Avant-première exclusive ESI : Entretien avec Chris Evans, alias Captain America !
Article Cinéma du Mercredi 15 Juin 2011

ESI a eu la chance de découvrir 25 minutes de Captain America en avant-première, et tout nous porte à croire que les Studios Marvel viennent de produire l’une de leurs plus grandes réussites, aussi inspirée et surprenante que l’a été Iron Man  ! En attendant de découvrir le film de Joe Johnston le 17 août prochain, nous vous proposons déjà un premier entretien avec Captain America en personne : le talentueux et très sympathique Chris Evans, qui étonnera beaucoup dans ce rôle.

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau



Pensez-vous que l’arrivée de Captain America sur le grand écran, en cette période troublée un peu partout dans le monde, puisse laisser croire à certains qu’il s’agit d’un film de propagande pour les Etats-Unis, et non pas seulement l’adaptation des aventures d’un héros de BD culte ?

Bon, nous abordons là directement des sujets politiques et potentiellement polémiques ! Mais allons-y ! C’est le meilleur moyen de dissiper tout de suite les malentendus…Ce que je peux vous dire, c’est que j’espère que le public ne considèrera pas le film ainsi. Les personnes qui pourraient éventuellement penser cela à cause du nom du héros changeront forcément d’avis en voyant le film. L’histoire que nous racontons n’est pas un récit de propagande pour les USA, ni la célébration de « L’American Way of Life ». Mon personnage pourrait s’appeler « Captain France » ou « Captain Britain » sans que cela ne change quoi que ce soit aux grandes lignes du scénario ! (rires) Il se bat pour ce qui est juste, pour la morale, les grandes valeurs humaines, la justice pour tous. Il se bat pour défendre les plus faibles, et cela pourrait se passer n’importe où dans le monde. Il se trouve simplement que cette bande dessinée a été créée en 1941, quand les Etats-Unis combattaient les nazis avec les nations alliées, et que ce personnage, a été conçu à l’époque par Joe Simon comme un moyen de propagande anti-nazie, pour alerter les américains au sujet de ce qui se passait en Europe. C’est très important de rappeler que le premier numéro de Captain America, celui qui est entré dans l’histoire de la BD, grâce à la fameuse couverture où on le voit donner un coup de poing à Hitler, a été publié AVANT l’entrée en guerre des USA, à une époque où beaucoup d’américains n’avaient pas du tout envie de s’impliquer dans ce conflit, car ils pensaient, à tort, que cela ne les concernait pas. Tout a changé après l’attaque dramatique de Pearl Harbor, et le président Roosevelt a déclaré la guerre à l’Allemagne nazie et au Japon. Excusez-moi de m’être lancé ainsi dans un petit cours d’histoire, mais c’est important de bien replacer ce personnage dans le contexte de la seconde guerre mondiale, qui est également celui du film, pour comprendre dans quel état d’esprit ces aventures ont été créées et comment elles ont été adaptées pour le cinéma. Je crois qu’il n’y aura plus aucun malentendu quand les premiers spectateurs auront vu le film, se rendront compte qu’il se passe dans les années 40, et en parleront autour d’eux. Mais je m’attends quand même à entendre souvent cette question dans les prochaines semaines ! (rires)

Comment vous êtes-vous préparé pour le rôle ?

L’entraîneur anglais qui s’est occupé de préparer Daniel Craig pour James Bond m’a soumis à la torture pendant deux mois : gymnastique & séance de musculation deux heures par jour, plus un régime qui me contraignait à m’empiffrer de protéines. J’ai failli être dégoûté à vie du poulet ! Comme je n’avais pas lu la BD originale, les Studios Marvel m’ont donné un énorme classeur avec toutes les informations possibles sur mon personnage, et une sélection de ses aventures les plus intéressantes.

On sait que vous avez beaucoup hésité avant d’accepter ce rôle d’un héros des Marvel Comics… Aviez-vous gardé un goût amer de votre participation au second volet des Quatre Fantastiques ? Vous aviez pourtant bien tiré votre épingle du jeu en incarnant parfaitement La Torche humaine, Johnny  Storm…

Merci, c’est gentil à vous de dire cela. Ce second épisode n’a pas eu le succès critique et publique espéré, pour différentes raisons, et c’est vrai que cela a contribué à me faire hésiter, mais la vraie raison tient au contrat que les Studios Marvel me proposaient, car je devais m’engager sur six films : trois aventures de Captain America, et trois des Vengeurs ! Dire oui, cela voulait dire que j’acceptais de jouer ce rôle pendant les dix prochaines années. J’ai hésité très longtemps, mais quand j’ai lu le script, j’ai adoré le personnage de Steve Rogers. Et ma rencontre avec Joe Johnston s’est si bien passée que j’ai fini par accepter. Je mentirais si je disais que les doutes ne m’ont pas assaillis à nouveau lors des premiers essais du costume…(rires) Mais cela n’a pas duré, car on a vite fait les ajustements nécessaires sur ma tenue, et l’ambiance sur le tournage était formidable, très positive. Dès le début, je voyais bien que nous faisions tous du bon boulot. Les scènes étaient très chouettes déjà sur le moniteur du plateau. Joe Johnston a su me mettre à l’aise et m’a laissé m’emparer du personnage, qui est extrêmement attachant. Hayley Atwell, Hugo Weaving et tous mes camarades comédiens étaient très sympathiques et heureux d’être là. A vrai dire, même si ce tournage a représenté beaucoup de travail, certains jours, nous n’avions pas envie que cela s’arrête, parce que nous nous amusions comme des gosses !



Comme beaucoup de superhéros, Captain America a une double identité, même si paradoxalement, il ne cache pas son vrai nom de Steve Rogers…

Oui. Au début du film, comme dans la BD originale, Steve est un garçon petit et très maigre, à la santé trop fragile pour pouvoir s’engager dans l’armée. Mais il se présente malgré tout trois fois de suite, parce qu’il veut défendre son pays. Un savant qui travaille sur un projet Top Secret de l’armée américaine remarque son courage et son bon cœur et le choisit pour participer à une expérience qui le transforme en super-athlète grand et musclé. Par la suite, l’armée se sert de Steve comme d’une mascotte et lui donne le nom de « Captain America ». Mais même si tout le monde le connaît ensuite en tant que Captain America, ce grand gaillard musclé reste au fond de lui le petit orphelin Steve Rogers, qui a vécu dans la pauvreté pendant toute son enfance, et qui s’est débrouillé sans jamais se plaindre, en surmontant ses déficiences physiques. C’est vraiment un beau personnage, courageux, honnête, pur, idéaliste. Il n’a peur d’aucun obstacle.

Captain America est un nouveau pari audacieux pour les Studios Marvel…

Oh oui ! C’est le premier film de superhéros qui se déroule pendant la seconde guerre mondiale, et aussi sans aucun doute leur production la plus ambitieuse à ce jour. Ils n’ont pas lésiné sur les moyens, comme vous avez pu vous en rendre compte en nous voyant tourner. Les décors, les costumes et les accessoires sont extrêmement soignés, très spectaculaires. Joe Johnston, qui avait déjà réalisé The Rocketeer, qui se passait pendant la même période, adore l’esthétique des meubles, des costumes et des véhicules des années 40. Et notre chef décorateur et son équipe de designers ont profité du fait que le film raconte la « version Marvel » de la seconde guerre mondiale, avec une bonne dose de Science-Fiction : ils ont créé des engins rétro-futuristes absolument déments ! Captain America se bat contre l’organisation terroriste Hydra,  dirigée par Crâne Rouge. Il dispose d’un objet magique qui détient un fabuleux pouvoir, et s’en sert pour construire de nouvelles armes terrifiantes. Mais heureusement, Captain America va lutter contre lui et tenter de déjouer ses plans. Hugo Weaving est génial dans le rôle de Crâne Rouge, qui est sans doute le méchant le plus cruel et le plus diabolique de tout l’univers Marvel, d’après ce que m’ont dit les experts en BD…Personnellement, ce n’est pas mon cas, je n’y connais pas grand’chose.

On vous sent très enthousiaste…

Oui, parce que j’ai vu le film en entier, et qu’il est formidable ! (rires) Et j’en suis extrêmement fier. Je n’aurais pas pu espérer un meilleur résultat.



La suite de cet entretien paraîtra prochainement sur ESI !

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