Exclusif ESI : Visite du tournage des GARDIENS DE LA GALAXIE - Des pirates de l’espace devenus des héros.
Article Cinéma du Samedi 05 Juillet 2014

ESI a visité les coulisses du premier space opera des Studios Marvel, qui sera l’un des évènements cinématographiques de l’été !

Par Pascal Pinteau



Premier octobre 2013, Studios de Shepperton, Angleterre. Difficile d’ignorer que l’on se trouve dans un lieu chargé d’histoire en arpentant les rues du vénérable studio : elles portent les noms de ceux qui en ont fait la légende : David Lean, Peter Sellers, Orson Welles…Aujourd’hui racheté par le groupe Pinewood, Shepperton est devenu la résidence secondaire des superhéros Marvel au Royaume-Uni. A la suite de CAPTAIN AMERICA LE PREMIER AVENGER , et THOR LE MONDE DES TENEBRES, ce sont LES GARDIENS DE LA GALAXIE, les héros d’un univers de pure SF, qui vivent d’incroyables aventures dans les décors construits sur des plateaux géants. Après avoir misé sur Iron Man – alors peu connu du grand public – pour se lancer au cinéma avec le succès que l’on sait, Marvel fait encore un pari audacieux en s’appuyant sur des personnages à la notoriété limitée. Cette fois-ci, le studio dirigé par Kevin Feige quitte son périmètre de sécurité, l’univers des justiciers costumés : il produit son premier space opera en investissant des moyens d’une ampleur impressionnante.

Comics cosmiques

Apparus dans les comics en 1969, soit 8 ans avant STAR WARS, LES GARDIENS DE LA GALAXIE ont su séduire les amateurs de BD aux Etats-Unis et plus marginalement en Angleterre, mais ils sont quasiment inconnus dans les autres territoires. Heureusement, ces personnages pittoresques et atypiques ont du charme et de l’humour à revendre. Au début de cette première aventure, on découvre donc ces cinq pirates et renégats de l’espace, arrêtés par hasard au même moment, interrogés, et jetés ensemble en prison : il y a là Peter Quill, kidnappé sur terre dans les années 80, quand il avait dix ans , la redoutable guerrière Gamora, Drax le colosse déterminé à venger sa famille assassinée, Rocket Racoon l’alien qui ressemble à un raton laveur, et Groot, arbre vivant à la force impressionnante. Naturellement, quand ces aventuriers habitués à agir en solo sont contraints de cohabiter derrière les barreaux, l’ambiance devient électrique. Mais ils vont apprendre à se connaître et découvrir que leurs intérêts sont identiques. Même si leurs têtes sont mises à prix, ces sympathiques crapules seront finalement les seuls êtres assez fous pour oser s’opposer à Ronan, juge et exécuteur du redoutable empire Kree, prêt à ravager l’immensité de la galaxie pour retrouver une petite sphère au mystérieux pouvoir.

Un casting éclectique

La première étape de notre visite du tournage est une projection de ce que l’on appelle une « Sizzle Reel », autrement dit en bon franglais, un montage « best of » de dix minutes d’extraits des scènes déjà finalisées. Nous découvrons dans ces premières images le groupe d’acteurs venus d’horizons différents assemblé par le réalisateur James Gunn. Le rôle principal de Peter Quill, alias Starlord, le seul terrien de la bande, a été confié au comédien Chris Pratt, révélé par son hilarante composition d’homme-enfant naïf et gaffeur dans l’excellente sitcom PARKS AND RECREATION. Passé par la case musculation depuis sa dernière apparition à la télé, Pratt a désormais la carrure qui sied à un héros de Marvel. Dans la première scène projetée, nous le découvrons occupé à explorer un temple immense, tel un Indiana Jones de SF. Il recherche un objet que l’on devine précieux, mais au moment fatidique, un groupe menaçant surgit et l’interpelle. Dans la scène suivante, Quill arrive dans l’immense pénitencier de Kyln, où il est placé aux côtés d’autres criminels fraîchement arrêtés pour y être identifiés. Alors qu’ils prennent place devant le mur strié de lignes qui va servir à les mesurer pour prendre les photographies de leurs dossiers judiciaires, nous reconnaissons les membres du futur groupe des Gardiens de la Galaxie, qui ignorent qu’ils vont devenir inséparables. On retrouve une Zoe Saldana non plus bleue comme la Neytiri d’AVATAR qu’elle avait incarnée avec tant de sensibilité, mais toute verte pour devenir la redoutable guerrière Gamora , élevée depuis l’enfance par Thanos – le mystérieux leader extraterrestre assis sur un trône, vu à la fin d’AVENGERS – pour devenir la plus efficace des meurtrières. A ses côtés, l’ancien catcheur devenu acteur Dave Bautista est à la fois une montagne de muscles et une véritable sculpture humaine. Il joue le chasseur de primes Drax le destructeur, dont le visage, le torse et les bras sont recouverts de scarifications rouges et épaisses aux motifs très élaborés, qui évoquent ceux des bas-reliefs qui ornent les meubles précieux en Asie. Drax a un point commun avec Gamora : Thanos. Celui-ci a en effet fait assassiner sa femme et ses enfants par son acolyte Ronan et Drax a juré de se venger. Aux côtés des trois acteurs de chair et d’os arrivent deux personnages réalisés en images de synthèse : Rocket Racoon, un alien ressemblant à un raton laveur, mais doté de la voix de Bradley Cooper, et sachant utiliser très efficacement toutes sortes d’armes, et Groot, un arbre vivant mutique (Vin Diesel lui prêtera quand même sa voix grave le temps de quelques répliques) doué d’une force phénoménale. Alors que les bandits sont examinés un par un par les policiers qui les observent derrière la vitre, leurs casiers judiciaires bien remplis sont décrits à voix haute. Comme dans LES DOUZE SALOPARDS, ces hors-la-loi au passé chargé sont des fortes têtes, rebelles à toute forme d’autorité. Et de tous, celui qui râle le plus fort n’est pas le plus grand : c’est Rocket Raccon, qui feule et grogne comme un rongeur enragé. Chris Pratt, que l’on sent très à l’aise dans son rôle de tête brûlée, est très drôle dans cette scène où il refuse de répondre aux questions des policiers en se moquant ouvertement d’eux. A voir ses réactions et celles de ses compagnons d’infortune, on sent déjà que ce petit groupe d’acteurs devrait fonctionner aussi bien dans le registre de la comédie que dans celui de l’action. Dans les images qui suivent, nous découvrons l’impressionnante partie centrale de la prison de Kyln, entourée par trois étages de couloirs et de cellules, un décor construit en entier et à 360° sur le plus grand plateau des studios voisins de Longcross. Il est constitué d’une structure d’acier de plus de 158 tonnes, qui a été prolongée numériquement de 60 mètres en hauteur. Il s’agit de l’une des nombreuses créations du chef décorateur Charles Wood, dont le travail sur THOR, LE MONDE DES TENEBRES avait tant plu aux Studios Marvel qu’il a été aussitôt réengagé pour concevoir les environnements de pure SF des GARDIENS DE LA GALAXIE. La projection se conclut sur un montage rapide des premiers plans d’effets visuels terminés, qui témoignent de l’ampleur de ce space opera : on y voit des panoramas de planètes, des villes futuristes, des batailles spatiales impressionnantes, et on entr’aperçoit Benicio Del Toro dans le rôle de Taneleer Tivan alias le Collectionneur. Cet être mystérieux appartient à une race ancienne et oubliée, et il est obsédé par le désir de posséder des objets et des spécimens rares dénichés un peu partout dans l’univers. Dans son immense musée / zoo / serre / cabinet de curiosités, il stocke la fameuse collection qui a fait sa réputation. Mais sous des dehors affables (Del Toro porte une chevelure ébourrifée et une barbichette blanches) Tivan est loin d’être un « geek » inoffensif, car il possède le pouvoir de manipuler l’énergie cosmique pour projeter des rayons de force aux impacts redoutables, et peut aussi augmenter à volonté sa taille, sa masse, et sa force physique. Il parvient aussi à altérer son apparence physique, et peut avoir des visions de versions alternatives du futur, après avoir longtemps médité. Si l’on ajoute à cela ses capacités télépathiques, et son don d’immortalité, on comprend vite qu’il vaut mieux ne pas le compter parmi ses ennemis…Dès la fin de la projection, nous nous dirigeons vers la salle de réunion où nous attend le producteur Jonathan Schwartz, et dont les murs sont recouverts d’illustrations préparatoires superbes, et les tables de maquettes de vaisseaux spatiaux, d’intérieurs de temples et de palais, et de paysages de planètes. Marvel a décidé de nous en jeter plein les yeux, et avouons-le, le but est atteint !

La suite de ce dossier galactique paraîtra bientôt sur ESI !

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