ARTHUR, L’AVENTURE 4D : Un concentré de haute technologie pour une immersion totale dans l’aventure d’Arthur !
Article Attractions du Mardi 17 Juillet 2012

L’aboutissement technique d’un siècle de voyages dans l’imaginaire.

Imaginé par Luc Besson, le voyage mouvementé d’Arthur bénéficie des procédés high tech les plus performants, qui représentent l’aboutissement d’un siècle de recherches et d’inventions étonnantes dans le domaine des attractions immersives…


Par Pascal Pinteau

Les premières simulations de voyages

A l'approche du vingtième siècle, les premières attractions aux effets ambitieux sont conçues pour les vitrines du futur que sont les expositions universelles. En 1855, on découvre à Paris une salle-aquarium qui donne l'impression de côtoyer les poissons des abysses, comme si l’on naviguait « 20 000 lieues sous les mers », dans le Nautilus, aux côtés  du Capitaine Nemo ! Mais c'est à l'exposition universelle de 1900, toujours à Paris, que sont présentées trois attractions aux trucages inédits, qui simulent d’extraordinaires voyages.  Le "Maréorama", imaginé par le peintre Hugo d'Alési, reconstitue un trajet en bateau de Nice à Constantinople en passant par Venise. D'Alési a passé un an à voyager pour dessiner toutes les étapes de ce périple sur une série de carnets. A son retour, il engage dix peintres qui reproduisent ses paysages sur deux écrans de toiles de 13 mètres de haut et 825 mètres de long !  Chacun de ces panoramas est enroulé sur un cylindre "débiteur" et un cylindre "récepteur". L'un est placé à gauche du décor de passerelle de navire où se trouvent les spectateurs, et l'autre à droite. Quand le voyage commence, les cylindres géants tournent lentement et déroulent les deux panoramas de chaque côté du bateau. La jonction des deux cylindres débiteurs et récepteurs est astucieusement masquée par des voiles tendues, à l'avant et à l'arrière. On fait tanguer la passerelle grâce à des vérins hydrauliques. Des ventilateurs simulent la brise marine tandis qu’un équipage de figurants contribue à créer l'ambiance d'une vraie croisière. Le "Maréorama" fait sensation. Dans le "Cinéorama" de Raoul Grimoin-Sanson, les spectateurs montent à bord d'une nacelle géante qui semble suspendue à un ballon. Dix projecteurs de cinéma sont cachés sous la nacelle. Ils restituent des prises de vues colorées à la main sur un grand écran cylindrique. Ces images ont été filmées par dix caméras placées en cercle, pendant une véritable ascension en ballon. Elles sont projetées une première fois dans un sens pour simuler l'envol, puis dans le sens inverse pour simuler l'atterrissage. Hélas, les dirigeants de l'exposition ne peuvent tolérer la présence de dix bobines de pellicule hautement inflammable sous les pieds des spectateurs et le "Cinéorama" est fermé au bout de trois jours de représentations… Le "Transsibérien" utilise des toiles peintes, comme le "Maréorama", mais ses trucages sont plus poussés et donnent une sensation de relief. Les spectateurs prennent place dans trois wagons de luxe, reconstitués dans les moindres détails. Ils sont assis en rangs en face des fenêtres et découvrent le paysage qui défile de gauche à droite. Il s'agit d'un panorama constitué de quatre « tranches » de paysages qui défilent à différentes vitesses pour simuler des perspectives en déplacement latéral : ce qui est proche file à toute allure alors que ce qui est loin bouge lentement.  Les buissons et les rochers sensés se trouver au bord de la voie ferrée sont collés sur une boucle qui défile horizontalement à la vitesse de 330 mètres par minute. Derrière, un petit écran vertical d'arbustes défile à 132 mètres par minute. Un second écran-panorama placé plus loin défile à 42 mètres par minute tandis que l'écran principal, de 8 mètres de haut et de 115 mètres de long, présente les paysages lointains à la vitesse de 5 mètres par minute. On découvre tour à tour Moscou, Omsk, la grande muraille de Chine et enfin Pekin. Grâce à ce dispositif, 14 jours de voyage sont résumés en 45 minutes de spectacle ! Aux USA en 1902, le parc d'attractions New Yorkais de Coney Island présente "Un voyage dans la lune". 60 visiteurs entrent dans une fusée et découvre les différentes étapes de leur voyage grâce à une série de projections visibles au travers des hublots. En 1939, pendant la foire-exposition de  New York, la compagnie General Motors présente l'attraction "Futurama". Les visiteurs sont assis dans des fauteuils équipés de haut-parleurs et se déplacent autour d'une gigantesque maquette de 11 500 mètres carrés. Le designer industriel Norman Bel Geddes a conçu les paysages futuristes que découvrent les spectateurs. Les rubans aériens des autoroutes à 7 voies passent au-dessus des champs et des exploitations agricoles ultramodernes. Les maisons des banlieues sont soigneusement déployées pour répartir les espaces verts autour d’une mégalopole hérissée de gratte-ciels d'aluminium et de verre.

Ecrans géants et sensations fortes 

Depuis les origines du septième art, les cinéastes ont toujours tenté d’aller au-delà des limites imposées par le format standard du 35 mm. En 1927, le réalisateur Abel Gance tourne son Napoléon pour une exploitation sur trois écrans. La même année, le français Henri Chrétien invente « l'Hypergonar », une lentille cylindrique placée devant l'objectif d'une caméra. L'idée consiste à filmer à travers ce prisme, qui comprime un angle de vision large des côtés vers le centre en créant une anamorphose, c’est à dire une image déformée, qui doit être reconstituée pour être vue correctement. À la projection, un anamorphoseur inversé, fixé à l'objectif du projecteur, rend sa largeur à l'image. L’astuce du procédé, c’est qu’il permet de créer une image panoramique à partir d'une simple pellicule 35mm. Dans les années 1950, la popularité de la télévision vide les salles et pousse la 20th Century Fox à acheter le brevet déposé par Henri Chrétien. L'exploitation de l'anamorphose au cinéma débute alors en 1953 sous l'appellation de Cinémascope. Le premier film tourné dans ce format est La Tunique d'Henry Koster, qui remporte un vif succès. De nombreux procédés sont lancés peu après. On peut citer notamment les formats VistaVision (la pellicule 35mm est utilisée en défilement horizontal, pour obtenir une surface d’image deux fois plus grande),  ToddAO (pellicule 70 mm en défilement vertical, sur un format de 5 perforations), et le procédé « Cinérama », grâce auquel on projette les trois parties d’une image extra-large avec trois projecteurs 35mm synchronisés, sur trois écrans placés côte à côte. Ces formats disparaîtront peu à peu tandis que le Cinemascope s’imposera.

Les innovations des parcs à thèmes

En 1954, Walt Disney assiste à une démonstration du procédé "Cinérama" alors qu’il prépare son futur Disneyland. Il a l’idée d’aller plus loin et de projeter un film sur des écrans formant un cercle autour des spectateurs. Disney en parle à deux de ses techniciens, Roger Broggie et Ub Iwerks, qui relèvent le défi. Ils assemblent onze caméras 16mm aux mécanismes synchronisés sur un gros anneau de métal, et baptisent leur invention "Circarama". L'étrange machine est fixée sur une camionnette et le réalisateur Peter Ellenshaw part filmer les plus beaux paysages des Etats-unis à 360 degrés. Mais s’il entoure les spectateurs, le cercle d’écrans du « Circarama », placé en hauteur, ne remplit pas leur champ de vision. Pour parvenir à cette immersion, il faudra attendre l’invention de l’image de cinéma très haute définition.  Lors de l'Exposition Universelle de Montréal en 1967, certains films sont projetés simultanément sur plusieurs écrans, dont In the Labyrinth du réalisateur Roman Kroitor. Devant le succès rencontré par ces techniques novatrices, Kroitor s'associe avec trois cinéastes et entrepreneurs, Graeme Ferguson, Willam C. Shaw et Robert Kerr. Ils fondent la société Multiscreen Corporation. Après avoir étudié les difficultés techniques engendrées par les systèmes de projection multiples, très encombrants (ce fut la raison de la disparition du Cinerama), le quatuor jette les bases du système Multivision, qui sera vite rebaptisé IMAX. Utilisant un projecteur unique mais très puissant (l’ampoule dégage une puissance lumineuse de 15 000 watts !), ce système fait défiler une pellicule 70mm horizontalement - et non verticalement comme à l'accoutumée – et utilise une surface équivalente à celle de trois images 70mm classiques, soit une taille d'image dix fois supérieure à celle du 35 mm. Cette résolution exceptionnelle permet de projeter un film IMAX sur un écran géant de 25 mètres de hauteur ! (Afin de laisser un maximum de place à l'image, une pellicule IMAX ne comporte pas de piste sonore : elle est reportée sur une bande magnétique 35 mm, synchronisée avec le film. ) Les images géantes remplissent ainsi la majeure partie du champ de vision des spectateurs. Cette technologie est introduite auprès du grand public lors de l'Exposition Universelle d'Osaka, en 1970, grâce au film Tiger Child. Mais il faut attendre l'année suivante pour que la première salle IMAX permanente soit inaugurée à Toronto. Un autre progrès décisif est accompli en 1973, avec l’invention du format OMNIMAX, nommé aujourd’hui IMAX DOME. Le précédé consiste à équiper une caméra IMAX d’un objectif de type « Fisheye » qui déforme l’image en l’arrondissant pendant les prises de vues. Un projecteur équipé d’un objectif identique rétablit ensuite les perspectives lorsque la projection a lieu sur l’écran hémisphérique d’une salle IMAX DOME. Ce procédé remplit cette fois-ci l’intégralité du champ de vision des spectateurs, qui ont l'impression de se retrouver DANS le film... Mais depuis, IMAX est allé encore plus loin en mettant au point le meilleur système de relief au monde, l’IMAX DOME 3D. Le film est projeté à 50 images par secondes. Les lunettes actives à cristaux liquide des spectateurs aveuglent l’œil droit tandis que l’œil gauche voit uniquement l’image qui lui est destinée, puis exécutent ensuite la manœuvre inverse. Les images droite/gauche étant alternées pendant la projection, ce processus a lieu 50 fois par seconde pour permettre la perception d’une projection en relief à 25 images par secondes. Ce procédé stupéfiant est employé dans l’attraction ARTHUR présentée en exclusivité mondiale au Futuroscope, mais ce n’est pas le seul, car les visiteurs du parc vivront cette aventure non pas seulement en 3-D,  mais en 4D dynamique !

La 4D : l’immersion sensorielle dans l’univers d’Arthur

Pour découvrir l’attraction, les visiteurs s’installent dans une nacelle de 25 places, qui va simuler les évolutions aériennes d’une coccivolante, l’un des véhicules en forme d’insecte du monde des Minimoys.  Quatre nacelles identiques sont placées sur deux niveaux dans la salle, en face de l’écran géant hémisphérique IMAX DOME. Grâce à ses 6 axes de mouvements, chaque nacelle monte, descend, s’incline à gauche, à droite, en avant et en arrière, accompagnant toutes les péripéties du film, grâce à une programmation enregistrée sur ordinateur et synchronisée à la projection. L’impression de se déplacer dans les airs est accentuée par le vent qui souffle sur les spectateurs, tandis que plusieurs effets inédits viennent les surprendre : la sensation de traverser les fils d’une toile d’araignée,  de sentir un frisson sur la nuque, ou d’être frôlé par la langue humide d’une grenouille, ou par le dard d’une abeille agressive ! Les sons et les bruitages de ce voyage sont restitués par le système stéréo 6.1  IMAX,  tandis que les images géantes en relief sont signées par BUF compagnie, société française qui s’est imposée comme l’un des meilleurs studios d’effets visuels, reconnu dans le monde entier. Dans la suite de ce dossier, nous nous entretiendrons avec Pierre Buffin, PDG de BUF, au sujet de la création du film de l’attraction, véritable tour de force technique.

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Rendez-vous sur le site Arthur Futuroscope pour découvrir la nouvelle attraction du parc du Futuroscope : Arthur, l'aventure 4D. Retrouvez également des informations sur l'univers d'Arthur et les Minimoys.




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