LES NOUVEAUX HEROS : Oscar 2015 du meilleur film d'animation ! Dossier spécial, 3ème partie
Article Animation du Vendredi 06 Mars 2015

Les Nouveaux Héros ayant reçu l'Oscar du meilleur film d'animation, nous avons décidé de publier à nouveau notre dossier spécial pour vous faire découvrir cette belle réussite Disney/Marvel.

Par Eiji Tsuburaya

UN FILM OÙ IL Y A FOULE…

LES NOUVEAUX HÉROS met en scène plusieurs centaines de personnages secondaires et figurants. Les cinéastes se sont attachés à rendre la ville fictive de San Fransokyo aussi vraisemblable que possible. Et une ville telle que San Fransokyo se devait d’avoir des habitants – beaucoup d’habitants – d’apparences, de tailles, de cultures et de styles vestimentaires différents. Pour y parvenir, l’équipe des Walt Disney Animation Studios a utilisé un logiciel propriétaire de sa création baptisé Denizen, qui révolutionne la manière dont les artistes créent et animent les foules. John Kahwaty, superviseur du squelettage des personnages, déclare : « Il a fallu mettre au point une méthode pour créer les personnages en animation procédurale afin de pouvoir les faire évoluer en même temps que l’action et les générer rapidement en fonction des besoins de l’équipe. » Pour John Kahwaty, Denizen est en quelque sorte une usine à personnages. Il explique : « Le logiciel intègre un petit nombre de personnages qui correspondent au style du film, puis les analyse et les compare. Il permet ensuite à chaque créateur de personnage de voir tous les profils créés en un coup d’œil et de les mélanger pour donner vie au modèle final, squelette, vêtements et cheveux compris, que l’on peut tout de suite insérer dans un plan et animer. » Denizen a ainsi permis la création de 670 personnages uniques, contre 270 dans LA REINE DES NEIGES, 185 dans LES MONDES DE RALPH et 80 dans RAIPONCE. Chacun de ces 670 personnages possède jusqu’à 32 tenues vestimentaires, ainsi que 32 couleurs de cheveux ou de peau différentes … Soit 686 080 possibilités ! Et c’est grâce à Denizen qu’un tel degré de customisation des personnages est devenu possible. La Les employés des Walt Disney Animation Studios ont en outre été encouragés à servir de modèles pour les figurants : 200 d’entre eux font ainsi une brève apparition dans le film.

LA CREATION DES DECORS

SAN FRANSOKYO


Les cinéastes ont situé l’histoire dans un univers inédit aux influences japonaises, un décor imaginaire complètement nouveau. Don Hall raconte : « J’ai pensé d’abord à San Francisco, mais j’ai trouvé plus intéressant, plus amusant et plus exotique de mélanger San Francisco et Tokyo. C’était un univers que nous étions parfaitement capables de créer dans ses moindres détails, et les possibilités visuelles de cette ville imaginaire, rencontre de deux cultures et de deux architectures très différentes, étaient absolument fantastiques. On pouvait réellement créer tout un monde. » Le producteur Roy Conli déclare : « San Francisco est une ville emblématique et forte d’une incroyable richesse historique – c’est une ville connue dans le monde entier. Tokyo, avec ses néons et son dynamisme, est extrêmement belle. La combinaison des deux était parfaite pour ce film. » L’équipe du film LES NOUVEAUX HÉROS s’est rendue sur la côte californienne afin de visiter la première de ces deux villes. Don Hall raconte : « Nous avons passé trois jours à nous promener dans les rues de San Francisco, nous sommes allés au Golden Gate Bridge, à la Coit Tower, sur Market Street et à Japantown. Nous avons également passé du temps sur Angel Island. » L’équipe a parcouru la ville en voiture et à pied, mais aussi depuis les airs, en hélicoptère. Et San Francisco est devenue plus qu’une simple source d’inspiration. Le réalisateur explique : « Nous voulions que d’un point de vue géographique, San Fransokyo ressemble exactement à San Francisco. » Les animateurs ont alors utilisé un logiciel qui leur a permis d’obtenir une sorte de carte de la ville de San Francisco : du tracé des rues à la taille des terrains, en passant par les quartiers d’affaires et résidentiels. Le chef décorateur Paul Felix déclare : « Nous avons pu accéder au plan officiel de San Francisco, puis l’avons décomposé et avons spécifié le types de bâtiments que nous voulions sur tel ou tel terrain ou quartier. Nous avons pu créer des prototypes qui ont été multipliés par le programme pour créer une grande variété architecturale. Aucun bâtiment n’est identique à un autre alors qu’ils sont tous globalement similaires. »

Le superviseur technique Hank Driskill commente : « De loin, San Fransokyo ressemble à San Francisco, les bâtiments sont au bon endroit et de la bonne dimension. Tout n’a pas été inventé, la ville a été créée à partir de données véritables afin qu’elle ait l’air authentique. » Les artistes qui ont travaillé sur le film ont cependant tout fait pour rendre San Fransokyo unique en la stylisant : certaines pentes sont plus escarpées qu’à San Francisco et certains bâtiments du centre-ville sont beaucoup plus hauts que dans la réalité, mais tout a été imaginé à partir de la véritable topographie de la ville. Tokyo a quant à elle davantage servi d’inspiration esthétique, comme l’explique Paul Felix : « Nous avons adopté le style visuel de l’architecture tokyoïte. Nous nous sommes inspirés du design urbain de la ville, avec ses gigantesques bâtiments publics et son incroyable densité, mais aussi de la manière dont certaines rues sont arrangées : les trottoirs sont par exemple réduits au minimum dans certaines zones. Nous tenions à intégrer ce genre d’éléments au film pour que le public ait l’impression de se trouver en Asie. » Les animateurs ont en outre créé d’innombrables panneaux signalétiques ; un graphiste a été engagé pendant plus de deux ans pour imaginer tous les panneaux nécessaires pour remplir les rues de la ville.

HOME SWEET HOME

Hiro et Tadashi Hamada vivent avec leur tante au-dessus de sa boulangerie. C’est le directeur artistique Scott Watanabe qui a créé cette maison de trois étages au style à la fois japonais et victorien. L’intérieur est décoré dans un esprit bohème. Paul Felix déclare : « Il y a un fauteuil suspendu, une plante araignée, du macramé et des posters colorés aux murs. Il y a aussi du mobilier typiquement japonais, comme une table à manger basse, et du papier peint à motifs victoriens au style légèrement japonisant. » Il ajoute : « Nous tenions à ce que la maison ait une âme, un passé, et qu’elle n’ait pas l’air trop apprêtée. »

SAN FRANSOKYO TECH

Le campus de San Fransokyo Tech est un mélange entre l’architecture de Stanford et le style japonais. Le chef décorateur commente : « Nous nous sommes inspirés de campus comme celui de Caltech, avec ses bâtiments d’origine du début du XXe siècle, et ses bâtiments plus récents, construits au fil du temps dans différents styles architecturaux. » Le superviseur technique Hank Driskill a accompagné Paul Felix et le superviseur des effets visuels Kyle Odermatt au Jet Propulsion Lab de Pasadena. Il raconte : « Nous avons visité les laboratoires du JPL et nous sommes particulièrement intéressés à leurs ateliers de fabrication pour nous documenter sur la manière dont Hiro et ses amis allaient fabriquer leurs costumes – le JPL se spécialise justement dans la fabrication de composants uniques pour leurs sondes et leurs atterrisseurs. Nous avons également visité leurs laboratoires spécialisés en nanotechnologie et en robotique. Cela nous a permis de compléter les précédentes visites réalisées par les réalisateurs dans des laboratoires en robotique à travers les États-Unis et à l’étranger, et ça nous a beaucoup aidés pour la création du laboratoire de San Fransokyo Tech. » La technologie est omniprésente dans la ville futuriste de San Fransokyo, c’est pourquoi les cinéastes ont eu l’idée d’intégrer des éoliennes au paysage. L’idée était bien entendu de conférer à la ville, une atmosphère de ville verte et autosuffisante du futur. C’est ainsi que l’artiste Kevin Nelson a créé de gigantesques éoliennes inspirées par les cerfs-volants japonais. Paul Felix commente : « C’est plein de fantaisie et en même temps fonctionnel. Kevin a intégré une touche d’ingénierie à ses créations de sorte qu’elles sont à la fois ludiques et techniques : le mix idéal pour San Fransokyo. »

La suite de ce dossier LES NOUVEAUX HEROS paraîtra bientôt sur ESI !

[En discuter sur le forum]
Bookmark and Share


.