MOONFALL : Le nouveau suspense apocalyptique de Roland Emmerich – 1ère partie
Article Cinéma du Vendredi 28 Janvier 2022

Le pitch

Une mystérieuse force a propulsé la Lune hors de son orbite et la précipite vers la Terre. L’impact aura lieu dans quelques semaines, impliquant l’anéantissement de toute vie sur notre planète. Jo Fowler (Halle Berry), ancienne astronaute qui travaille pour la NASA, est convaincue de détenir la solution pour tous nous sauver, mais seules deux personnes la croient : un astronaute qu’elle a connu autrefois, Brian Harper (Patrick Wilson), et un théoricien du complot, K.C. Houseman (John Bradley). Ces trois héros improbables vont tenter une mission de la dernière chance dans l’espace et découvrir que notre Lune recèle un terrible secret.

Uchronie spatiale

Au début des années 1960, le président Kennedy exhortait les Américains à se rendre sur la lune, non pas parce qu’il s’agissait d’une mission aisée, mais bien parce qu’elle était difficile. Ses folles espérances et ambitions se sont concrétisées en 1969 avec la Mission Apollo 11, qui s’est révélée « un grand pas pour l’humanité ». Mais, comme le suggère MOONFALL, cet événement majeur comportait des zones d’ombre dont la Terre paie les conséquences plus d’un demi-siècle plus tard puisque c’est la lune, à présent, qui se précipite vers notre planète…

L’humanité découvre désormais la face la plus sombre – et véritable – de la lune, au moment où des villes entières sont évacuées. Il faut se réfugier sur les hauteurs pour espérer s’en sortir et la catastrophe provoque des émeutes plus dévastatrices que jamais. Il s’agit de la sixième extinction que doit affronter la Terre.

Roland Emmerich est un maître du grand spectacle, comptant à son actif de grosses productions de science-fiction comme INDEPENDENCE DAY, 2012 et LE JOUR D’APRÈS ou encore des fresques historiques comme THE PATRIOT – LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ et MIDWAY. S’il sait donner à sa mise en scène une envergure inégalée, le réalisateur s’est aussi forgé sa réputation parce qu’il aborde des thèmes auxquels chacun peut s’identifier, qu’il construit des personnages complexes et qu’il suscite chez le spectateur des émotions fortes d’un bel optimisme.

Pour MOONFALL, Emmerich est parti d’une hypothèse selon laquelle la lune ne correspond nullement aux descriptions de nos manuels scolaires. « Certains estiment que la lune n’est pas un objet naturel », se souvient-il. « Je me suis dit que c’était un postulat intriguant pour un film. Que se passerait-il si cet objet tombait sur la Terre ? Bien entendu, il faudrait qu’on trouve un moyen de l’en empêcher. Mais je trouvais tout aussi fascinant de parler de personnages qui s’engagent dans une mission en direction de la lune pour sauver notre planète, ou encore des familles qui, elles, restent sur Terre et se battent pour survivre aux cataclysmes provoqués par la chute de la lune ».

Avec son fidèle collaborateur Harald Kloser et le scénariste Spenser Cohen, Emmerich a élaboré un scénario alliant scènes de science-fiction haletantes, séquences de destruction apocalyptiques et personnages aussi fascinants qu’attachants.

Kloser, qui est aussi producteur et compositeur de la musique, explique que MOONFALL s’inscrit parfaitement dans la filmographie du réalisateur. « On souhaitait que le film fasse rire et émeuve le spectateur », souligne-t-il. « C’est toujours bien que le public s’amuse dès le départ et sache donc que le film n’est pas dépourvu d’humour. Cela n’en rend que plus exaltant le périple des personnages. C’est un genre que Roland a inventé avec INDEPENDENCE DAY ».

« Pour ce projet, on a eu l’idée que la lune était déviée de son orbite et menaçait donc de percuter la Terre – ce qui est une situation totalement terrifiante », poursuit-il. « Mais l’esprit humain ne renonce pas aussi facilement. Il y a toujours des gens qui cherchent à se dépasser, et on aime parler de gens ordinaires qui se retrouvent plongés dans des situations résolument extraordinaires ».

L’œuvre d’Emmerich touche largement aux rapports familiaux qui, une fois encore, sont essentiels dans MOONFALL. « Les relations familiales sont rarement simples, et dans le film la plupart des familles sont désunies », intervient le réalisateur. « Mais cet événement cosmique les rapproche et leur montre qu’au fond la famille est ce qui compte le plus dans leur vie ».

UN FRONT UNI POUR SAUVER LE MONDE

Halle Berry, comédienne oscarisée, campe la directrice adjointe de la NASA, Jocinda Fowler. Elle décrit son personnage comme « diaboliquement intelligente. Bien qu’elle soit une femme, elle a fait sa place dans un monde d’hommes. Toutes les femmes qui occupent un tel poste à la NASA sont extrêmement intelligentes, fortes et pourvues d’une solide assurance. Jocinda Fowler est particulièrement déterminée. Elle a dû se battre pour s’en sortir dans cet univers et elle y est parvenue. J’adore les femmes et les personnages comme elle, parce qu’elle fait preuve de force dans son travail, mais que c’est aussi une mère ».

L’actrice remarque que le rôle avait d’abord été écrit pour un homme. « Je sais gré à Roland d’avoir pris conscience qu’il pouvait s’agir d’un personnage féminin qui aurait le même impact que son homologue masculin », dit-elle.

Alors que l’astronaute Brian Harper (Patrick Wilson) et Jocinda étaient très bons amis, ils se sont depuis perdus de vue. Leur relation, qui joue un rôle décisif dans l’intrigue, remonte à loin. « Jocinda était ‘l’épouse professionnelle’ de Brian, et celui-ci était le ‘mari professionnel’ de Jocinda’ », signale Halle Berry. « Autant dire qu’ils étaient très proches. Et puis, un événement s’est produit… qui a suscité malentendus et incompréhension. Il a été tenu pour responsable et c’est à partir de là que leurs rapports se sont dégradés. Quand on les retrouve, ils ont la possibilité de crever l’abcès. Ils comprennent qu’aucun des deux n’avait tort ou raison – c’est simplement une situation malencontreuse, difficile à expliquer, et chacun a suivi son chemin, indépendamment de l’autre ».

« Brian est dans une sale passe », précise Wilson. « Il est au chômage et on ne le considère pas comme digne de confiance. C’est un ancien astronaute encore traumatisé par ce qu’il a vu lors d’une mission dans l’espace. C’est davantage un scientifique dissident qu’un type qui se conforme aux procédures – et c’est en cela qu’il se démarque de Jocinda Fowler. Elle occupe toujours un poste de fonctionnaire – et il lui en veut – et il culpabilise par rapport à ce qui s’est produit au cours de cette mission ratée, il y a des années, et qui lui a valu de se faire virer de la NASA. Son couple a explosé et ses rapports avec son fils se sont dégradés. Il a donc beaucoup de problèmes personnels et de démons intérieurs qu’il doit parvenir à surmonter ».

Wilson était heureux de retrouver Emmerich qui l’avait dirigé dans MIDWAY. Par ailleurs, selon lui, MOONFALL « repose sur un formidable concept. J’adore la science-fiction et je n’en ai pas beaucoup tourné, si bien que c’était une chance inouïe pour moi ».

L’acteur était tout aussi enchanté de donner la réplique à John Bradley qui campe KC Houseman, scientifique discrédité et complotiste, mais qui joue néanmoins un rôle-clé dans la mission de sauvetage de notre planète. « En réalité, Brian est le seul qui a vu ce qu’il y a sur la lune et qui est conscient de la nature du danger », reprend Wilson. « Au départ, Jocinda Fowler n’en prend pas conscience. Houseman fait partie des rares à croire le témoignage de Harper. Il est obsédé par ses propres théories du complot qui, en fait, ne sont pas loin de la réalité. Du coup, Brian et lui se trouvent des points communs dans leur statut de paria. Leur relation était déjà très drôle dans le script, et plus drôle encore à jouer. On a pris un plaisir hallucinant, John et moi, à se renvoyer la balle ».

Brian va sans doute pouvoir se racheter lorsque Jocinda Fowler finit par adhérer à sa théorie selon laquelle la lune représente une menace très grave pour la Terre et par faire équipe avec Brian et KC pour sauver la planète. « Grâce à Jocinda, la NASA comprend que la seule solution consiste à envoyer l’unique équipe qui se soit aventurée près de la lune et qui pourra peut-être empêcher le cataclysme – et Harper en fait partie », relate Wilson. « C’est ce qui offre à Harper un nouveau départ dans la vie et une raison de se battre pour l’être qu’il aime le plus au monde, à savoir son fils ».

Le troisième membre du trio, Houseman, est « l’un des personnages les plus drôles que j’aie jamais incarné », confie John Bradley. Un constat qui n’a rien d’anodin quand on sait que l’acteur a campé l’adorable Samwell Tarly dans la série Game of Thrones. Mais le côté pétillant de son caractère dissimule une facette plus complexe. « Houseman n’a pas d’amis, ce qui fait de lui un homme isolé sur le plan affectif. Il est tout aussi isolé intellectuellement parce qu’il travaille avec des gens qui ne partagent pas du tout ses idées. Il cherche constamment à faire connaître ses passions, ses centres d’intérêt, ses théories – mais cela n’intéresse personne. Quand on fait sa connaissance, il est seul au monde et en quête d’une oreille compatissante, d’un être complice ».

« Il noue un lien avec Brian », poursuit Bradley. « Ils forment une équipe parce qu’ils savent tous les deux ce que cela fait de ne pas être entendu. C’est à ce moment-là qu’il s’épanouit vraiment. Tout ce que KC recherchait, c’était de trouver quelqu’un prêt à écouter ce qu’il a à dire, et lorsqu’il trouve cette personne, il est enfin reconnu à sa juste valeur. Toute son énergie, toutes ses compétences, tous ses domaines d’expertise étaient en sommeil et n’attendaient plus qu’une étincelle pour lui permettre de marquer sa différence. Et ce catalyseur n’est autre que sa rencontre avec Brian ».

« On forme une bande hétéroclite », constate Halle Berry, en évoquant le trio qui s’aventure dans l’espace pour sauver la Terre et la lune. « Nous sommes chacun des antihéros dans notre genre. Je crois qu’aucun d’entre nous n’a envie d’être là, mais qu’on se doit d’être là. Jocinda Fowler est là parce qu’elle est experte en matière de navigation et doit donc guider la mission et faire en sorte qu’ils atteignent leur destination, tandis que Harper est le seul capable de piloter la navette. KC incarne le type moyen qui se retrouve embarqué sur le vol de sa vie. Ce n’est pas un astronaute, il n’a rien à voir avec la NASA, mais il possède un esprit brillant qui lui a permis d’imaginer que la lune est [une construction artificielle gigantesque et autonome, connue sous le nom de] mégastructure. Jocinda Fowler et Harper se rendent compte qu’ils ont besoin de lui car, s’il s’agit bien d’une mégastructure, il leur faudra avoir un expert en la matière à leurs côtés. C’est une bande rigolote. KC et John Bradley insufflent beaucoup d’humour au film ».

Charlie Plummer campe le fils de Harper, Sonny, qui a des rapports difficiles avec son père. Comme le note Wilson, « Quelles que soient les raisons qui expliquent qu’un père soit absent de la vie de son fils, celui-ci n’a pas à s’en préoccuper. Harper n’était pas là lorsque Sonny avait besoin de lui. Harper le déçoit constamment parce qu’il se bat contre ses propres démons et qu’il échoue. Sonny n’est pas non plus un enfant particulièrement discipliné. Il a un peu hérité du caractère de son père, et c’est pour cela qu’ils sont à couteaux tirés. Harper espère seulement que son fils sera un homme meilleur que lui. Tout au long du récit, on voit Sonny accomplir des progrès. Ils ont donc tous les deux une mission dans le film ».

« Sonny en veut à son père et à sa mère, mais il les aime aussi très fort », indique Plummer. « Comme beaucoup d’ados, il est animé de sentiments contradictoires mêlés d’amour et de haine à leur égard ». Sonny noue une relation importante avec Michelle (Kelly Yu), étudiante qui vit chez Jocinda Fowler et son fils Jimmy. Michelle et Sonny font connaissance sur la base de la US Air Force de Vandenberg, où elle observe Jocinda Fowler disparaître dans l’espace. « C’est là qu’elle comprend que Sonny va les accompagner, elle et Jimmy, dans un lieu plus sûr », remarque Kelly Yu. « En chemin, on parle de nous et on affronte des épreuves très difficiles… et on tombe amoureux l’un de l’autre ».

Carolina Bartczak incarne Brenda Lopez, l’ex-femme d’Harper et mère de Sony. Si leur couple n’a pas tenu la route, c’est, selon la comédienne, parce que « Harper était submergé par ses échecs à la NASA. Elle a dû le quitter pour protéger Sonny, qui était petit, tandis que Harper était en proie à la dépression et à l’alcoolisme. Elle a fini par épouser Tom Lopez (Michael Peña). Sonny ne lui a jamais vraiment pardonné d’avoir quitté Harper. Elle a dû s’occuper de son fils, ado angoissé, et de sa nouvelle famille, et elle s’efforce de trouver l’équilibre entre les deux ».

Peña était séduit à l’idée de camper un père de famille affectueux (doublé d’un concessionnaire automobile à succès). « Très en amont, j’ai décidé que j’allais faire de Tom un type très tendre – le genre de garçon qui se moque bien de passer pour cucul », explique l’acteur. « Je me suis dit que c’était une manière poétique et charmante d’aborder le personnage, à la fois audacieuse et anticonformiste ».

« Il a constamment le sentiment de ne pas suffisamment bien faire et de ne pas être à la hauteur de l’ex-mari de Brenda, le sémillant astronaute Brian Harper, et ce n’est pas facile pour lui », complète Peña.

On trouve encore au casting le grand acteur Donald Sutherland dans le rôle de Holdenfield, Eme Ikwuakor dans celui du général Davidson, l’ex-mari de Jocinda Fowler, Frank Schorpion dans celui du général Jenkins, Maxim Roy dans celui de la capitaine Gabriella Auclair, Stephen Bogaert dans celui du directeur de la NASA, Albert Hutchings, Ava Weiss et Nazel Nugent dans celui des belles-sœurs de Sonny et des filles de Tom Lopez, Zayn Maloney dans celui du fils de Jocinda Fowler, Jimmy.

Découvrez les coulisses des effets visuels de MOONFALL dans la prochaine partie de notre dossier ! Bookmark and Share


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