A l’occasion de la sortie en vidéo de The Amazing Spider-Man 2, le 3 septembre, découvrez de nouvelles interviews avec l’équipe du film !

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Vous êtes très à l’aise dans les comédies, comme les amateurs de Fantastique ont pu le constater récemment dans ZOMBIELAND. Dans l’épisode précédent, Gwen apparaissait comme une jeune fille très mûre et très sérieuse, qui traversait des épreuves terribles. Avez-vous l’occasion de jouer des scènes amusantes dans ce second épisode ?

Oui, absolument. Gwen est une battante, et même si la disparition de son père a été un drame terrible, elle a puisé la force de se ressaisir dans son amour pour Peter. Lui aussi a vécu un deuil traumatisant quand son oncle Ben a été tué. Mais ils arrivent tous les deux à s’en sortir. Ce sont des jeunes gens intelligents, pleins de ressources, et qui gardent leur sens de l’humour. Mais il y a aussi des tensions dans leur couple.

Comment avez-vous abordé la manière d’interpréter Gwen, qui est encore marquée par la mort de son père ?

C’est une partie importante et très intéressante du personnage de Gwen. J’ai la chance de ne pas avoir vécu une telle perte dans ma vie personnelle, mais j’ai pu utiliser des sentiments similaires de manque pour travailler ce qu’elle ressent. Ce deuil a permis a Gwen de comprendre à quel point le temps est précieux, et pourquoi il faut absolument profiter des gens que l’on aime tant qu’ils sont là.

Iriez-vous jusqu’à dire que la Gwen que l’on voit dans le film est un mélange du personnage issu des comics et de vous-même ? Vous lui avez insufflé une vitalité que l’on sent très personnelle…comme si elle était une extension de vous-même.

Je crois que c’est une manière assez juste de décrire le processus de travail d’un acteur. On avance dans une direction pour aller vers un personnage comme Gwen et on le rencontre à mi-chemin. Il reste toujours quelque chose de votre propre caractère dans votre interprétation, puisque vous utilisez vos expériences, votre vécu, pour ressentir les émotions de cette personne imaginaire. En prenant de l’âge, j’aborde différemment le processus de création d’un personnage, notamment en travaillant avec d’autres comédiens plus expérimentés. Je n’ai jamais fait d’études d’art dramatique ni même participé à un stage de comédie avant de me lancer dans cette carrière. Je suis une pure autodidacte ! Chaque film que je tourne avec de grands acteurs est comme une masterclass pour moi, car chacun d’entre eux utilise ses propres méthodes. Travailler avec Andrew a été une expérience fantastique. Il arrive sur le plateau en ayant préparé son rôle en profondeur, jusque dans les moindres détails. C’est fascinant de le voir faire et d’apprendre ainsi sa manière d’incarner un personnage. Cela m’a énormément aidé. Vous savez, être actrice, c’est à la fois une passion, un métier et une thérapie ! (rires) Au début c’était surtout une thérapie, puis c’est devenue une passion. Ce métier m’apporte énormément de plaisir, mais si jamais je sens qu’un projet devient trop pesant et que j’arrive sur le plateau en vivant cela comme une corvée, alors je prends un peu de recul et je laisse passer un peu de temps pour mieux choisir le projet suivant. Cela me permet de ne jamais être blasée. Sur ces films de Spider-Man, je n’ai jamais ressenti de lassitude. Le travail avec Marc Webb, qui est un très bon directeur d’acteurs, et avec Andrew a toujours été stimulant, intéressant et très amusant. Je mesure chaque jour la chance exceptionnelle que j’ai d’être payée pour raconter une histoire.

Comment avez-vous sauté le pas et décidé de devenir une actrice professionnelle ?

J’ai joué dans quelques spectacles à l’école, et comme cela m’avait énormément plu et aidé à prendre de l’assurance, je me suis dit que je pourrais peut-être en faire ma future profession. Comme j’étais très déterminée, j’ai réussi à convaincre mes parents que j’allais tout faire pour mener sérieusement cette carrière. Ma mère a accepté de venir vivre avec moi à Los Angeles quand j’avais 15 ans, et c’est ainsi que j’ai commencé à faire le tour des castings et que j’ai décroché mes premiers rôles. J’ai eu beaucoud de chance que tout marche bien pendant que j’avais encore une confiance aveugle en mon destin, car c’est un sentiment qui disparaît assez vite quand on prend de l’âge et que l’on voit comment les choses se passent dans cette industrie. Il y a très peu d’élus, et tout ce qui tourne autour de ce métier est extrêmement compliqué. En obtenant mes premiers jobs pendant mon adolescence, j’ai pu commencer à faire des économies, à m’installer et à aborder mon travail avec un peu plus de recul. Aujourd’hui nous nous rencontrons pour parler de THE AMAZING SPIDER-MAN 2 dans les studios Sony à Hollywood, mais je sais bien que tout cela, toutes ces paillettes, et ma participation à des superproductions où l’on est très bien payé, ne durera pas éternellement. C’est la raison pour laquelle j’ai vraiment reçu ces films de Spider-Man comme de très beaux cadeaux.

Pouvez-vous nous parler de l’évolution des rapports entre Peter et Gwen depuis l’épisode un ? Et comme Gwen ne se comporte pas comme une « damoiselle en détresse » a-t-elle l’occasion de se battre directement contre Electro dans cette nouvelle aventure ?

Ah j’aime la manière dont vous parlez de « l’épisode un », ça me donne l’impression que je fais partie de la saga STAR WARS ! (rires) Les rapports entre Peter et Gwen ont évolué depuis que Peter a fait la promesse à son père de la laisser tranquille, juste avant qu’il meure. Gwen a été très claire vis à vis de Peter, en lui disant qu’il ne fallait pas qu’il se sente lié par cet engagement. Elle l’aime et elle veut vivre avec lui, mais elle sent bien que Peter ne peut s’empêcher de se sentir coupable de n’avoir pas tenu parole. Ils essaient de résoudre ces problèmes ensemble au moment où cette histoire débute, mais être la petite amie d’un justicier n’est pas facile, comme on le sait. Gwen est confrontée à des situations dangereuses, mais elle réagit car elle ne peut pas accepter d’être une simple victime sans défense. Et cela me plaît beaucoup de jouer la force et le courage plutôt que la peur.

La suite de ce Spider-entretien paraîtra bientôt sur ESI !

[En discuter sur le forum]