La critique ESI : HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT 2ème partie - Une apothéose pleinement réussie !
Article Cinéma du Mardi 12 Juillet 2011
Le voici enfin, l’ultime épisode de cette saga cinématographique qui dure depuis dix ans. Bonne nouvelle : c’est une réussite totale, qui plaira autant aux fans qui ont dévoré toute l’œuvre de J.K. Rowlings qu’au grand public qui s’embrouille un peu dans les péripéties à tiroirs des aventures du jeune sorcier. Allons plus loin : même si vous n’avez plus qu’un vague souvenir de l’épisode précédent, cela ne gâchera en rien le plaisir de la découverte de ce bouquet final particulièrement spectaculaire !
Par Pascal Pinteau
La conclusion de la saga de tous les records
Au fil des épisodes de cette saga-phénomène - la plus fructueuse de toute l’histoire du cinéma - certains volets ont brillé plus que d’autres. Les deux premiers opus signés par Chris Columbus, HARRY POTTER A L’ECOLE DES SORCIERS (2001) et HARRY POTTER ET LA CHAMBRE DES SECRETS (2002) bénéficiaient d’une mise en image chatoyante de l’univers magique de Poudlard, et d’une ambiance plaisante, où le fantastique et l’humour teinté d’excentricité britannique faisaient bon ménage. Alfonso Cuaron avait réussi à donner une touche plus sombre, parfois même effrayante, à HARRY POTTER ET LE PRISONNIER D’AZKABAN (2004) tandis que Mike Newell avait misé sur l’action et les rebondissements dans HARRY POTTER ET LA COUPE DE FEU (2005). Par la suite, David Yates, devenu le seul réalisateur de la série, s’est bien acquitté de sa tâche, sans parvenir toutefois à gommer le côté répétitif des intrigues de J.K. Rowlings dans HARRY POTTER ET L’ORDRE DU PHENIX (2007), à savoir le schéma « un nouveau professeur arrive, des évènements étranges et inquiétants se produisent, ô surprise c’était le nouveau prof le coupable » , qui fut dupliqué une fois de trop dans HARRY POTTER ET LE PRINCE DE SANG-MÊLÉ, summum d’ennui de la saga… Heureusement, l’intérêt du spectateur a été ravivé lors de la découverte des évènements dramatiques de la première partie de HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT (2010), qui remettaient en cause les convictions des personnages principaux, et bouleversaient à jamais leur univers…
Poudlard en proie au chaos
La montée en puissance des traîtres qui ont participé au complot et à l’assassinat de Dumbledore, la certitude de Voldemort de vaincre bientôt Harry Potter, les sacrifices des amis de notre héros, tout culmine au cours de la seconde partie de cette aventure très efficace, constamment chargée d’émotion et de suspense. Bien sûr, on pourra remarquer et critiquer les nombreux Deus Ex Machina qui jalonnent le récit : un danger magique réputé mortel peut être contourné par une astuce que l’on révèle plus tard, en changeant la donne de manière bien commode… Mais dans l’univers de sortilèges de Harry Potter, on s’accommode assez facilement de ces enjeux un peu flous et de leurs résolutions en forme de pirouettes, charmé par la qualité du spectacle qui est offert. Tous les comédiens du casting font de belles prestations, y compris la fort peu douée Emma Watson, qui a récité mécaniquement ses répliques tout au long de la saga, avec une application pesante de bonne élève qui sait sa leçon par coeur. Elle mérite toutefois une mention honorable pour les progrès accomplis dans cet ultime épisode (il était temps !). Du côté des âmes sombres, ce sont les comédiens Alan Rickman (Severus Rogue) et Ralph Fiennes (Voldemort) qui réalisent les plus belles performances. La déchéance du professeur Rogue, la joie mauvaise de Lord Voldemort pendant les scènes incroyables de l’attaque du château de Poudlard, nous permettent une fois encore de vérifier que « Meilleurs sont les méchants, meilleur est le film ». Pour ne pas gâcher les surprises que ce second volet de HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT vous réserve – au cas où vous n’auriez pas lu le livre – nous nous contenterons de dire que les scènes dramatiques avec les principaux protagonistes et les morceaux de bravoure se succèdent sans temps mort, en multipliant les trouvailles visuelles, et que les effets de la version en relief du film sont très efficaces.
Une équipe au sommet de sa forme.
Une grande partie de la réussite du film est due au formidable travail de ses équipes artistiques et techniques : les décors, les maquillages spéciaux (particulièrement ceux des gobelins de la banque de Gringotts), la conception des créatures (le dragon qui garde le trésor de la banque, les géants qui attaquent Poudlard), ainsi que les effets numériques sont d’une qualité époustouflante, proche de la perfection. Donnons aussi un grand coup de Choixpeau à David Yates a su concevoir et réaliser chaque scène d’action comme un mini-film avec ses propres enjeux, qui s’intègre parfaitement dans le récit global. Paré de toutes ces qualités, HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT s’impose à la fois comme l’un des meilleurs épisodes de la saga, et comme une épatante conclusion, dynamique et émouvante, des aventure de Harry et de ses amis, dont les ultimes images sont empreintes d’une belle nostalgie. Courez le voir !
