Visite exclusive des coulisses de LA COLERE DES TITANS - Quatrième partie : Les effets de plateau
Article Cinéma du Vendredi 23 Mars 2012
Entretien avec Dave Watkins, assistant superviseur des effets de plateau
Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau
Suite de notre entretien avec Dave Watkins, qui nous explique comment a été construit et animé un étonnant décor du labyrinthe…
De combien de parties mobiles disposez-vous en tout dans le labyrinthe ?
7 éléments téléscopiques qui sortent des murs dans les couloirs que nous venons de traverser, plus une paroi qui se rabat horizontalement dans ce cul-de-sac, et deux parties du sol qui s’abaissent. Tous les mécanismes restent en place, et nous changeons les éléments de décor fixes et mobiles pour donner à chaque fois un nouvel aspect au labyrinthe. Nous modifions aussi la couleur des pierres pour donner l’impression que les personnages sont entrés dans une autre pièce.
Est-ce que les acteurs se sont bien accoutumés à tourner dans ce décor atypique ?
Oui, car toutes les scènes avec les éléments qui se déplacent sont répétées un grand nombre de fois avec Sam Worthington, Rosamund Pike et Toby Kebbell avant le tournage, afin qu’ils mémorisent parfaitement leurs gestes. Les opérateurs des mécanismes s’adaptent aux évolutions des acteurs et vice-versa.
Avez-vous fabriqué tous les mécanismes vous-mêmes ?
Oui, compte tenu des dimensions limitées du plateau, il a fallu les fabriquer sur mesure. La principale difficulté a consisté à trouver le moyen de déplacer rapidement des éléments de décors lourds, équilibrés par des contrepoids. Quand nous avons testé les premiers mécanismes que nous avions construits, nous avons constaté qu’ils étaient un peu sous-évalués par rapports aux efforts demandés, et aux forces exercées par l’inertie de ces masses en mouvement. Nous en avons construit d’autres, beaucoup plus puissants, pour corriger ces problèmes. Nous avons aussi supprimé les bruits des machineries en installant la pompe hydraulique à l’extérieur du plateau qui est insonorisé.
Le directeur de la photographie a dû avoir de nombreux soucis d’éclairage dans un espace aussi confiné…
Oui, car il y a toujours des éléments qui bougent et donc, qui coupent des sources d’éclairage. Il a dû jouer sur les effets de contre-jour, les sources de lumières passant par des petites ouvertures et se réfléchissant sur le sol ou sur certaines parois.
Cette séquence du labyrinthe a t’elle été tournée avec une caméra numérique, pour disposer d’une plus grande sensibilité à la lumière ?
Non. Tout le film est tourné sur pellicule 35mm.
La scène du labyrinthe est-elle la plus complexe de toutes celles que vous avez préparées pour le film ?
En termes d’effets de plateau, la séquence qui se déroule dans le village de pêcheurs, construit en extérieurs, était encore plus compliquée à préparer et à tourner. Nous avons créé de grandes explosions, des effets de projection de flammes, car la chimère qui attaque le village crache du feu, et il fallait gérer les effets imprévus que pouvaient produire les vraies bourrasques de vent. Cette scène était plus ardue en termes de mesures de sécurité à prendre pour les acteurs et pour l’équipe technique, et en termes de synchronisation de l’action et des effets qu’il fallait déclencher. Comme ce décor a été construit près d’une plage, il fallait veiller à ce que le vent venant de la mer ne rabatte pas les flammes et les projections des explosions vers les acteurs, ni vers l’équipe technique. Quand nous travaillons sur un plateau de studio, l’environnement est parfaitement contrôlé, et nos conditions de travail bien meilleures. En ce qui nous concerne, nous occuper du labyrinthe est presque un moment de détente comparé à l’attaque du village de pêcheurs ! (rires)
Allez-vous créer des effets autour des créatures du film ?
Nous allons construire des répliques des deux têtes de la chimère, que Sam doit saisir pendant son combat avec le monstre. La chimère a deux grandes ailes de chauve-souris et deux têtes qui crachent du feu, et elle terrorise le village. C’est Kronos qui l’envoie sur terre pour créer le chaos. Deux cascadeurs se trouveront à l’intérieur des têtes pour les animer, tandis que les yeux et les bajoues bougeront grâce à des servomoteurs radiocommandés. Nous allons aussi fabriquer des morceaux de corps animés d’autres créatures qui s’appellent les macaïs, ainsi qu’une rampe pneumatique qui servira à projeter Sam contre un mur pour simuler les coups qui lui sont portés par ces monstres. Quand Sam coupera un bras d’un macaï, on le verra tomber et continuer à gigoter sur le sol. Nous avons aussi fabriqué des carcasses d’animaux et des cadavres humains pour la scène du village de pêcheurs, mais presque toutes les créatures que vous verrez dans le film seront réalisées en images de synthèse. Les éléments que nous fabriquerons serviront seulement à filmer les gros plans.
La suite de notre reportage sur le tournage de LA COLERE DES TITANS sera publiée prochainement sur ESI !
