Exclusif : Troisième partie de notre entretien avec Martin Laing, chef décorateur de Terminator Renaissance
Article Cinéma du Dimanche 09 Aout 2009

Retrouvez la seconde partie de l'entretien par ici.


Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Quand la créature combat sa créatrice…

Serena est horrifiée de le voir agir ainsi, en repoussant l’offre qu’elle lui fait. Markus et elle se battent sans merci. Mais pendant ce temps, Markus se rend compte que Kyle et Star sont sur le point d’être transformés en cyborgs eux aussi. Il trouve le moyen de se débarrasser de Serena, et vole au secours des deux jeunes. Et c’est ensuite qu’a lieu la conclusion très spectaculaire du film, que je n’ai pas le droit de vous révéler !

Après tout ce que vous venez de nous dévoiler sur l’intrigue du film, on ne vous en voudra pas ! (rires) Jusqu’à quel point va-t’on découvrir le monde de Serena ? Son univers est-il uniquement industriel, dédié à la fabrication des cyborgs ?

Non, pas seulement. Elle a également conçu des quartiers d’habitation destinés à son « monde parfait » et à ses nouveaux habitants. Elle a même pensé à un nouveau style architectural. Elle a installé ses bureaux au sommet d’une grande tour qui surplombe les installations de Skynet, et donne sur la baie de San Francisco. C’est un de ces bâtiments gigantesques qui rappellent les tours que l’on construit à Dubaï, près de la mer. Serena est très fière de cette réalisation, ce qui lui permet de présenter son projet à Markus en l’entraînant sur le balcon et en lui disant « Regarde comme c’est beau », pour le persuader que le monde qu’elle a imaginé sera parfait. Mais quand Markus se rebelle et qu’ils commencent à se battre, Serena fait intervenir un T-800 tout neuf, et Markus et lui défoncent un mur, tombent, et atterrissent dans la fabrique des terminators qui se trouve en contrebas. Et là, c’est une scène qui rappelle un peu celle du Magicien d’Oz, quand Dorothy passe derrière le rideau où se cache le magicien et où il active sa machinerie qui le rend si impressionnant. Quand Markus découvre ce qui se cache à la base de cette tour si belle et si lisse, il comprend quels sont les secrets les plus sombres des terminators qui vivent au-dessus : les humains sont écorchés vifs pour que l’on récupère leurs peaux. Ensuite, une autre bataille s’engage, et la conclusion du film est très spectaculaire et très excitante.

Le monde souterrain des combattants

Sur ces mots, Martin nous accompagne sur le premier plateau de notre visite. C’est celui qui abrite le décor du repaire des forces de la résistance humaine. Nous poursuivons notre conversation en chemin…

Avez-vous essayé d’établir une sorte de cohérence avec la série « Les chroniques de Sarah Connor », de manière à ce qu’il n’y ait pas de contradictions entre les évènements décrits sur le petit et sur le grand écran ?

Je crois que les mêmes producteurs sont à l’origine des deux projets, puisqu’ils sont basés sur les mêmes personnages. Mais c’est à peu près tout. J’ai regardé quelques épisodes de la série et je dois dire qu’elle est très bien faite, mais en réalité, les deux projets se déroulent dans des univers très différents, qui n’exigeaient pas que notre équipe et celle de la série « se mettent au point » au niveau scénaristique. Par contre, nous avons collaboré avec la société qui conçoit le jeu vidéo qui sera tiré du film. C’est une division de Halcyon, qui produit Terminator Renaissance, ce qui facilite les choses. Ils sont venus nous voir pendant la préproduction et sont revenus à plusieurs reprises depuis pour photographier les décors achevés, afin que les environnements du jeu ressemblent parfaitement à ceux du film.

Combien de décors avez-vous conçu au total ?

Plus de 50 décors intérieurs et extérieurs de toutes tailles. Celui dans lequel nous entrons, avec ces couloirs aux murs cylindriques, représente le repaire de la résistance humaine, caché dans les silos des missiles atomiques. Au début de ce projet, nous avions envisagé de tourner le film en Croatie et en Hongrie, dans des installations souterraines qui se trouvent sous la ville de Budapest. Nous avons pris beaucoup de photos quand nous sommes allés faire ces repérages, mais nous nous sommes rendu compte qu’il était plus pratique et moins coûteux de nous installer dans un studio situé en plein désert du nouveau Mexique et de reconstituer ces boyaux souterrains, plutôt que de faire l’inverse ! Dans le film, on découvre ce décor juste après que Markus ait été blessé par l’explosion de la mine. Il est tenu par les épaules et traîné jusqu’à l’infirmerie qui se trouve au bout de ce couloir, et dans laquelle les rebelles ont accumulé du matériel trouvé dans des hôpitaux et bricolé pour servir à prodiguer des soins d’urgence. Comme cette scène a déjà été tournée, nous sommes en train de réaménager ce décor pour le transformer. Il va devenir la chambre à coucher de John Connor et de son épouse, avec un lit au premier niveau et des consoles techniques en dessous. Cette pièce sera inondée pendant la scène d’évasion de Markus, lorsque des canalisations éclatent, et il nous faut préparer le décor pour cela, en installant des bâches de plastique très épais et des renforts capable de retenir l’eau comme un bassin. Comme vous le voyez, c’est un environnement assez sinistre, de béton craquelé et de métal rouillé et humide, mais il a le mérite de permettre à ces gens de survivre.

De quels délais avez-vous disposé pour concevoir et préparer tous les décors ?

Nous avons disposé de 16 semaines de préparation et nous allons tourner pendant 16 semaines. Je dois dire que j’ai une excellente relation de travail avec McG, car c’est un réalisateur qui a un grand sens de l’image et qui sait précisément ce qu’il veut. C’est indispensable pour faire aboutir un projet de cette taille. Il nous est souvent arrivé de nous asseoir ensemble pour crayonner des croquis à partir desquels j’ai dessiné des illustrations.

Depuis combien de temps êtes-vous décorateur ?

J’ai débuté dans le métier il y a 22 ans, en Angleterre. Ce qui est formidable là-bas, c’est que l’on vous fait grimper les échelons de la profession de décorateur très lentement. A mes débuts, j’étais chargé de faire le thé et de l’apporter à bicyclette à tous les décorateurs qui travaillaient sur les différents plateaux du studio ! Je peux vous dire que quand je suis enfin devenu illustrateur de production, je connaissais par cœur toutes les ficelles du métier : comment on construit les structures en bois, comment on les recouvre pour obtenir différentes textures, comment on les peint et comment on les patine, etc. Ces neuf premières années de ma carrière passées en Angleterre ont été formidables pour ma formation.

Combien de collaborateurs avez-vous réunis au sein de votre équipe de conception des décors ?

Environ 25. Et les équipes de construction comptent 130 personnes.

Quel est le décor qui a été le plus difficile à réaliser ?

Probablement celui de Skynet, et du laboratoire de Serena. Les autres décors sont des endroits inspirés de lieux réels. L’environnement de Skynet, lui, est entièrement fictif et high tech. Il fallait le rendre futuriste sans aller trop loin, sans tomber dans des clichés qui peuvent vite ressembler à une parodie de Science-Fiction. C’est difficile de rendre réaliste un lieu irréel, mais nous avons essayé d’atteindre une certaine crédibilité.

De James Cameron à McG

En quoi votre collaboration avec McG est-elle différente ou comparable avec celle que vous avez eue pendant longtemps avec James Cameron ?

James Cameron est très généreux lorsqu’il collabore avec vous, et c’est un visionnaire. C’est très agréable de constater que McG a la même sensibilité. Jim a réalisé le premier Terminator au tout début de sa carrière, alors qu’il avait un peu plus de 20 ans. McG fait partie de la nouvelle génération qui va monter au top du boxoffice. Il a l’esprit ouvert, il n’est pas arrogant, et il ne se comporte jamais comme un dictateur.

Cameron a la réputation d’être un des réalisateurs les plus exigeants qui soient…

Il est très exigeant, c’est vrai, et je dois dire que j’ai vraiment été mis à l’épreuve plusieurs fois, notamment sur Titanic. Dès que vous réalisez que ses exigences et que les défis qu’il vous lance ne sont pas des attaques personnelles, mais que Jim est entièrement concentré sur l’aboutissement de sa vision de réalisateur, vous commencez à vous détendre un peu et à travailler avec l’esprit plus tranquille. Quand j’ai travaillé avec lui sur la préproduction de films comme Battle Angel Aelita et Avatar, James était un ange de douceur, un être absolument délicieux. Quand vous vous retrouvez sur le plateau d’un film énorme comme ceux que Jim aime faire, chacun fait face au stress avec sa propre méthode. Personnellement, pour tenir le coup, je bois un verre de vin rouge et je mange du chocolat. Jim, lui, a tendance à crier et à engueuler ses collaborateurs ! (rires) Mais ce n’est rien de bien méchant, et à la fin du tournage, personne n’est traumatisé ni vraiment fâché contre lui. Par contre, tout le monde est très fier d’avoir participé à une telle expérience.

Les effets de peinture craquelée et de rouille sur les canalisations et les structures métalliques de ce décor sont vraiment étonnants. Comment les réalisez-vous ?

C’est une patine qui est réalisée par notre chef peintre, qui s’appelle Giovanni. Les éléments cylindriques qui forment le décor des couloirs ont été modelés, moulés, puis tirés en mousse de polyuréthane à de nombreux exemplaires. C’est l’un des avantages quand vous créez un décor qui a une forme circulaire : vous pouvez reproduire autant de « parts de gâteau » que cela est nécessaire, puis les agencer comme autant de modules. Les éléments fabriqués pour ce décor ont été réutilisés pour former la base du silo et certains segments du sous-marin. Pour en revenir à ces modules, Nous les posons sur une structure de bois, puis Giovanni utilise cinq couches de peintures de couleurs différentes, en ajoute une qui est un vernis qui produit cet effet de craquelure en séchant, et complète son travail par une ou deux couches de plus. Quand le vernis catalyse, il forme des sortes de pétales, comme une fleur qui s’ouvre au soleil, et révèle les teintes de rouille des premières couches de peinture.

Nous changeons de plateau et arrivons près d’un décor de couloir cylindrique, rempli d’eau, que semble garder un robot-tank T-100 (vu dans Terminator 3) rangé juste à côté.

Ce décor représente l’un des tunnels de la base de Skynet que John Connor et ses troupes bombardent au début du film. Quand John explore ces tunnels inondés à cause de l’explosion, un T-100 émerge de l’eau et vide les chargeurs de ses mitrailleuses sur les intrus. Nous avons tourné cette scène la semaine dernière, donc nous sommes en train de démonter ce décor pour construire celui du sous-marin à la place.

Vous avez changé un peu l’aspect du T-100…

Oui, légèrement. Comme vous le savez, il était déjà présent dans Terminator 3, ce qui nous obligeait à maintenir une continuité avec son aspect précédent. Nous nous sommes contentés de faire pivoter son corps par rapport au support avec les chenilles. Ce qui était l’avant dans T3 est maintenant l’arrière, ce qui nous permet de montrer plus de lignes droites et anguleuses. Nous avons aussi retiré certaines parties de la carrosserie pour révéler davantage ses mécanismes. Et sa couleur est passée de l’argenté à des teintes sombres, pour s’harmoniser avec le reste des machines. Le modèle que vous voyez là fonctionne réellement. Il est actionné par radiocommande, et croyez-moi, quand il marche, il est très impressionnant ! Ah, voilà notre vedette !

A ce moment-là, Sam Worthington passe devant nous, accompagné par une assistante et par un des maquilleurs de l’équipe de Stan Winston. Son corps est couvert de lacérations et de blessures au centre desquelles se trouvent des surfaces peintes en vert incrustation. Toute la partie centrale de son torse est « ouverte » et révèle une cage thoracique de métal sombre, entourée de vert. A en juger par le nombre d’endroits prévus pour les effets de post-production, I.L.M. va insérer énormément de mécanismes en 3D à l’intérieur du corps de Markus…

La scène que Sam va tourner est celle de l’interrogatoire, lorsque Markus est attaché à un essieu de voiture par des chaînes, et suspendu au-dessus du vide du silo, et que John Connor lui demande qui il est et d’où il vient. Comme il n’est pas satisfait par les réponses de Markus, il fait couper les chaînes et Markus tombe à pic, tout au fond du silo, qui est représenté par un autre décor que nous avons construit un peu plus loin. Markus survit à sa chute, et Blair vient à son secours. Elle fait exploser un des ventilateurs qui se trouvent au fond du silo, entre dedans, le libère, et l’aide à s’enfuir.

Martin nous conduit vers un autre plateau. Nous passons devant un échafaudage d’une dizaine de mètres, placé à l’extérieur, devant un énorme fond bleu. Une remorque métallique qui sert au transport du bétail est fixée au sommet. Plusieurs personnes sont affairées à la recouvrir de pièces de plastique qui vont permettre de modifier ses formes.

La cage que vous voyez là est l’une de celles qui contiennent les humains capturés par les récolteurs, et qui sont accrochées ensuite sur les flancs des vaisseaux de transport qui les amènent jusqu’au centre de Skynet. Le fond bleu va nous permettre de l’incruster sur le vaisseau qui sera réalisé en 3D par I.L.M.. Nous avons installé plusieurs fonds bleus au dehors, car il est très difficile de reproduire parfaitement la lumière du jour en plateau. Tous les plans de jour qui nécessitent un fond bleu sont donc tournés dehors, à la lumière solaire, tandis que les plans de nuit sont tournés sur les plateaux. Dans celui qui se trouve juste à côté, nous sommes en train de construire une partie du sommet de la tour de Skynet, et le balcon qui prolonge le laboratoire de Serena. Le haut et le bas de ce décor sera complété en images de synthèse. C’est ici que Serena va tenter de persuader Markus d’aller jusqu’au bout de sa transformation et de devenir une machine. On apprend d’ailleurs à ce moment-là qu’elle travaillait à Cyberdyne avec l’ingénieur Miles Dyson. Dyson, c’est le personnage qui tient la bombe entre ses mains dans Terminator 2, quand Sarah et John Connor tentent de s’enfuir avec le T-800 des locaux de Cyberdyne qui ont été bourrés d’explosifs. Serena avait donc connaissance des travaux de Dyson et a pu poursuivre son œuvre malgré la destruction des locaux. Juste à côté, nous sommes en train de construire les salles dans lesquelles aboutissent les gens qui viennent d’être capturés. Elles contiennent les équipements médicaux qui permettent de leur injecter des produits anesthésiants, de manière à ce qu’ils s’endorment avant d’être opérés.

Nous changeons de plateau et découvrons deux arbres d’acier aux structures équipées de tuyaux métalliques…

Pourquoi avez-vous construit ces étranges arbres métalliques ?

C’est notre équipe qui fabrique les structures métalliques et réalise les travaux de soudure qui les a fabriqués. En fait, ces arbres n’ont pas cet aspect-là dans le film. Ils servent à réaliser des effets pyrotechniques en direct. Vous vous souvenez de la scène de l’évasion de Markus, dont je vous parlais plus tôt. Pendant qu’il s’enfuit, il est arrosé de napalm par les résistants et se jette dans une rivière pour éteindre les flammes. Mais les jets de napalm atteignent aussi les arbres environnants et les transforment en torches géantes. Nous ne pouvions pas utiliser de vrais arbres pour des raisons de continuité. Un vrai arbre qui brûle va produire des bruits de craquement gênant pour les prises de son, projeter partout des cendres incandescentes potentiellement dangereuses, puis s’effondrer branche par branche, ce qui rend impossibles les raccords d’un plan à l’autre. C’est pour ces raisons que nous avons conçu ces faux arbres dotés d’une structure de métal et de tuyaux dans lesquels on fait passer du gaz inflammable. Ils sont recouverts d’une fausse écorce modelée en ciment réfractaire, qui sert à fabriquer les fours et les cheminées. Nous laissons de nombreux petits tuyaux traverser le ciment, et nous pouvons donc allumer et éteindre à volonté ces arbres, qui sont capables de brûler plusieurs heures d’affilée en gardant exactement le même aspect.

C’est le décor de la cellule de Markus qui se trouve un peu plus loin ?

Effectivement. Pour le concevoir, je me suis rendu dans la prison de Santa-Fe, où j’ai été autorisé à prendre des photos. Le gardien qui m’a fait visiter les lieux était là depuis trente ans et avait déjà été poignardé trois fois par des détenus.

Martin ouvre la porte de métal de la cellule et nous fait pénétrer dedans.

Comme vous pouvez le voir, ce décor n’a pas de plafond, car McG veut filmer cette scène en plongée, pour accentuer l’impression de solitude et d’oppression autour de Markus, que l’on découvre menotté, un prêtre face à lui, quelques minutes avant son exécution. L’équipe de l’atelier de ferronnerie nous a fabriqué une porte en métal extraordinaire, qui ressemble à une vraie comme deux gouttes d’eau.

Apprend t’on ce que Markus a fait pour se retrouver là, condamné à mort ?

Oui. Lui et son frère étaient en train de voler des voitures et ils ont fini par provoquer involontairement la mort de deux policiers. Le frère de Markus a été tué lui aussi pendant le vol, ce qui fait que Markus est responsable de la mort de trois personnes. Comme il est anéanti par ce drame, et se sent entièrement responsable de ce qui est arrivé, il ne se défend pas et se laisse condamner à mort sans réagir.

Avez-vous déjà filmé cette scène ?

Non, parce que ce décor est gardé en réserve, au cas où nous serions forcés d’annuler des prises de vues en extérieur à cause d’un problème de météo. Cela fait partie des choses qu’un décorateur doit toujours prévoir sur un tournage ! Il y a un second décor gardé en réserve juste à côté…

Nous sortons de la cellule pour nous rendre…dans la salle d’exécution !

Ce décor de salle d’exécution est probablement celui qui a été le plus ennuyeux à faire, parce qu’il est basé sur la réalité. Nous avons cherché des images de référence sur internet pour le dessiner et le construire. Nous nous sommes même procurés ce lit avec ces sangles auprès d’un fournisseur spécialisé dans ce genre d’équipements. Comme vous le voyez, il y a deux supports perpendiculaires de chaque côté du lit, pour sangler les bras du condamné pendant qu’on lui injecte le produit léthal. Mais comme le lit se redresse pour que Markus puisse faire face aux témoins qui se trouvent derrière la vitre dans la petite salle attenante, la forme du lit nous a posé un problème. Horizontalement, c’est un lit avec des supports latéraux, mais verticalement, il ressemble à une croix avec un homme attaché dessus ! Comme nous n’avions aucune intention d’établir un parallèle avec un symbole chrétien, nous avons modifié le lit existant pour que les supports des bras puissent se rabattre vers le bas.

Est-ce que le décor de la fabrique de terminators a déjà été monté ?

Oui, mais il se trouve dans un bâtiment qui est en cours de réaménagement aujourd’hui, et que nous ne pourrons pas visiter. Une des particularités de ce décor, c’est que nous avons passé des accords avec deux fabricants de robots de montage industriels, FANUC, une marque américaine, et ABB qui est une marque suédoise. Dans le film, vous pourrez voir 16 robots ABB assembler les T-800 en faisant des mouvements synchronisés très gracieux, comme s’ils dansaient un ballet ! Les 16 Robots FANUC, eux, sont utilisés dans le laboratoire de Serena. Les deux marques nous ont envoyé des équipes d’ingénieurs pour programmer toute cette chorégraphie.

Il y a des carcasses d’hélicoptères et plusieurs véhicules sur le parking devant le plateau…

Oui. Il s’agit des appareils de la résistance. Nous allons nous en approcher…Comme vous le voyez, nous avons essayé d’illustrer le fait qu’ils sont composés de pièces venant de plusieurs appareils endommagés, que l’on a soudées ensemble pour former un engin composite qui fonctionne. Les deux carcasses d’hélicoptères qui sont là servent à tourner des gros plans, et peuvent être fixéées sur un gimbal, un support hydraulique qui monte, pivote et descend et permet de simuler les évolutions de l’appareil en vol. L’autre hélicoptère a été suspendu au filin d’une grue pour tourner une scène pendant laquelle l’appareil de John Connor tournoie et s’écrase au sol. Nous disposons aussi de deux autres hélicoptères qui ont le même aspect, mais qui fonctionnent réellement et peuvent voler. Les jeeps qui se trouvent à côté sont arrivées toutes neuves et en parfait état, et nous, nous les avons brûlées et repeintes comme des vandales pour leur donner ce look post-apocalyptique ! (rires)

Quel est le pourcentage du budget total du film qui est attribué à la construction des décors ?

Je ne suis pas autorisé à citer des chiffres précis, mais généralement, le budget alloué à la conception et à la construction des décors représente de 7 à 10% du budget global.

Merci pour le temps que vous nous avez consacré, Martin, et félicitations pour la qualité de votre travail et de vos designs.

Merci. J’ai été ravi de vous accueillir ici, et j’espère que le film vous plaira !

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