer la créature. « Le gouvernement répressif de Panem, le 'Big Brother' de mon histoire, est le reflet du règne de Minos », précise Suzanne Collins. « La Crète envoie aux athéniens un message limpide : Si vous nous posez problème, nous ferons quelque chose de pire que de vous tuer. Nous tuerons vos enfants ! Katniss Everdeen, l’héroïne de mon histoire, est quant à elle une figure proche de Thésée – mais aussi de Spartacus ! Elle suit la même évolution ; d'esclave, elle devient gladiateur, rebelle, puis le visage de la révolution ». Le père de la romancière ayant participé à la guerre du Vietnam, elle se souvient de ce qu'est la peur de perdre un proche. « Lorsque votre père est envoyé au combat alors que vous êtes encore une enfant, vous passer votre temps à vous demander où il se trouve, et quand il pourra rentrer à la maison. Avec le temps, vous devenez incapables d'exprimer vos sentiments. Il ne reste que cette absence qui s'éternise. Et le trouble ne se termine pas avec son retour ! Mon père a été victime de cauchemars tout au long de sa vie. Je me réveillais parfois en l'entendant pleurer dans la nuit ». Les douleurs de la guerre ne lui sont donc pas inconnues. « Je cherche à montrer aux jeunes générations ce qu'est réellement un conflit. Si nous attendons trop longtemps avant de les éduquer, que pouvons-nous espérer ? Nous pensons les protéger, mais en réalité, nous les désarmons. Il n'y a rien à sauver dans la guerre ». Notons également que Suzanne Collins a analysé des extraits de Rambo afin de visualiser le fonctionnement des armes et la typographie des lieux de l'action de son roman !

Course à la mort

L'intrigue, écrite à la première personne, se déroule dans un avenir post-apocalyptique, sombre et pessimiste. L'anarchie a laissé place, avec le temps, à un gouvernement répressif et sécuritaire. Ce dernier, dirigé par le Capitole, contrôle les treize districts de la nation de Panem, qui s'est construite sur les ruines des États-Unis. Les districts, plus ou moins riches et peuplés, sont éparpillés sur le territoire de l'Amérique du Nord, en partie recouvert par les eaux. Chacun possède une spécialité (pêche, technologie, textile, céréales, charbon, etc) et un niveau de vie distinct. Un jour, le treizième District se soulève contre la tyrannie du Capitole. Après avoir anéanti la rébellion – et rasé le District en question -, le gouvernement décide de terroriser la population en organisant chaque année un événement retransmis à la télévision, les Hunger Games – les jeux de la faim. Le principe est de tirer au sort 24 adolescents (un garçon et une fille pour chaque district), âgés de 12 à 18 ans, et des les rassembler dans une arène... où il doivent s’entre-tuer jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un seul survivant ! Le vainqueur assure la prospérité de son district pour une année. Lors de la 74e édition de cet abominable moyen de pression sur la population, Katness Erverdeen, une adolescente de 16 ans du District 12, découvre que sa jeune sœur, Primrose, est sélectionnée. Sans hésitation, elle se porte immédiatement volontaire pour prendre sa place et faire équipe avec Peeta, l'autre représentant du district. Ils devront non seulement obtenir les votes des riches téléspectateurs du Capitole, mais aussi rationner leur nourriture, éviter les pièges, nouer des alliances... et ne faire confiance à personne ! Amour, trahisons, mensonges, morts sont au programme de ces Jeux. Tout un programme... TV ! The Hunger Games est publié aux Etats-Unis le 14 septembre 2008. Les 50000 exemplaires mis en vente trouveront rapidement preneurs, incitant Scholastic à lancer de nouveaux tirages. Trois ans plus tard, pas moins de treize millions d'exemplaires ont été vendus à travers le monde ! Les analystes comparent ainsi ce nouveau phénomène littéraire à Twilight ou Harry Potter, non sans noter les troublantes ressemblances entre Hunger Games et le roman Battle Royale (1999) de K?shun Takami (adapté au cinéma en 2000). « Je n'ai jamais entendu parler de ce livre avant que le mien ne soit terminé », promet cependant Suzanne Collins. Les fans de science-fiction auront quant à eux fait le rapprochement avec le film La Course à la mort de l'an 2000 (1975) de Paul Bartel ou encore le roman The Running Man (1982) de Stephen King. Ce dernier n'a pourtant pas tari d'éloges quant au livre de sa consœur. La critique de la violence, de l’individualisme et du voyeurisme désensibilisé de notre société n'est d'ailleurs guère étrangère au succès remporté par la saga. La trilogie de Suzanne Collins a rapidement obtenu une conclusion, puisque le second tome, Hunger Games : L'embrasement (Catching Fire), est sorti le 1er septembre 2009, alors que le dernier, Hunger Games : La révolte (Mockingjay), a été publié en août 2010. Les trois romans sont disponibles en France aux éditions Pocket Jeunesse.

Au service de l’héroïne

Dès mars 2009, alors que le second tome n'a pas encore été publié, le studio Lionsgate Entertainment (American Psycho, Saw) se procure les droits d'adaptation cinématographique en collaboration avec la société de production Color Force de Nina Jacobson (Les Chroniques de Narnia). Forte de son expérience dans l'écriture de séries télévisées, Suzanne Collins est chargé du développement du scénario, qui sera révisé par Billy Ray (Earth 2, Volcano). « Hunger Games est une licence prometteuse », indique le Président du département de la production de Lionsgate, Alli Shearmur. « C'est exactement le genre de film qui a motivé ma venue dans ce studio : excitant et intelligent ! » Plusieurs cinéastes sont approchés, dont Sam Mendes (Skyfall) et David Slade (30 jours de nuit). En septembre 2010, Lionsgate entre finalement en négociations avec le scénariste et réalisateu vGary Ross (Pleasantville, Pur Sang, la légende de Seabiscuit). Ce dernier était alors attaché au projet de film dérivé de la saga Spider-Man, Venom – qui venait de prendre du plomb dans la toile suite à l'abandon du Spider-Man 4 de Sam Raimi et au développement du reboot de la franchise, The Amazing Spider-Man. « La lecture du roman de Suzanne m'a convaincu », avoue le cinéaste. « Mes enfants m'ont obligé à le lire, et j'en suis devenu fou (rires) ! Je devais faire ce film ! Dans cette industrie, il est rare de se voir proposer un blockbuster disposant d'une telle profondeur émotionnelle. Le personnage de Katniss est juste parfait ! ». Lors de sa première rencontre avec les dirigeants du studio, Gary Ross leur montre une vidéo de son cru. Les cadres découvrent ainsi des interviews de copains de ses enfants... expliquant pourquoi le roman compte à leurs yeux, et ce qu'ils apprécient dans l’évolution de l'héroïne ! Par le biais de cet astucieux stratagème, le réalisateur démontre qu'il souhaite respecter l'avis des fans. « Gary a des jumeaux adolescents, un garçon et une fille », note Nina Jacobson. « Il comprend la dualité de Katniss. Elle n'est pas une héroïne traditionnelle ; elle ne court pas après l'amour. C'est même le cadet de ses soucis ! Elle n'est pourtant pas, non plus, un garçon manqué. Gary semblait saisir sa volonté de préservation – d'elle-même, mais aussi de sa famille. Il nous a prouvé qu'il comprenait que l'évolution Katniss est plus importante que les scènes d'action. Aux mains d'un autre réalisateur, ce film pourrait être un blockbuster comme dix autres ! »

Osmose artistique

Gary Ross obtient ainsi le poste en novembre 2010. « Mon objectif est de respecter viscéralement l'essence du roman », précise le réalisateur. « Je veux lui rendre justice ! » Suzanne Collins s'est montrée très enthousiaste quant à ce choix. « Elle était ravie, car les personnages étaient les véritables moteurs des précédents films de Gary », déclare Nina Jacobson. En outre, Gary Ross pouvait prêter ses talents de scénariste (Big) au service du film. « Suzanne et Billy Ray avaient signé un excellent traitement », se souvient-il. « Cependant, lorsque l'on m'a confié ce projet, j'ai expliqué à Billy que je devais ajouter ma pierre à l'édifice. Je voulais retranscrire le parcours émotionnel de Katniss, pouvoir comprendre son évolution... à travers, plus particulièrement, sa relation avec Peeta. Puis comme nous nous sommes très bien entendus, Suzanne et moi, nous avons collaboré et peaufiné la dernière version du script ». Un véritable coup de foudre artistique les a ainsi réunis ! « Au départ, j'avais donné mon accord pour superviser l'écriture du scénario », explique Suzanne Collins. « Je terminais parallèlement le troisième roman, dont l'intrigue était gardée secrète. Comme je ne pouvais révéler aucune information à l'équipe de production, j'ai préféré m'impliquer dans l'écriture du scénario. Il fallait que je sois certaine que l'histoire s'engage dans la bonne direction. Gary semblait être le cinéaste idéal pour ce projet, mais nous ne nous connaissions pas. Or, lorsqu'il m'a envoyé son script, je n'ai pu dissimuler ma stupéfaction : il avait souligné l'arc émotionnel du récit ! Ce qui nous n'avions pas encore réussi à faire. L'une de mes précédentes versions du scénario était un condensé des événements du roman ; je m'étais débarrassée des éléments superflus pour ne conserver que le fond de l'histoire. Contrairement au roman, le film ne se déroule pas uniquement du point de vue de Katniss. J'avais mis en avant la tension dramatique : Survivra-t-elle aux jeux de la faim ? Mais j'avais laissé de côté la relation entre Katniss et Peeta. Le script écrit par Gary replaçait cet élément au centre du récit. Sans cela, nous aurions certes une histoire, mais nous risquions de perdre l'impact émotionnel du film. Grâce à Gary, toutes les pièces du puzzle se sont mises en place ! Le scénario étant devenu fonctionnel, je me suis dit que le mieux était d'en parler avec lui. Je me suis donc rendu à Los Angeles ; c'est en se mettant à écrire ensemble, Gary et moi, que mon implication dans le projet est devenue totale ». Suzanne Collins sait qu'une période d'ajustement est nécessaire pour savoir si deux auteurs sont compatibles. « Avec Gary, ce fut quasiment instantané ! », s'enthousiasme-t-elle. « Après avoir discuté durant un quart d'heure, nous nous sommes mis à écrire à quatre mains », ajoute le réalisateur. « Suzanne écrivait une ligne, je faisais la suivante et avant même de s'en apercevoir, nous avions déjà accouché d'un dialogue (rires) ! »

A la recherche de Katniss

Suzanne Collins et Gary Ross ont rapidement abordé d'autres sujets, dont le design des costumes, la direction artistique... et le casting du film ! « Les lecteurs ont toujours une image précise des personnages auxquels ils sont attachés », explique la romancière. « Or les acteurs ne ressemblent pas forcément à ce qu'ils avaient imaginé ». Il ne faut pourtant jamais juger la pertinence d'un casting sans avoir vu les comédiens en action ! « Suzanne et moi, nous avons l'avantage d'avoir assisté aux auditions », précise le réalisateur. « Ce n'est pas tant la ressemblance physique avec les descriptions des protagonistes qui compte. La présence et l'interprétation des acteurs prime sur le reste ». Le processus de casting est ainsi lancé en janvier 2011. « De nombreux agents nous ont contactés », se souvient Nina Jacobson. « Surtout pour Katniss ! Beaucoup de jeunes actrices se sont déclarées ouvertement intéressées. Nous avons préféré attendre de dénicher la personne qui posséderait le physique et la vulnérabilité du rôle. Katniss est un personnage paradoxal. Il nous fallait donc une actrice capable de retranscrire toutes les dimensions du rôle. Nous ne cherchons pas engager des vedettes. Les véritables stars de ce projet sont les romans et les protagonistes ». Les fans des romans suivent avec intérêt le développement du film sur Internet ; cet engouement incite Lionsgate à accroître le budget du film, qui atteint ainsi les 100 millions de dollars. Au printemps 2011, le studio dévoile au compte-goutte l'identité des interprètes sur le réseau social Facebook. Un outil idéal pour communiquer avec les jeunes lecteurs de la saga ! Plus de trente actrices ont participé aux auditions pour Katniss, donc Hailee Steinfeld (True Grit), Emma Roberts (Scream 4), Saoirse Ronan (Lovely Bones) ou encore Chloe Moretz (Kick-Ass). « Je serais prête à mourir pour jouer Katniss », s'amusait cette dernière. Même Emily Blunt (The Wolfman), pourtant presque trentenaire, ne dissimule pas son intérêt. « Je pourrais faire de la chirurgie esthétique et retrouver mes seize ans ! », proposait, non sans malice, l'actrice britannique. Jennifer Lawrence (alias Mystique dans X-Men : Le commencement), nommée à l'Oscar de la Meilleure actrice pour Winter's Bone, obtient finalement le rôle tant convoité. « Je suis un fan de Jennifer depuis que je l'ai découverte dans Winter's Bone », avoue Gary Ross. « Sa présence et la densité de son interprétation m'avaient tapé dans l’œil (rires) ! Puis elle m'a sincèrement impressionné lors de son audition. Elle est phénoménalement talentueuse, et je pèse mes mots. Je pense qu'un acteur de cette trempe n’émerge qu'une fois pas génération ». L'actrice est certes plus âgée (de cinq ans) que son personnage. « Suzanne Collins, qui a assisté à toutes les auditions, m'a toujours dit que l'âge n'était pas un problème. La maturité primait sur le reste. Katniss est sensée déclencher une révolution ! Engager Jennifer fut la décision la plus limpide de ma carrière. Suzanne trouve d'ailleurs qu'elle ressemble énormément, à tous points de vue, au personnage qu'elle avait en tête ». Jennifer Lawrence a dévoré les romans bien avant de se voir offrir le rôle. « Ces livres m'obsédaient », confie l'actrice. « Je me suis donc lâchée durant l'audition (rires) ! J'ai fait une longue improvisation face à Gary Ross ; ce fut l'expérience la plus terrifiante de ma vie ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas été autant stressé lors d'un casting. Katniss est à la fois brave, intelligente, tendre et complexe. J'ai été très gênée lorsque j'ai appris que Suzanne et Gary trouvait que je partageais ses traits de caractère ! » L'actrice débute un entraînement au tir à l'arc, puis apprend à monter prestement aux arbres. « La préparation physique fut intense, mais aussi très amusante. Durant six semaines, j'ai couru, fait de l'escalade, du tir à l'arc, du yoga... »

Un casting pléthorique

Gary Ross recrute ensuite Josh Hutcherson (Voyage au centre de la Terre 3D) et Liam Hemsworth (Arabian Nights) pour jouer des deux prétendants de Katniss, Peeta et Gale. « Josh me rappelle Jack Lemmon », déclare le réalisateur. « Lorsque nous l'avons rencontré, Suzanne et moi, nous nous sommes regardés avant de nous serrer la main. Josh manie le langage comme Peeta. Il est Peeta ! » Liam Hemsworth, quant à lui, venait tout juste de lire le roman quand il s'est présenté à l'audition. « Ce livre a été écrit comme un film », s'amuse-t-il. « Et je me suis immédiatement identifié dans le personnage de Gale ! Il est incapable de s'élever contre le gouvernement, et ne peut qu'assister au départ de sa meilleure amie. Gale étant pauvre, il a fallu que je perde du poids. Mon frère, Chris (ndlr : alias Thor), m'avait fait remarquer que le film s'intitule Les jeux de la faim, et non les Jeux du trop-plein (rires) ! » Les deux jeunes acteurs ont rapidement fait un essai avec Jennifer Lawrence. « La sauce a pris », s'enthousiasme Suzanne Collins. « J'avais mes trois personnages sous les yeux ! » Attention : la relation sentimentale partagée par les trois protagonistes ne souffre aucune comparaison avec une autre saga contemporaine. « Hunger Games n'est pas Twilight », soutient Jennifer Lawrence. « Toute comparaison est futile ». Le casting, pléthorique, rassemble d'illustres noms. Si John C. Reilly (Chicago) se vit offrir le rôle d'Haymitch Abernathy, mentor de Katniss et vainqueur d'une précédente édition des Hunger Games, c'est finalement Woody Harrelson (Zombieland) qui a rejoint la troupe. « Haymitch est un personnage inoubliable », promet Gary Ross. « Sarcastique, hilarant, impatient... Woody est l'acteur parfait pour ce rôle ! » Toby Jones (Doctor Who) joue un commentateur des jeux, Claudius Templesmith, alors que Donald Sutherland (L'Invasion des profanateurs, Buffy, tueuse de vampires, Les Maîtres du monde, L'Aigle de la Neuvième Légion...)  incarne le vil président de Panem, Snow. Le chanteur et musicien Lenny Kravitz obtint le rôle de Cinna, styliste et un ami de Katniss ! « Lorsque j'ai découvert Lenny dans le film Precious, j'ai été bluffé par la qualité de son interprétation », explique le réalisateur. Stanley Tucci (Lovely Bones), Elizabeth Banks (Spider-Man 3) et Paula Malcomson (Caprica) interprètent respectivement l'hôte de la terrible émission télévisée, Effie Trinket - la personne chargée de conduire les adolescents sélectionnés dans le District 12 -, et la mère de Katniss. « Elizabeth m'avait écrit une lettre afin de me convaincre de l'engager pour Seabiscuit », se souvient Gary Ross. « Elle l'a fait à nouveau pour me dire à quel point elle aime Hunger Games (rires) ! Comment refuser ? » Enfin, la jeune Willow Shields (In Plain Sight) incarne le rôle crucial de Primrose Everdeen, la petite sœur de Katniss. Retenez votre souffle : Wes Bentley, Dayo Okeniyi, Amandla Stenberg, Jack Quaid, Leven Rambin, Ian Nelson, Kalia Prescott, Ethan Jamieson, Tara Macken, Chris Mark, Jacqueline Emerson, Ashton Moio, Kara Petersen, Sam Ly, Leigha Hancock, Samuel Tan, Mackenzie Lintz, Imanol Yepez-Frias, Annie Thurman, Latarsha Rose et Brooke Bundy complètent la distribution !

A l'aube d'un phénomène

Le tournage débute en mai 2011 en Caroline du Nord, et se termine au bout de 84 jours de travail, le 15 septembre dernier. « Je voulais que Suzanne Collins soit présente aussi souvent que possible », déclare Gary Ross. « J'aurais voulu qu'elle soit à mes côtés tous les jours (rires) ! Nous avons tourné en extérieur, dans une forêt, durant six semaines. Les fans savent que les flammes jouent un rôle important... J'avais l'impression de me trouver au Vietnam, de refaire Apocalypse Now ! Nous avons arpenté les montagnes avec notre imposant matériel, tout en affrontant de véritables averses. Le tournage fut éprouvant ». Le réalisateur peut heureusement compter sur ses amis ! « En avril, Gary, qui est une de mes vieilles connaissances, m'a appelé », raconte Steven Soderbergh (Ocean's Eleven, Contagion). « Il m'a demandé si je pouvais m'occuper de la seconde équipe de tournage durant deux jours. Il préférait me confier ce travail plutôt qu'à un inconnu ! » Steven Soderbergh a simplement fait en sorte de respecter la mise en scène de Gary Ross, lors du tournage des quelques plans dont il s'est occupé. La composition de la bande originale est confiée à T Bone Burnett (Crazy Heart, Cold Mountain) et Danny Elfman (Spider-Man, Batman). « Nous avions besoin d'un compositeur capable de traduire musicalement mes qualités du roman », déclare Tracy McKnight, responsable du département consacré à la musique de films chez Lionsgate. « Nous aurons ainsi non pas un, mais deux artistes talentueux qui collaboreront pour la première fois ! » Jennifer Lawrence est même invitée à chanter sur l'un des titres ! Danny Elfman, occupé par Men in Black 3 et le prochain Tim Burton, Dark Shadows, est malheureusement contraint de quitter le navire en décembre dernier. Il est cependant remplacé au pied levé parJames Newton Howard (King Kong). Alors que Hunger Games est prévu dans les salles françaises pour le 21 mars prochain, Lionsgate a d'ores et déjà annoncé que le second opus, écrit par Simon Beaufoy (127 Heures, Slumdog millionnaire), sortira le 22 novembre 2013 sur les écrans américains ! Gary Ross compte s'y attaquer dès que la post-production du premier volet sera terminée. Or s'il souhaite conserver son poste sur les films suivants, le réalisateur a intérêt à réserver ses prochaines années ! « Nous serions plutôt déçus si nous ne faisions pas trois ou quatre films », explique le président de Lionsgate, Jon Feltheimer. Les jeux sont faits, et les jeunes spectateurs auront bientôt faim de retrouver Katniss. Si l'intrigue du film conserve les valeurs portées par le roman, un excellent film ouvrira sans doute le printemps !



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