OBI-WAN KENOBI : Entretien avec Hayden Christensen (Dark Vador)
Article Cinéma du Lundi 20 Juin 2022

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Il y a quelques années, vous aviez déclaré que l’accueil mitigé réservé aux préquelles de STAR WARS avait été un moment difficile à vivre pour vous, en tant que jeune acteur soudain très exposé médiatiquement. Incarner à nouveau Anakin dans cette série vous a-t-il fait songer à nouveau à tout cela et revisiter malgré vous ces souvenirs parfois pénibles ? Ou avez-vous tourné la page de cette partie de votre passé, et êtes-vous tout simplement heureux de retrouver ce rôle ?

Quand l’opportunité de revenir dans STAR WARS s’est présentée, je n’ai ressenti que de l’enthousiasme en considérant cette perspective de poursuivre mon voyage avec ce personnage. Je tiens énormément à Anakin. Il a eu une énorme influence sur ma vie professionnelle et personnelle, de bien des manières différentes. Et plus j’en ai appris sur le projet OBI-WAN KENOBI, plus il était évident qu’il allait être absolument sensationnel, à tous les points de vue. Pour en revenir aux préquelles, je crois qu’à l’époque où elles ont été réalisées, elles étaient attendues avec une telle impatience, et leurs moindres détails étaient analysés à l’avance avec une telle attention et critiqués pour de multiples raisons par les fans que c’était parfois déconcertant à vivre. Bien sûr, nous nous attendions un peu à ce type de réactions parce qu’il s’agissait de STAR WARS, et parce que les fans avaient patienté très longtemps pour découvrir le début de cette histoire. Il s’était écoulé seize ans depuis la sortie du RETOUR DU JEDI en 1983, et en découvrant cette nouvelle trilogie, leurs opinions ont prouvé qu’ils étaient viscéralement attachés à ces personnages de la saga. Pour toutes ces raisons, nous savions que ces films susciteraient de vives réactions, positives ou négatives selon les cas…Mais je n’ai pas hésité un seul instant à participer à OBI-WAN KENOBI. C’était une joie de retrouver Anakin et de faire encore un bout de chemin avec lui !

Comment avez-vous réagi en lisant pour la première fois les scènes d’Anakin dans la série ? Quelles nouvelles opportunités de jouer ce personnage vous ont-elles apportées ?

Ah, en me posant cette question, vous partez du principe que je joue également Anakin dans la série ! Et c’est un sujet sur lequel je n’ai pas le droit de m’exprimer…Mais en revanche, je peux vous parler de mon retour dans le rôle de Dark Vador. Incarner Vador à ce moment de la chronologie des événements de STAR WARS a été une expérience vraiment particulière parce que j’ai eu le sentiment qu’elle était une manière logique et naturelle de décrire l’évolution de ce personnage avec lequel j’avais déjà passé tant d’années. Mais après avoir joué surtout Anakin puis brièvement Dark Vador dans les toutes dernières scènes de LA REVANCHE DES SITHS, cette fois-ci, j’ai pu explorer longuement l’état d’esprit et la psychologie de Vador. C’était nouveau pour moi et vraiment passionnant.

Kathleen Kennedy a déclaré que des changements importants avaient été apportés aux scripts des épisodes de la série, dans le but, je cite « d’accentuer les perspectives d’espoir des héros et de rendre ce récit plus inspirant ». Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

Je n’ai pas lu les précédentes versions des scénarii et ne peux donc pas commenter les changements qui leur ont été apportés. Mais comme notre histoire se déroule pendant une période très sombre, les personnages se retrouvent tous confrontés à de grandes difficultés, aussi bien du côté de l’Empire qui se heurte toujours à la résistance, que du côté des Jedi impitoyablement traqués pour être éliminés. C’est inhérent à ce moment de la chronologie de la saga. Mais comme il s’agit d’un récit de STAR WARS, il décrit aussi les actions et les espérances des héros, ce qui permet alors de traiter des thèmes optimistes et de présenter des séquences d’action spectaculaires. Ils sont donc bien présents, même si le pouvoir de l’Empire s’accroit dans ce contexte. Je trouve que les créateurs de la série ont réussi à préserver un bon équilibre entre les ténèbres et les actions des héros qui n’ont pas renoncé à se battre, et mènent de nouvelles missions audacieuses. C’est aussi la première fois que l’on voit comment Obi-Wan gère les événements décrits dans LA REVANCHE DES SITHS et comment ils l’ont affecté. Je pense que les spectateurs et les fans de STAR WARS vont trouver cela captivant.

Quand vous avez hérité du rôle d’Anakin dans l’épisode 2 de STAR WARS, George Lucas était le seul créateur, scénariste et réalisateur de cette trilogie de préquelles. Qu’est qui a changé pour vous pendant votre expérience du tournage d’OBI-WAN KENOBI, puisque George Lucas n’est plus impliqué dans sa création ?

Ce que j’ai vécu et appris pendant le tournage des préquelles, l’opportunité de travailler avec George Lucas et la chance que j’ai eue de jouer ce personnage ont été des moments absolument extraordinaires de ma vie. Être convié dans l’univers de STAR WARS et choisi par George pour incarner Anakin a été un honneur et un privilège. Sa vision créative a servi à établir les fondations narratives et visuelles de toutes les nouvelles séries STAR WARS depuis la première saison du MANDALORIEN, comme on l’a vu ensuite dans LE LIVRE DE BOBA FETT et dans OBI-WAN KENOBI, afin de raconter de nouvelles histoires. Me retrouver à nouveau dans son univers, exploré à présent par une équipe très respectueuse de son travail, c’est formidable, vraiment merveilleux. Deborah Chow est une réalisatrice et une narratrice extrêmement talentueuse. Quand on est dirigé par Deborah, on ne peut qu’admirer ses décisions de mise en scène : ses indications sont limpides, mûrement réfléchies et créatives. Collaborer avec elle et l’aider à raconter cette histoire a été également une belle expérience.

Que pensez-vous de la manière dont l’univers de STAR WARS s’est étendu des films aux séries animées puis aux séries en prises de vues réelles comme LE MANDALORIEN, LE LIVRE DE BOBA FETT et OBI-WAN KENOBI ?

C’est incroyable de voir comment ces histoires ont été développées et enrichies de nouveaux personnages pour créer un univers narratif sans cesse plus ample et plus complexe. Ce phénomène s’est accentué au fil des ans, et j’ai éprouvé beaucoup de satisfaction à en être le témoin privilégié. Je trouve que le travail créatif accompli par ces équipes est brillant. Je suis fan du MANDALORIEN et du format narratif plus long que permet une série, avec des intrigues qui se déploient pendant plusieurs saisons. Cela correspond parfaitement à l’univers de STAR WARS, et je pense que ces transpositions en séries lui ont permis de se retrouver dans une situation sensationnelle, où il est devenu plus populaire que jamais. Il continue à croître, à explorer de nouvelles idées, et je suis très fier de faire partie de tout cela.

Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez porté à nouveau le costume de Dark Vador ?

Oh, c’était formidable… J’ai ressenti de l’émotion, un peu de nostalgie, car je l’avais déjà porté avant, mais aussi toute la puissance qu’il dégage. C’est l’un des costumes les plus iconiques qui existent. Quand je le portais, et que j’observais au travers du casque la manière dont les gens réagissaient en me voyant, je m’amusais énormément. Il produisait un effet clairement visible sur l’équipe technique, au point que certaines personnes qui sont habituellement très décontractées et sûres d’elles changeaient de comportement et devenaient plus timides et discrètes. Parfois, les gens reculaient de plusieurs pas pour ne pas se trouver sur mon passage ! (rires) Et j’ai remarqué aussi que l’on évitait de me regarder directement dans les yeux. C’est vraiment très drôle ! Quand je jouais, je me servais du pouvoir du costume, et du sentiment de puissance qu’il me donnait. Bookmark and Share


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