L’excellent CAPTAIN MARVEL arrive le 6 mars dans les salles, et c’est Brie Larson, oscarisée pour l’émouvant Room, qui incarne la nouvelle super-héroïne Marvel, une combattante extraterrestre dont la mission va l’amener à lutter contre les méchants Skrulls sur notre planète, et à y trouver des traces de son passé. A ses côtés, Samuel Jackson joue un jeune Nick Fury, bien surpris de découvrir une guerrière dotée de tels superpouvoirs, et des menaces venues d’autres mondes…

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau



Brie, qu’avez-vous pensé du succès de WONDER WOMAN et du fait que CAPTAIN MARVEL, qui est également consacré à une super-héroïne, soit extrêmement attendu ?

Brie Larson : Il me semble que nous assistons aux prémices de quelque chose d’encourageant. La représentation de la femme au cinéma est en train de changer. On avance et je crois qu’en jouant Carol Danvers / Captain Marvel, je suis la voie tracée par beaucoup d’actrices auparavant et que je participe à mon tour à cette évolution. J’ai hâte de voir quelles occasions cela va offrir à des comédiennes dans des projets différents. Bien sûr, CAPTAIN MARVEL est avant tout un divertissement spectaculaire destiné à un vaste public, mais les thèmes plus profonds qui y sont abordés me sont chers.

Samuel, Le S.H.I.E.L.D. est-il déjà une organisation importante à l’époque où se déroule le film, en 1995 ?

Samuel L. Jackson : Il n’existe pas encore. Ou plus précisément, si, il existe, mais cette organisation en est encore à un état tellement embryonnaire qu’elle ne représente presque rien. C’est essentiellement moi, Nick Fury, assis derrière un bureau, occupé à réfléchir à ce que signifient les nouvelles menaces extraterrestres qui se présentent, et l’agent spécial Coulson, que joue Clark Gregg.

Brie, vous vous êtes entraînée et musclée pendant 9 mois pour incarner Captain Marvel alors que vous auriez pu vous contenter de porter un costume avec une musculature sculptée et d’avoir recours à des doublures cascades. Pourquoi ?

Brie Larson : Par honnêteté par rapport au public, et particulièrement pour les spectatrices. Je n’avais jamais fait de gym avant, et pour ne rien vous cacher, j’ignorais ce que j’allais pouvoir faire physiquement dans les scènes d’action. Mais je tenais à me donner à fond pendant la préparation du rôle car je ne pouvais pas me résoudre à porter seulement un costume avec de faux muscles et à prendre des attitudes martiales pour avoir l’air d’une combattante. Je voulais devenir un vrai symbole de puissance. Je dois dire que je n’aurais jamais pensé pouvoir soulever des haltères de plus de 100 kilos un jour. Cela a modifié mon rapport avec mon corps, et ma façon de bouger.



Samuel, pouvez-vous nous parler du processus qui a permis de vous rajeunir numériquement dans le film ?

Samuel L. Jackson : Je ne pourrais pas vous en dire grand’chose, car je n’y connais rien.

Mais avez-vous été contraint d’avoir des petites pastilles collées sur votre visage pendant le tournage, afin de faciliter le processus des effets visuels ?

Oui, on m’a collé des petits points de repères sur le visage. (Samuel Jackson se tourne vers son assistant) Comment s’appelle ce procédé ? (il lui répond) Lola ? Eh bien vous voilà renseigné ! Ils ont enregistré mes expressions faciales grâce à cela, puis les données ont été envoyées quelque part et c’est comme cela que le trucage a été fait. (En réalité, Lola est le nom de la société qui a réalisé les effets de rajeunissement sur Samuel Jackson, et non pas le nom du procédé en lui-même, NDLR.)

Brie, le rôle de Captain Marvel était convoité par plusieurs actrices, mais pourtant, vous avez hésité avant d’accepter la proposition des Studios Marvel, et demandé un délai de réflexion...

Brie Larson : Oui, je voulais prendre ma décision en prenant le temps de peser le pour et le contre. Jouer dans un film Marvel, cela voulait dire qu’après, on allait me reconnaître dans le monde entier, ce qui n’est pas évident quand on est introvertie comme moi. Après avoir dit oui, allais-je encore disposer d’une qualité de vie satisfaisante ? Il fallait que je réfléchisse vraiment aux sacrifices que j’étais prête à faire. Pour moi qui adore voyager incognito, cela allait certainement compliquer les choses…

Et comment vivez-vous cela depuis que vous avez dit oui ?

C’est une expérience en cours et on verra bien comment les choses évolueront après la sortie du film. J’aspire juste à vivre normalement, comme avant. Quand j’étais au Brésil récemment, j’ai voulu admirer une allée dont les murs sont couverts de graffitis. Une fan est venue me voir pour me demander de poser avec elle pour une photo, et je lui ai répondu que je ne pouvais pas lui dire oui parce que j’étais timide et que si je commençais à faire une photo dans cette rue, cela attirerait l’attention, et me contraindrait à en faire deux, puis dix, puis cent. Elle a bien compris le problème, m’a dit « OK », et m’a laissée poursuivre ma visite. C’est ce genre d’interaction humaine que j’apprécie le plus.