Exclusif : Les maquillages de X-Men Origines: Wolverine
Article Cinéma du Samedi 23 Mai 2009

Après avoir débuté au sein du studio de Stan Winston, Tom Woodruff Jr et Alec Gillis ont fondé leur propre compagnie, Amalgamated Dynamics, et ont donné vie aux créatures de Tremors, Jumanji, Alien 3, Alien Resurrection, AVP, X-files le film, et AVP Requiem. Ils sont intervenus aussi sur les effets de maquillage de la trilogie Spider-Man, et retrouvent l’univers des super héros avec X-Men origines : Wolverine…

Entretien avec Tom Woodruff Jr

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Vous avez fabriqué de nouvelles lames pour Hugh Jackman, qui sont flexibles afin d’éviter de blesser la peau de ses poings. Quel matériau avez-vous utilisé pour les réaliser ?

Nous avons utilisé le même design que pour les films précédents, mais pour améliorer le confort de Hugh Jackman, nous avons réalisé des griffes en uréthane souple. Elles permettent aussi d’améliorer la sécurité lors du tournage des scènes de combats rapprochés. Avec des lames souples, le risque de blesser quelqu’un est beaucoup moins élevé. Nous avons fabriqué aussi des lames en uréthane rigide pour d’autres scènes moins risquées. Certaines étaient juste des lames très courtes, prolongées ensuite en 3D pendant la post-production.

Comment avez-vous créé les griffes d’os de Wolverine ?

Le défi a été de leur donner une apparence qui satisfasse tout le monde, alors qu’elles ont été représentées de manières complètement différentes dans plusieurs bandes dessinées. Bien sûr, notre but principal était de satisfaire le réalisateur, Gavin Hood, mais il fallait aussi que nous obtenions l’approbation de la 20th Century Fox, de Marvel, de Hugh Jackman, et de la productrice Lauren Schuler Donner. Avec autant de décisionnaires différents, trouver une apparence qui satisfasse tout le monde a été très difficile. Même du côté de Marvel, tout le monde n’était pas du même avis ! En consultant leurs archives de BD, nous avons pu voir que dans certains récits, les griffes d’os de Wolverine étaient très longues, tandis que dans d’autres, elles étaient courtes et épaisses. Selon les cas, elles étaient lisses ou très texturées…Bref, c’était compliqué de trouver « la » version universelle de ces fameuses griffes organiques. Gavin Hood, nous a donné une piste très intéressante en nous montrant une dent de requin fossilisée. Elle avait des détails de texture très intéressants et nous l’avons toujours gardée dans un coin de notre tête. Par la suite, nous avons réalisé des dessins des griffes, mais nous nous sommes rendus compte que cela ne suffisait pas pour permettre au réalisateur de visualiser le résultat final. Des modélisations 3D réalisées avec le logiciel ZBrush avaient une limite aussi : la barrière de l’écran plat de l’ordinateur. Il fallait que nous fabriquions des prototypes en volume afin que Gavin puisse juger ces différentes versions, les observer sous tous les angles, et voir comment les lumières et les ombres allaient jouer sur leurs reliefs. Il fallait qu’il puisse les manipuler lui-même. Après beaucoup de discussions, nous avons fini par mettre au point un prototype qui semblait plaire à tout le monde, puis nous l’avons fabriqué jusqu’au bout et utilisé pendant le tournage. Mais en fin de compte, après avoir passé tellement de temps sur une chose qui paraissait si simple, nous avons appris que ces griffes d’os avaient été encore retouchées en post-production, tout comme les griffes du jeune Wolverine, d’ailleurs ! Je ne sais pas si c’est le studio ou si c’est Marvel qui a demandé cela, mais avec les outils de post-production d’aujourd’hui, on peut continuer à changer d’avis très longtemps après la fin du tournage…

Les griffes de Victor Creed / Sabertooth sont également très intéressantes. Comment les avez-vous créées ?

Elles étaient très intéressantes à concevoir, car c’était une opportunité de réaliser un effet relativement discret. Aujourd’hui, il devient de plus en plus difficile de créer un design qui paraisse nouveau. Pas seulement à cause des films fantastiques, mais parce que les jeux vidéo actuels et à venir regorgent de créatures en tous genres. Nous avons des amis qui réalisent des développements de jeux vidéo pour de grandes compagnies, et en visitant leurs studios, nous avons été sidérés par la qualité des designs que leurs concepteurs artistiques avaient créés. C’était une visite très impressionnante, qui incitait à l’humilité ! (rires) Si on ajoute à cela tout ce que les dessinateurs de BD et de romans graphiques proposent au public chaque semaine, on se rend compte à quel point il est difficile de créer quelque chose de totalement original. Notre but était de donner à Sabertooth des griffes qui semblent à la fois solides et dangereuses, mais également crédibles et discrètes. Dans le monde que décrivent les films de la série X-Men, la plupart des mutants peuvent se promener dans les rues sans qu’on les remarque immédiatement. Pour justifier cela, Gavin Hood nous a suggéré que les griffes de Sabertooth devraient se rétracter et se déployer, exactement comme celles d’un chat ou d’un félin plus grand. C’est cette excellente idée qui nous a permis de mettre au point deux séries de griffes différentes : des griffes rétractées courtes et des griffes déployées longues.

Leur aspect étroit est très intéressant aussi…On sort des poncifs des griffes habituelles, qui ressemblent à des ongles monstrueusement épais…

Oui, nous avons essayé d’éviter cela. Nous avons sculpté une dizaine de séries de griffes différentes avant de choisir la version définitive. Il y en avait certaines qui étaient très longues et très effrayantes, mais c’est justement cet aspect étroit dont vous parlez qui a retenu l’attention du réalisateur et du studio. Ce qui est intéressant et très satisfaisant en matière de design, c’est ce moment où l’on arrive à combiner plusieurs caractéristiques en un aspect qui fonctionne bien. Dans le cas des griffes de Sabertooth, il fallait qu’elles soient à la fois élégantes et discrètes, et aussi que l’on sente qu’elles pouvaient être des armes redoutables.

Etait-ce très difficile de s’assurer que les griffes de Sabertooth n’allaient pas tomber pendant le tournage des scènes de combat ?

(rires) C’est exactement le problème auquel nous étions confrontés ! Si nous avions choisi d’attacher très fermement les griffes aux doigts de Liev Schreiber, nous aurions pu lui faire courir le risque de se blesser si les griffes s’accrochaient par accident dans un élément de décor. Dans ce cas-là, il risquait de se tordre les doigts ou même de se les casser. A l’inverse, si les griffes n’étaient fixées que légèrement, vu l’énergie déployée par Liev et Hugh pendant les combats, il est évident qu’elles se seraient détachées tout le temps. Finalement, après avoir bien réfléchi au problème, nous avons décidé que la meilleure solution consistait à fabriquer des gants de « peau » en silicone aux extrémités desquels nous allions fixer les griffes. L’avantage, c’est que Liev pouvait enfiler les gants en deux secondes, et que s’il touchait un objet avec les griffes, la peau en silicone pouvait s’étirer et ployer pour absorber le choc, sans que cela puisse le blesser. Nous avons fabriqué des paires de gants à la fois pour Liev Schreiber et pour sa doublure cascade. Mais nous avons aussi fabriqué des prothèses solidement fixées aux doigts de Liev pour certaines scènes où l’on voit les griffes en gros plan, tel ce moment où il trace un sillon dans le bois du comptoir d’un bar.

Il y a aussi un plan où il découpe la tôle de la carrosserie d’une voiture avec une de ses griffes…

Oui, c’est encore un plan tourné avec les prothèses, et l’effet de la tôle coupée a été réalisé en 3D si je ne me trompe pas.

Vous avez créé deux apparences différentes pour le personnage du Blob, dont un maquillage facial et un corps obèse stupéfiants de réalisme…

Merci. C’est le personnage du film dont nous avons pris le plus de plaisir à réaliser le maquillage. Quand on nous a appris que le Blob était un des mutants choisis pour apparaître dans Wolverine, nous avons été ravis parce que nous allions pouvoir créer l’aspect de personnage pour le cinéma. De plus, nous étions très heureux de maquiller Kevin Durand, qui est non seulement un excellent acteur, mais aussi le meilleur choix de casting que l’on puisse imaginer , car il a une carrure athlétique et mesure 1m98. Il avait donc à la fois le charisme et la force physique nécessaires pour incarner parfaitement ce personnage hors du commun, et non pas se « perdre dans le costume ».

Comment avez-vous créé le maquillage du Blob «guerrier » quand il est mince, et travaille pour Stryker ?

Comme Kevin est mince et musclé, nous partions déjà d’une bonne base, mais il fallait amplifier sa musculature pour lui donner l’aspect d’un colosse. Nous avons créé un torse complet avec des bras, qui était enfilé comme un pull épais et très moulant, et que nous collions au niveau des poignets et des épaules. Nous avons aussi réalisé à part, puis appliqué des prothèses pour faire des raccords des muscles trapézoïdaux depuis le haut du cou jusqu’aux épaules du costume. Je dois ajouter que Gavin a eu l’idée savoureuse d’ajouter un tatouage de Pinup des années 50 sur l’un des bras du Blob. Plus tard, quand on le retrouve obèse, la peau de son bras s’est tellement distendue que la Pinup aussi semble être devenue aussi grosse que lui ! (rires)

Comment Kevin Durand a t’il supporté le processus d’application du maquillage ?

Kevin a été extrêmement patient. Vraiment très agréable. Et pourtant, c’est une procédure très longue et très contraignante, que la plupart des gens ont du mal à s’imaginer. Ce n’est pas seulement dur parce qu’il faut arriver très tôt le matin, mais aussi parce qu’après, il faut s’habituer à porter le costume pendant de longues heures de tournage.

Quelles sont les limites de ce que l’on peut faire avec un costume de ce genre ?

Eh bien tout dépend des postures que prend l’acteur. Quand il bouge normalement, le costume a un aspect très réaliste. D’ailleurs, plusieurs personnes qui étaient sur le plateau pensaient qu’il s’agissait des véritables muscles de Kevin. Mais pour être franc, je dois dire que certains gestes extrêmes, bras levés ou tendus très en avant créent forcément des plis qui ne sont pas naturels dans la mousse de latex. Aujourd’hui, la meilleure manière de remédier à ces problèmes consiste à « lisser » ces plis disgracieux en 2D, pendant la post-production.

Le second maquillage du Blob, quand il est devenu énorme, est incroyable…

A ce moment-là du film, le Blob est sensé peser entre 550 et 600 kilos. Le costume que nous avons fabriqué partait du cou jusqu’aux chevilles. Les pieds étaient conçus comme des sortes de chaussons que Kevin enfilait et dont nous collions les raccords. Contrairement au costume du Blob « guerrier », celui du Blob énorme possède une structure beaucoup plus complexe. Nous avons créé différents systèmes qui permettent de supporter le volume du costume, et plusieurs couches de mousse de différents matériaux. Nous avons fabriqué aussi des sacs avec des enveloppes de Lycra élastique, que nous avons remplis avec des billes de polystyrène et des billes de plastique un peu plus lourdes. Nous avons aussi ajouté des lentilles dans d’autres sacs. Bref, nous avons ajouté ainsi tout ce qui permettait de faire bouger avec souplesse et élasticité les masses de chair du corps du Blob. Tout cela a été placé à l’intérieur d’un costume dont la peau est faite de mousse de latex. Elle a été façonnée en réalisant d’abord une sculpture du personnage entier, puis un moulage et un tirage en mousse de latex de teinte chair. Pour modeler cette sculpture, nous avons recherché des photos des cas les plus tristes d’obésité morbide, et nous avons extrapolé à partir de ces documents. Même si le costume était moins lourd que le corps d’un véritable obèse, il était quand même lourd à porter pour Kevin. Nous avons donc construit un tabouret spécial en forme de selle de cheval, sur lequel il pouvait s’asseoir entre deux prises. Le tabouret lui permettait d’être assis normalement, et non pas de se retrouver perdu au milieu d’une énorme masse de mousse de latex, comme cela se serait produit s’il s’était assis sur une surface plate.

Vous avez également appliqué un maquillage complexe sur sa tête…

Oui. Toute la tête de Kevin était recouverte, elle aussi, car il fallait que nous l’épaississions énormément. Nous avons aussi implanté des poils un par un sur le corps et sur les bras, et ajouté beaucoup de détails de pigmentation.

Il semblerait que vous ayez utilisé le haut des vraies oreilles du comédien, mais que la partie inférieure fasse partie de la prothèse de l’énorme double menton…

Oui. Nous avons accentué ainsi la déformation du visage, en ajoutant des lobes d’oreilles très distendus.

Vous avez utilisé un système de refroidissement interne qui a permis à l’acteur de ne pas suffoquer de chaleur…

Oui. Dans notre jargon, nous appelons cela un « cool suit ». Il arrive que les pilotes de course ou les astronautes portent ce genre de système pour supporter des combinaisons très épaisses. Cela se présente sous la forme d’une sorte de veste réalisée dans un matériau poreux, et qui est équipé d’un réseau de tuyaux de plastique souple dans lesquels circule de l’eau fraîche, mais pas trop froide. Si l’eau est trop froide, on peut aboutir à l’effet inverse et le comédien peut attraper une bonne grippe, et même une pneumonie ! Quand il est bien utilisé, cet équipement permet de maintenir le corps de l’acteur à une température normale. Une fois que l’eau a achevé son circuit dans la veste, elle sort du costume par un tuyau, revient dans un réservoir d’eau qui est maintenu à la température souhaitée, et une pompe la réinjecte dans la veste par le biais d’un second tuyau. C’est un circuit fermé. Bien sûr, on débranche le système quand on doit tourner des plans larges de l’acteur, afin de ne pas entraver sa liberté de mouvements.

Combien de temps la transformation de Kevin Duran en Blob obèse durait-elle ?

Il fallait à peu près 3 heures à deux maquilleurs pour appliquer les prothèses faciales, et 45 minutes pour faire enfiler le costume à Kevin puis créer les raccords avec sa peau. Donc, au total, le processus durait 4 heures. Ce sont Randy Westgate et Colin Ware qui se sont chargés de l’application des prothèses pendant le tournage en Australie.

Le maquillage final de Deadpool, après qu’il ait subi son opération, est saisissant. Comment l’avez-vous créé ?

Je suis content qu’il ait bien fonctionné, parce que ce personnage était difficile à transposer à partir des BD de Marvel. Heureusement, les précédents films de la série X-Men ont réussi à établir le fait que les personnages, pour fonctionner correctement en prises de vues réelles, ne devaient pas être des copies conformes des dessins de la BD. En suivant les indications du réalisateur, nous avons essayé de retrouver certaines des caractéristiques du personnage, comme les cicatrices géométriques en forme de diamant que l’on voit autour de ses yeux. Mais nous voulions aussi éviter que le personnage soit entièrement caché sous son costume, comme dans certaines BD. A la fin du film, après avoir subi des modifications, Deadpool possède les caractéristiques de plusieurs mutants, ou au moins des pouvoirs proches des leurs. Il a un squelette d’adamantium, comme Wolverine, Il peut aussi projeter des rayons d’énergie par les yeux, comme le jeune Scott Summers que l’on voit dans le film, mais il a la capacité de les projeter à volonté. Ensuite, il a été décidé que l’on allait gommer sa bouche, ce que nous avons fait en posant des prothèses. Un peu comme pendant le processus de création des griffes d’os de Wolverine, nous avons fait des centaines de dessins différents de Deadpool, qui ont été examinés par les décideurs sans que l’on arrive à un design qui soit validé par chacun d’entre eux…Et la situation s’est prolongée alors qu’il ne restait plus que deux semaines avant le tournage de ces scènes ! Nous avons finalement maquillé la doublure cascade de Ryan Reynolds, qui tournait en premier les scènes de combat. Nous avons ajoutés des scarifications sur son corps, deux longues lames qui sortaient de ses bras, un peu à la manière des griffes de Wolverine, et un maquillage particulier de son visage. Quand Ryan Reynolds est arrivé pour tourner les plans principaux de cette scène, nous avons créé un second maquillage, spécialement pour lui, qui nous a donné la possibilité de développer et d’améliorer ce qui avait été fait trop rapidement pour le cascadeur, faute de temps.

S’agissait-il de prothèses en mousse de latex ?

Oui. C’était la solution la plus sûre, compte tenu du peu de temps dont nous avons disposé pour créer ce maquillage. La mousse de latex supporte très bien un tournage long et intense, comme c’est le cas lorsque l’on filme des scènes de combat.

Avez-vous créé aussi des prothèses pour les parties des bras d’où émergent les lames ?

Non, juste les lames, car nous avons eu la chance que le personnage porte des bandages sur les bras dans cette scène, ce qui nous a facilité les choses ! Dès l’origine, nous avons prévu des pièces en silicone qui comprenaient des parties de peau visible d’où sortent les lame et des bandages, ce qui permettait au cascadeurs de les enfiler rapidement.

Y a t’il quand même eu un moment où vous avez pu tirer le signal d’alarme et dire au studio, aux producteurs et à Marvel « Mettez-vous d’accord et choisissez un design définitif, car sinon, nous ne pourrons pas réaliser notre travail à temps. » ?

Oui, mais même dans ce cas-là, cela devient l’email « qui s’est perdu » et auquel personne ne répond ! (rires) Vous savez, nous sommes conscients que le studio et l’équipe de production doivent résoudre des problèmes bien plus complexes et urgents que le choix du design des maquillages. Il fallait donc que nous prenions des dispositions pour nous adapter aux évènements. Mais des le départ, nous avons communiqué un plan de travail à la production pour expliquer qu’il nous fallait des réponses tel jour au plus tard, pour avoir le temps de créer les maquillages. Au début de la préparation d’un film, tout le monde répond assez vite à nos questions, mais petit à petit, quand chacun des décideurs doit gérer dix, vingt ou cent activités différentes, il leur faut plus de temps pour réagir. Et encore plus pour se mettre d’accord les uns avec les autres. Quand on approche de la date limite, les gens ont aussi un peu peur de prendre des positions trop tranchées sur un design ou un autre. Ils ne veulent pas créer des sources de désaccord avec les autres, tout en ayant leur propre opinion ! Tout cela, c’est un peu le côté négatif de la production de film actuelle. De plus, les producteurs qui manquent d’expérience ont tendance à considérer que l’on peut continuer à modifier indéfiniment un film, même longtemps après le tournage. Et cette attitude a des conséquences néfastes, à la fois sur les conditions de travail qui nous sont imposées, et aussi sur le montant du budget des effets visuels, car les responsables des effets 2D/3D sont de plus en plus sollicités pour accomplir des tâches supplémentaires qui n’étaient pas prévues au départ.

Avez-vous créé des effets particuliers pour la séquence de l’opération de Deadpool ?

Nous avons fabriqué une tête animatronique afin de pouvoir filmer les chirurgiens au travail sur ses yeux. Cela nous a permis de montrer que l’on retirait vraiment des tissus en profondeur, alors que nous aurions dû tricher avec des volumes en surépaisseur si nous avions posé des prothèses sur le visage de Ryan Reynolds. C’est ainsi que nous avons pu montrer les yeux mis a nu, et les orbites du crâne de Deadpool recouvertes d’adamantium. La tête animatronique que nous avons fabriquée était animée très simplement, juste pour donner un peu de vie aux yeux du personnage.

Quels sont les effets de maquillage que vous avez créés pour d’autres mutants ?

Les choses ont un peu changé pendant la préproduction du film. Au départ, nous devions créer le maquillage d’un mutant appelé Beak, qui est tellement maigre qu’il ressemble à un phénomène de foire. Il doit son surnom à son visage difforme, muni d’une sorte de bec de poulet. Nous avons produit des designs très intéressants autour de ce personnage, mais finalement, il a été retiré du script. A un moment, nous devions voir aussi d’autres mutants dans des réservoirs du labo de Stryker, et en reconnaître certains. Les spectateurs auraient pu se dire « Ah tiens, celui-là va devenir le crapaud. Celui-là, c’est le futur Night Crawler, etc. ». Mais finalement, ils ont décidé qu’ils préféraient ne pas montrer ces mutants-là si tôt , au début de leur existence. Et ces scènes ont été retirées du script, elles aussi. Et en fin de compte, nous ne sommes pas intervenus sur les autres mutants que l’on voit dans le film.

En y songeant a posteriori, quel a été le défi le plus difficile à relever sur ce film ? La création du Blob ?

Oui, sans aucun doute. A un moment, nous avions même développé une version du costume équipée de mécanismes qui pouvaient faire onduler la graisse du personnage ou de la faire « rebondir » quand il se déplaçait rapidement, ou faisait certains gestes ! Fox n’a pas choisi cette option, et a préféré recourir à des effets visuels 2D pour créer ces mouvements. Mais au-delà de ça, le défi principal, c’est de parvenir à créer des effets de maquillages de plus en plus complexes dans des délais qui sont sans cesse raccourcis. Mais nous avons été ravis de participer pour la première fois à la série des X-Men, qui est très appréciée des fans.

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