Le Shopping de Noël d’ESI - 2ème partie : MALEFIQUE, un blockbuster enchanteur, les coffrets BATMAN 1966 et LE SIXIEME SENS, deux séries cultes enfin disponibles en vidéo
Article DVD Blu-Ray du Mardi 09 Decembre 2014

Par Pascal Pinteau

Le formidable tour de magie de MALEFIQUE

A présent que l’on sait qu’il a été un joli succès (plus en Europe et dans le reste du monde qu’aux USA, d’ailleurs), on pourrait oublier que MALEFIQUE (MALEFICENT) était un pari bigrement difficile à relever. Il y avait bien sûr au départ de tout cela une motivation commerciale : à une époque où Disney a connu de gros revers en produisant coup sur coup deux blockbusters qui n’ont pas marché ( le pourtant excellent JOHN CARTER puis le bancal mais attachant THE LONE RANGER) transposer en prises de vues réelles une partie de l’histoire d’un des plus beaux films d’animation Disney, le sublime LA BELLE AU BOIS DORMANT de 1959, était une manière de limiter les risques en s’appuyant sur un classique bien connu. Mais encore fallait-il atteindre une qualité esthétique se rapprochant des fabuleux designs de personnages de Marc Davis, qui restent aujourd’hui encore une référence de l’animation moderne dans le style « semi-réaliste ».

En confiant au grand directeur artistique et chef décorateur Robert Stromberg (AVATAR, ALICE AU PAYS DES MERVEILLES) la tâche de réaliser MALEFIQUE, Disney savait qu’il saurait placer très haut la barre des compositions visuelles du film. Mais il fallait aussi construire le projet sur la base d’un scénario imparable, et Disney a fait un autre choix absolument parfait en confiant cette tâche à deux auteurs exceptionnels qui ont excellé dans l’animation : Paul Dini (BATMAN LA SERIE ANIMEE, SUPERMAN LA SERIE, JUSTICE LEAGUE, JUSTICE LEAGUE UNLIMITED…) et Linda Woolverton (LA BELLE ET LA BETE - la version animée Disney de 1991- LE ROI LION, MULAN et ALICE AU PAYS DES MERVEILLES). Leur nouvelle vision de l’histoire, vue du côté du personnage de Maléfique, repose sur plusieurs trouvailles très efficaces que nous ne dévoilerons pas ici, et qui rendent tout à fait compréhensible le désir de vengeance du personnage principal, et sa décision de jeter une terrible malédiction sur la princesse Aurore peu après sa naissance. C’est l’occasion pour Robert Stromberg de recréer avec jubilation en prises de vue réelles la fameuse scène culte du film d’animation, en nous offrant un double plaisir cinéphilique, celui de la citation mise en images avec un brio épatant, et d’un hommage sincère au film d’animation originel.

Cette réussite totale qu’est MALEFIQUE repose aussi, bien évidemment, sur la performance remarquable d’Angelina Jolie, qui sait jouer à merveille les différentes facettes de son personnage. Transformée juste assez par le maquillage de Rick Baker qui lui donne les pommettes anguleuses dessinée jadis par Marc Davis, l’actrice met sa fascinante beauté et son charisme au service du rôle, et sait tour à tour émouvoir, inquiéter et faire sourire. Citons aussi l’adorable Elle Fanning dans le rôle de la princesse Aurora adolescente, et Sharlto Copley qui apporte une touche d’humanité à celui d’un Roi Stéphane retors et lâche. Si vous l’avez raté au cinéma, ne manquez pas l’occasion de découvrir la « véritable histoire » de Maléfique, somptueusement mise en image. Même si ce divertissement peut faire frissonner les plus jeunes spectateurs par moments, il plaira à toute la famille. Un très joli conte à voir ou à revoir en Blu Ray à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Les suppléments :

5 scènes coupées au montage :
- "Stéphane au chevet du roi" - "Ces idiotes de fées" - "Diaval s'interroge sur la malédiction" - "Le prétendant" - "Les fées cherchent asile"

5 reportages sur les coulisses de la production : - "Du conte de fées au film" - "Les coulisses de la bataille" - "L'art du détail" - "Les secrets de Maléfique" - "Aurore : devenir la Belle"

Spécificités Techniques: - Format: 2,40,1 - 16x9 - Langues: anglais en 7.1 DTS-HD master audio et français en 5.1 DTS-HD haute résolution - Sous-titres en français et anglais sourds et malentendants Prix édition Blu Ray simple : 22,99 € Combo Blu Ray versions 2D et 3D : 27,99 €



La série culte BATMAN de 1966 ENFIN disponible dans un splendide coffret collector BLU RAY !

Un énorme événement pour les fans du petit écran Fantastique


Parmi les séries fantastiques des années 60, peu ont connu un succès public et médiatique aussi phénoménal que Batman. Aujourd’hui encore, les notes du générique composé par Neal Hefti, les bagarres entre héros et méchants ponctuées de « Pow ! » et de « Zapp ! » incrustés sur l’image, et les apparitions de la batmobile aux ailes de chauve-souris sont des références de la culture populaire.

La parution en cette fin d’année de cette série ô combien culte en coffret Blu Ray est un double événement, d’abord parce que Batman n’était jamais sorti en vidéo et ensuite parce que l’on découvre pour la première fois la série en haute définition, les épisodes ayant été magnifiquement remastérisés à partir des négatifs 35mm. Pourquoi une si longue attente ? A cause d’un imbroglio juridique, car il fallait déterminer le partage des revenus entre la Fox, créatrice de cette adaptation, et la Warner, propriétaire de Batman et de l’univers de Gotham City, mais aussi obtenir l’accord de toutes les personnes (ou leurs ayant-droits) dont les créations figuraient dans les épisodes : compositeurs, réalisateurs, acteurs, etc. Ce casse-tête digne d’une énigme du Riddler a fait travailler une armée d’avocats pendant des décennies, tandis que la série était rediffusée partout sur la planète : en France, on l’a découverte en avril 1967 sur la 2ème chaîne de l’ORTF, puis sur Canal Plus en 1984 et enfin en 1989 sur FR3. En 2013, toutes les parties concernées se sont mises d’accord pour rendre possible cette sortie tellement attendue, accompagnée d’une déferlante de produits dérivés comme on n’en a jamais vu pour le lancement d’une série des sixties en vidéo. Toutes les références iconiques de BATMAN à base d’effets spéciaux – les deux imperturbables héros et leurs bat-gadgets, les méchants aux maquillages outranciers, la cultissime Batmobile – sont de retour ! Le superbe coffret collector Blu Ray BATMAN contient les 120 épisodes remasterisés de l’intégrale de série et un disque avec de nombreux bonus, une réplique miniature de la Batmobile, un livret « Scrapbook » et la reproduction d’un superbe jeu de 44 cartes de collection illustrées, publié en 1966. Prix conseillé : 105 euros.

Batman, superhéros de la culture pop des sixties

Au début des années 60, les Production Ed Graham achètent les droits d’adaptation de Batman afin de réaliser une série destinée aux jeunes spectateurs qui pourrait être diffusée sur la chaîne CBS en matinée tous les samedis à l’instar des AVENTURES DE SUPERMAN (1952-1958) avec George Reeves, et de la saga du LONE RANGER (1949-1957), le justicier du Far West incarné par Clayton Moore. C’est le joueur de football américain Mike Henry qui est pressenti pour tenir le rôle principal. Mais au même moment, Yale Udoff, un des dirigeants de la chaîne ABC, découvre les vieux serials de Batman lors de parties données les samedis soirs au Playboy Club de Chicago fondé par Hugh Heffner, le créateur du célèbre magazine de charme. Ces aventures réalisées au premier degré amusent beaucoup le public adulte et sophistiqué qui fréquente l’établissement, et qui est d’autant plus en phase avec la culture populaire qu’il est constitué de la première génération des lecteurs des comics de Batman. Udoff contacte alors ses collègues Harve Bennett et Edgar J. Scherick, car il a appris qu’ils aimeraient développer un programme consacrée à un personnage de BD. Il leur suggère d’adapter Batman dans le style amusant et branché qui a fait le succès de la série d’espionnage DES AGENTS TRES SPECIAUX (THE MAN FROM U.N.C.L.E.). Bennett et Scherick trouvent l’idée excellente, mais DC Comics leur apprend que CBS est déjà sur l’affaire. Heureusement pour eux, les négociations avec CBS tournent court, DC récupère les droits d’adaptation de Batman, et signe promptement avec ABC, qui charge la division des productions télévisées de la 20th Century Fox de produire la série, en visant une diffusion en prime time. La Fox remet à son tour le bébé dans les bras de William Dozier, un producteur chevronné. Mais alors que ABC et Fox attendent qu’il leur soumette un projet drôle et dans l’esprit du temps, mais aux intrigues traitées sérieusement, Dozier leur propose une toute autre approche. Celle d’une parodie complète, imprégnée de l’esprit Pop Art rendu fameux par Andy Warhol et la nouvelle vague des artistes des années 60 comme Roy Lichtenstein, dont les tableaux s’inspirent justement des cases des BD de DC Comics. Son approche est validée et le casting commence. Deux séries de tests sont filmées, l’une avec Adam West en Batman et Burt Ward en Robin, et l’autre avec Lyle Waggoner et Peter Deyell. C’est finalement le tandem West & Ward qui est choisi. Après que le pilote et les premiers épisodes aient été écrits respectivement par Lorenzo Semple Jr, Stanley Ralph Ross, Stanford Sherman et Charles Hoffman, les décors de la Batcave construits et la superbe Batmobile - conçue par le spécialiste George Barris, sur le châssis d’un voiture Lincoln Futura – prête à vrombir, ABC et Fox sentent que le projet est très bien parti et décident de faire d’une pierre deux coup en lançant à la fois un film à petit budget et une série. Mais les retards pris par la production et la décision d’ABC de débuter la diffusion seulement à partir de janvier 1966 repoussent le tournage du film à la période de hiatus prévue entre la première et la seconde saison. En producteur avisé, William Dozier décide d’en profiter pour faire construire sur le budget du film deux autres véhicules dont les images pourront être recyclées dans la série : le Batcopter et le Batboat. Alors que les épisodes sont prévus pour un format de 47 minutes, ABC se rend compte un peu tard que les deux seules cases disponibles dans ses grilles de programme de prime time ne durent qu’une demi-heure. Qu’à cela ne tienne, les aventures déjà écrites sont reformatées en transformant en « cliffhanger » - une situation de suspense où les héros sont mis en danger de mort par leurs ennemis – la fin de la première moitié de l’épisode, et en présentant le dénouement dans la seconde partie, diffusée plus tard dans la semaine.

Une série instantanément culte

Quand le premier épisode apparaît sur les petits écrans américains, le 12 janvier 1966, il fait sensation et remporte un énorme succès critique et publique. ABC et la Fox sont d’autant plus soulagés que les projections-tests du pilote avaient généré des retours catastrophiques, parmi les plus mauvais jamais enregistrés ! Le ton parodique de la série BATMAN, guère apprécié par cette audience restreinte de testeurs, ravit des millions de téléspectateurs. Le traitement visuel pop, kitsch et délirant de ces aventures, adoubé par les artistes en vogue du moment, hisse la série au rang de véritable phénomène de société dès la diffusion des premiers épisodes. Les dialogues au second degré, les situations outrancières et les plans diaboliques des méchants amusent autant les enfants que les adultes. Et les onomatopées de BD « Pow ! » « Zapp ! » ou « Klunk ! » incrustés sur les images pendant les combats sont des trouvailles qui surprennent. Tous les méchants légendaires de la BD sont au rendez-vous. Aux côtés de César Romero qui se déchaîne en incarnant le Joker (mais qui a refusé de raser sa moustache de latin lover, qui doit être aplatie avec de la cire et recouverte de fond de teint blanc !) et de Burgess Meredith qui caquette magistralement en jouant le Pingouin, l’impeccable George Sanders joue le rôle du réfrigérant Mr Freeze qui change tout en glace (Le réalisateur Otto Preminger et Eli Wallach lui succèderont dans le même emploi), le mythique Vincent Price est doté d’un crâne énorme pour devenir le cérébral EggHead (Crâne d’œuf) et Frank Gorshin est littéralement électrifiant en Sphinx ! N’oublions pas de citer la ravissante Julie Newmar dans le rôle de Catwoman (la chanteuse Eartha Kitt la remplacera dans la saison 3), et les nombreuses stars hollywoodiennes qui apparaissent dans la série en jouant des méchants créés « sur mesures » pour elles : c’est ainsi que Ann Baxter devient la Grande Zelda, que le formidable Victor Buono, aussi fin et subtil que massif, apparaît en King Tut, que Roddy McDowall se transforme en Bookworm (rat de bibliothèque), Cliff Robertson en Shame le cowboy, Van Johnson en Menestrel, Shelley Winters en Ma Parker, Michael Rennie en Marchand de sable, Joan Collins en Sirène, Ida Lupino en Docteur Cassandra Spellcraft, et le flamboyant Liberace en pianiste maléfique appelé Chandelle, afin d’évoquer le candélabre qui ornait toujours son instrument pendant ses concerts ! Tous cabotinent à cœur joie dans leurs rôles de crapules et cette bonne humeur est communicative. Si certains fans regrettent cette formule et auraient préféré une approche sérieuse, il faut reconnaître que le ton parodique convient à merveille au traitement des vilains. La série est plébiscitée par les téléspectateurs et la presse s’en fait l’écho : Adam West a même l’honneur de bondir en tenue tenue de Batman sur la couverture du prestigieux magazine Life le 11 mars 1966 : c’est une véritable consécration. Attirées par la vitrine médiatique que constitue la série, d’autres vedettes d’Hollywood comme Sammy Davis Jr, Edward G Robinson et Jerry Lewis viennent faire des apparitions en clin d’œil – ce qu’on appelle des « caméos » - dans la série, en ouvrant une fenêtre tandis que Batman et Robin escaladent la façade d’un immeuble. La France, elle, découvre la série avec un an de retard : elle est diffusée à partir du 29 avril 1967 sur la deuxième chaîne de l’O.R.T.F.. Les produits dérivés abondent, mais le plus célèbre d’entre eux est sans conteste la fameuse Batmobile de la série, reproduite en miniature par Corgi Toys, qui se vendra à plus de 5 millions d’exemplaires ! Les premiers sondages de la seconde saison sont bons, mais ils baissent peu à peu par la suite. Même si de nouveaux méchants apparaissent, le format trop répétitif de la narration finit par lasser. A la fin de la saison, il devient évident que des changements s’imposent. William Dozier produit à titre de test un court-métrage avec Yvonne Craig dans le rôle de Batgirl, combattant Tim Herbert dans le rôle de Killer Moth (la Mite Tueuse !), car cette héroïne vient de faire ses débuts dans la BD, dans un numéro de DETECTIVE COMICS. Grâce à ce court-métrage, les dirigeants d’ABC acceptent de produire une saison supplémentaire de Batman avec Batgirl se joignant à l’équipe. Dans la vie civile, Batgirl n’est autre que Barbara, la fille du commissaire Gordon, une documentaliste à l’allure sage qui travaille à la bibliothèque de Gotham City. Pendant cette troisième saison, la diffusion des épisodes se fait au rythme d’un par semaine, et les histoires sont présentées en récits complets et bouclés. Mais en dépit de l’addition de Batgirl et de sa batmoto mauve ornée de frou-frous, la série ne surprend plus assez pour durer. Les sondages continuent à baisser, et ABC décide de stopper la production de BATMAN. Quelques semaines après que la nouvelle ait été annoncée, NBC propose de reprendre la série sur son antenne pour une quatrième saison revenant au format des épisodes en deux parties, mais à la condition que les décors soient toujours utilisables tels quels. Hélas, la Fox avait détruit les décors quelques jours plus tôt. L’offre de NBC est alors rendue caduque car il aurait fallu débourser 800 000 dollars pour tout reconstruire à l’identique… Batman, Robin et Batgirl tirent donc leur révérence le 14 mars 1968. Mais depuis, la popularité de la série n’a pas faibli : ses 120 épisodes ont été rediffusés régulièrement aux USA et dans le reste du monde, et elle est devenue une telle référence de la culture populaire que Quentin Tarantino a fait reprendre à Uma Thurman et John Travolta les mouvements de la danse du « Batusi » dans son film PULP FICTION. Aujourd’hui encore, il ne s’écoule pas un mois sans qu’un nouveau produit dérivé soit tiré de la série des sixties. Après une si longue attente, quel plaisir de découvrir l’intégrale de la série en haute définition pour la toute première fois, grâce à ce somptueux coffret Blu Ray. C’est le cadeau de Noël idéal pour tous les vrais Bat-fans !



Le coffret LE SIXIEME SENS : l’intégrale de la grande série d’enquêtes paranormales des années 70

La série LE SIXIEME SENS (THE SIXTH SENSE) consacrée aux enquêtes menées par le Docteur Michael Rhodes (Gary Collins), spécialiste en parapsychologie et médium lui-même, occupe une place à part dans la mémoire des fans français de fantastique et de SF. On en découvrit en effet six épisodes (les seuls doublés en français à l’époque) dans les émissions de la 1ère chaîne (avant TF1 ) LA UNE EST A VOUS (1974-1975) puis à nouveau dans SAMEDI EST A VOUS (1976) aux côtés d’autres classiques comme AU-DELA DU REEL (THE OUTER LIMITS) ou COSMOS 1999 (SPACE 1999). Le principe de ces deux émissions étant que les téléspectateurs devaient voter en appelant un standard téléphonique pour choisir une série parmi les trois proposées dans différents genres (« Aventures et Fantastique », « Fiction », « Dessins animés », « Feuilletons historiques », « Policiers » et « Westerns ») , la diffusion des épisodes du SIXIEME SENS était aussi aléatoire qu’irrégulière. Mais peu importe : à cette époque où le Fantastique et la SF déboulaient ENFIN sur les chaînes françaises après avoir été longtemps délaissés (pour ne pas dire méprisés avec un indécrottable snobisme) par les responsables de la programmation, cette découverte était un immense plaisir.

Produite par Universal en 1972, cette série de 25 épisodes de 45 minutes bénéficiait de la même facture esthétique et filmique que les épisodes de COLUMBO tournés au même moment : mêmes éclairages directs, souvent brutaux, jouant sur les zones très claires et les zones d’ombres pour créer des ambiances mystérieuses autour des personnages. Mêmes réalisateurs chevronnés derrière la caméra (dans le cas du SIXIEME SENS, ce furent notamment John Badham, Robert Day, Daniel Haller et Richard Donner). Et mêmes lieux issus de l’incontournable « Backlot » des Studios Universal, avec ses décors extérieurs de rues et ses façades de manoirs ou de maisons de particuliers que l’on a vus dans d’innombrables films et séries. Mais ce qui différentiait cette série de ce que l’on pouvait visionner à l’époque, c’était son ton très particulier, imaginé par le scénariste et producteur Anthony Lawrence.

Vieux routier d’Hollywood, Lawrence débuta en tant qu’acteur – il fut l’un des figurants jouant les esclaves dans LES DIX COMMANDEMENTS ! – puis se fit une solide réputation de scénariste de télévision, intervenant dans tous les registres, du policier (LE FUGITIF, BRIGADE CRIMINELLE, HAWAI POLICE D’ETAT) au western (BONANZA, HAVE GUN WILL TRAVEL, LES BANNIS ) en passant par les séries situées en milieu hospitalier (BEN CASEY, DOCTOR MARCUS WELBY) et même brièvement par la SF, le temps d’écrire deux épisodes d’AU-DELA DU REEL. Au cinéma, Lawrence, décidément très éclectique, signa les scripts de pas moins de quatre comédies musicales d’Elvis Presley ! C’est peut-être cette aisance à passer d’un milieu à un autre, dans des univers à chaque fois différents et en s’intéressant à des personnages très variés qui l’a incité à faire du héros du SIXIEME SENS un homme en empathie avec autrui, qui intervient de manière toujours bienveillante dans des milieux variés pour résoudre les mystérieux problèmes qu’on lui soumet. Tout en possédant lui-même des dons de télépathe et de medium, le Docteur Michael Rhodes a une approche pragmatique de la parapsychologie. Même confronté à des situations effrayantes qui inciteraient n’importe qui d’autre à fuir en hurlant, Rhodes essaie de rester calme et rationnel, de chercher la solution de l’énigme en s’accrochant au monde réel, même s’il a la capacité de voir et de ressentir des manifestations surnaturelles très déstabilisantes. Construit comme une enquête policière, chaque épisode du SIXIEME SENS séduit d’abord parce qu’il mêle le fantastique au réalisme de la vie quotidienne, et parce qu’il présente une vraie énigme dont le Docteur Rhodes va dénouer les fils, indice après indice. Certes, aujourd’hui, les scènes-choc de la série paraissent assez raisonnables. Mais en 1972, il fallait faire preuve d’une vraie audace pour inclure autant de visions macabres ou inquiétantes dans une série destinée au grand public ! Accompagné par son assistante Nancy Murphy et aidé ponctuellement par le lieutenant Woods, Michael Rhodes est tour à tour confronté à des maisons hantées, des esprits démoniaques, des sorcières, des apparitions surnaturelles, des sectes sataniques et même des tueurs en série. Les aventures résolument sombres de ce justicier du paranormal, très agréables à suivre (mais à consommer à petites doses, car les épisodes sont un peu répétitifs), permettent aussi de retrouver une pléiade de guest-stars de la télé des années 60 à 80 comme John Saxon, Lee Majors (L’HOMME QUI VALAIT TROIS MILLIARDS), Bradford Dillman, Henry Silva, Stefanie Powers (ANNIE AGENT TRES SPECIAL / THE GIRL FROM U.N.C.L.E., L’AMOUR DU RISQUE), William Shatner (STAR TREK), Cloris Leachman (l’inoubliable Frau Blucher de FRANKENSTEIN JUNIOR) et même Joan Crawford dans un épisode qui sera sa toute dernière apparition à l’écran.

La distribution du SIXIEME SENS en DVD est un événement car outre le fait que la majeure partie des épisodes n’ont jamais été diffusés en France, ils nous sont tous proposés dans leurs montages d’origine, invisibles sous cette forme depuis fort longtemps, y compris aux USA. On félicitera donc Elephant Films qui propose donc cette intégrale dans un coffret cartonné contenant deux boîtiers DVD, un par saison. Tournée en 1972, la série est bien évidemment présentée dans son format d’origine 4/3 et l’image est globalement de bonne qualité. Si l’on regrette qu’il n’y ait pas de suppléments racontant l’histoire de la production de la série, ni aucune galerie photo ou quelconque document d’époque, notons quand même un petit bonus : la première partie de l’épisode-pilote de la série de SF EARTH 2, produite en 1994, et qui ne connut qu’une seule saison.

Distribution Gary Collins : Le Docteur Michael Rhodes Catherine Ferrar : Nancy Murphy (6 épisodes) Percy Rodrigues : Lieutenant Woods / Sergent Bruckner (3 épisodes) Will Geer : Révérend Jordan (2 épisodes) Stefanie Powers : Jean Ames / Paula Norris (2 épisodes) Mary Ann Mobley : Lisa Wolf / Nancy Sutherland (2 épisodes) Rudy Solary : Détective Woods / Docteur Simmons (2 épisodes) June Allyson : Ruth Desmond Joseph Campanella : Paul Crowley Joan Crawford : Joan Fairchild Sandra Dee : Alice Martin Leif Erickson : Docteur Philip Ford Meg Foster : Carey Evers Belinda Montgomery : Tina Norris John Saxon : Docteur Harry Auden William Shatner : Edwin Danbury Anne Archer : Elizabeth Danbury Paul Michael Glaser : David Hall Lee Majors : Clayton Ross

Les épisodes de la première saison :

pas de titre français (I DO NOT BELONG TO THE HUMAN WORLD) UN COEUR DANS LA TOMBE (THE HEART THAT WOULDN'T STAY BURIED) pas de titre français (LADY, LADY, TAKE MY LIFE) LA MAISON QUI APPELAIT AU SECOURS (THE HOUSE THAT CRIED MURDER) pas de titre français (THE MAN WHO DIED AT THREE AND NINE) pas de titre français (CAN A DEAD MAN STRIKE FROM THE GRAVE?) pas de titre français (WITH THIS RING, I THEE KILL!) pas de titre français (WITCH, WITCH, BURNING BRIGHT) pas de titre français (EYE OF THE HAUNTED) pas de titre français (ECHO OF A DISTANT SCREAM) pas de titre français (WHISPER OF EVIL) pas de titre français (SHADOW IN THE WELL) pas de titre français (FACE OF ICE)

Les épisodes de la seconde saison :

pas de titre français (COFFIN, COFFIN, IN THE SKY) pas de titre français (DEAR JOAN: WE'RE GOING TO SCARE YOU TO DEATH) pas de titre français (WITNESS WITHIN) pas de titre français (WITH AFFECTION, JACK THE RIPPER) pas de titre français (ONCE UPON A CHILLING) pas de titre français (THROUGH A FLAME DARKLY) LA FIOLE INTROUVABLE (I DID NOT MEAN TO SLAY THEE) pas de titre français (AND SCREAM BY THE LIGHT OF THE MOON, THE MOON) pas de titre français (IF I SHOULD DIE BEFORE I WAKE) UNE CLE POUR L'AU-DELA (FIVE WIDOWS WEEPING (AKA FIVE WOMEN WEEPING)) LE GIBET DANS LA TEMPETE (GALLOWS IN THE WIND) LES YEUX QUI NE VOULAIENT PAS MOURIR (THE EYES THAT WOULDN'T DIE)

CARACTERISTIQUES Information COFFRET COLLECTOR 9 DVD Date de sortie 1 octobre 2014 Durée 21 heures environ Episodes 25 épisodes de 50 mn environ Langue 6 épisodes Français et 19 épisodes Anglais Sous titre Français Format 4/3 - 1.33 Son Français DOLBY DIGITAL 2.0 et Anglais DOLBY DIGITAL 2.0 Bonus Bandes annonces - Liens internet - crédits - EARTH 2 épisode "le projet Eden" 1ère parties en VF

Prix conseillé : 59,99 €

La suite de notre shopping de Noël paraîtra bientôt sur ESI !

[En discuter sur le forum]
Bookmark and Share


.