Visite exclusive des coulisses de LA COLERE DES TITANS - La suite de la saga mythologique se dévoile
Article Cinéma du Vendredi 09 Mars 2012

Par Pascal Pinteau

Studios de Shepperton, Angleterre, 20 avril 2011. Nous nous retrouvons dans le vénérable studio anglais pour assister au 30ème jour de tournage (sur un total de 76) de la suite du CHOC DES TITANS, qui, sous la direction avisée de Louis Leterrier, avait marqué le grand retour du film d’action mythologique au sommet du boxoffice. Les studios Warner ont confié la réalisation du second épisode à Jonathan Liebesman, dont le WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES décrivait efficacement l’attaque de la mégalopole californienne par des extraterrestres aussi impitoyables que puissamment armés. De retour dans ce deuxième volet, Sam Worthington (TERMINATOR RENAISSANCE, AVATAR) reprend le rôle de Persée, tandis que l’on retrouve Ralph Fiennes (LE PATIENT ANGLAIS, Voldemort dans la saga HARRY POTTER ) et Liam Neeson (LA LISTE DE SCHINDLER, TAKEN) dans les rôles d’Hadès et de Zeus.

Des décors toujours plus grands.

Nous découvrons le premier des sept plateaux de Shepperton qu’occupe la production de LA COLERE DES TITANS  : dominé par les parties inférieures des corps de statues de Hadès et de Poséidon, qui mesurent une dizaine de mètres de la taille aux pieds, un « temple des idoles » entouré de colonnes géantes s’offre à nos yeux. Une magnifique peinture en trompe l’œil d’un paysage de montagnes baigné dans une lumière dorée entoure le plateau pour servir de découverte. Le sol du temple est réparti sur plusieurs niveaux, afin de rendre plus intéressante la séquence de combat qui sera bientôt filmée là. L’attachée de presse qui nous accompagne profite de cette première étape pour nous raconter l’histoire de ce second opus, qui débute une décennie après la victoire héroïque de Persée sur le monstrueux Kraken. Le demi-dieu, fils de Zeus, tente de mener une vie tranquille de pêcheur dans un petit village et élève seul son fils de 10 ans, Hélius. Pendant ce temps, les dieux et les Titans se livrent à une nouvelle lutte de pouvoir. Toujours plus affaiblis par le manque de dévotion des humains, qui sape leur puissance, les dieux sont sur le point de perdre le contrôle des Titans emprisonnés et de leur redoutable chef, Kronos, père du triumvirat au pouvoir, formé par Zeus, Hadès et Poséidon (Danny Huston). Longtemps auparavant, les trois frères avaient défié leur père et lui avaient volé son trône, l’exilant du mont Olympe pour le laisser croupir dans le sombre abîme du Tartare, un donjon enterré au plus profond des entrailles des enfers… Persée ne peut plus feindre d’ignorer son destin quand Hadès, soutenu par le fils divin de Zeus, Arès (incarné par Edgar Ramírez, qui joua le rôle principal du film CARLOS), change de camp et passe un accord avec Kronos pour capturer Zeus. La force des Titans grandit, alors que Zeus perd ses derniers pouvoirs et que l’enfer se déchaîne sur la terre. S’assurant de l’aide de la reine guerrière Andromède, dont il a jadis sauvé la vie (Rosamund Pike, vue notamment dans le James Bond MEURS UN AUTRE JOUR), du fils demi-dieu de Poséidon, Argénor, emprisonné pour vol (Toby Kebbell, que l’on a découvert dans PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS), et du dieu déchu Héphaïstos, à la silhouette tordue et boiteuse (Bill Nighy, qui fut notamment le Davy Jones de la saga des PIRATES DE CARAÏBES), Persée se lance alors dans une quête qui le mènera jusqu’aux enfers pour libérer Zeus, renverser les Titans et sauver l’humanité… L’attachée de presse ajoute que c’est dans ce décor de temple où nous nous trouvons que Persée amène son fils pour lui révéler qu’il est un demi-dieu. Poséidon lui apparaît alors, à l’agonie, pour lui révéler que Zeus a de graves ennuis et a désespérément besoin de son aide. Nous apprenons aussi que ce somptueux décor va être modifié, réaménagé et repeint pour représenter un autre temple, cette fois-ci en ruines, dans lequel aura lieu un grand combat opposant Persée à Arès. Une scène de lutte contre des cyclopes a été tournée une semaine plus tôt, dans les décors extérieurs d’une forêt. Le décor de l’abîme du tartare, lui, était composé de structures rocheuses volcaniques et de cavernes, et occupait il y a peu un plateau sept fois plus grand que celui où nous nous trouvons. Il est en cours de réaménagement pour céder la place à un autre environnement. Pour des raisons pratiques, ce sont les séquences finales où Persée libère Zeus qui ont été tournées en premier. Nous quittons le plateau à la fin de ces explications et rencontrons alors le superviseur des cascades, Paul Jennings.



Entretien avec Paul Jennings, superviseur des cascades.

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Nous venons de visiter le temple dans lequel vous allez tourner la séquence du combat final entre Persée et Arès. Pourriez-vous nous en dire plus sur cette scène ?

Nous allons ravager ce décor pendant leur affrontement ! (rires) Le style de combat que nous utiliserons n’aura rien de stylisé : ce sera brutal, viscéral et direct. Arès va saisir Persée et le projeter sur les colonnes en les faisant éclater, et le jeter sur le sol en brisant les dalles de pierre.

Combien de temps mettez-vous à construire les éléments de décor truqués qui vous permettront de tourner ces effets de destruction ?

Le département des effets de plateau les prépare actuellement. Je pense qu’ils vont travailler dessus pendant dix semaines environ. Le décor va être entièrement remodelé. Nous allons garder certains éléments durs en résine et fibre de verre ou en plâtre, tandis que tout ce qui sera cassé pendant le combat sera réalisé avec des matériaux spéciaux qui se pulvérisent facilement lors d’un impact.

Etant donné qu’il est un demi-dieu, Persée combat-il comme un superhéros ?

Sam Worthington aime bien l’idée de jouer les combats à la manière de Bruce Willis dans PIEGE DE CRISTAL. (rires) Ou comme Mel Gibson dans les MAD MAX… Persée est bien plus fort qu’un mortel, mais il n’est pas invulnérable : les coups lui font mal et il peut être blessé gravement, surtout quant il est confronté à un adversaire comme Arès. Il se relève en grimaçant, et il a à peine le temps de souffler qu’il est saisi par Arès et plaqué si violemment contre une colonne qu’elle explose. Ce n’est pas un exercice facile, simplement parce qu’il est un demi-dieu. Il risque d’y laisser sa peau.

Vous aviez déjà travaillé sur le premier volet, mais l’approche des combats semble différente, cette fois-ci…

Oui, il y aura plus de bagarres à mains nues, et on sentira, je l’espère, les souffrances qu’endure Persée pour se défendre et vaincre son adversaire. Nous allons éviter les sauts réalisés avec des câbles, les virevoltes et les acrobaties proches du style des films de Hong Kong. L’idée est d’ancrer tout cela dans l’humain, dans la réalité, afin de s’identifier à Persée lorsqu’il reçoit des coups et refuse de s’avouer vaincu.

Avez-vous modernisé le style des combats dans l’esprit de la lutte grecque, ou avez-vous utilisé des mouvements venus de différents pays ?

Les instructions que Jonathan m’a donné à propos des combats sont : « Il faut que ça semble dur, brutal et vrai». Nous avons donc banni tout ce qui est trop typé, comme je vous le disais. Dans un combat de rue, personne ne va s’amuser à faire de pirouettes, des sauts en arrière ou des roulés-boulés. Ce serait courir le risque d’être frappé pendant qu’on fait ces acrobaties inutiles !

De combien de personnes votre équipe est-elle composée ?

Je crois qu’en tout, nous employons 120 cascadeurs pendant la production de ce film. C’est beaucoup, et cela prouve que LA COLERE DES TITANS est bel et bien une superproduction ! (rires) Avec les moyens que nous avons à disposition, je sais que quand j’entre dans un décor, je peux proposer tout ce que j’imagine, tant que cela plaît à Jonathan et à Sam. Il n’y a aucune idée qui soit hors de portée. C’est vraiment une situation idéale.

En dehors de Sam, quel est l’acteur qui a dû suivre l’entraînement le plus intense en matière de combats ?

Oh Edgar, sans aucun doute. Il joue Arès et il intervient dans beaucoup de scènes d’action. Toby Kebbell, qui incarne Argénor, s’est bien entraîné lui aussi, et Rosamund Pike, notre Andromède, a suivi un entraînement poussé et a été fantastique. Elle est venue se préparer ici chaque jour pour apprendre les techniques de combat, et maîtriser le tir à l’arc. Elle intervient beaucoup dans la bataille finale du film. Kronos surgit d’une montagne, et il prend l’aspect d’un homme-volcan incandescent et gigantesque, crachant des flammes, des scories et des bombes de lave. Il fait apparaître des milliers de macaïs, qui sont des créatures volantes à six bras, qui manipulent des armes acérées et sont capables de couper des guerriers en deux. Les acteurs vont se battre contre des cascadeurs portant des tenues vertes en lycra, qui seront effacés par la suite pour être remplacés par les macaïs en images de synthèse. Comme ces créatures ont six bras, nous avons eu l’idée d’attacher ensemble trois cascadeurs qui se sont entraînés à bouger et à combattre ensemble en synchronisant leurs mouvements. Ils ont appris à se battre de tous les côtés attachés ainsi, ce qui n’est pas facile à faire. Andromède va jouer un rôle très important dans cette séquence, ainsi qu’Argénor.

La suite de notre reportage sur le tournage de LA COLERE DES TITANS sera publiée prochainement sur ESI !

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