[De nos archives] Cent ans d'animation image par image
Article 100% SFX du Dimanche 21 Avril 2019

La technique du stop motion – ou animation en volume – a encore de beaux jours devant elle. Prenons donc le temps de revenir sur « l'animation image par image », qui résiste face à l'hégémonie des films d'animation créés intégralement en images de synthèse. Le stop motion, supplanté par les outils numériques, a cependant quasiment disparu de l'arsenal technique des studios dédiés aux effets visuels. Retour sur un art dont les légendes se nomment Willis O'Brien, Ray Harryhausen ou encore Phil Tippett...

Par Pierre-Eric Salard

Le stop motion est à la fois une technique d’effets spéciaux et un moyen d’expression cinématographique à part entière. Dans les deux cas, ce procédé permet d'obtenir un mouvement à partir d'objets immobiles. A l'instar d'un dessin animé, la caméra ne prend qu'une seule image à la fois. Un objet (marionnette, miniature, morceau du décor, etc) est légèrement déplacé ou modifié entre chaque prise de vue. La magie du cinéma, c'est-à-dire la vitesse de projection des images, crée par la suite le mouvement. Cette complexité explique pourquoi il existe si peu de films réalisés en stop motion. Pour obtenir une seconde de film, il faut enregistrer 24 images ; pour une heure, le chiffre atteint 86400 ! Or les animateurs doivent, entre chaque image, prendre le temps de modifier précautionneusement la position des personnages. Autant dire que la patience doit être la maître mot .Trois à cinq ans de travail sont ainsi nécessaires pour élaborer un film d'animation en volume, tels que Coraline ou Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout...

Premiers trucages

L’animation image par image de marionnettes est quasiment née en même temps que le Septième art. Après tout, créer un mouvement à partir d'objets immobiles ne résume-t-il pas la magie du cinéma ? Dès 1897, les acrobates et animaux d'un jouet représentant un cirque prennent vie dans le film - aujourd'hui disparu - The Humpty Dumpty Circus, de Albert E. Smith et James Stuart Blackton (les fondateurs des studios Vitagraph, rachetés en 1925 par la Warner). Ces deux artistes font parti du club restreint des inventeurs du concept du dessin animé (avec notamment le français Emile Cohl, qui réalise en 1908 ce qui est considéré comme étant le premier dessin animé cinématographique, Fantasmagorie, ainsi qu'un film d'animation en volume, Les allumettes animées). Selon la légende, le premier aurait filmé, une image après l'autre, des jouets (qu'il avait emprunté à sa petite fille) dont il changeait les positions. En 1907, James Stuart Blackton récidive avec The Haunted Hotel. Une technique antérieure au stop motion fait également partie de la gamme d'astuces utilisées par Georges Méliès. Rappelons que le français est notamment l'inventeur - malgré lui – du « trucage par substitution ». Selon la légende, la caméra s'était bloquée par erreur lors d'un tournage, Place de l'opéra, à Paris. Lorsqu'elle se mit à fonctionner de nouveau, le bus qui passait devant l'objectif, quelques instants plus tôt, avait laissé sa place à un corbillard. Sur la pellicule, le premier véhicule disparaît comme par magie... avant d'être remplacé par le second ! Cette découverte incitera Georges Méliès à découvrir de nouvelles astuces – et à inventer l'art des effets spéciaux. (Notons que l'illustre cinéaste français aurait également utilisé le stop motion pour animer les lettres du générique d'un court-métrage ; mais le sujet est encore débattu par les spécialistes, faute de preuve). Son rival de l'époque, le réalisateur espagnol Segundo de Chomón, reprend rapidement ce « trucage par substitution »... et l'applique sur des objets (Une excursion incohérente,1909) ou des photographies découpées de comédiens(vPickpock ne craint pas les entraves, 1909) en les animant image par image. Une technique qu'il perfectionnera avec le temps. Le cinéaste russe Ladislas Starevitch réalise peu après des films entomologistes ; au lieu de filmer des insectes vivants (bien difficiles à diriger), il utilise des créatures mortes et articulées avec du fil de fer ! Ainsi le film La Belle Lucanide (1910), inspiré de l'opéra-bouffe La belle Hélène de Jacques Offenbach, est-il interprété par des scarabées... Ladislas Starevitch signe par la suite de nombreux films d'animation en volume, dont La Guerre sanglante entre les cornus et les moustachus (1910), La Cigale et la Fourmi (1910), puis, bien plus tard, son chef d’œuvre (et accessoirement premier long métrage d'animation français) : Le Roman de Renard (filmé dès 1929 mais dont la sortie en France n'a eu lieu qu'en 1937).



A la même époque, un dérivé du stop-motion fait son apparition : l'animation de pâte à modeler (ou claymation, néologisme anglais inventé en 1978 par Will Vinton qui signifie « animation d'argile »). Cette forme d'animation en volume nécessite une substance déformable (pâte à modeler ou plasticine, latex). La plasticine a été inventée à la fin du XIXème siècle par le professeur d'art britannique William Harbutt. La souplesse de ce mélange de cire et d'huile en fait la substance idéale (encore utilisée de nos jours) pour l'animation de pâte à modeler. Les éléments scéniques – sculptés dans ladite substance autour d'une armature métallique - ne sont pas seulement déplacés pour chaque nouvelle image ; leurs formes sont modifiées. A l'instar de l'animation traditionnelle ou du stop motion, le claymation n'a pas un unique inventeur ; ce sont les travaux de nombreux artistes qui l'ont engendrée. Notons qu'un film produit par Edison Manufacturing en 1908, The Sculptor’s Welsh Rarebit Dream, mêlait déjà prises de vues réelles et claymation. En 1916, cette forme d'animation en volume a le vent en poupe ; Helena Smith Dayton (Romeo et Juliette) et Willie Hopkins (Miracles in Mud) produisent des dizaines de court-métrages en pâte à modeler. Mais les celluloïds des cartoons 2D prendront le dessus dans les années 1920 ; le claymation tombera, un temps, dans l'oubli...



Les rois de la jungle

Durant l'entre-deux-guerres, un animateur se fait remarquer grâce à son travail sur les créatures du Monde Perdu (1925). La carrière de Willis O'Brien, né en 1886, débute une dizaine d'années plus tôt. Après un travail de dessinateur pour le quotidien San Francisco Daily News, le jeune homme met au point un court-métrage comique dans lequel des boxeurs (des statuettes d'argile dotées de squelettes en fil de fer) s'affrontent. Remarqué par Thomas Edison, ce film lui permet d'être recruté par la firme du célèbre inventeur. En 1915, Willis O'Brien réalise le film en stop-motion Le dinosaure et le chaînon manquant (1915), où figure un combat entre un dinosaure et un homme singe. Pour le compte d'Edison Company, il s'occupera par la suite de l'animation de nombreux courts ayant un thème préhistorique. Au début des années 1920, First National Pictures lui propose de concevoir les trucages de la première adaptation cinématographique d'un roman d'Arthur Conan Doyle, Le Monde Perdu. Willis O'Brien en profite pour perfectionner sa technique de fabrication de marionnettes. Chaque « os » métallique du squelette d'un dinosaure miniature est doté de billes d'acier. Reliées entre elles, ces rotules permettent d'offrir à l'armature de la marionnette une grande liberté de mouvements. Pour obtenir la forme du dinosaure, l'ossature est recouverte de mousse, puis d'une peau de caoutchouc. Des écailles sont ensuite ajoutées, l'une après l'autre. Afin de pouvoir mêler à l'écran ses dinosaures miniatures et les prises de vues réelles, Willis O'Brien s'y prend en deux temps. Il filme d'abord les marionnettes en masquant le partie de l'image où apparaîtront les comédiens. Une fois la pellicule rembobinée, il dissimule la partie de l'image auparavant exposée et ajoute les prises de vues réelles.



En 1922, lorsque le romancier Arthur Conan Doyle diffuse un premier test, réalisé par O'Brien, auprès de la Société des Magiciens américains, le public est stupéfait. Trois ans plus tard, Le Monde Perdu sera un succès tant critique que public... « Le Monde Perdu est l'un des premiers films que mes parents m'ont emmené voir », déclarait Ray Harryhausen, une autre légende de l'animation en volume. « J'avais trois ou quatre ans. Le film m'est resté en tête pendant des années. A ma connaissance, c'était la première fois que des miniatures animées de créatures préhistoriques étaient l'attraction principale d'un long-métrage. Avant même King Kong, O'Brien avait compris qu'une marionnette pouvait être la véritanle vedette d'un film ». Huit ans plus tard, Willis O'Brien laissera définitivement son empreinte sur l'Histoire du cinéma en relevant un véritable défi technique : King Kong. Remettons le film de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack dans son contexte : en 1933, le cinéma parlant n'en est qu'à ses balbutiements, et la couleur un luxe ! Même si les trucages de ce film paraissent datés à l'heure du tout numérique, l'exploit réalisé par le superviseur des effets visuels laissa sans voix les spectateurs de l'époque... qui se demandèrent durant de nombreuses années comment le gigantesque gorille avait été réalisé ! Un homme portant en costume ? Un robot ? Si les gros plans de la créature ont été conçus à l'aide d'un buste géant, Kong est en réalité, lors des plans larges, une des quatre marionnettes – recouvertes de fourrure de lapin - de 45 à 60 cm (selon les scènes) de haut. Plusieurs dinosaures, quant à eux, proviennent d'un projet avorté de Willis O'Brien intitulé Creation (1931), dont seules une vingtaine de minutes avaient été filmées. Annulé par les studios RKO suite aux recommandations de Merian C. Cooper (qui trouvait l'histoire ennuyeuse), le travail effectué sur ce film ne passa donc pas par pertes et profits. Cooper engagea O'Brien pour superviser les effets visuels de King Kong ; certaines scènes de Creation tournant autour des dinosaures – déjà fabriqués – furent réécrites afin d'être intégrés dans le scénario. Les nombreuses créatures sont animées au sein des paysages de Skull Island, qui furent créés à l'aide de décors miniatures, extrêmement détaillés, et de fonds peints. Willis O'Brien avait mis au point un procédé révolutionnaire pour l'époque. Des écrans de verre dépoli sont installés dans les décors ; pendant le processus d'animation, les prises de vues des comédiens y sont projetées, image par image. Les interactions entre les acteurs et leurs partenaires géants, animés à la main, n'en sont que plus convaincantes ! Près de 80 ans plus tard, King Kong reste ainsi une référence du cinéma fantastique et de l'histoire des effets spéciaux...



Itinéraire d'une légende

Il faut attendre 1949 et la sortie de Monsieur Joe (Mighty Joe Young) pour que Willis O'Brien obtienne enfin un Oscar des meilleurs effets visuels (une catégorie qui n'existait pas en 1933). C'est pourtant son protégé, Ray Harryhausen, qui aurait réalisé la majorité des animations de ce film ! Monsieur Joe marque ainsi le passage de relais entre deux légendes des coulisses du cinéma. Né en 1920 en Californie, Ray Harryhausen s'est passionné pour les travaux de O'Brien dès son plus jeune âge. Émerveillé par King Kong (qu'il découvre à treize ans), il décide très tôt de se consacrer à l'animation en volume puis réalise de nombreux courts métrages. L'une de ces œuvres de jeunesse, Evolution of the World, est remarquée par des producteurs. En 1940, il anime des segment de la série Puppetoons, créée par Georges Pal (futur réalisateur de La guerre des mondes et La machine à explorer le temps). Puis, lors de son service militaire, il réalise des films didactiques ou humoristiques à l'adresse des soldats. Après avoir conçu, de manière autodidacte, des adaptations de contes pour enfants,il finit par rencontrer son idole, Willis O'Brien, par l'intermédiaire d'un ami commun. Qui, impressionné par les talents du jeune homme, deviendra ultérieurement son mentor. En 1949, Ray Harryhausen concrétise son rêve en obtenant un poste d'assistant animateur sur Monsieur Joe.



L'âge d'or du trucage en stop motion peut débuter. Ray Harryhausen n'est pas seulement un (extrêmement) talentueux animateur ; il est également à l'origine d'importantes innovations techniques. Lors du tournage du Monstre des temps perdus (1953), il imagine une technique visant à effacer la frontière entre le jeu des acteurs et l'animation des marionnettes : la Dynamation. Alors que Willis O'Brien intégrait, à son époque, des prises de vues réelles au sein de décors miniatures, la Dynamation permet d'insérer les miniatures dans les plans où apparaissent les comédiens ! Image par image, Ray Harryhausen rétro-projette les prises de vues réelles sur un écran, devant lequel se trouve une vitre. Le relief du sol, précédemment filmé, y est peint en noir – ce qui sert de cache. Il suffit ensuite de placer la marionnette entre l'écran et la vitre, enregistrer une image, faire avancer le film projeté d'une image, modifier la position de la miniature, etc... Dans The Animal World (Irwin Allen, 1956), le jeune trentenaire américain anime plusieurs combats entre des dinosaures. Deux ans plus tard, il réalise les trucages du Septième voyage de Sinbad, un classique du cinéma fantastique – et son premier film en couleur. En 1963, il signe son chef d’œuvre, Jason et les Argonautes. Le talent de l'animateur explose dans chaque séquence. Nombre d'entre elles ont intégré l'imagerie collective, dont le célèbre combat qui oppose le héros à une bande de squelettes armés de sabres. L'artiste anime, seul, les mouvements des sept marionnettes de squelettes... qui doivent être coordonnés avec les chorégraphies des acteurs en chair et en... os ! Un véritable travail d'orfèvre. Or Jason et les Argonautes regorge de morceaux de bravoure... animés patiemment à la main ! Si vous n'avez pas encore vu ce merveilleux long-métrage fantastique, ne perdez pas une image (par seconde). Vous y retrouverez ni plus ni moins que la magie du cinéma....



La relève est assurée

Ray Harryhausen supervise par la suite les effets spéciaux d'Un million d'années avant J.C. (1966) et La Vallée de Gwangi (1969). En 1974, il poursuit ses exploits avec Le Voyage Fantastique de Sinbad. La Dynamation permet cette fois-ci au héros d'affronter une statue de la déesse Kali dotée de six bras ! Ray Harryhausen met brillamment terme à sa carrière en 1981 avec Le choc des titans, dont de piètres remakes sont récemment sortis. A l'instar de Willis O'Brien en 1949, l'ancien protégé est rapidement dépassé par une série d'ennuis administratifs ; la moitié des séquences nécessitant l'usage du stop motion sont ainsi conçus par d'autres animateurs. Les quarantenaires se souviendront pourtant avec nostalgie du Cerbère, du Kraken ou du cheval volant Pégase de leur enfance. Ray Harryhausen réalise un baroud d'honneur - sous forme d'apothéose - grâce à la scène du combat entre Persée et la Gorgone - intégralement animée (chevelure de serpents comprise) par le légendaire artiste. Ainsi s'achève une ère révolue ; celle où un homme pouvait à lui seul signer les trucages d'un long-métrage, et superviser toutes les étapes de la création (des recherches artistiques à l'animation, en passant par la conception des armatures des miniatures, la direction des acteurs lors du tournage des plans truqués, etc). Dans leur grande majorité, les créatures côtoyées par Sinbad, Jason et Persée prirent littéralement vie entre ses doigts. A l'heure du numérique et de ses équipes de plusieurs dizaines, voire centaines, d'infographistes, ce type d'organisation fait définitivement parti du passé !



A l'exception de quelques films dont Monsters de Gareth Edwards, l'expression artistique d'un unique homme est désormais noyée dans le travail d'équipes disséminées à travers le monde. Le talent de Ray Harryhausen (et la tangibilité des trucages en stop motion) ont influencé de – très – nombreux cinéastes contemporains. Peter Jackson, Tim Burton, George Lucas, Steven Spielberg, James Cameron, John Lasseter (Toy Story), Nick Park (Wallace et Gromit) et Henry Selick (Coraline) n'ont jamais dissimulés leur admiration pour l'animateur. « Les monstres de Harryhausen possèdent un réalisme merveilleux », s'enthousiasme ainsi Henry Selick. « L'image par image à un certain "grain" et est remplie d'imperfections. Ce que vous voyez existe réellement ». En 1992, l'industrie hollywoodienne honorera son talent en lui remettant un Oscar spécial. D'autres artistes ont bien entendu utilisé la technique de l'animation en volume dans les années 1960 et 1970. Ainsi Francis Xavier ‘X.’ Atencio et Bill Justice, deux légendes des studios Disney, ont-ils réalisés, à l'aide du stop motion, la scène du rangement « magique » de la chambre des enfants dans Mary Poppins (1964).



Lorsque Ray Harryhausen prend sa retraite, il se découvre des héritiers au sein du studio d'effets spéciaux créés par George Lucas en 1975, Industrial Light & Magic. Pour le premier (mais désormais quatrième) épisode de la saga Star Wars, Un Nouvel Espoir (1977), une petite équipe anime les créatures « holographiques » du Dejarik, un jeu d'échec de l'espace sur lequel s'affrontent Chewbacca et C-3PO. « Nous avions un peu d'expérience, disposions d'un budget famélique, et concentrions nos efforts sur l'éclairage et une préparation minutieuse de chaque plan », se souvient Dennis Murren, alors cameraman des plans à effets spéciaux.



Mais L'Empire contre-attaque (1980) nécessite des trucages en stop motion nettement plus complexes .« Nous devions animer plusieurs créatures et véhicules, dont le tauntaun monté par Luke Skywalker et les quadripodes impériaux », explique le co-superviseur des effets visuels Brian Johnson. « Le défaut de la technique du stop motion, c'est que le résultat semble saccadé. Le cerveau comprend instinctivement qu'il s'agit d'un trucage. Au sein de chacune des 24 images (par seconde), la miniature reste statique ». Sous l'impulsion de l'animateur Phil Tippett, l'équipe d'ILM met au point une innovation. La figurine articulée est fixée sur un travelling motorisé et contrôlé par ordinateur. Une fois que la position de la miniature est modifiée, la plate-forme de Go motion la déplace d'un millimètre pendant que l'obturateur de la caméra reste ouvert. « Nous obtenions un effet de flou qui fluidifiait le déplacement latéral et atténuait les saccades dues à l'animation image par image »,précise Phil Tippett. Quinze mois de travail seront nécessaires pour animer la scène du débarquement des gigantesques quadripodes impériaux.



A l'instar des tauntauns, les miniatures de ces derniers furent généralement filmées dans un environnement spécifiquement créé par ILM (un large matte painting, une table couverte de bicarbonate de soude afin de simuler la neige) afin d'éviter des ennuis de compositing. Les quadripodes se trouvant au centre du large décor neigeux, les animateurs ne peuvent y accéder que par l'intermédiaire de plate-formes suspendues et de trappes situées à côté de chaque véhicule. « Il fallait se glisser sous la table supportant le décor, sortir par la trappe, manipuler la miniature, refermer la trappe, etc », se souvient Phil Tippett. « Dennis Murren photographiait une image et nous recommencions le processus à zéro ! » Un moniteur vidéo permet de visionner, image par image, ce qui vient d'être animé – un outil dont ne disposaient malheureusement pas Willis O'Brien et Ray Harryhausen ! La bataille pour la planète Hoth inaugure donc la dernière phase de l'histoire du stop motion en tant qu'effet spécial. Comme nous le verrons dans la prochaine partie de ce dossier, de nombreux long-métrages des années 1980 – de RoboCop à Terminator en passant par Le dragon du lac de feu - ont nécessité l'utilisation de l'animation en volume. Puis, au tournant des années 1990, l'informatique prendra la relève des effets spéciaux « traditionnels ». Le stop motion pourra ainsi devenir un moyen d'expression cinématographique à part entière... et nous inviter à rencontrer des Monsieur Jack, Coraline, Norman, Gromit et autres Frankenweenie !



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