SOS FANTÔMES L’HÉRITAGE : La nouvelle génération réussit sa mission, devant et derrière la caméra ! - 1ère partie
Article Cinéma du Dimanche 21 Novembre 2021

Réalisé par Jason Reitman et produit par Ivan Reitman, le nouveau chapitre de la franchise S.O.S FANTÔMES met en scène une mère célibataire et ses deux enfants partis s’installer dans une petite ville de province où ils vont vite découvrir leur lien direct avec les chasseurs de fantômes, ainsi que l’héritage secret que leur a légué leur grand- père. Le film est écrit par Gil Kenan et Jason Reitman.

Par Rodrigo Sbusters

REPRENDRE LE FLAMBEAU

JASON REITMAN , le réalisateur du film, n’avait que six ans quand son père, le réalisateur Ivan Reitman, l’a emmené sur le plateau de S.O.S. FANTÔMES en 1984. Il se souvient : « Avant même que quiconque ne découvre S.O.S. FANTÔMES, ou ne sache ce qu’un Cerbère De La Porte pouvait être, je me suis retrouvé assis au-dessus de l’appartement de Dana (Sigourney Weaver) à contempler un cascadeur se faire bombarder de crème à raser alors qu’un Bibendum Chamallow explosait. Je suis rentré chez moi avec un morceau du Bibendum que j’ai conservé sur mon étagère pendant toute ma scolarité ».?Cet enfant de six ans a suivi le chemin tracé par sa famille et a décroché ses galons de réalisateur avec des films cités aux Oscars comme JUNO (2007) ou UP IN THE AIR (2009). Avec une inclination pour les films qui dissèquent la complexité des rapports humains, surtout familiaux, il a su se démarquer de l’univers paternel, plus centré sur la comédie, et imposer son propre style. C’est ainsi qu’à la question récurrente sur l’éventualité d’un nouveau S.O.S FANTÔMES, le jeune homme restait très clair, tout en lâchant dans un rire : « On a dit pas de fantôme ! (rires) Je ne pense pas que le rêve de mon père ait jamais été de nous retrouver sur un S.O.S FANTÔMES. Nous avons clairement identifié nos propres styles et je me considère comme un réalisateur indépendant ».

En réalité, la vocation de la famille Reitman ne s’est jamais arrêté à la réalisation - mais a toujours consisté à saisir l’indicible et marquer les esprits. C’est dans la famille. Le fait d’avoir été le tout premier fan des S.O.S FANTÔMES s’est littéralement matérialisé il y a 10 ans sous forme de vision pour Jason : « j’avais dans la tête l’image d’une fille de 12 ans qui trouvait un lance-proton dans une étable. Comme la plupart des idées que j’ai eues, celle-ci est venue toute seule ».

L’image lui est restée, et comme toutes les idées bonnes à exploiter, celle-ci n’attendait qu’un développement. « Quand Harold Ramis est décédé, j’ai tout de suite compris qui était cette petite fille : c’était la petite fille d’Egon Spengler. C’était ça l’histoire qui s’imposait à moi – celle d’une gamine qui trouve un lance-proton et réalise qui elle est, d’où elle vient, quelle est sa mission et la raison pour laquelle elle est spéciale ».

Il avait désormais le nécessaire pour faire son S.O.S FANTÔMES – en perpétuant son héritage, mais à sa manière : il allait réaliser le film que son père produirait. Il allait pouvoir rendre hommage à la franchise dont le premier film lui avait donné l’envie de suivre cette voie. Avec cette suite, il allait pouvoir boucler la boucle en incluant une histoire de famille à la trame de la célèbre franchise. « J’avais envie de faire un film qui parlerait autant à ma fille qu’à mon père. Je voulais parler de la quête identitaire et trans-générationnelle d’une mère célibataire et de ses enfants qui se croient ordinaires et découvrent qu’en fait sont en fait très spéciaux ».

IVAN REITMAN , le producteur du film, a tout de suite été emballé par cette hybridation de leurs deux sensibilités artistiques. Il nous raconte : « Jason aime le cinéma et toute son iconographie. C’est quelque chose qui transparait clairement dans son écriture. J’ai été ému aux larmes par son scénario la première fois que je l’ai lu. Il a su retrouver le souffle et la joie qui ont fait le succès du premier film en y ajoutant le concept de sauver le monde étendu à celui de la famille, ce qui m’a paru très pertinent.

Avant mon film, en 1984, les gens qui sauvaient le monde étaient très droits et probes, alors que l’équipe de S.O.S. FANTOMES était plus détendue, pleine d’humour, fragile et surtout un peu rebelle, c’est ce qui les a rendu si sympathiques et plus accessibles pour le public. Tout le monde ne se voit pas en Superman, mais en revanche tout le monde peut s’identifier aux membres de S.O.S FANTÔMES. La chasse aux fantômes a toujours été l’occasion pour les gens en marge de se distinguer et d’être reconnus ».

JASON BLUMENFELD le producteur du film, a travaillé en qualité de 1er assistant avec Jason depuis plus de 15 ans. Il développe : « Le père et le fils ont une vision commune. Avec ce film, Jason fait une extraordinaire déclaration d’amour à son père, mais aussi à S.O.S FANTÔMES, ainsi qu’à ses fans. Après avoir bouclé le scénario avec Gil Kenan, il leur a fallu convaincre Dan Aykroyd qui avait co écrit et avait joué dans le tout premier opus. Le fait de lui envoyer pour savoir ce qu’il en pensait aura été l’épreuve ultime. C’est de lui qu’a émané l’idée originelle et on était tous anxieux de ce qu’il allait pouvoir penser de notre scénario. Ses notes se sont avérées très inspirantes, car on avait la sensation que c’était son personnage qui parlait, Ray Stantz : avec cette nonchalance et cet humour qui le caractérisent, ainsi que toute son éducation concernant la science- fiction et le surnaturel qui transpire dans chacune de ses phrases et lui donne cette simplicité quand il parle de présences spectrales ».

DAN AYKROYD , qui coproduit le film et qui a été à l’origine de la franchise conclut :?« Jason est un réalisateur incroyable, il a beaucoup de cœur, d’inspiration et d’enthousiasme. Il nous a offert une histoire magnifique, en ligne directe avec les deux premiers films et qui pourtant sait prendre une tout autre direction ».

UNE AFFAIRE DE FAMILLE

Toute l’intrigue du film tourne autour d’une petite famille : une mère célibataire, Callie Spengler (Carrie Coon), son fils de 15 ans Trevor (Finn Wolfhard) et sa fille de 12 ans Phoebe (McKenna Grace). Après avoir été expulsés de leur appartement de Chicago, ils s’installent dans une ferme décrépite du fin fond de l’Oklahoma, une ruine qui appartenait au père de Callie, mort depuis longtemps et dont elle n’a aucun souvenir. Or il se trouve que ce dernier n’était autre qu’Egon Spengler, qui avait déménagé loin de Manhattan pour une mystérieuse raison.?Là bas, plus personne ne se souvient des évènements de Manhattan dans les années 80. Jason Reitman développe : « dans le film, ça fait des années que les fantômes ne sont plus sur le devant de la scène. Plus personne ne se souvient des chasseurs de fantômes de 1984. Il y a peu de chances que quelqu’un né dans les années 2000 les connaisse. Ils ne font plus partie de l’actualité ».

CALLIE SPENGLER– Carry Coon

Dans le rôle de cette mère célibataire, Jason Reitman a choisi l’actrice acclamée par la critique Carrie Coon. Il nous explique : « Carrie est sublime quoi qu’elle joue. La première fois que je l’ai vue c’était dans GONE GIRL (David Fincher, 2014) et je me suis dit ‘‘OK qui est cette jeune actrice qui éclipse tous les autres acteurs du film ?’’. Puis je l’ai vue dans Fargo (la série créée par Noah Hawley, 2014 - 2021) et là je me suis dit ‘‘OK, comment je fais pour travailler avec elle ?’’. Selon moi, Callie est une mère qui est honnête avec ses enfants et Carrie est le genre d’actrice dont le jeu ne ment jamais et va droit au but sans qu’elle ait besoin d’appuyer ses effets. Je savais qu’elle ferait une parfaite matriarche ».

La comédienne confie elle aussi qu’à la lecture du script elle a été touchée par sa sincérité : « j’ai aussi été touchée par l’hommage au 1er film. C’était vraiment sincère, on sentait que rien n’y était calculé, mais au contraire très authentique, et on retrouvait beaucoup de Jason. Quant à Callie, c’est une mère célibataire un peu stressée, qui n’a pas pris que de bonnes décisions récemment. Elle a l’impression qu’elle ne fait plus rien depuis qu’elle a eu ses enfants. Le cadeau qu’elle va recevoir est la confirmation qu’elle n’a pas mis sa vie en pause pendant ces années et que tout ne faisait que la pousser vers cet endroit même où elle devait se trouver ».

PHOEBE SPENGLER – McKenna Grace

Pour incarner cette scientifique en herbe, un peu asociale, le réalisateur a choisi l’intuitive McKenna Grace. Selon Jason Reitman : « Phoebe est brillante et ne pouvait être interprétée par une actrice non moins brillante. McKenna est exceptionnellement intelligente, elle a sûrement lu plus de livres que moi, elle est spirituelle et drôle, parfaite pour incarner Phoebe, cette jeune fille incomprise qui se trouve enfin en se mettant à chasser les fantômes. Je voulais que le public rencontre cette jeune fille qui est un génie, mais qui se pense laissée pour compte. Cette jeune fille en manque d’amis qui découvre qu’elle est comme son grand-père : une scientifique. Quelqu’un qui est fait pour la recherche et surtout pour trouver des solutions. C’est le genre d’enfant qui n’hésite pas à démonter le toaster pour voir comment il fonctionne. Sauf qu’ici il ne s’agit pas d’un toaster, mais d’un lance proton ».?La jeune comédienne renchérit : « J’ai eu tellement de chance de décrocher ce rôle !! C’est grâce à moi qu’on découvre la vie d’Egon et l’arbre généalogique de la famille. Bien qu’Harold Ramis soit mort, il est présent tout au long du film. C’est quelque chose de très particulier. J’ai adoré porter sa coiffure, ses lunettes et son blouson. Dès que j’ai été entièrement costumée, je me suis mise à danser sur place ! Phoebe est super intelligente comme son grand père. Elle raffole des expériences scientifiques, elle est inventive et jamais à court d’inspiration ».

La deuxième partie de ce dossier se matérialisera très vite sur ESI ! Bookmark and Share


.