GODZILLA : Dans les coulisses d’un remake titanesque. Suite de notre visite du tournage et entretien exclusif avec Bryan Cranston (BREAKING BAD) !
Article Cinéma du Mercredi 07 Mai 2014

La plus grande star du cinéma fantastique – 141 mètres dans cette version 2014 ! - est de retour. ESI a longuement rencontré les acteurs du film, les producteurs et le réalisateur Gareth Edwards (MONSTERS), qui a su donner une ambiance réaliste et mystérieuse à cette nouvelle aventure, tout en concevant des séquences à couper le souffle…

Par Pascal Pinteau

Suite de notre journée du 16 juin 2013, passée à New Westminster, banlieue de Vancouver au Canada. Tandis que l’équipe du décorateur Owen Paterson (Matrix) s’affaire à préparer pour le plan suivant les décors de paysage urbain japonais post-apocalyptique aménagés sous la structure d’un parking, le long d’une voie ferrée, un acteur culte du petit écran s’avance vers nous. Il s’agit de Bryan Cranston, dont l’extraordinaire performance dans la série BREAKING BAD - qui lui a valu de gagner trois Emmy Awards, un record - restera très longtemps dans les mémoires. Dans GODZILLA, Cranston joue le rôle de Joe Brody, un physicien hanté par le souvenir de la catastrophe qui a coûté la vie à son épouse et irradié la région de Tokyo quinze ans plus tôt. Alors que des évènements mystérieux se produisent dans cette partie du Japon mise en quarantaine, le savant décide de mener sa propre enquête en compagnie de son fils Ford (Aaron Taylor Johnson), un soldat d’élite qui le croit en partie responsable des circonstances qui ont provoqué la disparition de sa mère. Alors qu’ils s’aventurent ensemble dans cette zone interdite, pour découvrir ce que les autorités cachent au public, le père et le fils vont resserrer des liens distendus par le chagrin et les malentendus. Grâce à leur courage, ils vont découvrir les preuves de l’existence de Godzilla et d’autres gigantesques créatures mutantes issues d’une terrible erreur scientifique…



Entretien avec Bryan Cranston (Joe Brody)

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Quelles sont les motivations et les buts de votre personnage ?

Mon personnage, Joe Body, est un physicien américain extrêmement doué. Il a travaillé en tant qu’expert et sous-traitant indépendant dans une centrale nucléaire au Japon, où il est parti vivre en compagnie de sa famille. Son épouse travaille elle aussi dans l’industrie nuclaire et dans la même centrale. Brody a toujours été passionné par son métier et par toutes les disciplines scientifiques auxquelles il a recours pour l’exercer. Mais lors de la catastrophe qui s’est produite il y a quinze ans, il a pu se rendre compte que certaines données captées par les appareils de l’installation faisaient état d’une anomalie complètement inexplicable. Depuis cette époque, il réfléchit à cela, et malgré ses efforts, il est incapable de comprendre à quoi cela correspond... Dès le début, il a compris que ces données ne pouvaient pouvaient pas être générées par un tremblement de terre « classique ». La raison pour laquelle il a rejeté cette hypothèse, c’est parce que le rythme des secousses était beaucoup trop régulier pour que ce soit un phénomène sysmique. En affinant ses recherches et en examinant toutes les autres explications possibles, il en a déduit que ce phénomène n’avait rien à voir avec la physique, mais devait avoir une cause biologique…

Vous voulez dire comme une pulsation cardiaque ?

Oui. Et cette notion sidérante oblige Brody à considérer les choses sous un angle complètement différent. Il doit changer de vision et ajuster sa manière de penser. Une fois qu’il se lance dans cette enquête, il tente de donner l’alerte et d’indiquer aux autorités que quelque chose d’étrange s’est manifesté là-bas – bien qu’il soit incapable de dire exactement ce dont il s’agit – car il pense que cette anomalie peut s’avérer extrêmement dangereuse. Bien sûr quand on travaille dans une centrale nucléaire - et je dis cela sans vouloir faire ici une quelconque déclaration politique - on ne peut que s’attendre à être confronté à une situation dangereuse en cas de séisme important. Mais ce que Brody constate très vite, c’est que ce qu’il a découvert est caché par les autorités, qui s’en tiennent à une explication officielle qu’il sait être délibérément fausse. Puisqu’elle est fausse cela veut dire qu’il y a un complot organisé pour cacher la vérité, et Brody va tout faire pour la révéler au grand jour.

Quels rapports Brody entretient-il avec son fils dans le film ?

Aaron Taylor Johnson joue Ford, le fils de mon personnage, et leurs rapports sont devenus compliqués à cause des circonstances dramatiques auxquelles ils ont été mêlés il y a quinze ans. C’est d’ailleurs cela, cette histoire profondément humaine, ces émotions-là, qui m’ont donné envie de jouer dans ce film, en plus de l’opportunité de participer au récit fantastique des origines de Godzilla.

Etes-vous fan de Godzilla ?

Absolument, et depuis très longtemps ! J’ai été fan des films de Godzilla depuis mon enfance, et je dois dire que je le préfère largement à King Kong, parce que Godzilla, lui, n’a pas de remords. Il écrase et réduit en pièces tout ce qui se trouve sur son passage, et c’est le meilleur dans ce domaine ! (rires) Quand j’étais petit, je trouvais que King Kong devenait mièvre et agaçant quand il s’adoucissait en tombant amoureux de l’héroïne. Je ne pouvais pas supporter les moments où il faisait des mimiques tristes et avait presque des larmes dans les yeux, au sommet de l’Empire State Building ! (rires) Godzilla, au moins, était agressif et combattant jusqu’au bout ! Et en plus de pulvériser les villes et les tanks de l’armée, il crachait d’énormes flammes ! Je trouvais cela beaucoup plus puissant et impressionnant…Mais pour en revenir à ce qui m’a séduit dans cette histoire et dans ce scénario, je dirais que c’est la manière dont le récit est constamment propulsé par les personnages. Cela rend la narration très attractive. Et en plus de cela, GODZILLA va être un film de monstres à grand spectacle, sensationnel à voir. Pour nous les acteurs, c’est très satisfaisant de voir que les personnages ont été développés avec un tel soin, de manière intelligente et subtile, et que l’on en découvre les différentes facettes au fur et à mesure que les évènements se déroulent. Cela permet au public d’entrer dans l’histoire, de s’investir dans les destins de ces protagonistes et d’avoir immédiatement de l’empathie pour eux. Je crois que cela amplifie énormément le suspens et les enjeux dramatiques des scènes d’action. Comme on se soucie de ce qui va arriver à ces gens, cela donne un impact bien plus fort aux séquences de pure action. En ce qui concerne les relations entre mon fils et moi, elles sont typiques de beaucoup de situations que nous connaissons tous ou dont nous avons été témoins. Joe Brody a été un père aimant mais débordé par son travail comme beaucoup d’autres. Il regrette probablement beaucoup de n’avoir pas passé plus de temps avec les siens quand il le pouvait encore, avant la catastrophe qui a coûté la vie à Sandra, son épouse, que joue Juliette Binoche. Il a raté des occasions de se rapprocher davantage de son fils quand il était enfant, et peu à peu une faille s’est créée entre eux. Elle n’a fait que se creuser au fil des ans, surtout après la mort de Sandra. Mais au moment présent où se déroule le film, Ford est devenu père à son tour et a compris ainsi certaines choses. Son épouse le pousse à se rapprocher de son père, et peu après, les circonstances vont obliger Brody et Ford à renouer pour combattre ensemble cette menace infernale que représentent les créatures.

La suite de ce dossier de taille « Kaijuesque » paraîtra bientôt sur ESI !

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