MOURIR PEUT ATTENDRE : Les coulisses Top Secrètes du tournage – 1ère partie
Article Cinéma du Lundi 27 Septembre 2021

Par Amy Siks

L’HISTOIRE

James Bond a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Jamaïque. Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter de la CIA débarque pour solliciter son aide : il s’agit de sauver un scientifique qui vient d’être kidnappé. La mission va se révéler bien plus dangereuse que prévu, et Bond se retrouve aux trousses d’un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes technologiques.

Autrefois, chaque film de James Bond constituait une aventure distincte ; les différents films n’étaient liés entre eux que par certains personnages, malveillants ou bienveillants. EON Productions souhaitait cependant que la série avec Daniel Craig dans le rôle de 007 se déroule comme un tout unifié. Ainsi, l’histoire de QUANTUM OF SOLACE (2008) reprend immédiatement après CASINO ROYALE (2006), qui suivait l’initiation de Bond à la vie d’agent double-0. SKYFALL (2012) s’insère dans la série pour révéler des aspects importants des débuts de la vie de Bond. Aujourd’hui, le 25e film de la saga, MOURIR PEUT ATTENDRE, commence dans la foulée de 007 SPECTRE (2015), dans lequel Bond (Daniel Craig) et Madeleine Swann (Léa Seydoux) partaient à bord de l’Aston Martin DB5.

Lorsque l’on voit Bond pour la première fois dans MOURIR PEUT ATTENDRE, il est avec Madeleine à Matera, une ville perchée du sud de l’Italie. Le producteur de la série, Michael G. Wilson, explique : « Il a toujours été clair que cette nouvelle aventure allait reprendre à travers l’histoire d’amour entre Bond et Madeleine. La question était de savoir à quel moment exactement. » La productrice Barbara Broccoli commente: « Nous avons longuement débattu pour savoir comment continuer leur histoire d’amour tout en poursuivant l’exploration des thèmes devenus essentiels dans les films de Daniel Craig. »

Daniel Craig déclare: « Avec MOURIR PEUT ATTENDRE, il y avait une histoire forte qui appelait une conclusion, et un certain nombre de choses à régler. Je pense que nous avons réussi à la fois à raconter cette histoire et à tout boucler. » Les thèmes du secret, de la trahison et de la confiance formaient un trait d’union entre les quatre derniers films, et dans MOURIR PEUT ATTENDRE, ils propulsent le récit vers sa palpitante conclusion. Après la douleur d’avoir perdu la femme qu’il aimait, Vesper Lynd (Eva Green), dans CASINO ROYALE, sa relation tendue avec M et le MI6, et la souffrance infligée par les révélations de Blofeld (Christoph Waltz), James Bond a pris un nouveau risque en baissant sa garde avec Madeleine pour essayer d’aimer à nouveau.

Barbara Broccoli observe : « Si Bond s’engage dans une relation amoureuse, cela lui posera de nombreuses difficultés au plan émotionnel. La confiance est le thème principal de ce film: il lui est très difficile de s’engager affectivement du fait de ce qu’il a vécu autrefois. La trahison a joué un rôle important dans la fin de son histoire d’amour. » Bien qu’il coure le risque en s’engageant avec Madeleine, MOURIR PEUT ATTENDRE commence alors que Bond a rompu une relation d’une autre sorte, bien plus durable celle-là: son emploi au MI6.

Le producteur associé Gregg Wilson note que la retraite de Bond a ouvert la voie à une nouvelle réalité: « Le fait que Bond ait quitté le métier représentait une nouvelle étape pour nous. Qu’allait devenir un homme pareil sans son travail? Lorsque vous avez consacré toute votre vie à servir votre pays, que laissez-vous derrière vous, quel est votre héritage? » Pour raconter cette nouvelle histoire, les cinéastes se sont tournés vers le réalisateur visionnaire Cary Joji Fukunaga (JANE EYRE, SIN NOMBRE, « True Detective »), qui a rejoint le projet après le départ du réalisateur Danny Boyle. Michael G. Wilson et Barbara Broccoli admiraient depuis longtemps le travail de Fukunaga tant comme scénariste que comme réalisateur, et ils l’ont rencontré à New York peu après la sortie de 007 SPECTRE.

Barbara Broccoli raconte : « La première fois que nous nous sommes vus, Cary nous a dit qu’il aimerait un jour faire un James Bond. Quand Danny Boyle a quitté le projet et que nous avons cherché un nouveau réalisateur, il nous a contactés. C’était une grande chance qu’il soit disponible. Son enthousiasme et ses qualités de scénariste ont été déterminants. Tout s’est déroulé comme un petit miracle. » Cary Fukunaga est le premier Américain à réaliser un James Bond. Michael G. Wilson souligne: « Tous les films de Cary sont incroyables, il est capable de travailler dans n’importe quel genre, et c’est en plus un merveilleux scénariste. » Le producteur poursuit: «Cary est excellent avec les personnages comme avec les acteurs, et il apporte richesse et complexité à tout ce qu’il fait. C’est quelqu’un de très international: il parle plusieurs langues et a beaucoup voyagé. Il a aussi un côté non-conformiste... Il est jeune et enthousiaste, et il possède un sens artistique et visuel extraordinaire. Il a un vrai talent pour rendre les choses compliquées faciles à comprendre, ce qui correspondait parfaitement à ce que nous recherchions pour cette histoire. »

Cary Fukunaga a découvert les films de James Bond en allant voir le dernier de Roger Moore, DANGEREUSEMENT VOTRE, en 1985, au cinéma de son quartier. Il raconte: « J’avais adoré le final sur le pont du Golden Gate! James Bond avait fait son entrée dans mon univers. C’était un film cool, c’était génial de voir Roger Moore flanquer une raclée aux méchants! » Tout en bâtissant sa carrière comme scénariste, producteur et réalisateur, ces souvenirs lui sont restés et Cary Fukunaga a toujours espéré réaliser un James Bond un jour. Comme les producteurs, il a été particulièrement enthousiasmé par le parcours émotionnel du héros au fil des films précédents, et observe: « Quand vous arrivez après CASINO ROYALE, QUANTUM OF SOLACE, SKYFALL et 007 SPECTRE, vous avez une idée assez précise de la trajectoire du personnage et de ce qu’il a vécu. » Le réalisateur poursuit : « Pour nous, MOURIR PEUT ATTENDRE arrive cinq ans après 007 SPECTRE. Le monde a beaucoup changé entretemps, et une grande part de nos discussions a porté sur comment faire en sorte que ce film soit ancré dans notre époque, mais aussi dans l’univers de Bond, qui ne se rattache jamais à une période temporelle précise. Nous en avons parlé dès nos toutes premières conversations avec les producteurs et avec Daniel Craig. Il fallait apporter quelque chose de nouveau à l’histoire tout en honorant les précédents films quant aux thèmes essentiels récurrents et en comblant les attentes du public. »

La première chose qu’espère voir le public dans un James Bond, c’est l’aventure et le danger. Cary Fukunaga souligne: « Le danger est présent dans absolument tous les films de Bond. Vous prenez la pire menace au monde, la plus effrayante que vous puissiez imaginer, et vous avez Bond pour s’y opposer et l’arrêter. Ce qui a été intéressant dans le parcours de Daniel, ce sont les nuances, l’épaisseur et la richesse qu’il a apportées à ce personnage. » Le réalisateur note : « Il y a une complexité chez cet homme, une blessure intime, une vulnérabilité qui a été dissimulée depuis le premier film de Daniel Craig et la mort de Vesper Lynd. Ses prises de décisions sont intéressantes en raison de leur ingéniosité, mais aussi par ce qu’elles révèlent de ses défauts et de ses faiblesses. Je trouve son histoire personnelle vraiment passionnante. » Alors que l’histoire prenait forme guidée par Cary Fukunaga et les scénaristes de Bond de longue date, Neal Purvis et Robert Wade, les producteurs et Daniel Craig ont également sollicité la contribution de la scénariste et actrice Phoebe Waller-Bridge (« Fleabag », « Killing Eve »), qui a apporté son regard unique aux personnages et à l’histoire, tout en conservant ce que Barbara Broccoli décrit comme la « britannicité essentielle » de Bond.

La productrice observe: «Phoebe a eu une grande influence sur le scénario et nous avons beaucoup aimé travailler avec elle. Tous les scénaristes ont apporté leur contribution et Cary a essayé d’intégrer le plus possible du travail de chacun. L’histoire est compliquée mais elle est racontée de manière très compréhensible. Il y a des révélations fascinantes! » Elle ajoute: « Le développement des personnages est très poussé et les relations entre eux complexes, passionnantes et riches au plan émotionnel. Le scénario était vraiment excellent. »

L’histoire de MOURIR PEUT ATTENDRE reprend donc immédiatement après les événements de 007 SPECTRE, et Cary Fukunaga explique: « La première partie du film suit l’histoire de la lune de miel de Madeleine Swann et de James Bond une fois qu’il a quitté les services secrets. » Bien sûr, les choses ne se passent pas toujours comme espéré... Le réalisateur révèle: «Madeleine et James finissent par suivre chacun sa route. L’histoire reprend ensuite avec James, cinq ans plus tard. Le monde a changé, les choses ont évolué. Tout le paysage politique s’est transformé. Une menace se profile, impliquant le SPECTRE et d’autres éléments extérieurs, et Bond est amené à aider de nouveau le MI6 pour empêcher une arme diabolique de se répandre dans le monde. C’est une histoire fascinante portée par des personnages brillants, qu’ils soient anciens ou nouveaux. »

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