Dossier A LA POURSUITE DE DEMAIN - 3ème partie
Article Cinéma du Vendredi 29 Mai 2015

LA PROMESSE DE TOMORROWLAND

La cité merveilleuse que l’on découvre dans le film est un hommage au caractère visionnaire de l’attraction Tomorrowland à Disneyland et du parc thématique EPCOT à Disney World, imaginés par Walt Disney dans le but de créer un monde meilleur. Mais beaucoup pensent – bien que cette idée soit généralement qualifiée de mythe – que Walt Disney faisait partie d’un groupe secret de penseurs et d’optimistes, et que cet endroit futuriste existe bel et bien dans une dimension parallèle : il aurait vu le jour grâce aux idées avant-gardistes développées par le groupe.

L’ingénieur français Gustave Eiffel, à qui l’on doit la célèbre tour, vivait dans un appartement privé situé en haut de celle-ci d’où il effectuait des observations météorologiques et menait diverses expériences scientifiques. La légende veut qu’au cours d’une sombre soirée d’automne 1889, il y ait rassemblé trois de ses illustres pairs, l’Américain Thomas Edison, le Français Jules Verne et le Serbe Nikola Tesla, afin de discuter du futur.

Cette nuit-là, les quatre hommes auraient, selon certains, formé une organisation ultrasecrète baptisée Nec Plus Ultra qui aurait façonné le XXe et XXIe siècle. Le scénariste Damon Lindelof commente : « Ces grands penseurs auraient élaboré un plan pour construire une ville du futur qui ne puisse être contrôlée ni par un gouvernement, ni par des intérêts industriels. Ils voulaient créer la plus grande expérience scientifique utopique au monde. Mais les deux guerres mondiales ont repoussé leur projet et ce n’est que dans les années 60, après que Walt Disney a rejoint l’organisation, que cette cité secrète a vu le jour à l’abri du monde réel. »

Baptisée Tomorrowland en référence à la zone de Disneyland imaginée par Walt Disney dix ans auparavant comme un hymne à la technologie, cette ville alternative aurait permis le développement de technologies que Nec Plus Ultra a ensuite progressivement introduites dans le monde réel. Damon Lindelof déclare : « Dans les années 1930 déjà, les habitants de cette ville avaient des portables et vingt ans plus tôt, ils pouvaient voyager dans l’espace. Quant à leurs fusées, elles avaient 60 ans d’avance sur les nôtres. Ils ont construit cette cité extraordinaire dans les années 60 et depuis, elle n’a cessé de se développer et de progresser. »

Le producteur exécutif Jeff Jensen ajoute : « Ce film est l’incarnation de l’esprit pionnier et volontariste de la conquête spatiale des années 50 et 60, quand on pensait que le futur était plein d’espoir et qu’on croyait pouvoir changer les choses sur le plan technologique, politique et social pour créer un monde meilleur. En latin, Plus Ultra signifie « plus loin ». C’était la devise des explorateurs espagnols. Gustave Eiffel et ses collègues se considéraient comme des explorateurs du potentiel humain. Walt Disney répondait aux critères de l’organisation et a été recruté parce qu’il incarnait l’idée d’un futur radieux. Mais les choses ont changé : aujourd’hui, l’avenir est plus incertain. Nous sommes cyniques vis-à-vis du progrès et pessimistes quant aux possibilités d’amélioration. Le futur est devenu une fatalité, quelque chose dont nous ne sommes plus maîtres. Le passé n’est évidemment pas parfait : tout était plus complexe et plus politisé qu’on ne l’imagine, et tout n’est pas bon à retenir. Mais peut-être devrions-nous nous inspirer davantage de l’optimisme du milieu du XXe siècle et l’appliquer à notre époque. »

Le réalisateur Brad Bird déclare : « Nous avons perdu quelque chose. Le pessimisme est devenu la seule vision acceptable du futur, mais je ne suis pas d’accord. Je trouve que ça a un effet Golem : si tout le monde pense de cette façon négative, alors cela se produira. Cela engendre une certaine passivité car puisque cela ne sert à rien, personne ne se donne la peine d’agir pour un futur meilleur. Lorsque j’étais enfant, le monde n’était pas tout rose - comme cela a toujours été le cas et comme ça le sera toujours -, mais il était acceptable d’être optimisme, de penser que les choses allaient s’améliorer, que le racisme allait disparaître et que les inégalités seraient réduites. Aujourd’hui on se contente de hausser les épaules et je trouve ça terrible. Je pense que nous avons tous un rôle à jouer sur cette planète. Nous avons le pouvoir de prendre nos responsabilités et d’inverser la tendance. »

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