SOS FANTÔMES L’HÉRITAGE : La nouvelle génération réussit sa mission, devant et derrière la caméra ! – 3ème partie
Article Cinéma du Vendredi 10 Decembre 2021

LES CHIENS DE L’ENFER

Un S.O.S FANTÔMES qui se respecte ne peut se passer des Chiens De L’Enfers, ces créatures infernales et lubriques qui gardent le Royaume de Gozer. Ils ont été envisagés cette fois de manière plus biologique.? BRYNN METHENEY est retournée à leur ossature pour redéfinir la manière dont ils se déplaceraient. Elle a calculé les proportions et le pourcentage osseux et musculaire afin qu’ils puissent marauder comme des lions et charger comme des taureaux. Elle a reconstitué les connexions musculaires et déterminé leur manière de se mettre en chasse jusqu’à la manière dont leurs crocs pouvaient claquer quand ils mordaient la poussière.

ARJEN TUITEN a animé ces monstres en direct sur le plateau afin que les prises soient plus convaincantes. C’est ainsi que ses créatures pouvaient vraiment bouger, grogner, leurs yeux pouvaient briller et leurs gueules saliver. Jason Reitman ne cache pas son admiration : « pour travailler sur mon film, il fallait être fan, et il n’y a pas plus grand fan qu’Arjen. S.O.S. FANTÔMES a bercé son enfance et il a toujours adoré les Chiens De L’Enfer. Nos premières conversations ressemblaient vraiment à un échange entre deux geeks, fans de la franchise originale. C’est lui qui a donné vie aux molosses et qui en a fait des bêtes vivantes, avec qui il était possible de jouer sur le plateau. Ce sont des marionnettes modélisées pour pouvoir effectuer certains mouvements. Quand il a amené son prototype de près de 300 kgs sur le plateau, j’étais comme un fou. C’est une chose de voir des croquis, c’en est une autre de voir un Chien De L’Enfer en face de vous, et surtout de le voir s’animer !!!! ».

Ces sortes de marionnettes sont utilisés depuis toujours, et c’est déjà ce dont l’équipe de 1984 s’était servi à l’époque : ce sont des marionnettes mécanisées, contrôlées par des câbles et des servomoteurs pour les gros plans ou les inserts épaules, très impressionnantes, car elles peuvent tout faire y compris baver du Slime.

LA FERME ET LA GRANGE DE S.O.S. FANTÔMES

Pour ce nouveau chapitre, Jason Reitman a décidé de quitter la capitale survoltée pour une petite ville ensommeillée...Summerville en Oklahoma, qui ne sait pas encore qu’elle repose sur un magma surnaturel sous pression qui ne demande qu’à exploser.?Pour recréer l’atmosphère d’une petite ville de province, Jason Reitman a emmené son équipe visiter successivement plusieurs petites localités d’Alberta au Canada comme Turner Valley, Bieseker, Crossfield, Fort McLeod, Dorothy, Horsethief Canyon, Lethbridge, et Drumheller (où on trouve les célèbres Badlands ainsi que le parc naturel des dinosaures) qui ont servi aux tournages de films tels que LES MOISSONS DU CIEL (Terence Malik, 1978), LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN (Ang Lee, 2005) et le premier SUPERMAN (Richard Donner, 1978).

FRANCOIS AUDOUY et BRUCE BROWNSTEIN , le créateur des décors et son décorateur en chef, se sont occupés de trouver tout d’abord la ferme, le premier décor naturel en extérieur, le toit sous lequel allait se recomposer notre petite famille. Après des mois de recherches ils ont compris qu’ils ne trouveraient jamais ce qu’ils cherchaient exactement et qu’il allait falloir la reconstituer. François Audouy nous explique : « trouver un élément ne suffit jamais, un décor c’est un ensemble qui est pratiquement impossible à trouver tel quel. Par exemple, nous avons trouvé la grange qui correspondait le mieux à la ferme que nous avions imaginée, avec cette espèce de toit en forme en pigeonnier, mais elle n’était pas du tout au bon endroit et il était impossible d’y installer une équipe. C’était une grange dont le toit s’était écroulé sous le poids de la neige. Alors on l’a acheté, on l’a démantelée, et on l’a reconstruite sur le lieu de tournage. Pendant ce temps je me suis attaqué à la construction de la maison. Un défi assez intéressant dans la mesure où le genre de bâtisse que nous avions en tête ne se trouve pratiquement pas aux États-Unis, encore moins à Alberta. En effet Jason pensait à une sorte de maison hantée qui aurait un petit quelque chose typique du Midwest. Nous avons réalisé une maquette en 3D de l’intérieur et de l’extérieur du bâtiment qui a pris des airs de maison hantée de l’époque Victorienne, mais avec un petit côté Midwest assez authentique. Nous l’avons construite en studio, puis démantelée comme un puzzle et envoyée sur le lieu de tournage. Cette bâtisse de 280 m2 n’était pas une coquille vide, nous avons aussi reconstitué ses pièces afin de pouvoir y filmer et y circuler : une vraie maison autonome, en état de marche, prête à l’habitation. Mais bien sûr nous avons dû recréer ces pièces à l’identique en studio où nous pouvions filmer les scènes avec toute la batterie des effets spéciaux nécessaires ainsi que les scènes de nuit que les plus jeunes acteurs ne pouvaient faire qu’en journée. Le plus important était de garder la similitude des deux décors surtout dans leur rapport aux bâtiments environnants comme la cabane, le moulin et les différents silos à grains pour ne pas avoir à tricher avec les angles de prises de vues ».

C’est dans une des dépendances de la maison que Phoebe trouve le laboratoire d’Egon et qu’elle est immédiatement propulsée dans l’univers de S.O.S FANTÔMES. Ce labo a été un des premiers décors à voir le jour et tout le monde a pris du plaisir à y retrouver l’esprit de ce personnage si attachant. Ils l’ont truffé d’anecdotes et de références aux premiers films, tout ce qu’Egon aurait pu emporter avec lui quand il a quitté New-York. Toute l’équipe s’est repassé les films en boucle afin d’en extraire ces pépites et les reproduire à l’identique, comme les uniformes, ou, moment ultime, les packs à protons.

COMMENT CAPTURER UN FANTÔME

Les fans de la franchise reconnaitront avec joie beaucoup des accessoires devenus emblématiques des premiers films, dont le fameux pack à protons.?Jason Reitman nous le décrit comme un accélérateur de particules portable qui utilise les ions positifs afin de créer un jet de plasma capable d’affaiblir et d’emprisonner les entités ectoplasmiques. Inventé par Egon Spengler et Ray Stantz, le prototype de ce film-ci a été amélioré par Egon pour parer aux attaques paranormales plus modernes. BEN EADIE , le créateur des accessoires, nous confie : « c’est l’exacte réplique de la version de 1984. Nous avons passé un temps fou, afin de nous assurer que tout soit conforme à la version de l’époque. Le fusil-proton d’alors possédait un genre de harnais bien spécifique que nous avons eu bien du mal à retrouver. Et nous avons ajouté les innovations apportées au système lumineux. Sur le pack originel, des lumières tournent en boucle. Ni Jason ni moi n’avions jamais remarqué que des lumières clignotaient de partout sur les packs. C’est le Cyclotron ».

ALESSANDRO ONGARO , le directeur des effets visuels a recrée l’exacte coloration des rayons protoniques en utilisant la même technique qu’à l’époque : dessinés à la main, image par image. De nos jours l’ordinateur s’en charge, mais la base des rayons que vous verrez dans ce nouveau film est celle utilisée en 1984, avec bien sûr un petit traitement en extra afin de les rendre plus spectaculaire. Ce qui parait logique puisqu’en l’espace de 30 ans Egon avait largement le temps d’améliorer ses outils, en les modernisant, ce qui aurait naturellement pu impacter la couleur des rayons. Et grâce à l’ordinateur, ils deviennent plus facile à diriger et à insérer dans l’image. Bookmark and Share


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