VENOM : LET THERE BE CARNAGE : Dans les coulisses du combat des symbiotes – 1ère Partie
Article Cinéma du Vendredi 22 Octobre 2021

Tom Hardy est de retour sur grand écran dans le rôle du redoutable protecteur Venom, l’un des personnages les plus impressionnants et les plus complexes de l’univers Marvel. Réalisé par Andy Serkis, le film réunit Michelle Williams, Naomie Harris et Woody Harrelson, sous les traits du méchant Cletus Kasadyn, alias Carnage.

Par Arnaud T. De Praude

VENOM : LET THERE BE CARNAGE réunit au casting Tom Hardy, Michelle Williams, Naomie Harris, Reid Scott, Stephen Graham, et Woody Harrelson. Réalisé par Andy Serkis, il est produit par Avi Arad, Matt Tolmach, Amy Pascal, Kelly Marcel, Tom Hardy, et Hutch Parker. Le scénario est signé Kelly Marcel, sur une histoire originale de Tom Hardy & Kelly Marcel, d’après les albums de BD MARVEL. La production exécutive est assurée par Barry Waldman, Jonathan Cavendish, et Ruben Fleischer. Le réalisateur s’est entouré du directeur de la photographie Robert Richardson, du chef-décorateur Oliver Scholl, des chefs-monteurs Maryann Brandon et Stan Salfas, de la superviseuse Effets visuels Sheena Duggal, de la chef-costumière Joanna Eatwell et du compositeur Marco Beltrami.

LA COEXISTENCE ENTRE L’HOMME ET LE SYMBIOTE…

Dans le premier opus de la saga VENOM, Eddie Brock et Venom, tous deux interprétés par Tom Hardy, avaient noué une alliance contre nature. Mais les fans de la BD Marvel étaient enchantés de découvrir l’adaptation cinématographique de leurs aventures sur grand écran qu’ils attendaient depuis si longtemps : le film avait généré plus de 856 millions de dollars de recettes mondiales. Dans ce premier chapitre, Eddie, journaliste aussi obstiné qu’égocentré, et Venom, symbiote extraterrestre ayant pris possession de son corps, comptaient l’un sur l’autre pour survivre : Eddie se débrouillait beaucoup mieux dans la vie grâce au fonctionnement prédateur du monstre, tandis qu’il contrôlait l’instinct bestial de Venom grâce à ses valeurs morales… très particulières. Ils reconnaissaient avoir besoin l’un de l’autre… sans forcément s’en réjouir !

« C’est jubilatoire de camper deux facettes d’un personnage, car Venom et Eddie ne font qu’un à mes yeux », signale Hardy. « Leur seule différence vient du fait que l’un est un monstre et l’autre, un journaliste, mais ils ne constituent qu’un seul individu ».

« De toute évidence, au départ, ils se méfient l’un de l’autre, mais ils ont appris à cohabiter », note le producteur Avi Arad. « C’est une union complexe. Comme ils dépendent l’un de l’autre, ils n’ont d’autre choix que de se supporter, même s’ils n’en peuvent plus. Il va leur falloir trouver un compromis ». En effet, dans VENOM : LET THERE BE CARNAGE, ce « couple » en crise menace de voler en éclats. Certes, leur association a encore de bons côtés… Eddie a expliqué à Venom qu’il pouvait arracher la tête des méchants – et le symbiote n’a pas hésité une seconde à s’exécuter, s’autoproclamant le « Protecteur létal » et dévorant les salauds dans un souci de justice… Quant à Eddie, sa carrière est en pleine ascension. La preuve : il a décroché l’interview ultime du tueur en série Cletus Kasady qui devrait le propulser vers les sommets. Et pourtant, ils continuent à se taper mutuellement sur les nerfs – et leurs disputes incessantes finissent par dégénérer en un affrontement violent où chacun tente de se débarrasser de l’autre. Venom et Eddie sont bien résolus à savoir si, au fond, ils ont toujours autant besoin l’un de l’autre…

« Ce film est une histoire d’amour, mais pas au sens habituel du terme », précise Andy Serkis. « Il parle de la relation extraordinaire entre le symbiote et son hôte. Toute histoire d’amour passe par des moments difficiles et d’autres plus heureux. La relation entre Venom et Eddie est évidemment source de difficultés et de stress, et ils en sont presque à se vouer de la haine à présent. Mais ils n’ont pas d’autre choix que de se supporter : ils ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre ! C’est ça, un couple ! »

En tant qu’acteur, Andy Serkis a collaboré avec des artistes de performance-capture pour mettre au point certaines des créatures les plus marquantes des vingt dernières années, comme Gollum dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, Caesar dans la saga de LA PLANÈTE DES SINGES et le Chef Suprême Snoke dans STAR WARS. Il confie qu’il s’est senti particulièrement fier et admiratif en découvrant le premier VENOM. « J’ai trouvé la prestation de Tom exceptionnelle », dit-il. « C’était parfaitement dans mes cordes de créer des personnages en infographie. Quand Tom m’a appelé, sans que je m’y attende, parce qu’il voulait me confier la réalisation du deuxième opus, c’était, à mon avis, parce qu’il cherchait un réalisateur capable de mettre en valeur sa prestation et de l’inscrire dans un contexte reposant en grande partie sur les effets visuels. Il savait que j’avais pas mal d’expérience en la matière. On s’intéressait mutuellement à nos carrières respectives depuis plusieurs années, et c’était formidable d’avoir enfin la chance de travailler ensemble ».

« Andy possède une incroyable expérience d’acteur, de technicien et de réalisateur », signale Hardy. « Il a piloté des séquences de performance capture et d’animation, il a un sens inné de la dramaturgie, des nuances de jeu d’acteur et des voix. C’est un grand comédien et un grand réalisateur, et un type bien. Il s’imposait naturellement pour réaliser ce film et il s’en est remarquablement acquitté ».

Si Hardy s’engage pleinement dans chacun de ses projets, celui-ci comptait particulièrement à ses yeux : c’est en effet la première fois qu’il collabore à l’écriture d’un scénario. Sa coscénariste, Kelly Marcel, témoigne : « Tom est un artiste talentueux qui fourmille d’idées, si bien que travailler avec lui s’est avéré jouissif et enthousiasmant : on avait le sentiment qu’on pouvait tout envisager pour ces personnages auxquels on s’est attaché. Tom a travaillé sans relâche pour faire exister cette histoire, d’abord au niveau du scénario, puis sur le plateau. On sait tous qu’il est un acteur très doué, mais j’ai vraiment hâte que le spectateur découvre que c’est aussi un excellent scénariste ».

L’intrigue imaginée par Hardy et Kelly Marcel cerne bien la dimension psychologique de la situation. « Eddie et Venom vivent ensemble et partagent le même corps depuis un bon moment », ajoute Kelly Marcel. « Ils se connaissent parfaitement. Et comme dans tout contexte de huis clos, ils commencent à se lasser de leurs petites manies et défauts respectifs. Ce sont les circonstances qui les ont obligés à coexister et le film pose la question de savoir s’ils ont la volonté de sauver leur relation ou de se séparer. Ne sont-ils réunis que par le fruit du hasard ou sont-ils faits pour être ensemble ? »

Serkis signale qu’Eddie et Venom forment sans doute un couple transgressif, mais un couple quand même ! « C’est Jekyll et Mr Hyde », explique-t-il. « Eddie est plutôt arrogant et considère que tout lui est dû. Venom est aux antipodes : il ne se censure pas et dit tout ce qu’il pense. Et ils sont obligés de se côtoyer. Après s’être rencontrés dans le premier opus, ils traversent une sorte de crise de couple : ils ne se supportent plus et ils n’attendent plus qu’une chose : se séparer ! »

Pour le producteur Matt Tolmach, si Venom est aussi apprécié du public, c’est pour plusieurs raisons : il incarne la réalisation de certains de nos fantasmes, il est animé par des motivations complexes et l’adéquation entre le personnage et l’acteur est idéale. « Il y a toujours quelque chose d’attirant et d’excitant chez les personnages qui cèdent à leur part d’ombre », affirme-t-il. « On aimerait faire exactement ce que fait Venom. Mais Venom obéit aussi à un code d’honneur. À certains égards, il incarne une forme de conscience pour Eddie : celui-ci s’arrange avec la vérité comme il l’entend, alors que Venom a une conception très rigide des choses. Et quand on ajoute à cela l’alchimie hallucinante qu’a su créer Tom avec son alter ego extraterrestre, c’est un vrai plaisir d’observer cet homme en guerre contre lui-même ».

On en revient toujours à cette éternelle question : est-ce qu’un être humain et un symbiote extraterrestre peuvent partager le même appartement (voire, le même corps) sans se taper mutuellement sur les nerfs ? (Réponse : non !) « La dispute dans l’appartement est l’une des premières scènes qu’on ait tournées », explique Serkis. « Pendant deux ans, ces deux-là ont vécu comme des étudiants chez Eddie, et celui-ci en a ras-le-bol que son appart soit constamment en bazar. Il a l’impression de cohabiter avec un gamin géant parfaitement incontrôlable ». Après leur séparation spectaculaire, il s’avère néanmoins qu’aucun des deux n’est en mesure de s’en sortir seul. Quand une partie du symbiote se glisse dans la peau de Cletus Kasady quelques instants avant son exécution, le tueur en série devient hôte de Carnage, version beaucoup plus maléfique et bestiale de l’extraterrestre. En somme, l’incarnation du mal absolu.

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