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A chaque fois que l’on parle de deux méchants dans un film de superhéros, on se rappelle en frissonnant l’effet négatif que cela avait eu dans Spider-Man 3, car aucun des deux adversaires du héros ne disposait d’assez de scènes pour être décrit efficacement…Quelles sont les solutions que vous avez trouvées pour éviter ce « syndrome Spider-Man 3 » dans Iron Man 2 ?

Je ne voudrais pas dévoiler trop de surprises, mais comme vous l’avez certainement vu dans les bandes-annonces du film, nous ne présentons pas vraiment deux méchants dans le film, mais plutôt une seule entité composée de deux personnes qui unissent leurs forces : il s’agit des personnages d’Ivan Vanko et de Justin Hammer, qui est joué par Sam Rockwell. Ils avancent dans le même sens et apparaissent ensemble dans plusieurs scènes, ce qui ne divise pas le film en deux parties séparées.

Comment décririez-vous le personnage de Justin Hammer ?

On pourrait dire qu’il est le reflet obscur de Tony Stark. C’est un des ressorts classiques des histoires de Marvel, car c’est également le cas de Captain America et de Red Skull, de Reed Richards et du Docteur Fatalis, ainsi que du Professeur Xavier et de Magneto. Nous voulions explorer cet antagonisme de Tony Stark et de Justin Hammer dans ce second épisode, car c’est un thème assez fascinant. Tony Stark, en fait, a deux personnalités : il y a d’abord celle du millionnaire arrogant, fabricant d’armes pour l’armée, une activité qu’il abandonne d’ailleurs à la fin du premier film. Et il y a aussi l’inventeur génial qui bricole des choses insensées dans son atelier high tech. Justin Hammer et Ivan Vanko représentent chacun un des « côtés obscurs » de ces deux aspects de Stark. Hammer fabrique des armes mortelles et les vend au plus offrant, sans se soucier de la manière dont elles vont être utilisées. Vanko est un génie de la trempe de Stark, mais qui travaille dans son garage, dans le dénuement presque total, avec des pièces de récupération, du matériel démodé, un chalumeau et un marteau de forgeron. Et en dépit de ce manque de moyens, il réussit à maîtriser la source d’énergie qu’aucune autre personne au monde, à l’exception de Stark, n’avait réussi à découvrir auparavant. Quand ces deux personnages, le génie démuni et l’industriel puissant mais totalement corrompu, se rencontrent, ils ne tardent pas à se trouver des intérêts communs qui les poussent à unir leurs forces…avec des conséquences dévastatrices. Je crois donc que les gens qui craignent de voir deux méchants en costume apparaître séparément puis affronter Iron Man n’ont rien à craindre.

Est-ce que Justin Hammer pourrait devenir un ennemi récurrent de Tony Stark, comme dans les bandes dessinées ?

Je l’espère, car Sam Rockwell vole toutes les scènes dans lesquelles il apparaît ! Il est l’un des éléments nouveaux les plus excitants de ce second épisode. Comme vous le dites, Justin Hammer s’est souvent opposé à Tony Stark dans les bandes dessinées, et ce serait intéressant de se servir de certaines de ces histoires dans le futur.

Qu’est-ce que Robert Downey Jr voulait tenter de faire avec le personnage de Tony Stark, cette fois-ci ?

Oh, Robert est toujours prêt à tout tenter, tout le temps ! C’est l’une de ses plus grandes qualités. Il voulait explorer les autres facettes de la personnalité de Tony, comme la manière dont il tient tête au sénateur incarné par Gary Shandling pendant la scène où Stark doit s’expliquer sur ses découvertes devant la commission du sénat. Nous continuons d’explorer sa relation romantique avec Pepper Potts, incarnée par Gwyneth Paltrow, et sa manière de gérer son nouveau statut de héros. Tony Stark n’est pas un personnage de millionnaire tourmenté et ténébreux, comme peut l’être Bruce Wayne. C’est plutôt quelqu’un de positif et de combatif, qui peut affronter toutes sortes de périls en lançant des réparties comiques assez cinglantes. Cependant, dans ce film, il est confronté à certaines situations qui le ramènent en arrière. Nous voulions rappeler aux spectateurs que Tony est à la base un grand blessé, quelqu’un qui aurait dû mourir, et qui ne doit sa survie qu’à un miracle technologique. C’était ce que l’on découvrait dans le premier acte de l’épisode précédent : après avoir sauté sur une mine,  il se réveillait avec des morceaux de shrapnel disséminés à l’intérieur de son cœur et devait fabriquer un électro-aimant pour les empêcher d’atteindre les parties vitales. Nous avions également montré cette scène très drôle avec Pepper au cours de laquelle Tony lui demande de remplacer le micro-réacteur qui se trouve dans sa poitrine. Dans ce nouveau volet, nous montrons les conséquences que cette opération a eue sur Tony. Il nous semblait important d’aborder ces thèmes, car on ne peut pas imaginer que l’on puisse implanter un élément de technologie complètement révolutionnaire dans le corps de quelqu’un sans que cela ait des répercussions imprévues sur son organisme. Vous découvrirez aussi comment Tony va réagir en étant confronté à un dilemme scientifique et mathématique qu’il ne peut résoudre, et qui évoque des choses de son passé, notamment sa relation avec son père. C’était un point que Robert Downey Jr tenait particulièrement à approfondir, tout comme il avait suggéré cette scène du premier film, où Tony Stark, qui vient tout juste de rentrer aux USA après avoir été pris en otage, fait organiser une conférence de presse dans laquelle il dit qu’il aurait aimé poser un certain nombre de questions à son père. On retrouve les échos de cette scène dans plusieurs séquences du second épisode, qui nous permettent d’explorer le passé de Tony et celui des Industries Stark. Tout cela est également lié à la mythologie Marvel et à ce que nous verrons dans Captain America…

Comment avez-vous convaincu l’excellent Don Cheadle de reprendre le rôle de James Rhodes, l’ami de Tony Stark ?

Nous n’avons pas eu à lui tordre le bras pour qu’il accepte de se joindre à l’équipe ! (rires) Nous l’avons rencontré, et notre discussion a été très positive. Nous avons été très honorés que Don veuille bien faire partie du projet. Il était enthousiasmé par la perspective de jouer dans le film et de porter l’armure de War Machine (L’allié d’Iron Man, à la combinaison argentée, NDLR.) Ses rapports d’amitié avec Tony sont au centre de quelques unes des scènes les plus fortes du film, et son personnage participe de près à l’évolution de War Machine.

Comment jouez-vous la carte du triangle amoureux entre Tony, Pepper et Natasha Romanoff, alias la veuve noire, incarnée par Scarlett Johansson ?

La encore, je ne voudrais gâcher le plaisir de la surprise à vos lecteurs, mais disons que nous nous servons de cette situation pour créer des moments humoristiques. Par exemple, quand Tony voit Natasha pour la première fois, il s’approche de Pepper et lui dit « J’en veux une comme ça. » et Pepper lui répond « Non. » (rires) Tout est dit avec ces deux répliques : Pepper sait bien qui est Tony, et notre héros sait bien qu’il n’y a que Pepper qui compte vraiment pour lui.

Est-ce que ce film n’est que la première aventure de la veuve noire ? Avez-vous déjà d’autres projets en tête pour Scarlett Johansson ?

Nous avons en tête beaucoup d’autres projets de films que nous aimerions lui soumettre, et nous espérons bien qu’elle incarnera à nouveau ce personnage.

La décision de confier le rôle de Whiplash à Mickey Rourke est un autre de vos formidables choix de casting. Comment s’est-il emparé de ce personnage et comment l’a t’il développé de son côté ?

Mickey fait une composition géniale. Il est allé bien au-delà de toutes les recherches que nous imaginions qu’il allait faire pour composer son personnage. Sans nous le dire, il est allé rencontrer des détenus dans des prisons russes. Il a également travaillé avec un coach pour apprendre à dire ses répliques en russe avec un accent quasi-parfait. Il avait fait des recherches sur certaines expressions d’argot qu’il voulait insérer dans les dialogues, et il a même conçu les tatouages que son personnage porte sur le corps. Chacun de ces dessins a une signification précise, basée sur les informations concernant le milieu criminel russe que Mickey a récoltées lors de son voyage. Il a réussi à donner corps à Ivan Vanko, à le rendre crédible, et à faire ressortir de façon effrayante toutes les raisons pour lesquelles il veut s’en prendre à Tony Stark.

A la fin du premier Iron Man, on laisse entendre que le leader des terroristes afghans qui ont kidnappé Tony Stark pourrait devenir son ennemi juré, le Mandarin. Est-ce à dire que nous le reverrons prochainement, et que le Mandarin pourrait être l’adversaire d’Iron Man dans le troisième ou le quatrième épisode de la saga ?

Peut-être… Le Mandarin est l’un des principaux ennemis récurrents d’Iron Man, comme vous venez de le souligner, et vous pouvez parier à coup sûr qu’il le trouvera sur son chemin, dans le futur.

Est-ce que le contrat de Robert Downey Jr porte sur 3 épisodes d’Iron-Man et sur The Avengers ?

Oui. Et ce sera le cas de tous les acteurs qui incarnent les superhéros que l’on retrouvera dans The Avengers.

Quels sont les autres personnages Marvel dont vous préparez les adaptations ?

Voyons voir…Nous avons parlé de Thor, le tournage de Captain America commence en juin. La préproduction de The Avengers devrait commencer courant mai, et le tournage débuter l’année prochaine. Tout cela nous occupe déjà beaucoup. Nous espérons produire Iron Man 3 après The Avengers, et nous avons déjà commencé à rassembler des idées d’intrigues pour ce troisième épisode. Ensuite ce sera Dr Strange, Black Panther,  un projet intitulé Runaways, basé sur une bande dessinée récente, sans oublier  Ant-Man avec Edgar Wright. Ah, j’oubliais de vous préciser que plutôt que Shang-Shi, c’est Iron Fist que nous songeons à adapter d’abord dans le registre de nos maîtres des arts martiaux. C’est un personnage qui date des années 70, mais qui a bénéficié d’une nouvelle notoriété grâce à des aventures très réussies que nous avons publiées il y a trois ans.

Et que devient Namor, le prince des mers ? Fait-il toujours partie de vos projets ?

Nous reviendrons vers lui dans le futur, mais pas dans l’immédiat. C’est un personnage que nous aimerions vraiment adapter au cinéma, car il est fascinant, mais il faut parvenir à créer un univers sous-marin totalement crédible. Très franchement, quand j’ai vu Avatar, qui est un film remarquable, indépendamment du succès phénoménal qu’il a remporté, je n’ai pu m’empêcher de penser que cet univers fortement inspiré du monde marin est visuellement assez proche de ce que nous avions envie de faire il y a quelques années, lorsque nous avions commencer à développer un projet consacré à Namor.

Est-ce qu’Avatar vous a donné envie de produire des films entièrement réalisés en 3D , et consacrés aux superhéros Marvel , avec les mêmes techniques que celles employées par James Cameron ?

Oui.

Cela semble être la prochaine étape logique de vos productions, n’est-ce pas ? Vous seriez libéré de toutes les contraintes physiques liées aux prises de vues réelles, lorsque vous décrivez les exploits surhumains de vos personnages…

Absolument ! Et je peux vous révéler que nous sommes en train de procéder à des tests et d’explorer différentes options en ce moment même.

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