Tutorial : Test de fabrication d’un œil d’extraterrestre
Article Tutoriaux du Jeudi 31 Janvier 2019

Par Laurent Zupan

Etape 1 : fabriquer un moule négatif du cristallin

Pour réaliser cette pièce, il serait possible d’utiliser un grand nombre d’articles disponibles dans le commerce (blister de chocolat, demie-boule de Noël en plastique etc.) mais comme notre pièce finale ne doit pas être parfaitement ronde et demi-sphérique, nous avons utilisé… un œil en verre de taxidermiste (animal non identifié). Il aurait aussi été possible de le modeler mais comme il s’agit d’un test, soyons feignants…

Photo 1 : l’œil en verre a été corrigé sur les bords avec un peu de Sculpey 3 (pâte polymère de type Fimo) durcie au four à 130° (photo 2). Le tout est ensuite moulé rapidement à l’aide de Siligum - photo 3 - un silicone bi-composants en pâte, facile à trouver en magasin d’arts graphiques. En malaxant composants blanc et bleu (photo 4), vous obtiendrez une pâte de silicone que vous appliquerez sur le modèle (photo 5). Attention à ne pas emprisonner de bulle d’air dans le Siligum lors de votre moulage.

Photos 6 et 7 : quand le silicone est parfaitement dur (environ 5mn), vous pouvez libérer votre modèle et recommencer.

Voilà : nos deux moules (un seul aurait suffit, mais pour aller plus vite, deux, c’est mieux) sont prêts.

Etape 2 : fabriquer l’iris

Notre extraterrestre est pourvu d’un grand iris de félin, à pupille ronde. Nous allons commencer par détourer le contour de notre modèle-maître de cristallin pour mieux définir la taille de notre iris (photo 8). Ce dernier sera modelé sans trop de volume en Sculpey 3 (photo 9) avec sa pupille central (photo 10) et ses nervures (photos 11, 12 et 13). Pensez à l’effet loupe du cristallin, qui vous oblige à sculpter un iris plus petit.

Photos 14 et 15 : le modèle terminé sera cuit au four et moulé en Siligum pour réaliser une sauvegarde de la pièce.

Etape 3 : peindre l’iris

Avant d’attaquer vos yeux définitifs, entraînez-vous sur le modèle-maître en Sculpey.

Commençons par peindre une base dorée, agrémentée de petites touches de cuivré (photo 16). Ensuite, à l’aide de peinture à vitrail transparente, ajoutons du jaune, du vert (photo 17)… et repassons au besoin avec un peu de couleur or avant de peindre la pupille en noir (photo 18). Si le noir « bave », n’hésitez pas à corriger avec un peu de peinture opaque dorée (photo 19).

Après séchage complet, nous allons vernir le tout avec une bonne dose de gel UV (magasin d’onglerie), qu’il vous faudra durcir dans une lampe à UV (photos 20 et 21). Si le gel reste poisseux après un quart d’heure d’exposition, nettoyez la couche grasse à l’aide d’alcool (ce résidu peu vous induire en erreur et vous faire croire que le gel n’a pas polymérisé). Photo 22, l’iris commence à prendre une belle brillance, mais la partie intéressante n’arrive que maintenant. Ajoutons par dessus le gel quelques nervures de doré et de jaune pour créer un effet de profondeur (photo 23) et masquer un peu les volumes sculptés avant de repasser une couche de gel, à nouveau durcit aux UV. Au besoin, recommencez cette étape car ces couches de détails successives garantissent un bel effet de profondeur à votre œil.

Photo 24 : votre iris est maintenant terminé, il ne vous reste plus qu’à l’inclure dans le cristalin pour la suite de notre test.

Etape 4 : caler correctement l’iris dans le moule du cristallin

Il est temps de faire un gros sacrifice… A l’aide de deux pièces de 10 centimes d’euros collées ensembles à la SuperGlue (photos 25 et 26), vous allez placer l’iris à une profondeur adéquate en le fixant à un abaisse-langue en bois (photo 27).

Etape 5 : préparer la résine cristal

Le kit « résine cristal », qu’on trouve aisément en magasin d’arts graphiques, se présente sous forme des deux composants (photo 28) et se dose facilement à l’aide de deux seringues à raison de deux parts de composant A pour une part de composant B (photo 29).

Mélangez les deux doses dans un récipient (photos 30 et 31).

Versez le mélange dans une troisième seringue, évacuez l’excédent d’air et tirez le piston en arrière pour « dégazer » la résine (photo 32). Cette opération est amusante : toutes les bulles gonflent et remontent à la surface, faisant ressembler votre résine à un soda…  

Etape 6 : noyer l’iris dans le cristallin

Enduisez l’iris avec de la résine avant de le placer dans le moule en silicone et de terminer le remplissage à la seringue (photo 33).

Il va maintenant falloir être patient car cette résine est très longue à prendre (environ 48 heures).

L’heure du démoulage finira par arriver et vous pourrez libérer votre pièce (photos 34 et 35).

C’est maintenant que vous bénirez le fait d’avoir moulé un cristallin d’après un modèle très lisse… Car sinon, vous pourrez passer quelques heures à poncer et lustrer votre résine à l’aide de papier de verre de plus en plus fin. En ce qui concerne notre modèle, nous avons utilisé un papier de verre très doux avec de l’eau et terminé la finition avec du gel UV (le même que pour l’iris).

Voilà  pour notre premier test, plutôt concluant. Il n’est pas évident de s’en rendre compte en photo mais l’iris sculpté « en 3D » apporte beaucoup, notamment un effet d’optique subtile mais étonnant lorsqu’on se déplace autour de l’œil : la diffraction simule la dilatation de l’iris. 

Forts de notre expérimentation, nous allons maintenant pouvoir nous lancer dans la réalisation des yeux définitifs… 

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