Films en relief-Cinémathèque française

Des statuettes aux maquettes en passant par les making of, venez discuter des produits dérivés les plus intéressants !

Re: Films en relief-Cinémathèque française

Messagepar furylion » Mar 22 Déc 2009 - 11:13

Kira Kitsopanido Les tentatives d'introduction du relief dans les années 50 aux USA

Avant de parler des années 1950, on doit parler des tentatives précédentes. L’histoire a retenu Bwana the devil [Bwana le diable] comme le premier long métrage commercialisé en relief de l’histoire du cinéma. Les films en stéréoscopie était, avant cette date surtout des expériences de laboratoires.
Image
Mais d’autres tentatives ont eu lieu avant. On suppose que la toute première exploitation commerciale de films en relief est due à Edwin S. Porter. Il s’agissait alors de 3 courts-métrages.

Dans les années 1920, des séquences courtes en relief étaient projetées en complément de programme. En 1925, une première vague d’engouement se dessine.

Le premier long-métrage en relief diffusé aux USA fut The Power of Love (1922), réalisé par Nat G. Deverich et Harry K. Fairall. Ils utilisent une caméra à 2 objectifs pour le tournage et 2 projecteurs synchronisés pour la projection (anaglyphe, donc avec une image rouge et une image verte). Il est possible aussi, bien qu’on en ait pas la trace, que les 2 images aient pu être imprimées de chaque côté de la même pellicule.
Décembre 1922, commencent les premières exploitations commerciales de films en reliefs avec Movies of the Future et Through the Trees.
En 1923, Laurence Hammond équipe un cinéma avec son système Teleview fonctionnant avec 2 projecteurs synchronisés munis d’obturateurs, ainsi que des appareils de vision individuels fonctionnant en synchronisations avec les projecteurs. L’accueil critique et publique n’est pas très enthousiaste, et les projection s’arrêtent au bout de 25 jours. La séances se composait d’un film d’ombres chinoises, d’un documentaire et d’un moyen métrage de SF M.A.R.S..
M.A.R.S. ressortira en salle en version plate remaniée sous le titre Radio-Mania.

Les années 1930 subissent les effets secondaires de la dépression, avec chute de la fréquentation des salles, et donc peu d’investissement des studios dans la 3D.C’est cependant dans cette période qu’est mis au point le système à filtres polarisants.La consommation de films en relief reste principalement marginale.

En 1935, Jacob Leventhal et John Norling créent une caméra filmant en relief et le film Audioscopiks sort la même année, produit par la MGM et se trouve même nommé aux oscars. Ils seront suivis 3 ans plus tard de The New Audiscopics.Image

La MGM, en 1941 produit Third Dimensional Murder, avec Pete Smith, la voix des audiscopics, en relief et en technicolor, qui est une comédie et un film d’horreur.

Après la guerre, le relief connaît un boom. Il faut en chercher l’origine au Royaume-Uni, où en 1951 a lieu le festival Télécinéma, où sont projetés 3 films en relief :
Now it is time to wear your glasses, de Norman Mac Larren, Around is Around, toujours de Mc Larren, A solid explanation de Peter Buffors, ainsi qu’un documentaire en Technicolor trichrome.

C’est le moment de l’exploitation du système Natural Vision in 3D, se composant d’un écran avec revêtement aluminium, de deux projecteurs avec filtres polarisés ainsi que des paires de lunettes, pour les spectateurs. Mais à Hollywood, à l’exception notable de la MGM, l’accueil est assez défavorable.

En 1952, Arch Oboler commence le tournage d’un long-métrage en relief, son monophonique et couleur. Le film sera rebaptisé Bwana le diable pour sa sortie en salle, distribué par United Artists.

Les différents studios cherchent à faire breveter leur propres systèmes. De nombreux projets de film en relief voient le jour, basés sur des films anciens. La Paramount lance le tournage de Sangaree, en technicolor et en écran large, moins de trois mois après la sortie de Bwana le diable, mais le film de la Columbia (en noir et blanc) sortira avant : Man in the Dark [J’ai vécu deux fois].
La 10 avril 1953 la Warner distribue (n’est pas le producteur du film comme on le croit souvent) The House of Wax [L’homme au masque de cire] (Note de MOA : voir compte-rendu plus haut). Tout comme Man in the Dark, il s’agit d’un remake d’un film des années 1930. Dans la foulée, La Warner annonce 22 films en relief (sur lesquels seulement 5 verront le jour). Image
Universal sort It Came from Outer Space [La météore de la nuit] de Jake Arnold le 26 mai. Image
Projection de la bande annonce du film On remarque que l’accent est mis sur le confort visuel du spectateur, mais aussi que ceux qui iront voir la version plate en auront aussi pour leur argent.
Disney produit le dessin animé Melody, distribué en salle par la RKO la même semaine.
La Fox sort Inferno à la fin de l’été. Pour le film The Robe [La Tunique] de Henry Koster, certaines séquences furent même tournées en relief.
Tout ceci ne s’est déroulé que sur un an, on note un fort nombre de films à petits budgets, et que tous ces films ont connu une distribution en version plate.
The Moonlighter sort en septembre 1953. En octobre la distribution de films s’affaiblit, pour rebondir en novembre.
Kiss me Kate [Embrasse-moi, chérie], produit par la MGM et Hondo [Hondo, l’homme du désert] en couleur, pour les 2 et son stéréo, pour le premier, mais si les recettes sont considérables, elles restent inférieures à celles de The House of Wax. Image
Fin décembre 1953, sort Miss Sadie Thompson [La belle du Pacifique].
En 1954, la Warner produit Phantom of the Rue Morgue [Le Fantôme de la rue Morgue] et la Parmount Money from Home [Un galop du diable], qui sont en couleur, mais le son est seulement monophonique. Les recettes sont malgré tout supérieures à ceux des films Hollywoodien standards.
En 1954, Hitchcock tourne Dial M for Murder [Le crime était presque parfait] en 3D, mais le film ne sera distribué qu’en 2D. Il faudra attendre les années 1980 pour que les spectateurs découvrent le film en relief.Image
Ce qui fut l’âge d’or du cinéma en relief est aussi un échec. Les premières raisons avancées furent la mauvaise qualité des films et leurs faibles résultats au box-office.
Les raisons invoquées dans la presse furent la mise en avant du format Cinémascope, la mauvaise qualité des lunettes, la politique opportuniste des studios et que le public boude la 3D.
Le format Scope était présenté comme « A miracle without glasses ».
Mais la mauvaise qualité des lunettes n’est pas seule responsable. Les écrans n’était parfois que de simples écran recouvert d’un enduit aluminium de mauvaise qualité, en raison du coût des équipements pour les salles. Les filtres polarisants des projecteurs étaient inefficaces et dégageaient de mauvaises odeurs. Les copies s’usaient rapidement, perdant ainsi leur synchronisation.
De plus, les sujets les plus propices étaient la SF et l’horreur, attirant des producteurs de série B avec des films de genres, donc du cinéma indépendant et des petits studios. Accusé également de voyeurisme et de vulgarité.
Les exploitants ont exigé que le film 3D leur soit vendu au même prix qu’un film en 2D, et que le coût des équipements soit à la charge des distributeurs. (Note de MOA : de nos jours, en France, c’est en partie les distributeurs qui financent l’équipement numérique des salles…)
Un système de projection avec une seule copie fut mis au point afin de réduire les coûts, avec une tête spéciale de projecteur. Malheureusement, ce système était incompatible avec l’autre…
1954, d’autres stratégies furent exploitées par les studios, ils misèrent sur l’écran large et le scope pour se différentier de la télévision, laquelle s'essaiera aussi au relief à la période.
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Re: Films en relief-Cinémathèque française

Messagepar furylion » Mar 22 Déc 2009 - 20:13

Guillaume Vernet L’accueil de la 3D d’Hollywood par les professionnels du cinéma français en 1952-1953

Il s’agit du contre-champ de l’intervention précédente.

En 1952, l’exploitation française est fructueuse et n’a pas encore a pâtir d’une chute de fréquentation massive. Elle reste très attentive à l’industrie Hollywoodienne.

A cette époque, la presse professionnelle est représentée par 3 revues dont le film français et la cinématographie française. Elle est majoritairement confiante dans le succès du relief en France et pousse les exploitant à s’adapter rapidement afin de maximiser leurs profits. Á terme, ce sont des productions françaises en relief qui sont souhaitées.
On note cependant une confusion dans l’emploi des termes techniques entre la stéréoscopie et le son stéréophonique. Les diverses dénominations du relief sont : relief à lunettes, relief stéréoscopique, ou encore relief pur, par opposition au relief psychologique, désignant la profondeur de champ d’un film en 2D. Ces différentes dénominations compliquent beaucoup la situation.
16 mars 1953, la Commission Supérieure Technique de l’image et du son clarifie un peu les choses « Si l’écran large, associé à un son stéréophonique donne l’illusion du relief, le véritable relief au cinéma est le relief stéréoscopique ».
Malgré tout, le système est mal compris des exploitants. Le « kit 3D » se compose de 2 jeux de bobines (images droites et gauches), de filtres polarisants, de 2 projecteurs (4 si l’on ne veut pas changer la bobine au milieu de la séance comme le cinéma le paris à Paris), un écran métallisé. A cela, s‘ajoute le fait d’augmenter sensiblement la luminosité des projecteurs.
Au printemps 1953, la 3D est présentée aux professionnels et au public. 2 films sortent à cette période Bwana le diable et J’ai vécu deux fois. En juin, c’est House of Wax et en septembre Sangaree, qui sont de grands succès. Ces 2 films donnent l’impulsion pour que l’équipement des salles françaises. Fin septembre, 12 salles sur Paris permettent de projeter des films en relief et 80 sur la France, cependant de nombreux exploitants préfèrent se tourner vers l’écran large, qui leur semble être l’avenir plus probable du cinéma.
On note que l’engouement s’estompe dès l’été 1953. Le Rex est équipé en cinémascope.
Le météore de la nuit sorti en décembre connaît une carrière médiocre et Arena sorti en avril 1954 est un échec. Chaque film sorti en relief connaîtra une exploitation plate en parallèle. Les distributeurs possèdent des lots de 2 bobines, mais ils peuvent scinder ce lot en deux et obtenir deux copies. Le relief est rejeté par les exploitants parisiens et à l’été 1954 plus aucun film en relief n’est diffusé en France.
Dès les premiers mois, il a cessé d’intéresser le public et les professionnels. Les films seront donc projetés en version plate, sans que le public sache qu’il existe une version en relief.
Le 11 novembre 1955, sort en relief Kiss me Kate exclusivement en relief. La MGM ne comptait pas relancer le relief en France, mais uniquement faire de ce film un évènement, redonnant, pour le coup, au relief son statut originel.
En 1955, on peut lister dans la presse les raisons évoqués de l’échec :
§ Rapetissement des personnages
§ Distances de séparations invraisemblables
§ Les mouvements panoramiques détruisent le relief
§ Les effets de jaillissement
George Sadoul précise que cela donne au spectateur une tête de caoutchouc en référence à Méliès.
André Bazin lui donne d’autres raisons, plus intéressantes : premièrement, les projecteurs n’étaient pas synchronisés, parce les exploitants était trop réticent à la technique pour bien les faire fonctionner et ensuite l’interruption nécessaire au changement des bobines fait sortir le spectateur du film, et ce serait cette raison, psychologique qui aurait fait fuir le public.
Les lunettes, peu critiquées au début, ont été chargée de tous les défauts techniques cités plus haut en plus d’un confort rudimentaire.
C’est cependant une étape importante dans l’exploitation du cinéma français, qui avait besoin d’une image différente.

Bernard Bénoliel Conclusion de la Matinée

Il cite Chris Marker, dans une lettre, alors qu’il a découverte le relief aux USA « Il y a deux moyens de rendre un vase beau en relief : travailler sa forme et ses couleurs…. ou vous le casser sur la tête !»

A bientôt pour la suite de la journée.
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Re: Films en relief-Cinémathèque française

Messagepar furylion » Mer 23 Déc 2009 - 11:34

Charles Tesson L’écran ouvert ou la projection à l’envers

Charles Tesson abordera l’esthétique du cinéma en relief.

Pourquoi parler de projection à l’envers ? Parce que, dans le cinéma en relief, le spectateur devient une cible sur laquelle vont être projetés un grand nombre d’objets. C’est le principe même de l’effet de jaillissement. Le système de production, et donc de projection inclus donc le spectateur en tenant compte de ses réactions.

Pourquoi l’écran ouvert , A cause de l’épaisseur de l’image ou de sa profondeur.

Dans le cinéma plat, on accorde beaucoup d’importance au hors-champ, ce qui n’apparaît pas dans le cadre de l’écran, mais qui existe bel et bien et peut se retrouver dans le champ à son tour. Or, dans le cinéma en 3D, on ne ressent pas la présence d’un hors champ.

On pourrait séparer les effets du cinéma en relief, suivant leur place dans l’image : le devant ou le fond.
Le devant donne cet effet de jaillissement, avec la volonté d’atteindre le spectateur et qu’il éprouve de l’horreur ou de la répulsion. On joue ici sur une phobie du contact.
Le fond de l’image donne le milieu, l’ambiance dans laquelle se déroule l’action (eau-terre-ciel).
Là-haut : l’image est sans fond, propre à donner une sensation de vertige.
Charles Tesson a comparé les lunettes 3D à des « menottes oculaires ».
Projection d’un extrait : l’ouverture de Les Dents de la Mer III (1983).
Vues sous-marines donnent la sensation agréable de flotter dans un aquarium. On y rencontre cependant une tête de poisson arrachée, qui flotte sous nos yeux.
Il s’agit d’un « fragment d’unité disloqué qui fonctionne bien plastiquement, entre deux flottants ».
Mise en abyme spectateur personnage. On observe l’action comme derrière une vitre, ce qui rappelle le film Jurassic Park, où Spielberg sépare les dinosaures des personnages par de simples vitres, comme dans la scène où les enfants sont dans la voiture et où on craint qu’il ne dévore les enfants, en franchissant cette vitre.
On trouve également, dans le film un plan du requin tranquille dans l’eau. Mais il s’agit d’un plan propre à susciter l’effroi de par la coprésence du spectateur et du requin.
Dans les années 1970-1980, le relief n’a pas beaucoup changé par rapport aux années 1950. On se rapproche d’une certaine forme de théâtre filmé.
Mais le vrai changement esthétique s’est produit avec la vague numérique et l’arrivée du jeu vidéo. Arpenter un espace ne se fait plus au cinéma depuis le Tigre du Bengale de Fritz Lang (1959). L’aventure n’a plus lieu dans la profondeur de champ.
Or comme la 3D supporte très mal le montage, comme le jeu vidéo, ils se remettent à explorer des territoires, où chaque élément de décor peut cacher quelque chose ou quelqu’un.
Dans Spartacus de Kubrik (1960), l’action est intelligible dans l’espace, alors que dans Gladiator (2000), de Ridley Scott, l’action n’est pas intelligible dans l’espace et raison du montage et de nombreux flous.
Conception de l’espace d’un jeu vidéo, part d’un espace abandonné par le cinéma, avec cette différence, que le cinéma en relief n’a pas besoin du double du spectateur pour avancer.
Projection de l’ouverture de Les Guerriers de l’Espace : aventures en zone interdite (1983).
On se retrouve dans le ciel en apesanteur, nous tenons dans le vide sans sol. La lumière, aussi, est importante pour le relief, comment peut-on éclairer en relief ?
Pour conclure, le jeu vidéo explore la question du seuil, de la frontière. Il permet de marcher dans une image. Alors que le cinéma en relief happe le spectateur.
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Re: Films en relief-Cinémathèque française

Messagepar furylion » Ven 25 Déc 2009 - 16:37

Alain Derobe Le relief pour quoi faire ?

Longtemps directeur de la photographie de longs métrages, mais aussi de films publicitaires, Alain Derobe se spécialise dans l’image relief à partir de 1992. Il construit alors les modules dont il a besoin pour les prises de vues relief. Fondateur de l’A.F.C., il préside aujourd’hui l’association des stéréographes : UP3D qui représente les métiers liés à l’image en trois dimensions.

Selon Alain Derobe, le cinéma en relief prend une fausse route.

Si le cinéma en relief a été un échec dans les années 1950, c’est à cause de la complexité technique de la projection et la synchronisation des deux bobines. C’est un travail difficile, pour lequel ils n’était forcément formé. Ils ont demandé des augmentations, puis devant les refus de la direction, se sont mis en grève, et donnait des coups de pieds dans les projecteurs pour les dérégler encore plus…
Aujourd’hui, la projection est facilitée grâce au numérique.

L’impression de relief reste proportionnelle à la largeur de l’écran.

Aujourd’hui, on a un grand contrôle de la prise de vue en temps réel, ce qui permet de faire des images calibrées, surtout en post-production.

Les films en relief sortent aussi en version plate. Or si le relief est indispensable au récit, pas besoin d’avoir une version plate. Surtout si les deux versions ont la même durée et les mêmes plans, car le relief nécessite un temps d’adaptation, et donc des plans plus long qu’un film en deux dimensions. Ce que l’on propose au public, avec les films exploités en version 2D+3D, c’est un gâteau avec ou sans chantilly.

De plus les films en reliefs semblent être condamnés aux productions spectaculaires. Alain Derobe en a marre des explosions, des forêts menaçantes, des projectiles envoyés sur le spectateur, car cela crée une distance entre le spectateur et l’image, et bouscule les spectateurs.
Le relief doit faire partie intégrante de l’histoire un film en relief doit être comme un mille feuille, avec la crème incorporée au gâteau (voir plus haut l’autre métaphore culinaire employée).
Au niveau de la qualité du relief, aujourd’hui il ne devrait plus y avoir d’imperfection, tout en sachant bien qu’il n’existe ni caméra miracle, ni logiciel miracle, le seul miracle étant celui de notre vision.

En ce moment de nombreux projets mijotent pour s’éloigner du relief spectaculaire.

Laurent Mannoni lui pose une question sur son travail actuel avec le réalisateur Wim Wenders pour filmer des chorégraphies de Pina Bausch.
Le but souhaité est que la caméra virevolte au milieu des danseurs, que les danseurs ne soient pas vu seulement du point de vue du public, mais également du point de vue des autres danseurs.

L’échelonnement (échelle des plans de l’avant plan à l’arrière-plan) doit être adapté à la perspective. La perspective doit être normale, comme si on voyait un point de vue à travers une fenêtre, ou une baie vitrée. Ainsi, le film Dial M for Murder [Le crime était presque parfait] d’Alfred Hitchcock est agréable à regarder, car les objectifs de caméra employés sont normaux.

Nous avons chacun une vue différente en relief, construite dès les premiers âges de la vie. L’échelle des distances n’est pas innée, elle s’acquiert avec l’expérience.
Tout le monde n’a donc pas le même relief, c’est pourquoi, quand on doit produire un point de vue en relief pour tout le monde, Alain Derobe préconise de faire de la stéréographie « avec les oreilles ».
Lui par exemple est peu sensible à l’effet de miniaturisation : écart plus important des objectifs, qui fait paraître les gens plus petits à l’écran.

Alain Derobe conclut par un mot sur son association UP3D, qui est une association crée pour communiquer sur le relief. Beaucoup de ses membres sont des anciens d’une boîte d’effets spéciaux nommée Ex-Machina, aujourd’hui fermée. En France, nous avons une très bonne technologie, avec beaucoup de professionnels compétents. Mais beaucoup de choses inexactes ont été dites sur le relief dans les médias, notamment. Nous savons maîtriser l’image, mais il y beaucoup d’usurpateurs, qui ont un bagage creux.
Nous devons encore apprendre la grammaire du relief : avec un étalonnage relief et un raccord relief.
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Re: Films en relief-Cinémathèque française

Messagepar furylion » Ven 25 Déc 2009 - 16:43

J'ai vu hier Jesse James VS. The Daltons de William Castle. Et en relief, puisque c'est le sujet de ce topic. C'est une série B honorable. On en retiendra le combat à la hache entre deux hommes pour une fille, ainsi qu'une histoire intéressante, mais avec quelques invraisemblances.
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Re: Films en relief-Cinémathèque française

Messagepar furylion » Mar 29 Déc 2009 - 15:27

Vu avant-hier, The Mad Magiciande John Brahm (1954) et hier Dial M for Murder [Le crime était presque parfait] d'Alfred Hitchcock (1954).

Le premier est un film intéressant, une série B, qui malgré quelques invraisemblances, ou bizarreries de l'intrigue arrive à faire vivre un peu l'univers des illusionnistes. Les personnages secondaires sont assez travaillés et très comiques. Le relief de ce film n'était pas très agréable à voir. Peut-être était-ce du à une projection 16 mm.

Le second, classique indémodable, est ultra jouissif. On s'amuse du début à la fin. Les effets de relief n'apparaissent que dans certains plans, tous ceux tournant autour de la clé, ou des ciseaux. Bizarrement, dans ces deux films, c'est un écrivain de roman policier, qui résout pratiquement l'enquête et aide la police.
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Re: Films en relief-Cinémathèque française

Messagepar furylion » Jeu 31 Déc 2009 - 18:04

J'ai vu hier soir Creature from the Black Lagoon en relief anaglyphe rouge et bleue. C'est un procédé épuisant et qui donne à l'image en relief une teinte jaunâtre. De plus le personnel de la cinémathèque ne nous a pas dit dans quel sens les mettre, du coup de nombreuses personnes comme moi, ont essayé les 2 sens.
Je trouve bizarre de l'avoir projeté dans ce format de relief dans la mesure où il est sorti en relief polarisé d'après ce making-of : http://www.youtube.com/watch?v=wgeBOsYLtAI.
Sinon, le film est une série B distrayante, mais ce n'est pas le meilleure de ceux que j'ai vu pendant cette rétrospective.
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Re: Films en relief-Cinémathèque française

Messagepar furylion » Sam 02 Jan 2010 - 20:29

Je sors de la projection de Retour de Flamme en 3D que j'avais vu il y a quelques années. Le spectacle n'a pas changé, le présentateur est le même, mais les films sont indémodables (pour la plupart !). La technique de projection s'est également améliorée , les films avaient été numérisés et étaient projeté en relief avec des lunettes actives, ce qui simplifie beaucoup la technique. Du moins, on pourrait le croire si les films ne démarraient pas immédiatement à la suite du suivant sans laisser le temps au présentateur de s'exprimer.
Pour conclure, nous avons eu la projection de 2 films de Méliès en relief Le chaudron infernal et L'oracle de Delphes, pour comprendre comment cela fut possible, reportez-vous au topic Numéro Hors Série AVATAR de l'Écran Fantastique !
Après avoir revu Le chaudron infernal en relief, je suis d'autant plus convaincu qu'il n'a pas été tourné pour être projeté dans cette intention.

Je posterai le plus tôt possible les dernières interventions de la journée d'étude sur le cinéma en relief.
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Re: Films en relief-Cinémathèque française

Messagepar furylion » Jeu 28 Jan 2010 - 21:58

Toutes mes excuses, je n'ai pas eu le temps de finir le compte-rendu de la journée d'étude. Voici en consolation un résumé mis en ligne par la cinémathèque.
Partie 1
Partie 2
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