Reportage exclusif sur le tournage des GARDIENS DE LA GALAXIE : Entretien avec Jonathan Schwartz, producteur - 5ème partie
Article Cinéma du Mardi 02 Septembre 2014

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Compte tenu du grand nombre d’aliens qui apparaissent dans le film, vous devez avoir assemblé une véritable armée de maquilleuses et de maquilleurs SFX…

Effectivement. Et même plusieurs armées pour s’occuper de l’apparence de nos personnages : il y a les équipes de maquillage « de beauté », celles des effets spéciaux de maquillage, celles des costumes et de l’habillage, sans oublier les décorateurs, les accessoiristes, etc.

Allez-vous employer aussi de l’animatronique dans le film ?

Non pas vraiment. L’expérience que nous avons acquise sur les films que nous avons produits nous pousse à préférer ajouter des créatures ou des éléments animés en images de synthèse au moment de la postproduction plutôt que d’avoir recours à des effets animatroniques contrôlés par des dizaines de manipulateurs sur le plateau. Le problème avec les effets de ce genre qui sont réalisés directement devant la caméra, c’est que l’on est toujours à la merci d’un problème de fonctionnement, d’un élément qui casse et qu’il faut réparer, ce qui oblige ensuite tout le reste de l’équipe à attendre.

L’animatronique a cependant aussi des avantages, notamment parce que les interactions entre les personnages et les acteurs se fait de manière spontanée et naturelle…

Oui, mais comme dans la plupart des cas, nous remplaçons au moins une partie de ces éléments réels par des éléments en 3D pendant la postproduction, cela ne change pas grand’chose de réaliser des créatures entièrement en images de synthèse. Le tout est qu’il y ait quelque chose ou quelqu’un devant les acteurs pour les aider à visualiser les actions du personnage qui sera ajouté plus tard dans l’image.

Qu’est-ce qui vous a poussé à venir tourner LES GARDIENS DE LA GALAXIE en Angleterre, dans les studios de Shepperton et Leavesden ?

Eh bien il y a trois raisons. La première, c’est le très haut niveau de qualité du travail que fournissent les techniciens et les artistes qui travaillent pour le cinéma en Angleterre. Ils apportent un soin incroyable aux détails, et ils sont non seulement très expérimentés technologiquement dans leur art et habitués à travailler sur des superproductions américaines depuis des dizaines d’années, mais aussi très talentueux, créatifs, et pleins de ressources quand des problèmes se posent. Notre chef décorateur Charles Wood, notre chef costumière Alexandra Byrne et notre directeur de la photographie Ben Davis sont tous les trois anglais, et ce sont des génies dans leurs domaines. La deuxième, c’est bien sûr la possibilité de pouvoir engager d’excellents acteurs parlant anglais, capables de prendre toutes sortes d’accents, et ayant généralement acquis une solide expérience au théâtre, à la télévision et au cinéma. Ils sont formés à jouer de manière crédible toutes sortes de rôles. A titre de comparaison, je peux vous dire que quand nous avons tourné AVENGERS dans les Studios d’Albuquerque, au Nouveau Mexique, le niveau de qualité professionnelle n’était pas aussi élevé que celui du Royaume-Uni. Cela peut se comprendre, car ces studios ont été créés depuis très peu de temps. Et la troisième raison, comme vous le devinez certainement, ce sont les réductions sur les taxes locales, qui nous permettent de faire des économies substantielles en venant tourner ici. Le gouvernement anglais nous donne des avantages financiers si importants qu’ils deviennent des invitations irrésistibles à venir travailler ici. De ce fait, c’est un arrangement gagnant/gagnant, qui permet de faire vivre les grands studios du groupe Pinewood comme Shepperton et Leavesden, dont les plateaux sont vastes et très bien équipés. Ce n’est pas étonnant que les studios anglais soient toujours très occupés tout au long de l’année, car ils permettent de travailler avec certains des meilleurs professionnels au monde.

Avez-vous programmé d’emblée la possibilité de tourner beaucoup de scènes additionnelles des GARDIENS DE LA GALAXIE ? Il semblerait que peaufiner et ajuster un film par ce biais après le tournage des scènes principales soit l’une des caractéristiques du mode de fonctionnement des studios Marvel…

Quel que soit le film, nous prévoyons toujours des journées de tournage additionnelles. Selon les films, le nombre de jours varie. Ce n’est qu’au moment où nous visionnons un premier montage « bout à bout » du film que nous pouvons vraiment déterminer ce qu’il conviendrait de renforcer, ce qui manque encore, ce qui devrait être plus clair, et que nous pouvons quantifier l’ampleur du tournage additionnel à prévoir.

La suite de ce dossier galactique paraîtra bientôt sur ESI !

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