La critique ESI : PREDATORS de Nimrod Antal - Un solide divertissement fait par des fans pour les fans
Article Cinéma du Vendredi 09 Juillet 2010

Par Pascal Pinteau

C’est à Robert Rodriguez (voir notre entretien exclusif avec lui) que la Fox a confié le soin de produire en un an seulement et avec un budget modeste une suite à la saga PREDATOR. Rappelons qu’après le choc que fut la bataille entre Arnold Schwarzenegger et le predator dans le premier épisode, sorti en 1987,  le second volet de la série avait été réalisé en 1990 par Stephen Hopkins, et opposait un policier incarné par Danny Glover à un nouveau chasseur extraterrestre, dans la jungle urbaine de New York. Après les errements regrettables que furent les deux ALIEN CONTRE PREDATOR, le studio, conscient d’avoir fait fausse route, s’est rappelé que Robert Rodriguez avait écrit un script intéressant pour un éventuel PREDATOR 3, en 1994-95. Arnold Schwarzenegger n’étant pas décidé à reprendre son rôle de « Dutch » après le triomphe que fut le premier opus, le scénario de Rodriguez dormit dans les tiroirs pendant près de 15 ans, jusqu’à l’année dernière. S’il a accepté rapidement de relever le défi de PREDATORS avec l’aide de ses équipes de Troublemaker studios, Rodriguez devait trouver un réalisateur si passionné par le monde des predators qu’il accepterait de travailler dans ces délais extrêmement limités. De toutes évidences, il a fait le bon choix en confiant cette responsabilité à Nimrod Antal, qui avait déjà prouvé ses capacités à gérer des scènes de suspense efficaces dans MOTEL (2007) et BLINDÉS (2009). S’il est construit sur une intrigue classique, décalque du film original, (un groupe de combattants expérimentés opposé à un ennemi invisible dans la jungle ), dont il reprend des passages entiers de la musique originale et quelques répliques, PREDATORS bénéficie d’idées astucieuses qui renouvellent l’intérêt de cet affrontement. Force est de constater que Rodriguez et Antal ont scrupuleusement rempli leur mission, qui consistait à satisfaire les fans. Les scènes d’action sont bien filmées (même si elles n’atteignent pas la perfection de l’affrontement final du premier PREDATOR, fantastique exercice de suspense mis en scène par un John McTiernan tout jeune et pourtant déjà virtuose), les nouvelles créatures teigneuses à souhait, et le casting de personnages humains pittoresque et convaincant. Si Adrien Brody, qui a pris du muscle pour l’occasion, n’efface pas le souvenir d’Arnold, sa prestation sobre et efficace est l’un des atouts du film. On reste cependant un peu sur sa faim, en ayant le sentiment que le tandem Rodriguez / Antal, s’il avait bénéficié de plus de temps de préparation et d’un budget à la mesure de la popularité du personnage du predator, aurait pu placer la barre nettement plus haut... Mais ne renions pas notre plaisir : ce PREDATORS est un pas dans la bonne direction, et un divertissement d’été tout à fait honnête que les amateurs de SF apprécieront. Espérons qu’il remportera le succès qu’il mérite et que la Fox recevra le message 5 sur 5 et cassera sa tirelire pour financer le volet suivant.



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