Avant-première ESI : Sur le tournage de La cité de l’ombre
Article Cinéma du Lundi 03 Novembre 2008

Deux adolescents se lancent dans une grande aventure pour percer les secrets de leur mystérieuse cité, cernée par les ténèbres. L’adaptation ambitieuse d’un best seller fantastique, qui pourrait être une jolie surprise de cette fin d’année.

Par Pascal Pinteau.

Septembre 2007. Conviés à assister au tournage de City of Ember, le second film de Gil Kenan après le long métrage d’animation Monster House, nous nous retrouvons en Irlande, à Belfast, dans le quartier des docks où fut construit le fameux paquebot Titanic. Deux époques cohabitent dans ce paysage urbain étonnant. Autour des bâtiments industriels centenaires voués à la démolition, on voit surgir de terre des immeubles de bureaux, et des résidences siglées de la silhouette du Titanic. Une page de l’histoire de la ville se tourne. Les équipes du film ont profité de cette opportunité pour louer deux édifices directement liés à la fabrication du paquebot géant : le premier abritait les ingénieurs qui dessinaient les plans du navire, tandis que le second, un immense hangar, l’un des plus hauts d’Europe, avait servi à peindre l’immense coque du Titanic. La première étape de notre voyage nous conduit dans le bâtiment des plans, resté en assez bon état, malgré quelques traces de délabrement. Après avoir franchi la porte, nous découvrons une immense salle surplombée par une verrière. C’est dans cet environnement grandiose, déjà imprégné d’une atmosphère étrange, que nous attend Martin Laing, le directeur artistique et chef décorateur du film. Ses dessins de préproduction, exposés sur les murs, nous permettent de découvrir l’univers de City of Ember, qui fut d’abord un roman fantastique écrit par Jeanne Duprau (édité par Folio Junior en France, sous le titre de La cité de l’ombre) avant de devenir une superproduction de grande envergure…



Entretien avec Martin Laing, Chef décorateur

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Votre carrière a été marquée par une longue collaboration avec James Cameron sur Titanic, puis sur la préparation d’Avatar et de Battle Angel Aelita. Comment travaille-t’on avec un réalisateur de cette stature ?

Comme vous le savez, James a une formation de directeur artistique et de concepteur d’effets spéciaux. C’est en exerçant ces deux métiers qu’il a débuté dans le cinéma. Il est capable de dessiner de superbes illustrations et de dialoguer ainsi avec les artistes qui travaillent sur ses films. Ce qui est formidable quand on crée des décors pour lui, c’est sa capacité de vous dire exactement ce qu’il veut obtenir. Il visualise chaque plan dans ses moindres détails avant d’en parler à ses collaborateurs, et il lui arrive assez souvent de nous donner des petits croquis pour nous mettre sur la voie.

Il avait réalisé le dessin de Kate Winslet que l’on voit dans Titanic…

Absolument ! Titanic a été ma première occasion de collaborer avec Jim. Ce fut une expérience passionnante. Plus d’un an de travail passé dans les studios Fox Baja de Mexico, construits pour l’occasion, à travailler 25 heures sur 24 ! (rires) Ce qui est formidable avec James Cameron, c’est que même s’il vous pousse à dépasser vos limites, et vous demande de vous consacrer au film à 120%, quand tout est fini, vous pouvez être fier de ce que vous avez accompli. J’ai travaillé sur beaucoup de films qui ont été beaucoup plus faciles à faire que Titanic, mais aucun n’avait le même prestige.

Pendant combien d’années avez-vous collaboré avec James Cameron au total ?

Cinq ans sans interruption, car j’ai travaillé immédiatement après Titanic sur le développement simultané de Battle Angel et Avatar. Mais ces deux projets étaient si complexes à préparer artistiquement et techniquement qu’ils ont tous les deux pris beaucoup de retard. Jim n’arrêtait pas de repousser le lancement de la production, sans avoir vraiment décidé s’il allait commencer par Battle Angel ou par Avatar. De longs mois sont passés ainsi, sans que l’on sache vraiment ce qui allait se passer. Au bout d’un moment, je ne pouvais plus attendre que ces deux projets aboutissent, et j’ai donc décidé de passer à autre chose. A cause de mon travail avec Cameron, j’avais déjà été contraint de refuser Pirates des Caraïbes et d’autres projets intéressants qui m’avaient été proposés. C’était frustrant. Je suis dons parti, mais je n’ai pas regretté ma décision, car quatre mois plus tard, James a décidé de se lancer sur d’autres projets – les documentaires Ghost of the abyss et Aliens of the Deep - avant de lancer la production d’Avatar. En tout, il s’est écoulé 12 ans depuis la sortie de Titanic



Savez-vous si le travail que vous avez accompli pour Avatar sera utilisé dans le film, en dépit de votre décision de quitter le projet ?

A vrai dire, je l’ignore. Mon équipe et moi avions produit énormément de choses pendant toutes ces années, mais depuis que je suis parti, James Cameron a engagé un autre chef décorateur, un homme très talentueux qui s’appelle Rick Carter. J’imagine que Rick va apporter son propre style au projet. Il conservera peut-être certaines des choses que nous avions faites, et que James aimait beaucoup, ou peut-être choisira-t’il de partir de bases entièrement nouvelles.

Vous avez certainement passé beaucoup de temps à créer les environnements naturels et les habitations des extraterrestres de la planète Pandora ?

Effectivement. C’est l’un des aspects les plus plaisants de ce projet : il n’avait strictement rien à voir avec ce que j’avais fait auparavant.

Concevoir l’univers de City of Ember a été une tâche complexe. Pourriez-vous nous expliquer comment vous avez créé l’environnement de ce conte de Science-Fiction ?

Tout naturellement, mon travail a débuté par la conception de la ville elle-même, dont le plan évoque la forme d’une roue de bicyclette. Comme vous avez pu le voir sur ces illustrations, les huit rues principales rayonnent à partir d’un point central. Il s’agit de la place Harkin, où se trouve le bureau du maire, interprété par Bill Murray. Les rues perpendiculaires forment une série de cercles concentriques, qui traversent les artères principales. Au-dessus de la ville se trouvent des câbles électriques et des projecteurs qui permettent d’éclairer ce monde mystérieux, cerné par les ténèbres. Pendant le déroulement du film, on apprend que la cité a été construite pour durer deux cents ans. Au moment où l’histoire débute, quarante ans de plus se sont écoulés, et les infrastructures montrent des signes d’usure très inquiétants. Le problème, c’est que les habitants ont égaré le mode d’emploi qui explique comment quitter la ville !

Certaines parties de la ville paraissent plus sombres que d’autres…

Oui, c’est simplement dû au fait que les projecteurs suspendus ont fini par griller et que personne ne peut remplacer les ampoules. Comme vous le voyez, les formes des bâtiments de la ville sont assez simples, car cet endroit est en réalité un gigantesque abri souterrain. Les gens qui l’ont imaginé ont essayé de lui donner un aspect plus plaisant que celui d’un bunker traditionnel, pour faire en sorte que les gens s’y sentent bien, mais ils ont malgré tout été obligés de simplifier et de standardiser le processus de fabrication. On retrouve donc un peu partout des lignes géométriques basiques, une sorte « d’art déco soviétique », qui évoque les constructions modernes de Saint Petersbourg. Mais on peut voir aussi des espaces verts répartis ça et là : il s’agit d’une vingtaine de serres où les habitants font pousser des légumes. Nous n’avons construit que deux serres pour les besoins du film.

On se rend compte de cette influence soviétique en voyant les graphismes des posters qui sont affichés sur les murs, qui font penser aux affiches de propagande politique de l’ex URSS…

Oui. En ce qui concerne les teintes des immeubles, nous avons puisé nos références de couleurs pastels dans des ouvrages consacrés à Cuba et à la Havane. Ces nuances permettent d’adoucir cet univers de béton et de briques.

Vos dessins montrent aussi que les habitants de la cité se sont appropriés les lieux, et ont ajouté leurs propres créations…

Oui. Ils ont créé un marché où ils vendent les légumes qu’ils sont parvenus à faire pousser, ainsi que des échoppes de produits recyclés, des magasins de réparation, de vêtements usagés dont le tissu a été déjà plusieurs fois retravaillé…

La population ne connaît rien de son passé ?

Non. Quand on a peuplé la ville et scellé ses accès, ses premiers habitants étaient des personnes âgées et des bébés. Les vieillards ont disparu au bout de quelques années, quand les enfants étaient encore jeunes. Les concepteurs de la cité ont choisi de ne laisser derrière eux aucun livre d’histoire, pour permettre à cette nouvelle société post-apocalyptique de démarrer à partir d’une page blanche. Les personnages que nous découvrons dans le film ont toujours connu les projecteurs suspendus au-dessus de la ville, qui délimitent cette partie illuminée du monde, alors que l’obscurité règne partout ailleurs. Pour les habitants, ce qui se trouve dans le noir est considéré comme « la fin de l’univers connu ». Ils ne s’aventurent pas au-delà. Pour eux, l’environnement de la ville est naturel, rassurant. Le cycle d’éclairage des projecteurs règle leur rythme de vie. Sur les horloges, on peut voir que la moitié du cadran est claire, tandis que l’autre est sombre. Les habitants de la cité ne connaissent ni l’aube, ni la notion de midi, ni le crépuscule : ils savent seulement qu’ils peuvent rester actifs quand la lumière est allumée, et qu’ils doivent se reposer quand elle est réduite au minimum.

On retrouve le style des monuments soviétiques sur ce dessin des statues qui ornent la place centrale…

Oui. Ce groupe de statues surplombe une fontaine qui est cassée, et dont le bassin central est vide. Doon, un jeune homme qui est l’un des deux personnages principaux, y trouve un jour une mite géante dont l’une des ailes est brisée. Il répare son aile et lui permet de voler à nouveau. Il retrouvera l’insecte beaucoup plus tard, à la conclusion de son aventure. Cette scène suggère que l’apocalypse nucléaire a entraîné des mutations chez certaines espèces animales. Pour revenir au groupe de statues, comme vous pouvez le voir, il s’agit d’un homme, d’une femme et d’un enfant dont les bras se tendent vers la lumière. On découvre cette place au début du film. La caméra suit Lina, notre héroïne, au travers du dédale de la ville, jusqu’à la boutique d’objets de récupération que tient sa grand’mère.

Ce qui est frappant dans cet environnement, c’est à la fois la surface qu’il semble occuper au sol, et la hauteur des immeubles. Il est assez rare que l’on construise le premier étage d’un bâtiment et que l’on y place un vrai décor, habituellement…

C’est vrai. Et c’est justement la raison qui nous a poussé à venir tourner le film ici, à Belfast. Nous sommes allés visiter de nombreux endroits en Allemagne et en Angleterre, pour trouver le hangar qui nous permettrait de construire notre ville, mais à chaque fois, si nous trouvions des surfaces de belle taille, ces structures n’étaient jamais assez hautes pour que nous puissions ériger des immeubles de plusieurs étages. Le bâtiment de Belfast dans lequel nous nous sommes finalement installés nous permettait de disposer de 27 mètres de hauteur, ce qui est formidable, et nous a permis de construire tout ce que nous avions imaginé. Certains immeubles de notre ville contiennent des décors sur trois niveaux, comme celui qui abrite l’appartement de Mrs Murdo au deuxième étage, l’appartement de la grand-mère de Lina au premier, et son magasin au rez de chaussée, donnant sur la rue. Nous avons donné un peu plus de personnalité aux immeubles dans lesquels vivent les principaux protagonistes du film. Les fenêtres de celui de la grand-mère, par exemple, sont rondes, et évoquent deux grands yeux tristes.

Avez-vous conservé la même échelle pour tous les niveaux de ces immeubles, ou avez-vous employé des effets de fausse perspective pour donner l’impression qu’ils sont plus grands, vus depuis la rue ?

Nous les avons construits à taille réelle, car les acteurs se déplacent ensuite à l’intérieur de ces décors. Cependant, d’autres parties de ces appartements ont été construites ailleurs, car on ne pouvait pas tout installer dans la structure principale de la ville. De plus, pendant un tournage, il faut pouvoir retirer rapidement un mur pour permettre à une caméra de faire un mouvement particulier. C’était une des raisons qui nous a poussé à reproduire les appartements dans un second espace plus grand.

Vous disiez que les habitants de la ville se sont habitués à recycler les objets. Cela vous a certainement donné l’occasion de construire des accessoires insolites…

Oh, oui, énormément ! Il y en a de toutes tailles, des tout petits jusqu’aux grands, comme ce tricycle qui sert à transporter des objets, et dont le guidon est une manivelle qui fait pivoter les deux roues à l’arrière. Comme le papier manque, quand on veut envoyer un message d’un bout de la ville à l’autre, on fait appel à un messager qui apprend par cœur quelques phrases, et va les répéter de vive voix à votre correspondant. Lina fait partie de ces messagers qui connaissent par cœur les moindres recoins de la ville, à force de la traverser de part en part.

Pouvez-vous nous parler des deux personnages principaux, Doon et Lina ?

Doon et Lina, qui sont incarnés par Harry Treadaway et Saoirse Ronan, se sont rencontrés à l’école et sont devenus amis. Doon a gentiment accepté d’échanger son travail de messager avec celui de Lina. Lina vit dans la partie la mieux éclairée de la ville, tandis que Doon vit dans les quartiers plus sombres. Le père de Doon, qui est incarné par Tim Robbins, est un génie du bricolage et un inventeur toujours occupé à concevoir un nouveau gadget ou un nouveau robot. Il a par exemple réussi à transformer une vieille machine à coudre en machine à préparer le petit déjeuner ! Elle ouvre les boîtes de conserve, les dépose ensuite sur un tapis roulant, qui les mène jusqu’à la poële où les haricots vont cuire. Quand nous visiterons le décor, je vous montrerai la machine, qui fonctionne ! Enfin, il faut que j’avoue qu’un de nos techniciens est caché à l’intérieur pour actionner les différents mécanismes, mais vu de l’extérieur, elle donne vraiment l’impression de marcher toute seule ! (rires)



Tom Hanks n’était-il pas sensé jouer le rôle du père de Doon, au début du projet ?

C’est exact. Comme vous le savez sans doute, c’est sa société de production qui est à l’origine de ce projet, et Tom envisageait de tenir ce rôle, mais son emploi du temps et sa participation à d’autres films l’ont contraint à y renoncer.

Revenons au personnage de Doon. Quel métier exerce-t’il dans la cité ?

Il travaille au service des canalisations, qui est dirigé par Sul (Martin Landau), depuis la salle centrale située près du générateur électrique. C’est un travail qui requiert beaucoup d’efforts physiques, car cet environnement est usé, et il faut constamment remplacer et réparer des morceaux de canalisation rouillés et percés. Doon est un jeune homme courageux et honnête, qui s’acquitte bien de sa tâche. Il passe beaucoup de temps dans les boyaux et les tunnels qui constituent la partie inférieure de la cité, sous les immeubles et les rues. Toutes ces canalisations sont un peu comme les veines de la ville, et l’énorme générateur central ressemble à cœur qui palpite. Alors que les décors de la ville sont composés d’harmonies de bruns, les tunnels sont verts, et les décors autour du générateur sont rouges, pour souligner la métaphore corps/veines/cœur. Comme vous pouvez l’imaginer, Doon est assez fier de connaître cet univers dont la plupart des citoyens ignorent l’existence. Il y emmène donc Lina pour lui faire visiter ce dédale, et ils auront tous les deux l’occasion d’y faire des rencontres aussi surprenantes que dangereuses.

Vont-ils découvrir les secrets de la cité ?

Oui. Après avoir échappé à une des menaces qui erre dans les tunnels, ils débouchent dans les réserves de provisions, et se rendent compte que les étagères sont presque toutes vides. Les habitants de la cité n’auront bientôt plus rien à manger. Ils aboutissent ensuite dans une pièce secrète, la pièce 351, dont l’entrée est dissimulée par de lourds rideaux, et là, ils découvrent une véritable caverne d’Ali-baba, dont les meubles sont chargés de conserves de toutes sortes et de bouteilles d’alcool. Ils se rendent compte que l’un des personnages du film se gorge de nourriture et s’enivre alors que tous les habitants se contentent du minimum vital pour survivre ! C’est à partir de ce moment-là que Doon et Lina décident de tout mettre en œuvre pour sauver la ville, et résoudre ses mystères.

City of Ember semble un projet idéal pour un chef décorateur : vous avez l’occasion de créer un univers de A à Z…

Oui, c’est effectivement un travail passionnant, car le récit est extrêmement riche. A chaque fois que vous tournez une page du livre de Jeanne Duprau, vous découvrez quelque chose de nouveau. Le film fonctionne de la même manière. A chaque fois que la caméra bouge, on découvre un nouveau coin de la ville, une autre partie de ce monde, un nouveau mystère. C’est vraiment une aventure palpitante, et la collaboration avec Gil Kenan a été extrêmement plaisante. Gil est un garçon qui visualise très facilement les choses, et qui dessine très bien, comme il l’a déjà prouvé en réalisant son premier film, Monster House. Nous pouvons dialoguer par le dessin, ce qui est un immense plaisir. Cela change tout. Habituellement, les réalisateurs viennent me voir et se contentent de me dire « Faites en sorte que ce décor soit spectaculaire », sans être capables de préciser quoi que ce soit d’autre ! (rires) Grâce à ses dessins, Gil a pu me lancer sur des pistes très précises, et cela a été formidable. Ici à Belfast, nous avons pu travailler comme pour Titanic, à partir d’un endroit que nous avons réaménagé entièrement pour créer l’univers du film.

C’est incroyable qu’après avoir travaillé sur le Titanic de James Cameron, vous vous retrouviez aujourd’hui dans cet endroit, la salle où les plans du paquebot original ont été dessinés, et que les décors soient construits dans le hangar où le navire a été peint !

C’est vrai que c’est un concours de circonstances assez frappant. La boucle est bouclée, en quelque sorte ! (rires) Quand nous sommes arrivés ici, nous avons trouvé des photos d’époque sur lesquelles on voyait les ingénieurs poser devant d’immenses tables à dessin, habillés de vestes à queue de pie et coiffés de chapeaux melon. Le paquebot était tellement grand que les plans de chaque section du bateau étaient eux aussi très larges. Les habitants de Belfast sont tous fiers que le Titanic ait été construit chez eux. On voit assez souvent dans les rues des gens qui portent un tee-shirt avec un dessin le paquebot, sur lequel on peut lire « It was fine when it left here » (Il était en parfait état quand il est parti d’ici) ! (rires)

De combien de temps de préparation avez-vous disposé avant le tournage ?

Seize semaines. Mais avant de travailler sur les décors eux-mêmes, il a fallu préparer le bâtiment principal. Quand nous sommes arrivés sur place, il était divisé en quatre sections. Nous avons abattu ces cloisons pour dégager l’espace dont nous avions besoin pour construire la place centrale de la ville et les rues autour. La première section était remplie de verre pilé, la seconde de noix de coco broyées que l’on faisait brûler dans la chaudière de la centrale électrique qui se trouvait de l’autre côté de la rue, et la troisième contenait des aliments pour animaux ! Il a fallu employer des dizaines de personnes pour déblayer tout cela et nettoyer les lieux avant de pouvoir faire quoi que ce soit. John Cursol, mon chef de construction, et John Bellington, qui dirige mon équipe artistique, ont eux aussi travaillé sur Titanic, et ont apprécié cette occasion exceptionnelle de découvrir les traces de la construction du paquebot.

Que va donner l’enquête menée par les deux personnages principaux ?

En menant leurs recherches, Doon et Lina vont découvrir une vieille boîte et une série d’instructions qui va les conduire à la salle des casiers où Doon et ses collègues déposent leurs habits avant d’aller travailler. En actionnant certains leviers, un des casiers se renverse et se place en position horizontale. A ce moment-là, nos héros se rendent compte que le casier est en fait un canot de métal. En continuant à actionner les leviers, Doon et Lina animent toute la salle, dont chacun des casiers se transforme à tour de rôle en canot. Un porte s’ouvre devant le premier canot, et révèle un boyau en forme de toboggan qui mène jusqu’au monde rouge du générateur, et jusqu’à la rivière qui alimente une turbine. Nous avons construit certaines parties de ces décors, comme la salle des casiers, les canots, et certaines sections du monde du générateur, et le reste a été réalisé en images de synthèse.

Effets-speciaux.info vous proposera prochainement la seconde partie de notre visite du tournage : la découverte de l’extraordinaire décor de la cité et nos rencontres avec le réalisateur et les deux acteurs principaux !

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