A la découverte de THE AMAZING SPIDER-MAN 2 : Entretien exclusif avec Andrew Garfield (2ème partie)
Article Cinéma du Vendredi 07 Mars 2014

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Comment Peter poursuit-il son enquête au sujet de la mort de ses parents ? Quelles nouvelles pistes explore-t-il pour établir les liens entre Oscorp et leur disparition ? Le vide qu’a laissé la disparition de ses parents dans la vie de Peter est l’un des éléments fondateurs de sa personnalité. Comme tous les orphelins, il est obsédé par le besoin d’apprendre ce qui s’est réellement passé, afin de savoir qui il est. Pour les auteurs du script, Alex Kurtzman et Roberto Orci, c’est un thème très intéressant à explorer. Alex et Bob sont des conteurs très doués, qui savent rendre une histoire passionnante et créer du suspense. Ils ont trouvé des rebondissements et des révélations formidables autour de ce thème, et je ne veux surtout pas les gâcher en vous les révélant avant que vous ayez vu le film. Mais je peux vous dire que j’ai été très impressionné par leur travail quand j’ai découvert le script.

Vous venez de jouer au théâtre pour la première fois, et pour un acteur, c’est l’occasion de faire un apprentissage différent de la gestuelle et du langage corporel. Est-ce que ce passage sur les planches vous a aidé à reprendre ensuite le double rôle de Peter Parker et de Spider-Man ?

Oh oui, absolument. J’ai du mal à me sentir totalement à l’aise dans mon corps, et je travaille sur cela en méditant et en faisant – assez mal - du surf. En travaillant au théâtre, on apprend à laisser parler davantage ses tripes et son corps. On a la possibilité d’essayer des choses nouvelles chaque soir. Mais j’ai appris à apprécier la danse, les acrobaties, le skateboard… Il vaut mieux aimer les activités physiques quand on joue dans un film comme celui-ci ! (rires) Et souvent, il vaut mieux laisser son corps agir spontanément plutôt que de trop réfléchir à ce que le personnage doit faire.

Quand ils vous ont auditionné, les producteurs étaient-ils un peu inquiets que vous ne soyez pas très versé dans les activités physiques ?

Peut-être au début, mais comme l’un des moments des auditions consistait à faire une petite cascade, ils ont pu voir que j’étais en mesure d’en faire.

Quelle est la quantité de cascades que vous faites vous-même dans le film ? La moitié ? Davantage ?

Je dirais que j’en fais 60 à 70%.

Quelles ont été les scènes les plus difficiles à jouer dans ce film, à la fois au niveau physique et au niveau émotionnel ?

Peter est confronté à une avalanche de problèmes dans cet épisode. Ils surgissent de tous les côtés, dans sa vie amoureuse, ses relations amicales, son travail, sa famille…Et alors qu’il ne s’y attend pas, il doit faire face à un, puis à deux et enfin à trois adversaires redoutables. Il est complètement débordé et doit trouver les moyens de faire face simultanément à tout cela. Par conséquent, j’avais presque tous les jours une scène importante et très tendue à jouer. C’était comme un état d’urgence perpétuel, et il me fallait rester constamment dans cette énergie-là. Peter est constamment sur le qui-vive, en action, ou en train de se préparer à riposter à une nouvelle attaque, à un nouveau coup dur. Il surmonte les obstacles les uns après les autres sans jamais pouvoir s’arrêter. Une fois qu’il a résolu un problème, mille autres surgissent immédiatement. Cela ne fait penser à un proverbe haïtien qui dit « Derrière la montagne, il y a d’autres montagnes. »

On peut aussi penser que Peter crée une partie de ses propres problèmes…

Oui, c’est un point de vue qui se défend. Il ne sait pas s’arrêter et prendre le temps de se relaxer en passant un moment sympathique avec sa Tante May ou en organisant une sortie romantique avec Gwen. Il est « addict » aux montagnes à franchir ! (rires) Ce qui se comprend, car c’est grisant de détenir les pouvoirs de Spider-Man, et de pouvoir capturer des criminels. Peter a l’impression qu’il n’en fait jamais assez.

Est-ce un point commun entre vous et Peter, vous qui préparez vos rôles de manière très consciencieuse, et qui travaillez énormément, en vous investissant à fond dans chaque film ?

Bien sûr. Tout comme d’autres facettes personnelles que j’injecte dans mes interprétations. Et je crois qu’il n’y pas d’autre manière de travailler sur un rôle que de s’y consacrer totalement.

La scène pendant laquelle vous vous évertuez à faire tourner Rhino en bourrique pendant qu’il conduit un camion volé est très amusante. En vous voyant jouer Spider-Man ainsi, avec autant de drôlerie, on a le sentiment que vous y avez pris beaucoup de plaisir…

Oui. Vous savez, quand Peter enfile la tenue de Spider-Man, il devient un être qui est presque entièrement régi par son instinct. C’est ce qui lui permet de réagir à une vitesse stupéfiante pour éviter les balles, esquiver les coups et faire d’incroyables acrobaties. Il est à 500% dans l’instant présent, comme si tout ce qui se passait autour de lui défilait au ralenti, et qu’il lui était aisé de prendre dix coups d’avance sur ses ennemis. C’est son corps et son instinct primordial qui agit avant même qu’il ait le temps d’analyser les choses et d’y réfléchir. Il fonctionne de manière totalement différente. Pour Peter comme pour moi, il y a ce pouvoir incroyablement libérateur du masque, qui vous permet de vous affranchir de vos blocages et de vos inhibitions habituelles.

La cagoule de Spider-Man que vous portez vous rappelle donc l’exercice du masque auquel on soumet les élèves des cours d’art dramatique…

Absolument. Quand on porte un masque, on se sent protégé, mis à l’abri par lui, et on ose aller plus loin, montrer des aspects différents de sa personnalité. Et quand il se moque de Rhino, Spider-Man se laisse totalement aller au plaisir du moment, car il sait qu’en le poussant à bout, il va le déstabiliser et lui faire commettre des erreurs.

Se moquer d’une brute malveillante est un plaisir formidable…

Oh oui ! Spider-Man adore cela !

La suite de notre entretien avec Andrew Garfield paraîtra dans les prochaines parties de ce dossier.

[En discuter sur le forum]
Bookmark and Share


.