Suite du compte-rendu de ce rendez-vous incontournable des passionnés de maquillage effets spéciaux…

De notre envoyé spécial Jean-Philippe Lomas

Le dimanche

Un des moments forts de cette journée est la démonstration de Tate Steinsiek, connu surtout pour sa participation aux saisons 1 et 5 de la série de téléréalité Face Off. Il est assisté aujourd’hui par nul autre que Steve Johnson. Il revisite le personnage d’homme-citrouille qu’il avait initialement conçu pour sa seconde participation à l’émission Face Off. Il s’agit d’une créature de la tête aux pieds, avec pour commencer une prothèse cagoule d’un seul tenant descendant jusqu’au bas du cou, une prothèse recouvrant le visage, des prothèses pour les mains comportant des extensions de doigts, ainsi que divers accessoires qui viennent compléter l’aspect du personnage. Les moules de l’original ayant été perdus, Tate Steinsiek a dû resculpter intégralement cette créature pour l’occasion. Il nous avoue avoir eu beaucoup moins de temps cette fois-ci que pour l’original, chose étonnante compte tenu de l’impression de course contre la montre que donne l’émission. Les éléments du maquillage sont tous tirés en mousse de latex. Il nous détaille l’étape cruciale de la réalisation des raccords entre les différentes prothèses et entre les prothèses et la peau. Le travail de peinture est effectué aussi bien à la main au pinceau, qu’à l’aérographe. Steve Johnson l’assiste sur scène, mais principalement verbalement. Les deux maquilleurs nous annoncent à l’issue de leur démonstration une série d’ateliers et de master class qu’ils organisent par le biais de la société Ill Willed FX Workshops.

Plus tard dans l’après-midi, on remet les récompenses pour le second concours de maquillage du week-end, celui de maquillage beauté, qui avait pour thème "Les tendances de la mode au travers de l’Histoire". Également une conférence de Cliff Wallace (HELLBOY II). Les habitués de l’IMATS de Londres le connaissent au travers du Muséum de l’IMATS dont il s’est occupé de nombreuses années durant. Mais il est avant tout un talentueux maquilleur. Il nous parle de sa récente expérience en tant que responsable des designs des maquillages effets spéciaux sur le film KAJAKI (non distribué en France). Ce film peut s’assimiler à un équivalent britannique du film DÉMINEURS. Il conte l’histoire d’un groupe de soldats britanniques posté en Afghanistan en 2006 pour une mission en principe de routine, qui va rapidement virer au cauchemar. Le maquilleur a dû concevoir une profusion d’effets gores et sanguinolents, tout en restant fidèle à la réalité vu le caractère sérieux du film. Le week-end s’achève par une interview de Mark Coulier au cours de laquelle il décrit son travail sur des films tels que HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT, mais aussi LA DAME DE FER et GRAND BUDAPEST HOTEL, pour chacun desquels il a reçu un Oscar.

Le muséum

Toujours sous la responsabilité d’Adrian Rigby (WORLD WAR Z), comme les trois années précédentes. Un hommage est rendu à deux personnalités disparues dernièrement. D’une part au maquilleur Dick Smith et d’autre part à l’acteur Leonard Nimoy, connu pour avoir incarné le personnage emblématique de Spock aussi bien à la télévision qu’au cinéma. Parmi des pièces provenant de collections personnelles on trouve notamment les empreintes en plâtre de la tête de ces deux personnalités, les oreilles pointues originales de Spock datant de la série télé Star Trek, ainsi que le moulage de la main gauche de Dick Smith qui avait la particularité de n’avoir que quatre doigts suite à un accident, et qui pour la petite histoire, a autrefois servi de référence pour le design de créatures fantastiques. Également présentées, de très belles pièces tirées du film DRACULA UNTOLD réalisées par Mark Coulier. En fait ce sont des concepts qui ont été finalement abandonnés. On ne peut s’empêcher de penser que c’est dommage. On pourra regretter que cette année le musée manque un peu de grosses pièces. Une source nous révèle qu’un problème d’assurance en serait partiellement la cause.

Conclusion

Comme à l’habitude à l’issue de chacune des journées nous nous retrouvons en fin d’après-midi de l’autre côté de la rue au pub, le lieu idéal pour les discussions informelles entre passionnés. En discutant avec d’autres, nous avons le sentiment que l’affluence était moindre que l’an passé. D’ailleurs la journée de samedi n’affichait pas complet contrairement à l’an dernier. Peut-être que le choix de la date y était pour quelque chose. Un organisateur nous a d’ailleurs confié en privé que l’an prochain le salon se tiendrait de nouveau au mois de juin comme les deux années précédentes. Nous serons au rendez-vous !
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