Tokyo DisneySea : Une réussite époustouflante
Article Attractions du Mercredi 08 Avril 2009

Le Parc Tokyo DisneySea célèbre les liens entre l’imaginaire et l’univers marin. Effets-speciaux.info s’est rendu au Japon pour visiter ce parc à thème exceptionnel.

Par Pascal Pinteau

Incroyable ! Tel est le mot qui vient immédiatement à l'esprit lorsque l'on découvre DisneySea, inauguré le 4 septembre 2001 à côté de Tokyo Disneyland. Ce splendide parc d'attraction est le plus cher jamais construit par Disney : il a coûté 2 milliards et demi de dollars. Un budget colossal, trois fois plus élevé que celui des grands parcs récents. Tokyo DisneySea est né de la fructueuse collaboration que la société nippone Oriental Land Company a su initier avec Disney. Car ce sont les Japonais, à la fin des années 70, qui ont eu l’idée d’implanter pour la première fois un parc Disney hors des USA, sur un vaste terrain dont ils étaient propriétaires au bord de la baie de Tokyo. Les Américains, frileux, ne se sont risqués qu’à céder une licence commerciale et à prodiguer le savoir-faire de leurs imaginieurs. Mais ils n’ont pas investi le moindre dollar dans ce projet très ambitieux. Tout le travail de construction, de sculpture et de peinture effectué pour Tokyo Disneyland a été réalisé par la main d’œuvre locale, d’après les plans et les références techniques fournis par Disney. C’est donc avec une certaine appréhension, et un brin de méfiance, que Disney observa au printemps 1983 les débuts de ce premier clone de Disneyland inauguré hors du territoire Américain.

Pari gagné

Les patrons de Mickey regrettèrent vite de n’avoir pas pris de parts dans le projet : Tokyo Disneyland est devenu le parc Disney le plus fréquenté au monde, en accueillant 17 millions de visiteurs par an ! (Pour la petite histoire, c’est à la suite du succès du parc Japonais que Disney décida de s’implanter aussi en Europe, près de Paris, mais cette fois-çi en étant l’actionnaire majoritaire !) Aubaine supplémentaire, la tradition Japonaise incite les visiteurs à dépenser beaucoup d’argent dans les boutiques de cadeaux, pour offrir des souvenirs du parc à leurs amis ou collègues de travail. Grâce à cette manne financière, le parc fut rapidement amorti et réalisa d’énormes bénéfices. 5 ans à peine après l'ouverture de Tokyo Disneyland, Oriental Land Company annonça sa décision de construire un second parc consacré à l'univers marin. Les imagénieurs de Disney planchèrent pendant dix ans sur des concepts d'attractions inédits avant la pose de la première pierre. Le budget faramineux réuni par les Japonais a permis de réaliser des merveilles pendant les trois années de construction du parc. Les visiteurs sont sidérés par la richesse des décors, et ce, avant même de pénétrer dans le parc !



De fabuleux décors

L'hôtel Miracosta qui orne l'entrée de Tokyo DisneySea est une belle reconstitution d'un petit village côtier de l'Italie. Les façades fourmillent de finitions qui sonnent juste (arches, moulures, statuettes, cadrans solaires..) et le travail de patine donne l'impression que les bâtiments sont là depuis toujours. Et l’intérieur vaut l’extérieur : les couloirs ornés de fresques et de draperies de velours et les chambres luxueuses de l'hôtel ne dépareraient pas les plus grands palaces. Lorsque l'on passe sous les arches du Miracosta, on accède à un fabuleux univers imaginaire, qui se dévoile peu à peu, au fur et à mesure que l’on émerge de la voûte. Superbe effet de découverte, comparable aux effets de « volets » qui révélaient peu à peu certaines images des films des années 30 ! Le panorama qui apparaît alors est extraordinaire : on découvre la place d’un village italien, puis un énorme volcan au pied duquel trône une forteresse et un superbe bateau à voiles. Il est difficile de décrire l’impression que l’on ressent à ce moment-là. Le budget investi a été magnifiquement utilisé. On a l’impression de se retrouver dans le plus grand décor de film jamais construit, d’être transporté dans un autre monde. Un pont orné de petites bâtisses – comme au moyen-âge – mène à la forteresse qui n’est pas un simple décor. C’est un lieu que l’on peut visiter en arpentant couloirs et escaliers en colimaçon. Chaque pièce abrite de superbes reproductions des créations scientifiques de la renaissance, comme le célèbre engin volant de Léonard de Vinci, dont on peut faire battre les ailes, et la Camera oscura - l'ancêtre de la chambre noire des appareils photos. Il s’agit d’une loupe géante, reliée à un miroir. Le système placé en haut d’une tour projette l’image du monde extérieur sur le plateau blanc d’une table tandis que la pièce est plongée dans l’obscurité.

Destination : Futur

En contournant le volcan, on découvre le port du futur Port Discovery et ses hovercrafts intelligents. Lorsque l’on s’installe a leur bord, les véhicules glissent à la surface de l'eau et se faufilent sans intervention humaine entre les obstacles et les fontaines qui jalonnent le parcours. Dans l'attraction Stormrider, les spectateurs prennent place dans un avion et plongent au coeur d'une tempête. La mission consiste à lancer un missile capable de dissiper le cyclone qui s’approche des côtes avant qu’il ne fasse des ravages. On découvre les péripéties du vol au travers du cockpit géant. Bien entendu, les choses tournent mal ! Les sensations fortes se succèdent grâce aux superbes images de synthèse signées Digital Domain, le studio d'effets spéciaux de Titanic, et à la plateforme animée sur laquelle repose la salle/cockpit de l’avion.

Aux côtés d’Indiana Jones

En quittant Port Discovery, on accède à Lost River Delta, le delta d’une rivière oubliée, au cœur d’une forêt tropicale dominée par un énorme temple Aztèque : le temple du crâne de cristal. On remarque qu’un certain Indiana Jones a laissé son hydravion en contrebas de la rivière, et a convoqué une équipe d’archéologues pour examiner les moindres recoins du temple. Piqué par la curiosité, on emprunte un petit sentier qui zigzague au milieu de la végétation pour mener à l’entrée du bâtiment. Les équipements de recherche des collègues d’Indy ont été installés dans les couloirs. On apprend alors qu’une malédiction pèse sur les lieux. Chic ! Il ne reste plus qu’à prendre place dans les jeeps qui permettent de poursuivre l’exploration du temple souterrain. La première scène varie pour chaque véhicule. Selon le trajet, on découvre les joyaux et les pièces d'or de “la salle de la fortune”, les parchemins de “la salle de la connaissance” ou la fontaine de jouvence de “La salle de la jeunesse éternelle”. Ballottés dans le véhicule tout-terrain, les visiteurs découvrent ensuite une immense salle parcourue par une tornade lumineuse, au milieu de laquelle trône le fameux crâne de cristal ! La malédiction du temple est sur nous ! On échappe de justesse aux pièges qui surgissent sur la route grâce aux mises en garde d’un Indiana Jones robotisé. Les 15 jeeps de 12 places dans lesquelles les visiteurs sont assis sont en réalité des “Véhicules d’amplification de mouvements” qui valent chacun un million de dollars ! Tout en se déplaçant sur un terrain plat, chaque véhicule agite la plateforme/carosserie sur laquelle ses passagers sont installés. Il simule des accidents de terrains, amplifie des effets d'accélération en penchant la plateforme vers l'arrière et souligne un freinage en inclinant brutalement la plateforme vers l'avant ! Ses cinq axes de mouvements sont animés par des vérins hydrauliques alimentés par des servo-vannes électriques. Le système fonctionne si bien qu'il donne l'impression de foncer à toute allure alors que la vitesse de la jeep de 6 tonnes ne dépasse jamais 20 kilomètres/heure. Des programmations aléatoires, envoyées par liaison modem radio, déclenchent des surprises inédites à chaque voyage. Les véhicules sont également équipés d’un système stéréo qui génère la musique d’ambiance, les crissements de pneus et les vrombissements du moteur ! La visite du temple du crâne de cristal est aussi jouïssive que la découverte d’un nouvel épisode de la saga d’Indiana Jones ! Mais le plaisir est ici décuplé, car on se trouve projeté au cœur de l’action. On est épaté par l’ampleur des décors et le réalisme des effets spéciaux, et stupéfait de sortir indemne de cette folle aventure !



Les mille et une nuits

Arabian Coast nous entraîne dans l’univers enchanteur des mille et une nuits. Dans le Magic Lamp theater, un magicien amateur reçoit l’aide du génie d’Aladdin, qui apparaît sous la forme d’un personnage en images de synthèse et en relief. Il s’agit de la seule attraction de Tokyo DisneySea qui déçoive un peu. Les apparitions en relief du génie sont bien réalisées mais le timing des gags est un peu poussif . Un peu plus loin, c’est dans un somptueux palais que débute le récit des sept voyages de Sindbad. Une attraction formidablement bien réalisée, mais qui attriste les nombreux amateurs des films de Ray Harryhausen : plutôt que de rendre hommage aux créations du maître de l’animation image par image, vues par des millions de spectateurs depuis 1958 (date de sortie du Septième voyage de Sinbad), les imaginieurs ont préféré traiter cette attraction à la manière de it’s a small world, que l’on peut voir à Disneyland Paris. Les personnages sont donc des poupées de 75 centimètres de haut, dont l’apparence stylisée évoque les illustrations des livres pour jeunes enfants. Au vu des moyens colossaux mis en œuvre, on ne peut que regretter qu’un style plus réaliste et des personnages et créatures à taille réelle n’aient pas été employés : ces voyages de Sindbad auraient pu rivaliser avec les célèbres Pirates des caraïbes, et s’imposer comme une nouvelle attraction-culte ! Si l’on fait abstraction de ce qui aurait pu être fait, reconnaissons que les imaginieurs ont su animer une féérie splendide, qui émerveille les enfants. Les 120 poupées animatroniques qui peuplent les décors bougent remarquablement bien. Le géant, l’oiseau colossal à deux têtes, l’île portée par une baleine et le peuple des hommes-singes que l’on croise au cours de ce voyage en barque sont superbes, et semblent tirées des images d’un somptueux livre de contes. Le haut des décors est justement traité comme s’il s’agissait du haut des pages d’un livre géant...



Dans le monde de Jules Verne

Le clou de Tokyo DisneySea est astucieusement situé, à l’intérieur du volcan que nous avons contourné tout au long de notre voyage dans le parc. Il s’agit de Mysterious Island, la fameuse île mystérieuse du Capitaine Nemo. Les installations érigées à l'intérieur du cratère laissent bouche bée. Les décors grandeur nature donnent l'impression d'avoir traversé l'écran pour se retrouver dans les décors de la plus somptueuse adaptation de Jules Verne jamais tournée. On retrouve partout le style d'Hector Guimard, le créateur des célèbres bouches de métro parisiennes en fonte moulée, typiques de "l'Art nouveau". Au-dessus des passerelles, un engin de forage planté dans une des parois achève de percer une nouvelle galerie. Le Nautilus est amarré au quai du lac du cratère. En face, près d'un monticule de souffre en fusion, une imposante colonne d'eau est projetée hors du lac, saluée par les cris de stupéfaction des visiteurs. Une spirale de métal permet d'accéder aux bathyscaphes du Capitaine Nemo et de faire une excursion 20 000 lieues sous les mers. Installé dans l'engin riveté, on découvre les fonds marins, les épaves de gallions espagnols chargés d'or, puis le domaine de la vieille ennemie de Nemo : la pieuvre géante. Les ruines de l'Atlantide émergent lentement du brouillard bleuté des abysses. Leurs habitants, des créatures mi-hommes, mi-poissons, surgissent de l'ombre pour attaquer le bathyscaphe. Il faut remonter de toute urgence ! De retour dans le labyrinthe de galeries du cratère, on accède au laboratoire souterrain de Nemo et à ses véhicules de métal riveté pour faire un fabuleux Voyage au centre de la terre. On admire des cavernes couvertes de cristaux lumineux, puis une forêt de champignons géants peuplée d'une faune étrange. Plus loin, c’est l’océan souterrain, centre magnétique de la planète, qui s’offre à notre regard au détour d’une caverne. On aperçoit soudain des amas gluants, sortes de poches remplies d’œufs, en se demandant quelle étrange créature au pu les pondre. La réponse nous est fournie quelques dizaines de mètres plus loin, par un monstre énorme qui émerge d'un lac de lave en rugissant ! Seule solution pour échapper à sa furie : la fuite. Le véhicule d'exploration s'élance à toute vitesse vers la surface, émerge d'une des bouches fumantes du volcan et dévale une pente vertigineuse pour s’arrêter dans une gare souterraine digne d’une gravure des éditions Hetzel ! Nous voici arrivé au terme de cette visite rapide de Tokyo DisneySea, qui vous aura donné une petite idée de la qualité de ses attractions. La place nous manque pour évoquer aussi American Waterfront, une superbe reconstitution d’un port américain du début du siècle, dotée d’un magnifique paquebot et d’un théâtre qui présente un best of des shows de Broadway. Citons aussi la Venise miniature qui jouxte le port méditerranéen, et l’univers sous-marin féérique de Mermaid Lagoon, destiné aux enfants. Si vous avez un jour la chance de voyager au Japon, ne manquez pas l’occasion de découvrir les ambiances fantastiques et de science-fiction de ce parc fabuleux, qui compte désormais parmi les plus beaux de la planète...



Interview de Steve Kirk, producteur exécutif de Tokyo DisneySea

Qu'avez-vous fait avant de superviser Tokyo DisneySea ?

J’ai fait partie de Walt Disney Imagineering. Après 15 ans de carrière, on m'a nommé à la tête de ce projet, le second parc construit à côté de Tokyo Disneyland. J'ai été responsable du design de ce parc, et j'ai supervisé le travail de toute l'équipe de conception. J’ai quitté WDI deux ans après l’ouverture du parc, pour fonder ma propre société de conseil et de développement d’attractions.

Pouvez-vous expliquer comment fonctionne l'attraction 20 000 lieues sous les mers ?

Les bathyscaphes sont des véhicules qui contiennent six personnes. Ils sont suspendus par le haut et progressent le long d'un rail invisible. Les décors sont éclairés avec de la lumière noire et des effets lumineux qui simulent ceux que l'on peut voir sous l'eau, mais en fait, l'effet de plongée se fait "à sec", grâce à un hublot à double paroi. Il ressemble à un aquarium convexe, à l'intérieur duquel nous faisons jaillir des bulles au moment où nous le souhaitons.

Les algues, les accessoires et les personnages qui apparaissent bougent lentement, comme s'ils étaient vraiment sous l'eau. Ces animations ont-elles été difficiles à rendre de manière réaliste ?

Extrêmement, mais ce n'était rien comparé aux problèmes que nous avions avec l'ancêtre de cette attraction, aux USA. Walt Disney avait imaginé dans les années 60 cette visite d'un grand bassin avec des barques déguisées en sous-marins et pourvues de hublots. Il n'y avait rien de pire que d'entretenir les automates de requins et de pieuvres et le matériel d'éclairage installé sous l'eau ! Dans cette nouvelle attraction, nous utilisons des centaines de mécanismes et d’actionneurs hydrauliques et pnematiques pour reproduire l’effet des courants marins.

Comment prépare-t'on une attraction de type ? Avez-vous d'abord construit les décors sous forme de miniatures, pour vérifier l'impact des différentes scènes ?

Oui. Et nous avons aussi réalisé une représentation virtuelle des décors, pour pouvoir changer l'angle de la caméra pendant que nous la faisions évoluer dans les décors 3D. Nous avons testé différentes vitesses de progression, différents effets, puis nous avons tenté de les faire coïncider avec le texte qui avait été écrit pour la voix off du capitaine Nemo...Nous avons passé beaucoup de temps à peaufiner tout cela.

Quelle est la taille du cratère de Vulcania?

Le volcan est baptisé Mont Promethée et il mesure 51 mètres. L’intérieur du cratère, le Chaudron de Vulcain a un diamètre intérieur qui varie entre 110 et 140 mètres. Le volcan est la plus grosse sculpture jamais réalisée pour un parc d’attraction. Il couvre une surface de 70 047 mètres carrés. Il y a 128 000 plantes artificielles à sa surface, 2000 morceaux de roches pour simuler les éboulements, quatre chutes d’eau et une vingtaine de plantations de végétaux dotés d’un système d’irrigation camouflé.

La quantité de détails à la surface du cratère est ahurissante. Combien de temps a-t'il fallu pour le concevoir et pour le construire ?

Nous avons d'abord construit une très grosse maquette en Californie, à l'échelle 1/100ème. Nous l'avons ensuite scannée pour obtenir une représentation 3D. Cette image de synthèse a été découpée en sections qui ont servi à créer les plans des armatures de métal du cratère. Il s'agissait d'un gigantesque puzzle dont chaque élément était composé d'assemblages de barres d'acier tordues au millimètre près. Les formes des rochers ont été également obtenues en tordant des barres d'acier, qui ont ensuite été recouvertes de grillage, puis de ciment. C'était un processus de construction très complexe. Nous n'aurions pas pu en venir à bout sans l'ordinateur.

Comment le geyser au centre du cratère fonctionne-t'il ? La quantité d'eau qu'il projette est spectaculaire...

Il y a un très grand réservoir placé sous l'eau, qui se remplit lentement. On accumule de l'air sous pression dans la seconde partie du réservoir, juste en dessous, et lorsque la pression est suffisante, on ouvre une valve qui projette 12I 000 litres d’eau à une vingtaine de mètres en l’air. Pour simuler un processus naturel, le rythme des éruptions et la quantité de liquide varie à chaque fois. Tout est contrôlé par ordinateur.

Comment fonctionnent les véhicules de Voyage au centre de la terre ? Dans un premier temps ils roulent lentement, puis ils accélèrent de façon foudroyante...

Ce sont des véhicules électriques, auto-propulsés par un moteur de 322 chevaux, pilotés par un ordinateur embarqué. C'est Mitsubishi qui a construit ces moteurs, qui fonctionnent remarquablement bien. Contrairement aux wagons des montagnes russes, qui ralentissent en gravissant une pente, ces véhicules sont capables d'accélérer pendant la montée, ce qui donne une sensation toute nouvelle ! Ils roulent d’abord à 1,4 mètre/seconde puis ils passent à 21 mètres/seconde en un éclair.

Les créatures et les plantes du monde souterrain sont particulièrement réussies. Combien de designs avez-vous conçu pour créer cette faune et cette flore imaginaire ?

Nous avons fait des centaines de croquis avant de retenir une vingtaine d'espèces différentes. Ensuite, nous avons testé les effets de transparence, et de luminescence de chaque végétal ou animal que nous avions imaginé. Je suis très content de leur aspect final.

Le monstre qui apparaît a la fin de l'attraction est énorme, et cependant, il bouge très vite. Comment avez-vous réussi cet exploit ?

Nous avons bénéficié des recherches en animatronique sur l'attraction "Dinosaure" du parc "Animal Kingdom" de Floride. Nos experts ont développé des valves hydrauliques spéciales pour animer de manière dynamique les dinosaures de cette attraction. Pour simplifier, on peut dire que le liquide qui actionne les pistons hydrauliques des articulations de personnages peut être envoyé plus vite, en plus grosse quantité et sous une plus forte pression qu'avec les systèmes précédents. On peut donc animer un personnage très lourd avec une rapidité étonnante. Ce monstre pèse 10 tonnes et on a implanté une vingtaine de mètres de cheveux humains sur sa peau !

Les décors souterrains sont superbes. Comment avez-vous créé tous les cristaux qui émergent des murs ?

Ce sont des sculptures qui ont été moulées en silicone. Nous en avons fait des copies en résine transparente, dans lesquelles nous avons inclus des fibres optiques dont nous pouvons programmer le changement de couleur. Les cristaux géants sont également éclairés de l'extérieur, par des projecteurs dissimulés dans les décors. Nous pouvons aussi changer la couleur de leur éclairage couleur pour obtenir de multiples nuances.

Stormrider est une attraction très spectaculaire. S'agit-il du plus gros simulateur de vol jamais construit ?

Je ne sais pas si nous pouvons prétendre détenir ce record, mais la plateforme qui représente le cockpit de l'avion géant accueille 120 personnes. Le simulateur pèse 51 tonnes à vide et 58 tonnes avec des passagers, auquel il faut ajouter 32 tonnes pour l’équipement technique situé en dessous, qui produit les mouvements. Au total, cela fait 32 tonnes.

Les marionnettes de l'attraction les sept voyages de Sindbad bougent remarquablement bien en dépit de leur taille...

Oui. Nous n'avions jamais compacté autant de fonctions dans des petits personnages. Ils représentent "la crème de la crème" de l'animatronique. L'effigie de Sindbad ne mesure que 75 cm, mais elle possède autant d'animations que le personnage grandeur nature du vendeur d'esclaves dans l'attraction des Pirates des caraïbes.

Comment voyez-vous le futur des attractions ?

Nous avons de plus en plus de moyens de projeter les gens de manière convaincante dans des mondes imaginaires. C'est très satisfaisant de ne pas avoir à renoncer à certains effets comme nous devions le faire autrefois. Les technologies à notre disposition sont performantes et fiables.

Les illustrations préparatoires des Attractions "20 000 Lieues sous les mers" et "Voyage au centre de la terre" sont les oeuvres de Tom Thordarson, dont vous pouvez voir d'autres créations inspirées par Hawaï, son lieu de résidence sur son site de vente / galerie : http://store02.prostores.com/servlet/thorstor/StoreFront.

Un grand remerciement à Alain Littaye, dont l'excellent site "Disney and More" mérite d'être visité très régulièrement !




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Rendez-vous sur le site Arthur Futuroscope pour découvrir la nouvelle attraction du parc du Futuroscope : Arthur, l'aventure 4D. Retrouvez également des informations sur l'univers d'Arthur et les Minimoys.




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