Par Pascal Pinteau

Révélée par la célèbre émission parodique SATURDAY NIGHT LIVE, dont elle fut l’un des piliers pendant 7 ans, de 2005 à 2012, Kristen Wiig a remporté son premier grand succès au cinéma en 2011 dans l’excellente comédie MES MEILLEURES AMIES, qu’elle avait co-écrite avec Annie Mumolo. On l’a appréciée ensuite dans le poétique LA VIE RÊVÉE DE WALTER MITTY de Ben Stiller (2013), l’âpre SEUL SUR MARS de Ridley Scott (2015), le réjouissant reboot au féminin de SOS FANTÔMES dirigé par Paul Feig (2016) et dans l’étonnante fable de science-fiction DOWNSIZING d’Alexander Payne (2017). Signalons aussi que Kristen Wiig a prêté sa voix en V.O. - ainsi que son visage - au personnage d’Astrid dans la trilogie Dragons des Studios d’animation Dreamworks, de 2010 à 2019. Dans WONDER WOMAN 1984, elle incarne Barbara Minerva, une jeune femme un peu timide, brillante scientifique, mais décalée et mal à l’aise en société. Après avoir lié des liens amicaux avec Diana Prince (sans savoir qu’elle est Wonder Woman), Barbara va entamer une lente métamorphose, et prendre de l’assurance pour devenir finalement Cheetah la femme-guépard, la fameuse ennemie jurée de Wonder Woman dans les comics, à l’instar du Joker pour Batman. Ce personnage iconique n’avait encore jamais été représenté au cinéma, et l’on ne peut que se réjouir que ce double rôle ait été confié à une actrice aussi talentueuse et drôle que Kristen Wiig !

Aviez-vous vu le premier volet de WONDER WOMAN avant d’être contactée par Patty Jenkins pour incarner Barbara Minerva / Cheetah ?

Je l’avais vu et adoré ! C’était fantastique de voir enfin une super-héroïne transposée aussi bien que cela au cinéma. Je m’en souviens comme d’un grand moment pour les femmes, un vrai événement ! Pendant la scène où l’on voit Wonder Woman foncer sur le champ de bataille, toute la salle était en train de pousser des cris de joie ! J’en ai eu des frissons. Le jour où mon agent m’a dit que Patty Jenkins voulait me parler et me proposait de convenir d’un rendez-vous téléphonique, je n’en menais pas large. Je croisais les doigts pour que ce soit au sujet de la suite de WONDER WOMAN, mais je me demandais si elle n’était pas en train de travailler sur autre chose…Bref, quand Patty m’a confirmé que c’était bel et bien pour ça, j’étais à la fois honorée et très heureuse.

Vous étiez encore une petite fille dans les années 80. Quels souvenirs avez-vous gardés de l’ambiance et du style de cette décennie ? Vous êtes-vous sentie un peu nostalgique en tournant dans les décors qui recréaient cette époque ?

J’ai le sentiment que ces années-là étaient marquées par une gigantesque explosion de couleurs…et de vaporisation de laque à cheveux ! (rires) Je me souviens du mascara bleu, et de tous les posters multicolores sur les murs de ma chambre.

Et n’oublions pas les épaulettes pour rembourrer les chemisiers et les vestes !

Oui, les eighties, c’était une déferlante de couleurs, de vestes aux épaules carrées, et de chouchous dans les cheveux, c’est cela ! Et le maquillage était particulier aussi. Les femmes laissaient tomber le mascara noir pour du bleu, ou d’autres teintes. Il y avait énormément de créativité dans l’air. Patty tenait à ce que tout cela soit reconstitué de la manière la plus réaliste et authentique possible pendant le tournage, pour que nous nous sentions transportées à cette époque.

Justement, à propos d’authenticité, WONDER WOMAN 1984 est un film d’action à grand spectacle, dans lequel il y a beaucoup de cascades et de combats qu’il vous a fallu tourner en suivant des chorégraphies très précises. Pourriez-vous nous parler de la manière dont vous vous êtes préparée physiquement, et du type d’entraînement que vous avez dû suivre ?

Le type d’entraînement ? Juste intensif ! (rires) Je me souviens que pendant les deux premiers mois de préparation et de musculation, quand je quittais le gymnase et que j’arrivais à la maison, j’avais encore tout juste assez d’énergie pour prendre un bain avec des sels d’Epsom, puis tituber jusqu’à mon lit et m’écrouler en m’endormant immédiatement ! C’était vraiment intense, épuisant, mais très gratifiant aussi, et je me sentais dans une forme éblouissante. Cela m’a permis de me rappeler à quel point on se sent bien quand on s’est remis en forme, et qu’on se sent pleine de force dès le réveil. Même si on n’a pas envie de faire de la gym, il faut le faire quand même, aller transpirer un peu, et se rendre compte ensuite que l’on arrive à faire des choses dont on ne se serait jamais crue capable. J’avais la chance d’être conseillée par ma formidable entraîneuse, Jenny Pacey, et je suivais également des cours de chorégraphie, de cascades, d’apprentissage aux acrobaties à réaliser pendant que l’on est suspendue à des câbles, de formation aux mouvements de combat, et il y avait même des cours de gestuelle pour apprendre les attitudes félines de Cheetah. C’était incroyable, totalement différent de ce que j’avais fait auparavant. D’ailleurs, nous continuions à nous exercer même quand nous ne tournions pas, ou quand nous avions seulement une courte journée de travail. Donc oui, tout cela a été un vrai défi physique à relever, mais il a porté ces fruits, et ses effets ont été une véritable récompense.

Il y a beaucoup de trucages réalisés en direct et d’effets visuels dans les scènes d’action d’un blockbuster comme celui-ci. On sait qu’ils nécessitent beaucoup de préparations et de remises en place entre les prises, et donc de longs temps d’attente pendant lesquels vous devez rester dans l’énergie de la scène et du personnage que vous jouez. Est-ce parfois difficile de rester focalisée, de conserver la même énergie, malgré ces nombreuses contraintes techniques ?

C’est beaucoup plus facile quand l’ambiance est bonne sur un tournage – et elle était excellente – car rire et plaisanter entre les prises vous redynamise. La collaboration avec les autres acteurs est également très importante, car en jouant tous ensemble, nous sommes portés aussi par leur énergie à eux.

Vous vous retrouvez dans une position unique en étant à la fois une fan de films de super-héros et l’une des vedettes de la nouvelle superproduction de DC Comics et Warner. Compte tenu de tout cela, qu’aimeriez-vous que les spectateurs ressentent en découvrant WONDER WOMAN 1984 ?

Eh bien, je pense qu’ils vont vraiment passer un bon moment. S’amuser, être surpris, et qu’ils seront contents parce que visuellement, le film est époustouflant. Gal Gadot est sensationnelle. Je sais que les spectateurs aimeront revoir Chris Pine à ses côtés, et j’ai hâte qu’ils puissent apprécier la manière dont Pedro Pascal incarne Max Lord. La musique, les costumes, les décors, tout est incroyable. On rit beaucoup. Et les scènes d’action ne ressemblent à rien de ce que j’ai vu avant au cinéma.