Suite de notre visite du tournage de cet hommage 3-D à l’œuvre de Jules Verne et rencontre avec une légende vivante du cinéma, Sir Michael Caine !

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau



Vous semblez être en pleine forme. On nous a raconté que vous aviez mis plus d’entrain à escalader un décor de falaise que le cascadeur qui vous doublait…

(rires) C’est gentil, mais un peu exagéré. Le cascadeur qui me remplace est excellent. J’essaie d’en faire le plus possible moi-même, mais je m’arrête toujours avant de tenter quelque chose de stupide. Je ne suis pas un cascadeur, de près ou de loin, et je connais mes limites. Il ne faut pas oublier non plus que les compagnies d’assurance vous interdisent de prendre des risques.

Cependant, gravir les montagnes des jungles d’Honolulu ne vous fait pas peur…

C’est vrai. Pour un vieux bonhomme, je suis plutôt en forme. Ce qui m’aide, c’est que je vis en Angleterre dans une maison qui est située sur un flanc de colline, dans une vallée. A chaque fois que je vais dans notre jardin pour cueillir des fleurs et m’occuper de nos plantations, je descends puis remonte une forte pente. C’est un bon entraînement, et c’est grâce à cela que les collines ne me font pas peur.

Qu’est-ce qui vous a incité à jouer dans cette adaptation de Jules Verne ?

Je n’avais jamais tourné dans un film d’aventure de ce genre, ni dans un film en 3-D Relief auparavant, et comme je suis un « vrai » grand père depuis deux ans, et que je m’occupe régulièrement de mes trois petits-enfants, je me suis dit que ce serait formidable de leur montrer ce film dans quelques mois. Il y a une scène dans laquelle je chevauche un bourdon géant, et je suis sûr que cela va beaucoup leur plaire ! (rires) Je n’ai jamais fait des choses aussi extravagantes avant.

Vous avez joué dans de nombreuses superproductions, et comme vous êtes largement à l’abri du besoin, vous participez souvent au tournage de petits films indépendants. D’une certaine manière, participer à cette aventure fantastique, c’est encore un changement de registre…

Oui, et c’est très amusant à faire. VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE 2 : L’ILE MYSTERIEUSE sera un grand divertissement destiné à toute la famille, mais son script a été vraiment bien écrit. C’est une comédie menée tambour battant.

Vous aviez eu l’occasion de jouer le rôle du Capitaine Nemo dans le téléfilm 20 000 LIEUES SOUS LES MERS, il y a une dizaine d’années…(En 1997, NDLR)

Oh oui, en effet. Il avait été tourné en Australie. Et je dois dire que l’avais oublié ! On fait référence au Capitaine Nemo dans le script, et en le lisant, je me suis dit « Eh, mais j’ai été le Capitaine Nemo ! ». J’ai dit au réalisateur : « Bon, je suis fin prêt pour ce film, car j’ai déjà joué le rôle de Nemo ! »

Est-ce que l’opportunité de tourner dans la jungle d’Honolulu vous a également incité à accepter ce projet ? Aimez-vous voyager ainsi ?

Cela vaut mieux, car le trajet depuis Londres dure 19 heures ! (rires) Pour tout vous dire, c’est la seconde fois que je viens ici, mais pendant mon premier voyage, l’île était balayée par des vents si violents que mon épouse et moi avions du rester confinés dans notre chambre d’hôtel. Par malchance, la tempête n’a cessé qu’au moment où nous devions repartir. Ce tournage nous a donc permis de découvrir enfin Honolulu. Et nous en sommes ravis ! Je n’ai jamais vu ma femme aussi heureuse pendant un tournage dans un pays étranger ! Et les choses se passent au mieux sur le plateau. C’est une belle surprise après notre mésaventure. Nous étions arrivés juste avant cette violente tempête, et comme nous ne pouvions rester que 4 jours, imaginez notre frustration de repartir sans avoir exploré cette île…Depuis lors, comme le voyage jusque ici est long, nous n’avons pas eu envie de le tenter à nouveau. Nous aimons rester le plus possible en Angleterre, auprès de nos petits-enfants. Quoi qu’il en soit, ma femme prend sa revanche cette fois-ci, et dévalise les boutiques d’Honolulu en faisant son shopping de Noël !

Êtes-vous fan des romans de Jules Verne ?

Oui, j’en ai lu beaucoup quand j’étais jeune. Cependant, je ne suis pas très connaisseur dans le domaine de la littérature de Fantasy.

Comment votre personnage, le grand père de Sean, intervient-il dans cette histoire ?

Il se trouve déjà sur l’île mystérieuse au moment où l’histoire débute. Il tentait de trouver l’île depuis longtemps, mais en y parvenant, il est devenu un naufragé prisonnier de cet endroit étrange et quelque peu dangereux. Pour se tirer de là, il a envoyé un message à son petit-fils, dans l’espoir qu’il le recevrait et le comprendrait. Son plan fonctionne et son petit-fils arrive en compagnie de son beau-père, d’un guide et de sa fille. Je n’apparais pas pendant le premier quart du film, qui décrit la nouvelle vie de Sean aux Etats-Unis.

Qu’avez-vous appris de nouveau en tournant ce film en 3-D Relief ?

Pas grand’chose. J’ai bien peur de jouer de la même manière que dans un film 2D ! (rires) J’ai eu l’occasion de me voir pour la première fois dans des rushes en relief la semaine dernière et j’ai été sidéré par la qualité de l’image et par son rendu tridimensionnel. C’est très impressionnant. Je n’avais encore jamais vu de film en relief avec ce nouveau procédé.

Vous n’aviez pas vu AVATAR ?

Si, mais pas en relief.

Comment votre collaboration avec Dwayne Johnson se passe t’elle ?

Très bien. C’est un garçon adorable. Je n’ai pas eu l’occasion de voir ses films. C’est une chance qu’il soit gentil : c’est un tel colosse que l’on n’a pas envie de faire partie de ses ennemis ! (rires)

Vous venez d’écrire votre seconde autobiographie…

Oui. J’avais commencé à raconter ce qui s’était passé depuis les évènements décrits dans la première, puis mon éditeur m’a fait remarquer que les lecteurs qui allaient découvrir cette autobiographie n’auraient certainement pas lu le tome précédent. J’ai donc décidé de tout re-raconter depuis le début, et de réécrire le premier volume en ajoutant beaucoup de choses, et en choisissant un nouvel angle. Dans cette première partie, je parlais de mon arrivée à Hollywood, et cette fois-ci, j’ai voulu décrire encore plus précisément à mes lecteurs le vrai visage de cette industrie, et les fausses idées que l’on s’en fait. Il y a les côtés amusants de ces lieux communs, comme le fait qu’il n’y a pas de collines à Beverly Hills, que les gens les plus riches habitent dans la vallée et non pas dans les hauteurs comme on le dit toujours, et que le bureau de poste de Bervely Hills n’en est pas un. Cela fait déjà trois erreurs corrigées ! (rires)

Josh Hutcherson et Vanessa Hudgens sont très heureux de tourner avec vous, et nous ont dit toute l’admiration qu’ils éprouvent à votre égard…

Ils sont extrêmement gentils tous les deux. Le pauvre Josh a une grippe aujourd’hui, mais cela ne l’empêche pas de tourner avec la même énergie. Je n’ai pas eu l’occasion de voir leurs films, mais ce sont de très bons acteurs et des partenaires très sympathiques.

La suite de notre reportage paraîtra bientôt sur ESI !

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