Les trucages de Dark Knight
Article Cinéma du Vendredi 05 Septembre 2008

Entretien avec Nick Davis, superviseur des effets visuels

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Nick Davis est un habitué des superproductions Warner, puisqu’il a collaboré à ceux de Batman Forever (1995 - Joel Schumacher ), Batman and Robin (1997- Joel Schumacher), Harry Potter à l’école des sorciers ( 2001 – Chris Columbus), Harry Potter et la chambre des secrets (2002 – Chris Columbus), Troie (2004 – Wolfgang Petersen) , Charlie et la chocolaterie (2005 – Tim Burton) et qu’il prépare actuellement ceux de Ripley’s believe it or not (2009 – Spike Jonze).

Quel était l’aspect que Christopher Nolan souhaitait donner aux effets visuels de Dark Knight?

Il nous a demandé de conserver un style très proche de celui de Batman Begins. Chris souhaitait que l’on obtienne un résultat hyperréaliste, très proche de l’aspect des prises de vues réelles, afin que les trucages ne se distinguent pas des autres images. Il a donc fallu mélanger de manière invisible les images des acteurs avec tous les éléments réalisés en 3D : les extensions de décors, les immeubles, les bateaux, les avions, les hélicoptères et la doublure numérique de Batman. Les décors réalisés sous la forme de maquettes devaient eux aussi se fondre le plus discrètement possible dans le film. Nous avons appliqué ses consignes non seulement à la conception de ces éléments, mais aussi à la programmation des mouvements de la caméra virtuelle dans les images 3D, à la granulation du rendu des scènes 3D, aux effets de reflets de lumière dans les optiques des caméras réelles que nous avons dupliqué en virtuel. Nos mouvements de caméra 3D ressemblent à ceux que font de vraies caméras. Tout cela était très important pour Chris. Il voulait retrouver dans les effets visuels le style des prises de vues principales. Après qu’il nous ait donné cette indication, nous essayions toujours de trouver des références visuelles précises dans les plans d’une scène qu’il fallait truquer, et nous nous efforcions de dupliquer ces caractéristiques dans les effets visuels qui étaient ajoutés.



Avez-vous utilisé autant de maquettes que dans Batman Begins ?

Non, nous en avons utilisé nettement moins.

Les maquettes du film précédent ont-elle été conservées et réutilisées dans celui-ci ?

Oui, nous avons notamment réutilisé les maquettes du « tumbler », c’est à dire de la Batmobile, dont il avait été fait des moules. Mais vous savez, même quand des éléments de ce genre sont empaquetés avec beaucoup de soin dans des caisses et expédiés aux USA, ils sont manipulés avec plus ou moins de soin jusqu’à leur lieu de stockage. Quand on les récupère deux ou trois ans plus tard, on se rend compte qu’ils sont en mauvais état parce qu’ils ont souffert pendant le tournage, qu’ils ont été endommagés pendant le transport, et que les matériaux ont vieilli. Même si nous avons pu récupérer quelques éléments qui étaient encore dans un état correct, il a fallu pratiquement tout reprendre à zéro. Cette fois-ci les miniatures ont été fabriquées par la société New Deal Studios de Los Angeles, tandis que la dernière fois, il s’agissait d’une compagnie de Londres. Ils ont fabriqué un building qui devait ressembler exactement à un immeuble de Hong Kong, ainsi qu’une partie de Lower Wacker Drive, une célèbre artère souterraine de Chicago. Nous avons également utilisé une maquette du tumbler et une autre d’un camion à ordures. Il fallait que ces deux véhicules roulent à toute allure dans la rue miniature et se percutent. Le tumbler projette l’énorme camion en l’air, et on le voit retomber lourdement. Toute cette scène a été préparée sur une énorme plateforme, car les véhicules miniatures étaient guidés par un système de rails dissimulés sous le décor. C’était une installation très ingénieuse et très complexe, qui a servi à tourner plusieurs plans de cette poursuite, ainsi que cette collision. Toutes ces maquettes ont été réalisées à l’échelle un tiers. La rue mesurait plus de 45 mètres de long. C’était assez long de marcher le long de cette immense miniature, pour aller d’un bout à l’autre de la rue ! (rires)

Vous avez mentionné une maquette d’immeuble de Hong Kong. Comment a-t’elle été employée ?

Le haut de cet immeuble explose dans le film. Tout un coin du building est éjecté de la structure principale. Les effets pyrotechniques de l’explosion ont été réalisés avec la maquette, et le tout a été inséré dans le reste du bâtiment, qui a été créé en 3D. Nous avons inséré cet immeuble réalisé partiellement en maquette et partiellement en images de synthèse dans une prise de vue réelle que nous avons filmée à Hong Kong. Cela fait partie des plans de Dark Knight qui ont été tournés au format Imax.

A quel point le fait de tourner certaines séquences pour le format Imax a-t’il changé vos procédures de travail et de post-production ?

Il a fallu se préparer à cela dès le départ, dès que nous avons choisi les compagnies qui allaient se charger des effets visuels : il s’agit de Double Negative et Framestore CFC qui sont toutes deux implantées à Londres. Nous les avons prévenues que certaines séquences allaient être réalisées au format Imax, ce qui signifiait qu’il leur fallait modifier toute leur « pipeline » de traitement des données pour être capable de charrier des fichiers images beaucoup plus gros que pour un film au format 35mm habituel. Chaque image Imax doit être produite à une résolution beaucoup plus importante que la 2K qui est employée pour un film normal. Nous avons dû employer une résolution de 5,6 K et même aller jusqu’à 8K pour certains plans. Double Negative et Framestore CFC ont dû revoir toute leur filière de traitement des images et l’adapter à un flux de données beaucoup plus gros qu’avant. Chaque image composite finalisée est un fichier d’une taille énorme, et comme elle est elle-même composée de nombreuses sources d’images elles aussi de très haute résolution, cela fait vite une masse de données colossale à stocker, à traiter, puis à générer pendant la phase du rendering du plan final.

Pourriez-vous nous expliquer comment toute la chaîne de ces images Imax était traitée ?

Eh bien les prises de vues réelles tournées au format Imax étaient scannées en 8K. Certaines images étaient ensuite reformatées en 4K, tandis que d’autres devaient être travaillées et truquées en 5,6K, et finalisées et réimprimées sur pellicule Imax soit en 5,6K soit en 8K. Dans certains cas, il fallu traiter des images du début jusqu’à la fin en 8K, et cela générait des fichiers de taille gigantesque. Quand on s’attaque à ce type de résolution, on est très vite confronté à des problèmes de stockage de données. Ces sociétés ont même été contraintes de reconstruire toute leur infrastructure infographique, car leurs machines et leurs logiciels n’étaient pas conçus pour traiter ces fichiers colossaux.

Batman dispose d’un nouveau véhicule à présent: le Batpod. Quels types d’effets spéciaux et d’effets visuels avez-vous employé pour le montrer en action ?

La naissance du Batpod, c’est à dire la manière dont on montre sa création dans le film, est un effet visuel de A à Z. On voit d’abord une version numérique du tumbler, puis une version numérique du Batpod qui en émerge, avec un Batman 3D qui le pilote, et un environnement virtuel autour de tout cela ! Chris avait visualisé ce plan d’une manière extrêmement précise, et l’avait préparé sous forme d’animatique. Il a essayé de tourner cette scène en prises de vues réelles, mais il n’y avait aucun moyen d’obtenir exactement ce qu’il voulait en utilisant des effets de plateau et un cascadeur. Nous sommes donc revenus aux effets 3D pour le créer. Cependant, d’autres plans du Batpod ont été réalisés sans trucages, avec la version grandeur nature du véhicule, qui fonctionne réellement. Le vrai Batpod marche très bien, mais en raison de la largeur de ses roues, il n’est pas très manoeuvrable. Il prend difficilement les virages, et peut avoir des problèmes de stabilité quand il dépasse une certaine vitesse. Dans certains plans, nous avons donc substitué la version virtuelle au vrai Batpod. Nous avons notamment créé un plan dans lequel le véhicule fait une sorte de dérapage contrôlé. Mais au lieu de se mettre en biais comme le ferait une moto normale, nous l’avons fait bouger comme si un gyroscope était placé au centre du mécanisme, et comme si les roues pouvaient pivoter de côté pour suivre le défilement de la route. Cette scène se passe dans une ruelle, et elle est assez spectaculaire, car on voit que les roues pivotent d’une drôle de manière, tandis que Batman reste parfaitement droit sur la selle, grâce au gyroscope !



Avez-vous créé d’autres plans du Batpod en 3D ?

Oui, notamment pour une courte scène où l’on voit Batman actionner un mécanisme qui permet au Batpod de « s’aplatir », ce qui permet à notre héros de passer sous un camion sans le percuter. Il y a aussi un autre plan où on le voit zigzaguer entre des lampadaires, dans la rue, qu’il était impossible de tourner avec le vrai Batpod. L’un des plans que je préfère est celui où le véhicule fonce en direction d’un mur, roule à la verticale et fait une sorte de looping, pendant que Batman fait une acrobatie qui lui permet de retomber exactement sur la selle.

Quels sont ses autres nouveaux gadgets ?

Il y a un gadget appelé un « Sky Hook » (littéralement : un crochet aérien), qui est inspiré d’un véritable équipement mis au point par la CIA dans les années 60, pendant la guerre du Vietnam. Le but du Sky Hook est de permettre à quelqu’un de s’évader d’un territoire ennemi en étant happé au passage par un avion qui ne peut pas prendre le risque de se poser pour récupérer cette personne. Voici comme cela fonctionne : l’avion est équipé d’une sorte de double crochet en forme de V. On équipe quelqu’un d’un harnais auquel sont attachés des câbles élastiques qui ressemblent à ceux que l’on utilise pour faire du Bungee, c’est à dire pour sauter dans le vide depuis un pont. Dans le dispositif du Sky Hook, on attache le bout des câbles élastiques à une sorte de platine métallique, elle-même fixée à un énorme ballon gonflé à l’air chaud. Le ballon s’envole et reste suspendu à une cinquantaine de mètres au-dessus du sol. Quand l’avion arrive, le pilote cale sa trajectoire sur la position du ballon, et s’il vise bien, la platine de métal juste sous le ballon se cale dans le crochet, entraîne les câbles, et soulève l’homme, qui est brutalement hissé dans les airs ! Dans le film, Batman est muni de cet équipement, et il fait exploser le haut d’un immeuble pour pouvoir s’évader ainsi, en entraînant un des méchants avec lui par la même occasion.

Ce dispositif à l’air extrêmement dangereux. C’est incroyable qu’il ait été utilisé réellement par la CIA !

Oui ! Vous imaginez ce que devait ressentir la personne tractée par l’avion, qui passait brutalement de zéro à 130 kilomètres/heure ?! Je crois d’ailleurs que plusieurs personnes sont mortes pendant ces tentatives d’évasion. Je ne crois pas que je recommanderais cette méthode de transport à qui que ce soit ! (rires) Dans cette séquence qui se passe à Hong Kong, nous employons un Batman en 3D, un méchant en 3D, et des plans d’un vrai C 130 mêlés à ceux d’une réplique 3D de l’avion.

Êtes-vous intervenu sur d’autres séquences du film qui se déroulent à Hong Kong ?

Oui. Il y a une scène dans laquelle on voit Batman voler, passer entre deux gratte-ciels, et entrer dans un immeuble en brisant une baie vitrée. Tous les intérieurs des gratte-ciels ont été tournés à Londres sur fond vert, et nous avons incrusté ensuite le panorama de Hong Kong.

Le costume de Batman a t’il changé ?

Oui. Il est équipé de beaucoup plus de gadgets, qui sont intégrés un peu partout.

Quelles sont les principales séquences d’effets visuels du film et comment ont-elles été créées ?

Il a une autre partie de la poursuite dont nous parlions plus tôt, au cours de laquelle un avion en 3D qui s’écrase. Il y a aussi une grande séquence dans un immeuble en construction à la fin du film. Cet immeuble a été filmé sur un fond vert dans les studios de Cardington, qui sont situés près de Londres. Nous avons ajouté ensuite le panorama de Gotham au travers des vitres. L’extérieur du bâtiment, lui, est toujours représenté en 3D. Il y a aussi une scène de panique pendant laquelle les gens essaient de s’enfuir de Gotham en empruntant des ferries, et tous ces bateaux sont réalisés en 3D. Ils sont inspirés de ceux que l’on trouve à Staten Island, à New York, mais comme nous nous servons de Chicago pour représenter Gotham City, il fallait créer ces ferries de toutes pièces.

Comme la ville de Gotham est-elle représentée en plan large ?

Presque toujours avec des éléments de Chicago prolongés en 3D par des architectures virtuelles. Nous avons également incrusté le paysage de Gotham au travers des fenêtres de l’appartement que Bruce Wayne possède au sommet d’un immeuble, et dans lequel il organise une grande soirée. Le Joker arrive, fracasse une fenêtre et précipite Rachel (Maggie Gyllenhaal) dans le vide. Batman se précipite à son secours pour la sauver et ils chutent ensemble sur des centaines de mètres. Cette scène est un mélange de cascades en prises de vues réelles, et de décors et de personnages 3D.



Avez-vous réalisé des effets visuels sur d’autres personnages que Batman ?

Oui, principalement sur un personnage dont je n’ai pas le droit de vous parler ! (rires). Dès qu’il apparaît à l’image, il est créé à 50% en prises de vues réelles et à 50% en images de synthèse.

Je crois que nos lecteurs n’auront pas trop de mal à deviner de quel adversaire de Batman il s’agit ! (rires)

Certainement ! Mais je ne peux rien dire de plus !

Combien de plans truqués avez-vous créé en tout pour Dark Knight ?

Environ 700. Sur ce total, il y a environ 200 plans truqués qui ont été réalisés pour être intégrés aux scènes réalisées au format Imax. Tout à l’heure, j’ai oublié de vous dire que nous avons aussi ajouté le « Bat-signal » dans certains plans. J’ai aussi omis de citer la société française Buff qui a réalisé un effet pour nous, dans une séquence où l’on voit Batman utiliser une astuce pour localiser le Joker. Personne ne sait qui il est, ni comment le retrouver. Batman a l’idée d’utiliser une des techniques développées par l’entreprise Wayne. Il s’agit d’un ordinateur surpuissant, qui est capable d’intercepter tous les signaux émis par les téléphones portables des habitants de Gotham, et de les transformer en mini-sonars. L’ordinateur interprète ces données et les transpose en images tridimensionnelle de toute la ville, qui est alors vue comme avec des rayons X . On peut voir au travers de tous les bâtiments, comme si les murs étaient transparents, et repérer les gens qui s’y trouvent. Batman utilise cette machine pour localiser le Joker, et une fois qu’il a repéré où il se trouve, il s’en sert pour le traquer au travers de l’immeuble. Pour les besoins de cette séquence, Buff a crée non seulement une vue de Gotham, mais aussi une modélisation détaillée de tout l’immeuble, et de tous les personnages qui se trouvent à l’intérieur. Les images ont un aspect organique très particulier auquel Christopher Nolan tenait beaucoup. Il ne voulait surtout pas que cela ait l’air d’un graphique 3D, il voulait que les formes soient en quelque sorte imparfaites et fluctuantes. Il voulait qu’il y ait des flashs lumineux, des aberrations optiques. Il fallait là encore que ce rendu des images évoque de véritables prises de vues et non pas des scènes d’un jeu vidéo. Ce qui est remarquable dans le rendu de cette séquence, c’est que l’on voit les pulsations des ondes des portables qui se propagent dans la structure de l’immeuble, reconstitué dans ses moindres détails. Quand ces cercles d’ondes traversent la matière, elle est plus lumineuse, et quand ils s’éloignent, elle s’assombrit. Les pulsations combinées de tous ces portables forment des multitudes de cercles qui se dilatent dans l’espace en révélant les objets solides autour d’eux. C’était un effet particulièrement difficile à réaliser et Buff l’a réussi à merveille. Ils ont fait un travail fantastique, et cette scène est superbe en Imax.

Vous disiez que l’on voit aussi des personnages virtuels dans cette scène ?

Oui, car l’immeuble dans lequel se trouve le Joker est rempli de clowns, d’infirmières et de docteurs. Ce serait trop long et trop compliqué de vous raconter pourquoi, mais les clowns sont en fait des gentils et les infirmières et les docteurs des méchants déguisés. Il a fallu recréer tous ces personnages en 3D, ainsi que les équipes du SWAT (Le GIGN américain), le Joker et Batman.

Comment ces personnages ont-ils été animés ?

Nous avons organisé des séances de captures de mouvements à Londres. Des acteurs ont joué toutes les situations dans lesquelles ces personnages se trouvent, et ces animations ont été transposées sur les modèles 3D.

Avez-vous créé des effets visuels autour du Joker ?

Seulement pour cette séquence dont nous parlons. Et nous avons aussi crée une version virtuelle du Joker pour le plan où on le voit tomber dans le vide et périr. Nous avons utilisé une prise de vue d’un cascadeur pour le début de ce plan-là.

Quel a été le plan truqué le plus complexe à réaliser ?

Probablement celui dont je n’ai pas le droit de vous parler ! (rires)

Très bien ! On comprend à quoi vous faites allusion ! (rires)

En dehors de celui-là, les plans du Batpod ont été très complexes, en partie parce qu’il fallait que les mouvements de la cape de Batman paraissent parfaitement naturels, et s’adaptent à tous les mouvements du véhicule.

Disposiez-vous déjà d’un scan 3D de Christian Bale ?

Non, nous avons faire un cyberscan de son corps et de son visage, ainsi que de tous les éléments qui composent son armure. Nous avons créé un modèle 3D de très haute résolution de Batman, que l’on peut montrer en gros plan même au format Imax. On peut voir le moindre détail et la moindre texture de matière du personnage. C’est assez impressionnant.



Avez-vous exploité le cadre d’image très haut de l’Imax pour décrire les paysages urbains de Gotham ?

Oui. Double Negative beaucoup travaillé cet aspect du film, et est parvenu à insérer des prises de vues réelles Imax de très haute résolution dans des décors virtuels incroyablement détaillés. Le travail de recherche et de développement qui nous a permis de créer ces images gigantesques a été très complexe, et je crois que les spectateurs en apprécieront le résultat lorsqu’ils verront ces scènes projetées sur un écran Imax.

Pour conclure, j’aimerais vous demander si vous avez aussi réalisé beaucoup d’effets « invisibles », par exemple pour effacer des équipements qui n’auraient pas dû se trouver dans le cadre…

Enormément ! L’équipe des effets spéciaux a réalisé beaucoup de trucages en direct pendant le tournage, comme la scène où le camion renversé fait un tonneau. Quand vous voulez obtenir un effet de ce genre avec un vrai camion, il faut employer des rampes avec des vérins dans lesquels on injecte de l’azote liquide. Les vérins ont alors une force de détente énorme qui leur permet de projeter en l’air des objets extrêmement lourds. Imaginez un vérin de 6 mètres de long qui jaillit et vient frapper violemment le flanc d’un semi remorque pour le renverser ! Je peux vous dire que c’est très impressionnant. Pour s’assurer que le véhicule se renverserait comme Chris le souhaitait, l’équipe des effets spéciaux avait placé des sortes de dents métalliques sous le camion, pour qu’il accroche le sol et pivote plus facilement dans le sens de la poussée. Bien sûr, si on avait laissé tout cet équipement dans l’image, le public aurait vu comment l’effet a été créé. Nous avons donc effacé à la fois les vérins et les dents métalliques, image par image. En dehors de cela, nous avons toujours à effacer des câbles, des barrières de sécurité, des matelas pour amortir les chutes des cascadeurs, les rampes qui permettent aux voitures de se retourner, et même assez souvent les caméras qui se trouvent dans le champ des autres caméras ! Il a fallu aussi gommer des véhicules de prise de vues qui suivaient les véhicules principaux pendant les scènes de poursuite. Ils étaient surmontés d’une énorme grue sur laquelle la caméra était fixée.

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