Entretien avec Jeremy Latcham, producteur exécutif
Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Vous voici à nouveau au travail avec l’équipe d’Avengers. Quelles sont vos impressions du tournage de cette suite très attendue ?

C’est très agréable de retrouver tout le monde, devant et derrière la caméra. Le tournage se passe bien. Nous nous étions beaucoup amusés à faire le premier Avengers, et dans cet épisode, nous montrons comment tous ces personnages se comportent à présent qu’ils sont devenus une équipe soudée. Cela nous donne l’énorme avantage de ne plus avoir à montrer d’abord ce que font les membres du groupe chacun de leur côté, puis de les réunir, comme dans le premier volet. Là, nous les retrouvons tous, et ce nous donne l’occasion de décrire la manière dont ils vivent ensemble, ce qui nous permet de créer des situations sensationnelles, et souvent drôles.

L’ennemi principal de cet épisode est Ultron la machine consciente qui hait les humains et veut les éliminer. Mais de quelle version d’Ultron dans les comics vous êtes-vous inspiré le plus pour représenter ce personnage dans le film ?

Nous avons examiné toutes les versions successives d’Ultron apparues dans les BDs, et celle qui nous a le plus frappé vient de Ultron Unlimited, une excellente histoire écrite par Kurt Busiek et dessinée par le grand George Pérez. C’est l’un des meilleurs récits de la saga des Avengers, très apprécié par les fans de comics, et l’aspect d’Ultron que l’on y découvre est particulièrement saisissant. Nous nous en sommes inspirés dans ce film.

Après avoir fait une brève apparition à la fin de Iron Man 3, la fameuse armure « Hulkbuster » que Tony Stark a conçue pour être en mesure de lutter d’égal à égal avec le colosse vert va jouer un rôle plus important dans Age of Ultron. Pouvez-vous nous en parler ?

Effectivement, cela fait très longtemps, dès les premières productions Marvel en fait, que nous avions envie de consacrer une séquence entière à l’utilisation de l’armure Hulkbuster. Nous aurions bien aimé l’utiliser dès le premier Avengers, mais comme l’histoire ne s’y prêtait pas, nous avons décidé très tôt d’inclure cette scène dans ce deuxième épisode. C’est même la toute première séquence d’Age of Ultron que nous avons storyboardée, tellement nous avions envie de commencer à la matérialiser ! Même si le script n’était pas encore terminé, nous savions déjà à peu près à quelle étape de l’évolution émotionnelle du récit elle pourrait se situer, en s’intégrant de manière logique et significative.

A la fin d’Iron Man 3, Tony Stark en était à sa 42ème armure….juste avant de détruire toutes les autres. Cela signifie-t-il qu’il est revenu au point de départ, et à une armure prototype « zéro » ?

Non, dans ce film, il respecte la numérotation des modèles inventés auparavant, et utilise le modèle n°45. Il est donc revenu sur ce qu’il disait à la fin d’Iron Man 3, car beaucoup de choses ont changé depuis, avec la désintégration du S.H.I.E.L.D. et d’autres épreuves qui l’ont marqué. Il a compris qu’il avait besoin de reconstituer son arsenal pour faire face à de nouvelles menaces.

Est-ce que l’apparition du personnage de Quicksilver dans X-Men Days of Future Past vous a incité à modifier la manière dont vous l’utilisez dans Age of Ultron ?

Non, car Quicksilver a fait partie de notre groupe de personnages principaux dès que Joss a accepté d’écrire et de réaliser la suite d’Avengers. Je dois même avouer que nous n’avons découvert que Quicksilver apparaîtrait aussi dans le film de Bryan Singer que bien longtemps après que nous ayons figé l’histoire d’Age of Ultron. Nous avons avancé de notre côté comme nous l’entendions, sans nous préoccuper de la manière dont ce personnage allait être traité par l’autre équipe. Je pense que c’était la meilleure manière de procéder. Au moment où nous parlons, je n’ai pas encore vu X-Men Days of Future Past, mais j’ai hâte de le découvrir et je suis sûr que les scènes où apparaît Quicksilver seront très spectaculaires. En ce qui nous concerne, nous avons travaillé très longtemps sur les séquences avec Quicksilver, et je crois qu’elles plairont beaucoup aux spectateurs.

Parlez-nous de l’équipe anglaise avec laquelle vous travaillez…

Eh bien nous sommes très contents de collaborer à nouveau avec les équipes des studios de Shepperton et de Leavesden, dont le talent et le professionnalisme nous impressionne toujours. (On entend quelqu’un hurler des indications à l’autre bout du studio) Justement, le garçon que l’on vient d’entendre à l’instant est l’assistant réalisateur Jaimie Christopher, un collaborateur formidable qui a travaillé sur tous les Harry Potter. Avec sa voix de stentor, il fait bouger les choses vite et bien, et agit pour que tout le monde conserve son énergie et sa motivation toute la journée ! (rires) Personne n’ose lambiner devant Jaimie : il a l’œil sur tout. Il se débrouille pour que le tempo du tournage ne ralentisse jamais, et que le plan de travail soit respecté jour après jour. Il est génial !

Comment décririez-vous les particularités de ce deuxième volet, aussi bien en ce qui concerne l’histoire que le traitement visuel et les effets spéciaux ?

Je pense que ce qui est intéressant dans les films des Avengers, c’est de retrouver tous ces super héros ensemble après les avoir vus mener séparément leurs aventures, chacun de leur côté. Nous spectateurs, nous savons que tous ces personnages ont traversé de nouvelles épreuves entretemps, et tout particulièrement Captain America dans Le Soldat de l’Hiver. Les évènements de ce film et la chute du S.H.I.E.L.D. ont un impact direct sur ce deuxième Avengers. Nous allons voir les Avengers apprendre tant bien que mal à agir seuls, sans recevoir des ordres de mission, un support tactique ou des équipements du S.H.I.E.L.D.. Heureusement, comme Tony Stark est toujours le milliardaire / inventeur / PDG / philanthrope / génie que nous connaissons, il prend le relais et met ses moyens financiers, logistiques et techniques à la disposition du groupe. Tony est le sponsor des Avengers, mais c’est Captain America qui est le leader moral et le chef de l’équipe, et il y a une explication très franche entre aux à ce sujet au début du film, afin de délimiter leur périmètre d’action respectif : Stark paie les factures et « Cap » donne les ordres !

Nous sommes toujours sous le contrôle d’Ultron : la suite de l’entretien avec Jeremy Latcham sera bientôt publiée sur ESI !

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