Les débuts des superhéros : BATMAN, des serials à la série culte et au film de 1966
Article Cinéma du Dimanche 11 Mars 2018

A l'occasion de la sortie de Justice League en DVD et Blu-ray, le 21 mars prochain, nous vous proposons d'explorer les origines de l'un de ses membres fondateurs : Batman.

Par Pascal Pinteau



Les débuts de l’homme chauve-souris

C’est en juin 1938 que Superman apparaît dans le magazine ACTION COMICS. Le premier superhéros de la BD remporte un tel succès que l’éditeur DC Comics cherche d’autres justiciers insolites. Bob Kane présente un personnage qu’il a conçu avec Bill Finger : une silhouette à l’allure de vampire, avec une cagoule noire et une cape en forme d’ailes de chauve-souris, bref un héros sombre qui ressemble à un méchant, totalement différent du surhomme rayonnant qu’est Superman ! L’éditeur engage aussitôt Bob Kane, qui signe la première aventure de Batman sans mentionner ses assistants Bill Finger et Dick Sprang, et qui impose un contrat qui le protège bien mieux que celui des jeunes auteurs un peu naïfs de Superman, Jerry Siegel et Joe Shuster, qui ont signé les yeux fermés (Siegel et Shuster, puis leurs ayant-droits se lanceront bien plus tard dans de nombreux procès pour récupérer une partie des sommes colossales qu’ils auraient dû toucher, et auront partiellement gain de cause). Contrairement à eux, Bob Kane deviendra rapidement millionnaire. Kane et Finger ont de multiples sources d’inspiration : la tenue de Batman ressemble à celle de Zorro et ses méthodes de détective sont inspirées par les aventures de Sherlock Holmes. Sa cape, elle, évoque à la fois Dracula et la machine volante aux ailes de chauve-souris dessinée par Léonard de Vinci. Contrairement à Superman, Batman ne possède aucun pouvoir. Sous le masque du justicier se cache le millionnaire Bruce Wayne, hanté par la mort de ses parents, assassinés sous ses yeux par un voleur quand il était enfant. Jurant de combattre le crime, il s’entraîne durement pour devenir un athlète imbattable, et se déguise en chauve-souris pour terrifier les bandits et les capturer plus facilement. Bruce invente ses propres gadgets: pistolet lance-grappin, capsules de fumigènes, et un boomerang en forme de chauve-souris, le Batarang. Batman fait sensation dès son apparition en mai 1939 dans DETECTIVE COMICS. Alfred, le fidèle majordome, a élevé le jeune Bruce après le décès de ses parents. Depuis, il l’aide à entretenir la Batcave, caverne secrète située sous le manoir Wayne, où se trouvent les équipements de Batman et son véhicule, la Batmobile. Un jour, Bruce Wayne recueille le jeune Dick Grayson, un acrobate de cirque dont les parents ont eux aussi été assassinés. Dick va découvrir l’identité secrète de Bruce et lui proposer de l’aider. C’est ainsi que naît le tandem de Batman et Robin (le rouge-gorge).

Des méchants délirants

Le concept unique des aventures de Batman se cristallise à partir des années 40 : Après avoir capturé assez aisément des gangsters, des espions nazis et des bandits de faible envergure, Batman affronte des méchants délirants qui lui tendent des pièges aussi sophistiqués dans leur mise en scène que mortels. Ils vont devenir la marque de fabrique de ses aventures et amplifier son succès. C’est ainsi qu’arrivent en 1940 le Joker aux blagues léthales et au sourire carnassier (inspiré par le visage de Conrad Veidt dans l’adaptation cinématographique du roman de Victor Hugo L’HOMME QUI RIT ) puis la séduisante cambrioleuse Catwoman, qui aimerait bien retenir le beau Batman dans ses griffes. Le Pingouin, ainsi surnommé à cause de habit à queue de pie, de son long nez pointu et de son rire caquetant, surgit en 1941. L’année suivante voit apparaître Harvey Dent alias Double Face, ex-avocat à la moitié gauche du visage défigurée par un jet d’acide. Arrivent ensuite le Sphinx (The Riddler en v.o.), aux crimes fondés sur des charades complexes, le Chapelier fou, obsédé par l’univers d’ALICE AU PAYS DES MERVEILLES, et Gueule d’argile, ex-acteur de films d’horreur qui a voulu assassiner tous ceux qui voulaient tourner le remake de son film le plus célèbre, et qui a acquis le pouvoir magique de se métamorphoser en bloc d’argile vivant, capable de recopier à la perfection n’importe quel personnage…Plus la galerie des « vilains » s’agrandit, plus les lecteurs en redemandent. L’humour noir, la folie sans limite des « méchants » et les situations horrifiques et surréalistes deviennent les grands atouts de la série. Le succès est tel qu’un premier serial intitulé THE BATMAN est produit par la Columbia en 1943.

Cette histoire en 15 épisodes est tournée par Lambert Hillyer en pleine seconde guerre mondiale, et comme dans bien d’autres serials, le méchant principal appartient aux forces ennemies. Au lieu de leurs adversaires habituels, Batman (Lewis Wilson) et Robin (Douglas Croft) affrontent donc un méchant créé pour l’occasion, le Docteur japonais Tito Daka (J. Carrol Naish). Daka s’est installé dans le quartier déserté de Little Tokyo à Metropolis (et non Gotham City !) et a mis au point une méthode de contrôle des esprits, qui lui permet de transformer des savants américains en zombies qui obéissent à tous ses ordres et peuvent retransmettre des signaux vidéo jusqu’à son laboratoire ! Le docteur Daka dispose aussi d’un « rayon au radium » qui pulvérise les murs, et d’un puits infesté de crocodiles, équipement domestique indispensable pour tout criminel souhaitant se débarrasser discrètement de ses ennemis. Le manque de moyens de cette petite production saute aux yeux : si nos héros disposent bien d’une Batcave dans laquelle s’ébattent des chauve souris en caoutchouc suspendues à des fils, quand ils poursuivent les méchants, ils n’utilisent pas de batmobile. Ils prennent tout bêtement place à bord de la Cadillac de leur vie « civile », conduite par leur fidèle majordome Alfred ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas le meilleur moyen de garder leurs véritables identités secrètes… Si cette première adaptation prévisible et plutôt mollassonne ne laisse pas un souvenir impérissable, elle se distingue de manière négative par les insultes racistes – hélas fréquentes dans les productions de cette époque - dont Robin abreuve l’espion japonais, et qui durent être coupées lorsque THE BATMAN réapparut opportunément en vidéo à la fin des années 80, au moment de la sortie du BATMAN de Tim Burton ! Le second sérial, BATMAN AND ROBIN (1949) est infiniment meilleur car c’est un grand spécialiste du genre, Spencer Gordon Bennett, qui le réalise avec son dynamisme habituel. Dans ce récit, Le professeur Hammil crée un dispositif qui permet de contrôler les véhicules à distance. Quand son invention est dérobée, Batman (Robert Lowery) et Robin (Johnny Duncan) partent à la recherche des voleurs, en bénéficiant de l’aide de la journaliste Vicky Vale (Jane Adams). S’il n’y a toujours pas de Batmobile en vue, et si les tenues des héros semblent avoir été fabriqués avec la machine à coudre d’une gentille grand’mère, l’action est constante, les prises de vues dynamiques et il y a enfin un méchant digne de ceux de la BD: The Wizard. Comme Bruce Wayne / Batman, il a une identité secrète. Aux yeux de tous, il est un savant âgé apparemment inoffensif qui se déplace en fauteuil roulant, mais en coulisses, il peut régénérer ses jambes grâce à une chaise électrifiée, et se draper ensuite dans un costume noir qui lui permet de se rendre totalement invisible. Grâce à l’invention du Docteur Hammil, The Wizard peut prendre le contrôle des véhicules des gens dont il souhaite se débarrasser, et même les faire exploser. Et comme si cela ne suffisait pas, il possède également le pouvoir de projeter sa propre image et d’hypnotiser ses victimes avec ses yeux qui émettent des pulsations lumineuses. Face à un tel ennemi, on ne s’étonnera pas que Batman et Robin aient besoin de 15 épisodes pour gagner la partie, d’autant plus que Vicky Vale, conformément aux clichés machistes de l’époque, se retrouve souvent dans des situations dangereuses dont elle est incapable de se sortir seule, et dont Batman doit l’extirper in extremis ! En dépit du jeu assez raide des acteurs, qui débitent leur texte rapidement et sans y insuffler la moindre émotion, la succession endiablée des scènes d’action fascine les spectateurs. Le grand succès remporté par ce serial permet de faire connaître Batman & Robin à un large public qui n’avait jamais lu leurs aventures. DC Comics comprend alors les vertus de cette synergie médiatique qui dope les ventes de ses comics et premiers produits dérivés, et va s’en souvenir quand les serials disparaîtront, supplantés par la télévision qui s’installe peu à peu dans tous les foyers américains.



Batman, superhéros de la culture pop

Au début des années 60, les Production Ed Graham achètent les droits d’adaptation de Batman afin de réaliser une série destinée aux jeunes spectateurs qui pourrait être diffusée sur la chaîne CBS en matinée tous les samedis à l’instar des AVENTURES DE SUPERMAN (1952-1958) avec George Reeves, et de la saga du LONE RANGER (1949-1957), le justicier du Far West incarné par Clayton Moore. C’est le joueur de football américain Mike Henry qui est pressenti pour tenir le rôle principal. Mais au même moment, Yale Udoff, un des dirigeants de la chaîne ABC, découvre les vieux serials de Batman lors de parties données les samedis soirs au Playboy Club de Chicago fondé par Hugh Heffner, le créateur du célèbre magazine de charme. Ces aventures réalisées au premier degré amusent beaucoup le public adulte et sophistiqué qui fréquente l’établissement, et qui est d’autant plus en phase avec la culture populaire qu’il est constitué de la première génération des lecteurs des comics de Batman. Udoff contacte alors ses collègues Harve Bennett et Edgar J. Scherick, car il a appris qu’ils aimeraient développer un programme consacrée à un personnage de BD. Il leur suggère d’adapter Batman dans le style amusant et branché qui a fait le succès de la série d’espionnage DES AGENTS TRES SPECIAUX (THE MAN FROM U.N.C.L.E.). Bennett et Scherick trouvent l’idée excellente, mais DC Comics leur apprend que CBS est déjà sur l’affaire. Heureusement pour eux, les négociations avec CBS tournent court, DC récupère les droits d’adaptation de Batman, et signe promptement avec ABC, qui charge la division des productions télévisées de la 20th Century Fox de produire la série, en visant une diffusion en prime time. La Fox remet à son tour le bébé dans les bras de William Dozier, un producteur chevronné. Mais alors que ABC et Fox attendent qu’il leur soumette un projet drôle et dans l’esprit du temps, mais aux intrigues traitées sérieusement, Dozier leur propose une toute autre approche. Celle d’une parodie complète, imprégnée de l’esprit Pop Art rendu fameux par Andy Warhol et la nouvelle vague des artistes des années 60 comme Roy Lichtenstein, dont les tableaux s’inspirent justement des cases des BD de DC Comics. Son approche est validée et le casting commence. Deux séries de tests sont filmées, l’une avec Adam West en Batman et Burt Ward en Robin, et l’autre avec Lyle Waggoner et Peter Deyell. C’est finalement le tandem West & Ward qui est choisi. Après que le pilote et les premiers épisodes aient été écrits respectivement par Lorenzo Semple Jr, Stanley Ralph Ross, Stanford Sherman et Charles Hoffman, les décors de la Batcave construits et la superbe Batmobile - conçue par le spécialiste George Barris, sur le châssis d’un voiture Lincoln Futura – prête à vrombir, ABC et Fox sentent que le projet est très bien parti et décident de faire d’une pierre deux coup en lançant à la fois un film à petit budget et une série. Mais les retards pris par la production et la décision d’ABC de débuter la diffusion seulement à partir de janvier 1966 repoussent le tournage du film à la période de hiatus prévue entre la première et la seconde saison. En producteur avisé, William Dozier décide d’en profiter pour faire construire sur le budget du film deux autres véhicules dont les images pourront être recyclées dans la série : le Batcopter et le Batboat. Alors que les épisodes sont prévus pour un format de 47 minutes, ABC se rend compte un peu tard que les deux seules cases disponibles dans ses grilles de programme de prime time ne durent qu’une demi-heure. Qu’à cela ne tienne, les aventures déjà écrites sont reformatées en transformant en « cliffhanger » - une situation de suspense où les héros sont mis en danger de mort par leurs ennemis – la fin de la première moitié de l’épisode, et en présentant le dénouement dans la seconde partie, diffusée plus tard dans la semaine.



Une série instantanément culte

Quand le premier épisode apparaît sur les petits écrans américains, le 12 janvier 1966, il fait sensation et remporte un énorme succès critique et publique. ABC et la Fox sont d’autant plus soulagés que les projections-tests du pilote avaient généré des retours catastrophiques, parmi les plus mauvais jamais enregistrés ! Le ton parodique de la série BATMAN, guère apprécié par cette audience restreinte de testeurs, ravit des millions de téléspectateurs. Le traitement visuel pop, kitsch et délirant de ces aventures, adoubé par les artistes en vogue du moment, hisse la série au rang de véritable phénomène de société dès la diffusion des premiers épisodes. Les dialogues au second degré, les situations outrancières et les plans diaboliques des méchants amusent autant les enfants que les adultes. Et les onomatopées de BD « Pow ! » « Zapp ! » ou « Klunk ! » incrustés sur les images pendant les combats sont des trouvailles qui surprennent. Tous les méchants légendaires de la BD sont au rendez-vous. Aux côtés de César Romero qui se déchaîne en incarnant le Joker (mais qui a refusé de raser sa moustache de latin lover, qui doit être aplatie avec de la cire et recouverte de fond de teint blanc !) et de Burgess Meredith qui caquette magistralement en jouant le Pingouin, l’impeccable George Sanders joue le rôle du réfrigérant Mr Freeze qui change tout en glace (Le réalisateur Otto Preminger et Eli Wallach lui succèderont dans le même emploi), le mythique Vincent Price est doté d’un crâne énorme pour devenir le cérébral EggHead (Crâne d’œuf) et Frank Gorshin est littéralement électrifiant en Sphinx ! N’oublions pas de citer la ravissante Julie Newmar dans le rôle de Catwoman (la chanteuse Eartha Kitt la remplacera dans la saison 3), et les nombreuses stars hollywoodiennes qui apparaissent dans la série en jouant des méchants créés « sur mesures » pour elles : c’est ainsi que Ann Baxter devient la Grande Zelda, que le formidable Victor Buono, aussi fin et subtil que massif, apparaît en King Tut, que Roddy McDowall se transforme en Bookworm (rat de bibliothèque), Cliff Robertson en Shame le cowboy, Van Johnson en Menestrel, Shelley Winters en Ma Parker, Michael Rennie en Marchand de sable, Joan Collins en Sirène, Ida Lupino en Docteur Cassandra Spellcraft, et le flamboyant Liberace en pianiste maléfique appelé Chandelle, afin d’évoquer le candélabre qui ornait toujours son instrument pendant ses concerts ! Tous cabotinent à cœur joie dans leurs rôles de crapules et cette bonne humeur est communicative. Si certains fans regrettent cette formule et auraient préféré une approche sérieuse, il faut reconnaître que le ton parodique convient à merveille au traitement des vilains. La série est plébiscitée par les téléspectateurs et la presse s’en fait l’écho : Adam West a même l’honneur de bondir en tenue tenue de Batman sur la couverture du prestigieux magazine Life le 11 mars 1966 : c’est une véritable consécration. Attirées par la vitrine médiatique que constitue la série, d’autres vedettes d’Hollywood comme Sammy Davis Jr, Edward G Robinson et Jerry Lewis viennent faire des apparitions en clin d’œil – ce qu’on appelle des « caméos » - dans la série, en ouvrant une fenêtre tandis que Batman et Robin escaladent la façade d’un immeuble. La France, elle, découvre la série avec un an de retard : elle est diffusée à partir du 29 avril 1967 sur la deuxième chaîne de l’O.R.T.F.. Les produits dérivés abondent, mais le plus célèbre d’entre eux est sans conteste la fameuse Batmobile de la série, reproduite en miniature par Corgi Toys, qui se vendra à plus de 5 millions d’exemplaires !

Film ou téléfilm ?

Pensant surfer sur la vague de ce succès considérable, ABC et la Fox ne jugent pas nécessaire d’investir un gros budget dans le film BATMAN dans lequel on retrouve tous les décors et acteurs habituels de la série à l’exception de Julie Newmar qui est remplacée par autre actrice sculpturale Lee Meriwether, dans le rôle de Catwoman. Dans le film, le Joker, le Pingouin, le Sphinx et Catwoman s’allient pour former le gang des criminels unis, et s’équipent d’un « déshydrateur » , sorte de canon portable qui peut réduire les humains en poussière, et d’un sous-marin qui ressemble à un pingouin. Ils sont assistés par trois acolytes habillés en pirates, Barbe Bleue, Morgan et Quetch. L’équipe maléfique tente en vain de tuer Batman et Robin en leur tendant des pièges, mais réussit cependant à transformer les membres du conseil de sécurité du « Monde uni » en petit tas de poussière. Catwoman se déguise en journaliste soviétique Miss Kitka pour charmer et kidnapper Bruce Wayne, dans l’espoir d’attirer Batman et de le capturer pendant sa tentative de sauvetage. Après bien des rebondissements gaguesques, le plan des méchants échoue, tout comme leur tentative de s’emparer de la Batcave, et Batman a le cœur brisé quand il découvre la véritable identité de Miss Kitka… Vite produit et tout aussi rapidement tourné, le film n’est qu’un épisode de plus, qui bénéficie des moyens techniques du cinéma (vues aériennes, décors un peu plus nombreux, nouveaux véhicules comme le Batcopter et le Batboat mis à contribution dès les premières séquences), mais qui n’apporte pas grand chose de plus à que ce le public américain pouvait découvrir gratuitement à la télévision.



En toute logique, le score du film au boxoffice n’est guère brillant, mais qu’importe, la série entame sa seconde saison avec succès, et le film continue sa carrière dans le monde entier. Il fait connaître la série même dans les pays où elle n’est pas diffusée, et booste les ventes des nombreux produits dérivés. Mais si les premiers sondages de la seconde saison sont bons, ils baissent peu à peu par la suite. Même si de nouveaux méchants apparaissent, le format trop répétitif de la narration finit par lasser. A la fin de la saison, il devient évident que des changements s’imposent. William Dozier produit à titre de test un court-métrage avec Yvonne Craig dans le rôle de Batgirl, combattant Tim Herbert dans le rôle de Killer Moth (la Mite Tueuse !), car cette héroïne vient de faire ses débuts dans la BD, dans un numéro de DETECTIVE COMICS. Grâce à ce court-métrage, les dirigeants d’ABC acceptent de produire une saison supplémentaire de Batman avec Batgirl se joignant à l’équipe. Dans la vie civile, Batgirl n’est autre que Barbara, la fille du commissaire Gordon, une documentaliste à l’allure sage qui travaille à la bibliothèque de Gotham City. Pendant cette troisième saison, la diffusion des épisodes se fait au rythme d’un par semaine, et les histoires sont présentées en récits complets et bouclés. Mais en dépit de l’addition de Batgirl et de sa batmoto mauve ornée de frou-frous, la série ne surprend plus assez pour durer. Les sondages continuent à baisser, et ABC décide de stopper la production de BATMAN. Quelques semaines après que la nouvelle ait été annoncée, NBC propose de reprendre la série sur son antenne pour une quatrième saison revenant au format des épisodes en deux parties, mais à la condition que les décors soient toujours utilisables tels quels. Hélas, la Fox avait détruit les décors quelques jours plus tôt. L’offre de NBC est alors rendue caduque car il aurait fallu débourser 800 000 dollars pour tout reconstruire à l’identique… Batman, Robin et Batgirl tirent donc leur révérence le 14 mars 1968. Mais depuis, la popularité de la série n’a pas faibli : ses 120 épisodes ont été rediffusés régulièrement aux USA et dans le reste du monde, et elle est devenue une telle référence de la culture populaire que Quentin Tarantino a fait reprendre à Uma Thurman et John Travolta les mouvements de la danse du « Batusi » dans son film PULP FICTION. Aujourd’hui encore, il ne s’écoule pas un mois sans qu’un nouveau produit dérivé soit tiré de la série des sixties. Après d’interminables négociations juridiques entre Warner, DC Comics et la Fox, l’intégrale de la série va enfin paraître en coffret DVD aux USA et probablement un peu plus tard en France. Une belle surprise pour les nombreux Bat-fans !

BATMAN , LE FILM de 1966 est disponible en DVD et en Blu Ray en France chez 20th Century Fox Home entertainment.

Cette super rubrique reviendra bientôt sur ESI !

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