Hommage à Michael Jackson : Un artiste au talent exceptionnel, qui aimait passionnément le fantastique et la Science-Fiction
Article Spectacles du Vendredi 03 Juillet 2009

Par Pascal Pinteau

Comme vous sans doute, l’équipe d’Effets-speciaux.info a encore un peu de mal à réaliser que Michael Jackson est mort. En apprenant la triste nouvelle dans la nuit, nous avons songé à sa musique, à son talent de danseur qui fut salué par Fred Astaire (il décrocha un jour son téléphone pour dire à Jackson tout le bien qu’il pensait de lui), et aussi à sa passion du fantastique et de la SF, que l’on retrouvait aussi bien dans ses vidéoclips (les célébrissimes Thriller, Black or White, Leave me alone) que dans ses apparitions au cinéma (The Wiz, Moonwalker, Ghosts, Men in Black 2).

Pour des millions de visiteurs des parcs Disney, dont il était un fan passionné, il fut aussi un inoubliable Captain Eo, dans un court-métrage en relief réalisé par Francis Ford Coppola et produit par George Lucas, et qui remporta un énorme succès pendant plus de 15 ans.

Sur CNN cette nuit, le porte-parole de la famille Jackson a expliqué, avec une franchise assez étonnante, sans doute due à l'émotion, qu'il avait vu venir la catastrophe depuis plusieurs mois. Apparemment, Michael Jackson, comme beaucoup de stars américaines, s'entourait de médecins peu scrupuleux, prêts à prescrire tout et n'importe quoi – surtout n’importe quoi - à leurs patients. Il semblerait donc que Jackson ait absorbé tout un tas de « médicaments » destinés à le booster ces derniers temps, au mépris de toute prudence. Il s'était engagé à se produire au cours de 50 concerts à Londres prochainement, et c'est en s'entraînant pour préparer ces shows que son coeur a lâché. Le porte-parole des Jacksons a même dit qu'il avait tenté de prévenir Michael et sa famille que tout cela était dangereux et risquait de finir très mal, mais on ne l’a pas écouté quand il était encore temps… On sait aujourd’hui qu’il avait hélas raison.

J'avais eu la chance de voir Michael Jackson au parc des princes à Paris, à la fin des années 80, et j'avais été sidéré par son talent et par sa carrure d'athlète. On voyait que c'était un garçon doté d'une puissance physique assez incroyable, qu'il utilisait merveilleusement en dansant . Lors de ses dernières apparitions, il semblait terriblement fragilisé. Mais quel choc de le voir mourir à 50 ans ! Ce garçon qui n'a pas eu d'enfance - dévoré par le showbiz et malmené par un père terrible - n'aura pas non plus de vieillesse.

Bien sûr, Michael Jackson était un homme de showbiz. Il savait très bien gérer sa propre image, et avait lui-même décidé qu’on devait l’appeler « The King of Pop », dans un communiqué distribué à la presse, il y a quelques années, avant l’un de ses concerts évènements. Et cela avait marché ! Avec lui, il était souvent difficile de démêler le vrai du faux, ce qui était construit dans le récit qu’il faisait de sa propre vie, publique et privée.

Pour avoir eu l’occasion de parler avec des gens qui l’ont approché de près, il me semble que plusieurs aspects de ce personnage hors du commun sont a peu près indiscutables.

Son respect du public, d’abord. C’était un perfectionniste, et chacune de ses prestations le prouvait. C’est certainement ce désir de revenir au sommet de sa forme, malgré son état de santé réel, qui aura été à l’origine de sa disparition.

Ensuite, il y avait son désir d’innover, d’être le premier, partout, toujours. Ce n’est pas un hasard s’il aura choisir de collaborer avec des réalisateurs comme John Landis (Les Blues Brothers, Le loup-Garou de Londres), Francis Ford Coppola, George Lucas et Martin Scorcese (Le court métrage Bad). Il adorait également Spielberg (il avait été le narrateur du disque de l’histoire de E.T. ), se comportant même vis à vis de lui comme un fan encombrant ! (A la fin des années 80, pendant la production de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? , Spielberg se plaignait que M.J. l’appelle sans cesse au téléphone !) Ce n’est pas un hasard non plus si le premier exemple de séquence d’effets spéciaux de maquillage montré à un très large public fut Thriller. Et si la première utilisation du morphing stupéfia la planète quand fut dévoilé le clip Black or White, à nouveau signé par John Landis.

Et enfin, son don d’émerveillement. On ne construit pas un endroit comme le ranch Neverland, décalqué sur Disneyland, si l’on n’est pas resté un enfant au plus profond de soi. Je me souviens qu’un des techniciens de Disneyland Paris m’avait raconté avoir retrouvé un jour Michael Jackson perdu dans les coulisses de l’attraction des Pirates des Caraïbes, parce qu’on lui avait permis de la visiter seul, plusieurs fois de suite, pendant la nuit. Mais il était resté trop longtemps, jusqu’au moment où les équipes techniques arrêtaient les bateaux de l’attraction ! Jackson avait donc dû quitter sa barque tant bien que mal, et explorer les couloirs des bâtiments, pour retrouver le chemin de la sortie !

Le fastueux ranch de Neverland était d’ailleurs si coûteux à entretenir – même pour un millionnaire ! - qu’il fut à l’origine des dettes accumulées par Jackson à la fin de sa vie. Est-ce que cette part d’enfance restée en Jackson aura eu aussi une influence néfaste, celle de l’irresponsabilité, de la perte du sens de la réalité ? Hélas oui. Si le doute subsistera toujours sur les accusations de pédophilie portées envers lui au cours du premier procès, réglé hors des tribunaux en signant un chèque de 20 millions de dollars, rappelons aussi que le second procès prouva que sa supposée victime et sa mère avaient tout inventé et étaient coutumiers des chantages. On a vu cette nuit que ce manque de réalisme a également poussé Jackson à mettre sa vie en jeu pour revenir sur le devant de la scène…et qu’il a perdu cette ultime partie de poker avec le destin.

Quoi que l'on puisse penser du comportement de Jackson dans sa vie, on ne peut que constater que son destin, au-delà du succès phénoménal qu'il a connu, est une authentique tragédie.

Pour rendre hommage à la superstar, Effets-speciaux.info a réuni les images et les vidéos de quelques-uns de ses plus grands succès. Nous espérons que vous prendrez plaisir à les revoir...

The Wiz (bande annonce) :



Captain EO :

1ère partie


2ème partie


Thriller :



Rick Baker racontant - en anglais VO non ST - ses souvenirs de Thriller :



Moonwalker :



Clip Leave me alone :



Ghosts :



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