MORBIUS : Le super-vampire de Marvel arrive au cinéma – 2ème partie
Article Cinéma du Lundi 28 Mars 2022

Un ami de toujours, mais pour combien de temps encore ?

Le meilleur ami de Morbius est Milo, et leur proximité est telle que le premier a donné son nom au second. S’il est né Lucien et qu’il souffre de la même maladie du sang que Morbius, celui-ci l’a rebaptisé Milo lorsque, enfants, ils se sont rencontrés. Leur pathologie a créé un lien fraternel entre eux. Héritier d’une famille immensément riche, Milo, désormais adulte, est résolu à profiter de chaque instant tant qu’il le peut – essentiellement, en dépensant son argent pour mener la grande vie à New York. « C’est un bon vivant, haut en couleurs », note Foster. « Il est joyeux, et même en étant malade, il cherche à profiter du moindre instant tant qu’il lui reste un souffle de vie ».

« Michael a toujours été un fou de sciences », remarque Matt Smith qui campe le rôle. « Milo, lui, a toujours été un garçon sensible à l’art. Tandis que Michael étudiait la structure atomique et la physique, Milo buvait le meilleur whisky, voyait les films de Bergman et dînait dans les plus grands restaurants. Pour lui, il n’y a que l’instant présent qui compte ».Si Morbius peut mener ses expériences à haut risque, c’est grâce à la générosité de Milo. Lorsqu’il découvre un traitement – pour leur plus grand malheur –, il cherche d’abord à protéger son ami – réaction que Milo ne comprend pas. Celui-ci vole le sérum et se transforme à son tour en monstre.

Mais tandis que ses pouvoirs effraient Morbius, Milo, lui, les accepte volontiers. « Ils acquièrent les mêmes facultés, mais ils les exploitent de manière diamétralement opposée », reprend Smith. « C’est l’une des premières fois de sa vie où Milo se sent vivant, libre, et au sommet de sa forme physique. Si on vous donnait les clés du royaume, comment réagiriez-vous ? Surtout si vous avez beaucoup souffert et qu’à présent vous vous retrouviez avec des pouvoirs ».

D’après Espinosa, lorsque la nature sauvage de chacun éclate au grand jour, on perçoit mieux leur vrai visage et leurs différences les éloignent l’un de l’autre. « Milo décide de se venger de tous ceux qui l’obsèdent », signale le réalisateur. « Il explore ses facultés avec un instinct bestial – il ne devient jamais aussi raffiné que Morbius. Morbius est beaucoup plus à même de réfléchir à ce que ses pouvoirs lui apportent – il est conscient de ce qu’il peut faire, alors que Milo se contente de voir ce qu’il a sous les yeux ».

« À certains égards, Morbius aimerait ressembler davantage à Milo et être capable, comme lui, de profiter de chaque instant, tandis que Milo, de son côté, aimerait ressembler à Morbius en ayant de plus nobles ambitions et de vraies valeurs morales », poursuit Foster. « Mais ils ne peuvent pas se refaire – ils sont comme ça depuis toujours… Si tout le monde apprécie Milo, c’est parce qu’il incarne celui qu’on aimerait tous être. Grâce aux expériences de Morbius, il a une nouvelle chance dans la vie et il en profite largement, bien plus que Morbius à plus d’un titre. Son parcours sert presque de mise en garde d’une certaine façon. D’ailleurs, il a toujours vécu dans l’excès. Il est incapable d’être modéré et n’y tient pas. Il s’est senti enfermé toute sa vie et, à présent qu’il est libre, il n’est pas près de revenir à la case départ ».

« C’est la soif de sang, d’émotions, de pouvoir qui anime Milo », estime Smith. « Rien ne l’arrête. Il ne tente pas même pas de contrôler son addiction comme le fait Michael. L’idée même que Michael cherche à maîtriser ses instincts bestiaux fascine Milo. Pourquoi ? Parce que, toute sa vie, il s’est débrouillé comme il a pu et a eu le sentiment de passer au second plan. Et tout à coup, il a le sentiment d’être un dieu. Et il faudrait qu’il mette un terme à son nouveau statut juste parce que c’est plus moral ? »

D’après le réalisateur, Smith, surtout connu pour son interprétation de la série Doctor Who et du prince Philip dans The Crown, était ravi de laisser libre cours à sa part d’ombre. « C’est un acteur magnifique, sorte de mélange d’élégance anglaise et d’attitude à la Iggy Pop », indique Espinosa. « Il a une formation classique, mais pour être une vraie star, il faut être un peu punk. Matt possède ce mélange de sensualité sexy et de tempérament frondeur. Milo, qui était un garçon très doux, est devenu un jeune homme malade et mourant qui a été opprimé par son entourage toute sa vie. Son sentiment d’oppression tourne à la colère, la colère cède le pas à la haine et on connaît la suite ».

« Daniel m’a encouragé à faire preuve d’audace dans mon jeu », remarque Smith. « Quand on se penche sur les personnages de salauds, on note qu’ils ont des personnalités très fortes. J’ai donc cherché à emmener Milo dans cette direction. J’en ai fait une sorte d’illusionniste – un type qui parvient à donner l’impression d’être richissime à travers ses tenues vestimentaires. Jouer un sale type est un rêve pour un acteur : les salauds qui m’intéressent sont ceux qui suscitent chez le spectateur une forme d’empathie. Je ne voudrais pas qu’on juge mon personnage trop durement, mais qu’on se dise ‘tu as mené une vie assez pénible jusque-là et c’est donc logique que tu t’en prennes au flic’ ».

Adria Arjona campe Martine Bancroft, brillant médecin qui collabore avec Morbius pour découvrir un remède. La comédienne a été séduite par l’équilibre, profondément humain, entre autorité et vulnérabilité qui caractérise le personnage. « Lorsque Martine parle, on l’écoute », signale-t-elle. « C’est réconfortant de voir cela chez un personnage féminin. Elle ne se contente pas d’être jolie, forte ou coriace. Elle est tout simplement la plus futée de la bande. Dans le même temps, elle est très curieuse et d’une grande générosité – elle cherche toujours à aider les autres et elle fait de même avec Morbius. Elle passe son temps à s’occuper de lui, mais pas comme lui s’occupe d’elle. Elle apprend énormément à son contact, mais Martine est un vrai pôle de stabilité pour Morbius ».

Pour camper ce personnage aux capacités multiples, Adria Arjona s’est inspirée – de manière inattendue – de la députée Alexandria Ocasio-Cortez. « Au départ, je me suis dit que je jouais aux côtés d’acteurs épatants, mais que je n’étais pas comme Martine : je suis gaffeuse et maladroite, alors que Martine est posée et sûre d’elle », souligne la comédienne. « Quand elle parle, on a l’impression que ses propos sont comme des balles sifflantes. Du coup, j’ai cherché des sources d’inspiration. Je me souviens qu’en voyant une interview d’Alexandria Ocasio-Cortez, elle m’a vraiment penser à Martine. Elle est juvénile, elle est drôle, elle fait attention à son style, mais elle est encore plus soucieuse de ses facultés intellectuelles. Elle est passionnée : quand elle s’exprime, on voit tout de suite qu’elle a préparé son discours. Elle sait se faire respecter, quel que soit son interlocuteur. Je suis donc partie de cette femme politique et c’était une manière bien agréable de me mettre en route ! »

La comédienne n’était pas surprise que les rapports entre Martine et Morbius soient susceptibles de dépasser la stricte sphère professionnelle. « C’est une relation magnifique », dit-elle. « Au début, elle est presque amoureuse de son cerveau, de son fonctionnement, de ce que Morbius incarne. Il ne cherche qu’à sauver des vies humaines – il est altruiste, et je pense que c’est ce que Martine admire chez tout scientifique. Ils ont donc du respect l’un pour l’autre et, à force de passer du temps ensemble, ils nouent une vraie complicité. Malheureusement, il y a un sujet tabou entre eux – et c’est la maladie de Morbius. Il risque de mourir à n’importe quel moment. Chacun a peur de perdre l’autre, si bien qu’ils ne s’autorisent pas à entamer une relation sérieuse ».

Jared Harris incarne le docteur Nicholas, médecin qui tente de soigner Milo et Morbius lorsqu’ils sont encore enfants et qui devient un mentor, un ami et un repère moral pour les deux hommes. Pour Matt Smith et Jared Harris, ce sont des retrouvailles : après avoir campé le roi George VI, beau-père du prince Philip dans The Crown, Harris interprète de nouveau une figure paternelle pour le personnage de Smith dans MORBIUS. « Le docteur Nicholas recueille les jeunes Milo et Michael – ils souffrent tous les deux d’une maladie du sang congénitale qui les tue à petit feu », explique Harris. « Cela les ronge de l’intérieur. Il dirige l’établissement où sont soignés les patients souffrant de cette pathologie, même si leur espoir de guérison est faible ».

D’après l’acteur, l’interprétation de son premier rôle tiré d’une BD est l’aboutissement de toute une vie de préparation. « Je suis un grand fan de BD », dit-il. « J’avais des piles et des piles d’albums quand j’étais gamin, et j’ai vu tous les films tirés de bandes-dessinées. Lorsque j’étais petit, mon père possédait une maison aux Bahamas où il n’y avait pas la télé, ni de magnétoscope, ni de lecteur DVD. Du coup, on lisait des BD quand les adultes en avaient assez de s’occuper de nous. Je les ai toutes lues – absolument toutes, littéralement. Je crois bien qu’il n’existe pas un seul album que je n’ai pas lu. Deathlock, Vampirella, la Créature du Marais, Archie, Richie Rich. Et les plus connus : Batman, Superman, Hulk, les Quatre Fantastiques, les X-Men, Daredevil – bref, tous les titres qui nous tombaient sous la main ».

Tyrese Gibson et Al Madrigal campent deux agents du FBI, Simon Stroud et Alberto Ramirez, chargés d’enquêter sur l’étrange activité du docteur Morbius. Affectés au Département des Individus aux pouvoirs surnaturels, Stroud et Rodriguez surveillent les personnes dont les facultés peuvent se révéler malveillantes.

« On s’occupe des affaires étranges, particulières et bizarres », explique Madrigal. « Et le docteur Morbius entre dans cette catégorie ».

« Quand on intervient, c’est qu’il s’agit d’aliens ou de vampires – et il peut y avoir des créatures maléfiques, si bien qu’on est là pour faire la lumière sur ces phénomènes paranormaux », complète Gibson.

« Nous sommes complémentaires l’un de l’autre », poursuit Madrigal. « C’est un type imposant et coriace qui a traversé des moments difficiles en Afghanistan. Rodriguez est aussi un dur à cuire, mais à sa manière. Il me fait davantage penser à Columbo – il en sait bien plus qu’il ne le laisse entendre ».

Pour Espinosa, réunir Arjona et Madrigal dans un film qu’il mettait en scène l’a fait réfléchir : à ses yeux, c’était l’expression d’une vraie diversité dont il faut accroître la visibilité. « Adria, Al et moi sommes latinos », signale-t-il. « Je me souviens qu’après avoir tourné une scène tous les trois, je leur ai dit qu’elle me tenait particulièrement à cœur : le réalisateur était latino, les deux acteurs également, alors qu’il ne s’agissait pas d’un ‘film latino’. On était là uniquement parce qu’on avait les capacités requises pour réaliser et jouer ». Bien entendu, le spectateur reconnaîtra d’autres visages et clins d’œil à l’univers cinématographique Marvel. « Ce qui est formidable quand on s’attaque à cet univers, c’est qu’on peut y glisser des tas de références – on peut même se servir d’autres personnages et surprendre le public », déclare Leto. « Je rêvais de tourner avec Michael Keaton qui est l’un de mes acteurs préférés ».

Découvrez les coulisses de la création des effets spéciaux, des cascades et des décors de MORBIUS dans la suite de notre dossier ! Bookmark and Share


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