Propos recueillis par Pascal Pinteau

Quelles sont les relations qui se nouent entre Nick Fury et Peter Parker ? Et comment votre collaboration avec Samuel Jackson s’est-elle déroulée ?

Oh, c’est vraiment génial de jouer avec Sam. C’est un acteur formidable, généreux avec ses partenaires et en plus, très drôle dans la vie. Je suis fan de son travail depuis très longtemps, et j’appréciais déjà ses films avant qu’il ne rejoigne l’univers cinématographique Marvel. Voir Nick Fury et Peter ensemble à l’écran crée un contraste savoureux, parce que Peter est un gamin enthousiaste et heureux d’agir en justicier tandis que Fury est un vétéran du S.H.I.E.L.D. souvent mutique, qui a tout vu et tout fait en tant que patron des services secrets. Collaborer avec lui est impressionnant et presque effrayant quand il vous jauge. Un peu comme Tony Stark, mais sans les répliques mordantes qui fusent tout le temps !

On imagine que la romance entre Peter et M.J. se développe pendant leur voyage en Europe…

Oui, il y a plus de scènes entre Michelle et Peter, et l’on explore davantage ce qui les rapproche. Je crois que le public sera en empathie avec M.J., et que grâce à l’interprétation pleine de sensibilité de Zendaya, il y aura encore plus de gens qui se trouveront des points communs avec son personnage.

Après avoir joué avec Michael Keaton dans le volet précédent, vous retrouvez à nouveau face à un acteur chevronné et de grand talent, Jake Gyllenhaal…

Oui, j’ai énormément de chance de pouvoir travailler avec eux. Vous savez, mes agents et moi nous réunissons chaque année pour rédiger une liste d’acteurs et de réalisateurs avec lesquels j’aimerais bien travailler, et Jake a toujours figuré sur cette liste. Le fait que nous puissions collaborer dans ces circonstances est tout simplement fantastique. Jake est sensationnel. J’ai souvent remarqué que les comédiens ont comme un déclic quand le réalisateur crie ‘Action’, et se comportent différemment dès qu’ils jouent. Jake ne fonctionne pas du tout ainsi : la transition entre lui et son personnage est imperceptible, et parfois cela en devient déconcertant ! Il m’est souvent arrivé de penser, ‘OK, là Jake est juste en train de me raconter un truc à titre personnel…Oh mais non : il est déjà en train d’interpréter la scène en tant que Mysterio !!’ (rires) J’ai eu énormément de plaisir à jouer avec lui et j’ai beaucoup appris en l’observant. C’est un peu comme quand on pratique le tennis et que l’on se retrouve en face d’un très bon joueur : on est forcé de se surpasser et on fait des progrès. Face à un acteur aussi doué que Jake, on est obligé de se rappeler de tous les petits détails qui composent votre personnage pour être capable de lui donner la réplique de manière convaincante. C’est un privilège de l’avoir pour partenaire.

Que pensez-vous de votre nouveau costume noir, celui réservé aux missions secrètes ?

Oh, je le trouve absolument génial, parce quand je porte ce costume-là, je peux aller facilement aux toilettes! (rires) Pardon pour ce détail trivial, mais je n’ai qu’à retirer ma cagoule et hop, je peux m’éclipser rapidement. Croyez-moi, c’est vraiment chouette ! (rires) Et dans notre histoire, ce costume permet aussi à Spider-Man d’agir différemment, en mode camouflage, pour mener à bien la mission que Nick Fury lui a confiée. Cette tenue noire a été mise au point par d’anciens experts du S.H.I.E.L.D., à la demande de Nick Fury, et elle est dotée de fonctions que Peter adore, car il est resté un vrai geek , fan de haute technologie. Je pense que les spectateurs apprécieront les surprises de ces scènes-là.

Avez-vous la possibilité d’improviser un peu, de tenter de nouvelles répliques qui vous viennent à l’esprit, malgré l’ampleur et la complexité technique de cette superproduction ?

Oui, et c’est aussi pour cela que Jon Watts est un excellent réalisateur : il nous permet de tourner 20 minutes d’improvisations complètement délirantes, parce qu’en fin de compte, il ne gardera que les petites pépites qui surgissent dans tout cela. Jon sait créer un environnement serein dans lequel ses acteurs savent qu’ils peuvent se permettre de faire des petites erreurs créatives en cherchant de nouvelles idées. Tous les réalisateurs ne le font pas. Quand on lui soumet une proposition et qu’il la trouve intéressante, il vous laisse la jouer 20 fois de suite s’il le faut, pour que nous puissions la tester jusqu’au bout. C’est très appréciable de pouvoir faire cela pendant le tournage d’une superproduction.

Dans l’épisode précédent, les scènes entre Peter et son copain Ned étaient très savoureuses. Parlez-nous de votre collaboration avec Jacob Batalon…

Jacob est hilarant. Il est si amusant qu’il est difficile de jouer avec lui en gardant son sérieux. L’autre jour, nous tournions les champs et contrechamps d’une scène de dialogue entre lui, Zendaya et moi. Et quand la caméra était braquée sur lui et que Zendaya et moi restions en face pour lui donner la réplique, ce qu’il faisait était si drôle que nous étions incapables de dire notre texte normalement, nous pouffions de rire à chaque prise, en nous retenant pour ne pas ruiner la prise de son !

Dans cette aventure, on sort du contexte habituel de la confrontation avec un super méchant, puisque Spider-Man affronte des créatures monstrueuses…

Oui, je me souviens avoir été surpris quand Jon m’a raconté le pitch de l’histoire. Passer du Vautour à des créatures issues des quatre éléments était un grand bond en avant, un vrai changement. Quand on voit comment ces monstres sont représentés visuellement grâce aux trucages numériques, le résultat obtenu est très impressionnant. Et j’ai le sentiment que Peter Parker réagit comme moi en les voyant, en ne comprenant pas ce qu’il se passe. Ce n’est que dans un second temps, quand il rejoint l’équipe de Nick Fury et collabore avec Maria Hill et Mysterio, qu’ils vont arriver ensemble à analyser ces événements et à comprendre peu à peu comment les pièces du puzzle sont liées. Et ces énigmes contribuent à créer un suspense efficace et à rendre l’histoire passionnante.