Exclusif ESI : Quelques mots d’Andy Serkis sur Tintin !
Article Animation du Mercredi 22 Octobre 2008

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Effets-speciaux.info a eu l’occasion de rencontrer Andy Serkis (Gollum, King Kong) à Londres, à l’occasion de la sortie prochaine de Cœur D’encre, charmante aventure de fantasy dans laquelle il incarne le méchant Capricorne, sorti des pages d’un livre pour tourmenter les humains dans le monde réel… Nous avons profité de cette occasion pour parler brièvement de Tintin avec Serkis, puisqu’il incarnera très prochainement le bouillant capitaine Haddock devant les caméras de Steven Spielberg et Peter Jackson…



Vous vous apprêtez à interpréter le capitaine Haddock dans la trilogie Tintin qui sera réalisée et produite par Steven Spielberg et Peter Jackson. Connaissiez-vous déjà la bande dessinée ? La lisiez-vous quand vous étiez enfant ?

Oui, bien sûr. J’ai lu plusieurs albums des aventures de Tintin et je connaissais bien les personnages. Je n’étais pas un fan absolument incollable sur tous les aspects de la BD, comme certains peuvent l’être, mais je la connaissais et je l’appréciais. J’en avais gardé de très bons souvenirs.

Quand Peter Jackson a-t’il commencé à vous parler du projet Tintin, et de sa vision du film ?

Je crois que c’était en 2006 que nous avons évoqué Tintin pour la première fois. Je dirigeais alors les captures de performances pour un jeu vidéo qui s’appelle Heavenly Sword. Je travaillais sur ce projet en Nouvelle-Zélande, pour le compte de la société Ninja theory. James Cameron travaillait là-bas avec Weta sur Avatar, et utilisait lui aussi de la capture de performance. C’est à ce moment-là que Peter et moi avons parlé des nouvelles possibilités techniques que nous pourrions employer pendant le tournage de Tintin.



Avez-vous rencontré Steven Spielberg au même moment ?

Non, j’ai rencontré Steven un peu plus tard. Nous avons tourné les premiers tests pour Tintin en octobre 2007, puis d’autres à peu près six mois plus tard, afin de voir comment les modélisations des personnages se comportaient une fois animées par les acteurs, via le système de capture de performance. C’est un processus qui demande de nombreux ajustements.

Quels sont les albums de Tintin que vous avez préférés, ceux qui vous ont marqués ?

Oh, beaucoup d’entre eux ! Je dois dire que j’ai un faible tout particulier pour Tintin au Tibet, parce que j’adore l’alpinisme, et que les ambiances de haute montagne sont superbement évoquées. J’aime beaucoup les personnages excentriques de cette bande dessinée : le professeur Tournesol, Nestor, les deux détectives jumeaux Dupont Dupond…Il y règne un climat d’aventures fantastique que j’apprécie beaucoup.

Vous réjouissez-vous de la perspective d’incarner l’irascible Capitaine Haddock ?

Oh oui ! J’ai hâte de commencer ! C’est un personnage merveilleux dans la peau duquel j’ai hâte de me glisser !

Vous allez avoir l’occasion de prononcer les fameux jurons qu’il lance dès qu’il se met en colère, et qui sont toujours très inventifs…

Oui, c’est vrai ! (rires) J’aime particulièrement « scaphandrier d’eau de vaisselle » et « ectoplasme » ! (rires) Les traductions anglaises de ces insultes surréalistes étaient très réussies aussi ! Haddock est un poète, à sa manière…Un poète irascible, mais un poète quand même !

Quand le tournage effectif va-t’il débuter ?

A la fin du mois de décembre, je crois.

Allez-vous utiliser de nouvelles techniques, ou bien de la capture de performance « classique », si j’ose dire ?

Ce sera de la capture de performance plus sophistiquée. Le processus et la technologie ont évolué de manière assez remarquable ces dernières années.

Allez-vous utilisez le procédé de peinture réfléchissante pour capturer les expressions des visages ?

Non, nous utiliserons des petits « marqueurs » peints sur les visages, et des mini-caméras placées au bout d’un support fixé sur la tête, qui filmeront les visages de face en permanence.

Qu’est-ce qui sera le plus fascinant pour vous, pendant ce tournage ?

Le processus en lui-même, le fait de jouer comme des acteurs de théâtre, sur un plateau qui est apparemment vide, en dehors de quelques accessoires. Ce qui est fou, c’est que pendant que nous jouerons, le réalisateur pourra voir des versions simplifiées des personnages de Tintin évoluer dans des décors 3D qui seront représentés dans leurs moindres détails, et éclairés. C’est fou de regarder le moniteur et de découvrir déjà ce monde qui n’existe pas encore !

Est-ce que les autres acteurs, qui n’ont pas la même habitude du procédé de capture de performance que vous, ont un peu de mal à s’y accoutumer ?

Pas vraiment. Au début, ils sont un peu déconcertés par le costume, les points de repères sur le visage, le petit support de caméra fixé sur leur tête, mais au bout d’une journée, ils s’habituent à tout cela, puis l’oublient complètement. Même si nous sommes harnachés d’une drôle de manière, nous sommes bien présents sur le plateau. Nous jouons les uns avec les autres. Quand vous regardez votre partenaire droit dans les yeux pendant qu’il vous dit quelque chose, vous l’aidez et vous « nourrissez » son jeu d’acteur comme si vous vous trouviez sur une scène de théâtre ou sur un plateau de cinéma traditionnel. Il n’y a pas de vraie différence en termes de jeu d’acteur.

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